Les différents troubles du rythme cardiaque

Adresse

Rue Gabrielle Perret-Gentil 4
1205 Genève
Suisse

Pr François Mach
Professeur
François Mach
Médecin-chef de service

Les différents troubles du rythme cardiaque sont :

La bradycardie 

Lorsque le cœur bat trop lentement (<60 battements par minute), on parle de bradycardie. Ce trouble du rythme cardiaque peut être accompagné ou non de symptômes comme de la fatigue, des malaises ou des pertes de connaissance.

Les causes sont la dysfonction du nœud sinusal ou une transmission perturbée, dans le nœud atrio-ventriculaire , des impulsions électriques aux ventricules. Ce défaut de connexion électrique entre les oreillettes et les ventricules est également bloc auriculo-ventriculaire.

Les extrasystoles

Les extrasystoles sont des battements de cœur supplémentaires qui se produisent occasionnellement et ont leur origine dans les oreillettes, parfois aussi dans les ventricules. Comme elles sont suivies d’une pause une peu plus longue que la normale, on les ressent parfois comme un «saut» au cœur, une brève interruption. Les extrasystoles sont très fréquentes, presque toujours anodines, et n’ont le plus souvent pas besoin d’être soignées.

La fibrillation auriculaire

La fibrillation auriculaire est la plus fréquente des arythmies. Son incidence augmente avec l'âge et est plus fréquente chez les hommes, ainsi que chez les patients souffrant d'hypertension et de maladie coronarienne ainsi que d'autres formes de maladie cardiaque. Cependant, elle survient souvent en l'absence de maladie cardiaque détectable.

La fibrillation auriculaire se manifeste par un pouls trop rapide et irrégulier. Sa cause est une contraction anarchique des deux oreillettes qui entraîne une contraction rapide et irrégulière des ventricules situés juste en dessous.

Bien qu'une minorité de patients soit asymptomatique, les symptômes les plus fréquents comprennent les palpitations, la transpiration, la fatigue, l'essoufflement, des étourdissements ou une gêne thoracique.

Ce trouble du rythme réduit le débit du cœur et provoque une stagnation du sang dans le cœur, augmentant le risque d'hospitalisation pour insuffisance cardiaque, d'embolisation de caillots sanguins vers le cerveau ou d'autres organes, et même la mortalité.

La fermeture percutanée de l’appendice auriculaire gauche en cas de fibrillation auriculaire diminue l’incidence d’un AVC chez les personnes ayant une contre-indication au traitement anticoagulant.

Le flutter auriculaire 

Le flutter auriculaire est un trouble du rythme cardiaque qui se manifeste par des contractions auriculaires comparativement plus lentes, régulières et coordonnées que la fibrillation auriculaire. Les battements ventriculaires (pouls) sont réguliers ou par intermittence réguliers. Le flutter auriculaire coexiste fréquemment chez les personnes atteintes de fibrillation auriculaire et est associé à des conditions similaires telles que l'âge avancé et différentes formes de maladie cardiaque ainsi qu'en l'absence de maladie cardiaque détectable.

Bien qu'une minorité de patients soit asymptomatique, les symptômes les plus fréquents comprennent les palpitations, la transpiration, la fatigue, l'essoufflement, des étourdissements ou une gêne thoracique.

Ce trouble du rythme cardiaque réduit le débit du cœur et provoque une stagnation du sang dans le cœur, augmentant le risque d'hospitalisation pour insuffisance cardiaque, d'embolisation de caillots sanguins vers le cerveau ou d'autres organes, et même la mortalité.

La tachycardie supraventriculaire

La tachycardie supraventriculaire est une tachyarythmie qui se traduit par des battements rapides (>100bpm) des ventricules en raison d'une arythmie provenant en partie ou complètement à l'extérieur des ventricules, soit dans les oreillettes soit dans la partie du système de conduction. Ce trouble du rythme cardiaque survient à tout âge, chez des personnes en bonne santé ou souffrant de maladies cardiaques. 

Bien que le cœur batte plus rapidement que la normale, la capacité de pompage du cœur est moins sévèrement affectée, ou peu affectée, chez les personnes plus jeunes sans maladie cardiaque sous-jacente. Les symptômes de la tachycardie supraventriculaire les plus courants comprennent des palpitations, rapides et régulières avec apparition soudaine, d'une durée de quelques minutes à quelques heures. Ces palpitations sont accompagnées de fatigue, d'essoufflement, d'étourdissements ou d'inconfort thoracique. Les évanouissements ou la perte de conscience sont rares.

Lorsque la tachycardie prend son origine dans le nœud atrio-ventriculaire, le carrefour électrique entre les deux oreillettes et les deux ventricules, on parle de tachycardie par réentrée intranodale. Si la tachycardie utilise une voie qui court-circuite totalement ou partiellement les voies de conduction  auriculoventriculaire normale, on parle de tachycardie par ré-entrée par une voie accessoire, dont la forme la plus fréquente est le syndrome de Wolff-Parkinson-White.

