Colique néphrétique (calculs rénaux)

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Définition

Une colique néphrétique est un épisode très douloureux dans le bas du dos ou sur le côté de l'abdomen. Cette douleur survient quand l'urine ne peut pas s'écouler normalement à travers les uretères, qui sont les tubes menant de vos reins à la vessie. La plupart du temps, cette douleur est causée par un petit "caillou" appelé calcul rénal, qui se forme dans les reins et bloque le passage de l'urine.

Ce "caillou" peut être composé de minéraux et de sels qui s'agrègent dans les reins. Parfois, la douleur peut aussi être due à un caillot de sang, une croissance anormale comme une tumeur, ou un morceau de tissu des reins qui est devenu mort et bloque le flux urinaire.

Lorsqu'on parle de calculs rénaux, d'urolithiase, de néphrolithiase ou de lithiase rénale, on fait référence à la même condition : la présence de calculs dans le système urinaire. Ces termes différents sont simplement d'autres façons de nommer les cailloux qui peuvent se former dans vos reins et potentiellement causer de la douleur.

Prévalence

Le fait de développer des calculs rénaux, qui sont des sortes de petits cailloux qui peuvent se former dans les reins et gêner l'écoulement de l'urine, peut être influencé par plusieurs choses. Cela inclut l'endroit où les gens vivent, le type de climat de cet endroit, leurs origines ethniques, ce qu'ils mangent et leur patrimoine génétique. La probabilité de développer des calculs rénaux varie beaucoup, allant de 1 à 20 % selon les régions. Dans les pays plus riches, la proportion de calculs rénaux est haute avec une proportion allant jusqu'à 10 % de la population.

Les hommes sont environ deux fois plus susceptibles que les femmes de développer des calculs rénaux. De plus, une personne qui a déjà eu des calculs rénaux a environ 26 % de chances de développer à nouveau des calculs dans les cinq ans qui suivent.
En ce qui concerne la composition de ces calculs, la majorité, soit environ 60 à 80%, sont faits de calcium. Environ 20% contiennent aussi une forme de calcium nommée phosphate de calcium. Environ 12% des calculs sont faits d'acide urique, une substance que le corps produit quand il décompose certains aliments. Seulement 1 à 2% des calculs sont composés de minéral appelé struvite et environ 1% de minéral appelé cystine. Ces chiffres peuvent varier d'une région à l'autre, mais ce sont des données locales qui viennent d'un laboratoire des liquides biologiques des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG).

Classification

La colique néphrétique liée à un obstacle dans les voies qui transportent l’urine peut être classée en deux grandes catégories : colique néphrétique simple ou colique néphrétique compliquée.

La colique néphrétique simple se caractérise par cette douleur typique, mais survient chez une personne qui n'a pas d'autres problèmes de santé importants, qui n'a pas de fièvre, qui a une réaction à l'inflammation normale et dont l'urine est claire sans infection. La personne continue d'uriner normalement et les reins fonctionnent bien.
La colique néphrétique compliquée est plus sérieuse. Elle peut entraîner une diminution de la quantité d'urine ou l'arrêt complet de l'urine, un problème soudain de fonctionnement des reins, de la fièvre ou une infection grave, des douleurs dans les deux reins, l'absence de soulagement de la douleur malgré les médicaments, une infection des voies urinaires, ou une condition appelée cystinurie qui affecte la façon dont l'urine est formée.

Les personnes à risque particulier pour les complications de la colique néphrétique comprennent celles qui sont enceintes, celles qui ont des problèmes rénaux chroniques ou un seul rein fonctionnel, celles qui ont reçu une greffe de rein, celles dont le système immunitaire est affaibli par une maladie comme le VIH ou par des médicaments utilisés après une greffe d'organe, et celles qui ont des anomalies dans la structure de leurs voies urinaires.

Maladies ayant des symptômes similaires à la colique néphrétique (diagnostic différentiel)

La douleur intense dans le dos ou le flanc peut être une colique néphrétique mais aussi d’autres maladies. Ces causes peuvent être regroupées selon l’organe atteint, l'intestin, les voies urinaires, les vaisseaux ou les poumons.

