L’analgésie contrôlée par le patient au moyen d’une pompe PCA (ou Patient Controlled Analgesia) est un système portable pour l’administration d’antalgiques permettant à un patient de recevoir un débit continu et des doses supplémentaires ou bolus à la demande du patient.
Indications
Ce mode d’administration des antalgiques répond à la nécessité d’administrer de façon sécurisée, un traitement de fond ainsi que des bolus, ces derniers étant gérés par le patient.
Les voies intraveineuse et sous-cutanée sont privilégiées en soins palliatifs.
La PCA est envisagée quand un patient présente des pics douloureux nécessitant des réserves fréquentes, à des horaires imprévisibles ou, lors des soins. Elle facilite le maintien à domicile, en permettant l’administration d’opiacés sans intervention et surveillance rapprochée de soignants.
Prescription
- La prescription médicale comprend les éléments suivants : le nom de l’opiacé (DCI), le mode et la voie d’administration (ex. PCA IV), la concentration, le débit continu et la dose de bolus, la période réfractaire (intervalle de temps minimum entre la délivrance par la pompe de 2 bolus), la dose maximum qui peut être administrée en 4h (comprenant les bolus et le débit continu).
Exemple : Morphine 20 mg/ml, débit 15 mg/h, Bolus patient 15 mg, Période réfractaire 30 min, Dose max aux 4h = 150mg. - La prescription doit être adaptée à la voie d’administration. La concentration doit notamment être suffisante pour limiter les douleurs potentielles lors de l’administration par voie sous-cutanée et limiter les changements de flex.
- En parallèle des opiacés, des laxatifs et antiémétiques sont prescrits.
- En cas de retour à domicile, une demande de prise en charge préalable par la caisse est nécessaire, si l’opiacé est du fentanyl ou de l’hydromorphone
Prévention des risques
Formation des équipes et information du patient
Double check : le contenu et la programmation de la pompe doivent être contrôlés par deux professionnels (infirmière, pharmacien, ou médecin), afin de limiter les risques d’erreur.
Sélection des patients : la PCA doit être évitée chez les patients à risque important de dépression respiratoire (obésité morbide, insuffisance respiratoire chronique, apnées du sommeil non appareillées) ou dans l’incapacité de gérer efficacement leur antalgie (anxiété majeure, compréhension limitée). En cas de consommation à risque (alcool, sédatifs, drogues) les risques de mésusage liés à l’utilisation de la PCA doivent être pesés.
Les signes de surdosage ou un état confusionnel aigu doivent faire rechercher systématiquement un changement de statut clinique du patient (ex. infection), des erreurs de préparation et/ou de programmation.
Précautions d’utilisation : la pompe ne doit pas être mise sous la douche, ni être exposée à un champ magnétique (IRM), ni à des températures extrêmes.