Le syndrome de Wolff-Parkinson-White

Alors que le cœur normal a un seul faisceau de conduction électrique qui relie les oreillettes aux ventricules, une connexion électrique supplémentaire – voie accessoire, appelée faisceau de Kent – peut se produire en tant que défaut de développement et est présente dès la naissance (cardiopathie congénitale). Il peut alors se former un circuit électrique sous forme d’une boucle avec deux trajets possibles : descente de l’influx électrique des oreillettes vers les ventricules par le nœud atrio-ventriculaire et remontée par le faisceau de Kent ou descente de l’influx électrique des oreillettes vers les ventricules par le faisceau de Kent et remontée par le nœud atrio-ventriculaire.

La majorité des patients porteurs d’un faisceau de Kent sont asymptomatiques, sa découverte étant fortuite à l’ECG. Lorsque des crises de tachycardie y sont associées, on parle de syndrome de Wolff-Parkinson-White. Ces crises évoluent de façon paroxystique, de durée variable (quelques secondes à plusieurs heures), avec un début et une fin brutale. Elles sont associées à des palpitations rapides et régulières, des douleurs thoraciques, de l’essoufflement, des sensations de malaise pouvant aller jusqu’à la perte de connaissance. Certaines formes de ce syndrome peuvent se compliquer d'une mort subite.

La tachycardie ventriculaire

La tachycardie ventriculaire se caractérise par des battements très rapides (parfois > 200 battements par minute) des ventricules sans atteinte directe des oreillettes . A cause de ce trouble de l'activité électrique, la capacité de pompage du cœur est compromise : les ne se remplissent plus suffisamment de sang et ne se vident pas complètement.

Les personnes touchées se sentent très mal avec des symptômes typiques tels que des évanouissements, des étourdissements, des palpitations, un essoufflement voire un arrêt cardiaque. La tachycardie ventriculaire est une situation d’urgence qui nécessite un traitement rapide.

Les causes les plus fréquentes de la tachycardie ventriculaire sont l’infarctus du myocarde , la cardiomyopathie , le myocardite, des maladies des valves, l’insuffisance cardiaque et des maladies génétique.

La fibrillation ventriculaire

La fibrillation ventriculaire est l'arythmie cardiaque la plus grave. Elle est caractérisée par une activité électrique extrêmement rapide des ventricules qui n’arrivent plus à se contracter. Les pulsations sont très rapides, totalement asynchrones, de sorte que le cœur ne pompe pas suffisamment de sang pour maintenir la fonction cérébrale et corporelle : le patient fait alors un arrêt cardiaque entraînant une perte de conscience immédiate, ou quasi immédiate, et une mort subite en l'absence de manœuvres de réanimation (défibrillation) ou d’arrêt spontané (rare).

La fibrillation ventriculaire survient généralement pendant ou peu de temps après un infarctus du myocarde mais peut se produire en tant que complication de différentes formes de maladie qui endommagent le muscle cardiaque (cardiomyopathie , myocardite).

Nœud sinusal
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Centre d'activation électrique principal du cœur qui engendre spontanément, grâce à des propriétés électriques bien identifiées, des impulsions qui sont à la source du battement cardiaque
Nœud atrio-ventriculaire ou auriculo-ventriculaire
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Structure du cœur qui transmet l'impulsion de contraction musculaire entre les oreillettes et les ventricules
Oreillettes
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Cavités supérieures du cœur (droite et gauche), délimitées par une paroi fine, recevant le sang de la circulation sanguine
Ventricules cardiaques
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Au nombre de deux, ils pompent et propulsent le sang vers le réseau artériel
Appendice auriculaire gauche
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Résidu embryonnaire rattaché à l’oreillette gauche, se présentant sous la forme d’une petite cavité
Ventricules cardiaques
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Au nombre de deux, ils pompent et propulsent le sang vers le réseau artériel
Oreillettes
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Cavités supérieures du cœur (droite et gauche), délimitées par une paroi fine, recevant le sang de la circulation sanguine
Ventricules cardiaques
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Au nombre de deux, ils pompent et propulsent le sang vers le réseau artériel
Oreillettes
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Cavités supérieures du cœur (droite et gauche), délimitées par une paroi fine, recevant le sang de la circulation sanguine
Infarctus/infarctus du myocarde
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Une urgence vitale qui survient lorsqu'un caillot de sang vient boucher une artère coronaire entraînant la nécrose d’une partie du muscle cardiaque
Cardiomyopathie
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Maladie héréditaire ou acquise du muscle cardiaque entraînant une difficulté à faire circuler le sang dans l'organisme qui peut provoquer une insuffisance cardiaque
Infarctus/infarctus du myocarde
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Une urgence vitale qui survient lorsqu'un caillot de sang vient boucher une artère coronaire entraînant la nécrose d’une partie du muscle cardiaque
Cardiomyopathie
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Maladie héréditaire ou acquise du muscle cardiaque entraînant une difficulté à faire circuler le sang dans l'organisme qui peut provoquer une insuffisance cardiaque
Dernière mise à jour : 25/01/2024