Dans le système digestif, des problèmes comme l'appendicite, une inflammation de la vésicule biliaire, un blocage intestinal, un ulcère à l'estomac, une inflammation du pancréas, une inflammation de petites poches dans l'intestin, une hernie ou des maladies inflammatoires de l'intestin peuvent tous provoquer des douleurs similaires aux douleurs d’une colique néphrétique.

Dans le système urinaire, des infections rénales sévères, des problèmes de circulation sanguine dans le rein, des blocages des voies urinaires, une grossesse se développant en dehors de l'utérus, des torsions de kyste sur les ovaires ou les testicules, des infections des trompes de Fallope ou des testicules peuvent mimer les symptômes d'une colique néphrétique.

Du côté vasculaire, des conditions sérieuses comme la dissection aortique ou les anévrismes, où il y a une lésion dans les grands vaisseaux sanguins, peuvent également provoquer des douleurs intenses.

Dans les poumons, une embolie pulmonaire, où un caillot de sang bloque une artère des poumons, ou une pneumonie peuvent causer des douleurs qui sont parfois confondues avec celles de la colique néphrétique.

Enfin, des problèmes liés au système osseux et articulaire, comme une hernie discale dans la colonne vertébrale, des douleurs au niveau des côtes ou un hématome dans un muscle de l'abdomen, peuvent également être à l'origine de douleurs similaires. Chacune de ces conditions nécessite une approche de diagnostic spécifique pour s'assurer que le traitement approprié est fourni.

Symptômes de la colique néphrétique

Lorsqu’une personne éprouve une douleur de type colique néphrétique, cette douleur peut apparaître soudainement et devenir très intense en peu de temps. Cette douleur est souvent extrêmement forte, ressentie d'un seul côté du dos ou s'étendant de l'arrière vers le devant de l'abdomen, et peut se propager vers la région de l'aine, les parties génitales et parfois l'intérieur des cuisses. Souvent la personne n’arrive pas à trouver une position qui soulage cette douleur.

Il est également courant que la personne ressente des nausées, des vomissements, de la constipation, ou une incapacité à faire passer les gaz, ainsi que des difficultés à uriner ou le besoin d'uriner fréquemment. La personne peut être agitée ou se sentir anxieuse. Il est intéressant de noter que la localisation et l’intensité de la douleur ne dépendent pas forcément de l'endroit où se trouve le calcul ou de sa taille. 

Lors d'un examen physique, le ou la médecin va palper le ventre de la personne pour évaluer sa souplesse et la douleur de la personne. Il va aussi palper et taper doucement dans le bas du dos de la personne. 

Il est crucial d'être attentif à tout signe indiquant une situation plus sérieuse, comme une colique néphrétique avec complications ou chez une personne présentant des risques spécifiques. Ces symptômes de colique néphrétique nécessitent une consultation médicale urgente avec un avis d’un urologue pour éviter des complications plus graves.

Diagnostic 

Le diagnostic de colique néphrétique est posé par le ou la médecin à partir des informations recueillies lors de la consultation, via l’examen des urines et du sang et l’imagerie radiologique.

Score Stone

Le "STONE score", est un score utilisé pour aider à déterminer la probabilité qu'une personne souffre d'une colique néphrétique simple, c'est-à-dire une douleur aiguë souvent liée à la présence de calculs dans les voies urinaires. Le score est calculé sur la base de cinq éléments qui augmentent le risque de colique néphrétique simple. Les points sont attribués en fonction du sexe, avec un score plus élevé pour les hommes, en fonction de la durée de la douleur, avec des points supplémentaires si la douleur dure moins de 6 heures, et en fonction de l'appartenance ethnique, avec un score plus élevé pour les personnes non noires qui sont plus à risque de colique néphrétique. D'autres points sont ajoutés selon que la personne éprouve ou non des nausées et des vomissements, et si une trace de sang est détectée dans l'urine lors d'un examen microscopique.

Les scores totaux varient de 0 à 13 et aident à classer le risque de présence de calculs comme faible, modéré ou élevé. Une personne avec un score entre 0 et 5 est considérée comme ayant un risque faible, tandis que ceux avec un score de 10 à 13 ont un risque élevé. Des images médicales, comme une échographie ou un scan, restent souvent nécessaires pour confirmer le diagnostic, même si le score suggère un risque élevé.

Examen urinaire

Lorsqu'une personne ressent une douleur qui pourrait être due à une colique néphrétique, certains tests urinaires sont réalisés pour aider au diagnostic. Pour les patientes pouvant être enceintes, un test de grossesse est d'abord réalisé pour s'assurer qu'il n'y a pas de grossesse en dehors de l'utérus, ce qui nécessiterait de choisir le type d'imagerie qui expose le moins le fœtus aux radiations en cas de besoin.

Un examen du sédiment urinaire, ou un test rapide avec une bandelette, est effectué pour détecter la présence de sang, même en petite quantité, ou des signes d'infection dans l'urine. Trouver plus de 10 globules rouges dans un millimètre cube d'urine indique ce que l'on appelle une hématurie microscopique, qui est un indicateur utile pour dépister une colique néphrétique, même si ce test n'est pas parfait.

Il est intéressant de noter que chez une proportion (entre 9 et 33%) de personnes atteintes de calculs rénaux, le sang peut ne pas être détecté dans l'urine, en particulier si le test est fait un peu plus tard après le début des symptômes. L'hématurie est souvent plus fréquente dans les deux premiers jours de la douleur et moins fréquente après.
Un test de culture d'urine, pour vérifier la présence de bactéries dans les urines, est également recommandé dans le processus de diagnostic de colique néphrétique.

Bilan sanguin

Lors du diagnostic d'une colique néphrétique, des analyses de sang sont effectuées pour évaluer la fonction rénale et détecter d'éventuelles complications. On mesure notamment les taux de certains minéraux du sang comme le sodium, de potassium et aussi de créatinine, cette dernière substance étant un indicateur clé de la santé des reins. Des niveaux anormaux peuvent signaler une insuffisance rénale aiguë, ce qui compliquerait la colique néphrétique.

Il est aussi important de mesurer le taux de calcium dans le sang, surtout lors du premier épisode douloureux, car cela peut révéler des troubles comme une hyperparathyroïdie primaire, où les glandes parathyroïdes du cou qui régulent les taux de calcium du corps fonctionnent de manière excessive, ou une maladie granulomateuse, qui est une réaction inflammatoire du corps.

Un test complet du sang est réalisé pour fournir une vue d'ensemble de la santé générale, et la mesure d'une protéine appelée CRP (protéine C-réactive) aide à identifier la présence d'une inflammation dans le corps. Si une intervention au bloc opératoire est envisagée, surtout en cas de colique néphrétique compliquée, un test de coagulation sanguine est également effectué pour s'assurer que le sang peut coaguler correctement et qu’il n’y a pas de risque de saignement important.

Imagerie

Les examens radiologiques permettent de confirmer le diagnostic et de décider du meilleur traitement en fonction de la localisation, de la taille et du nombre du ou des calculs. 

CT low-dose 

Le CT standard (CT : computed tomography an anglais) ou scanner standard est un examen d'imagerie qui est très précis pour détecter des maladies dans le corps, comme les calculs rénaux, avec une très bonne fiabilité. Cependant, cet examen expose le corps à une quantité assez importante de rayons X. Recevoir trop de rayonnements X est dangereux pour la santé, donc on cherche à limiter l’exposition aux rayons X en diminuant la quantité de rayons X délivrés par examen ou en choisissant un autre examen d’imagerie.

Le CT low-dose ou scanner low dose est une alternative du CT ou scanner standard qui utilise moins de rayons X, environ six fois moins qu'un CT standard. Il ne nécessite pas d'injection de produit de contraste dans le sang (produit injecté dans le sang lors de l’examen radiologique qui aide à visualiser les structures du corps à l’image), et la quantité de rayonnement est proche de celle d'une radiographie abdominale ordinaire. Les images produites par le CT low-dose ne sont pas aussi claires que celles d'un CT standard ; elles peuvent paraître un peu granuleuses ou floues, mais cet examen reste très efficace pour repérer des calculs urétéraux de taille supérieure à 3 mm.

Si le CT low-dose ne montre pas de calculs, cela signifie qu'il n'y a pas de calculs de plus de 3 mm, mais des calculs plus petits peuvent encore exister et ils passent souvent d'eux-mêmes sans traitement. Un CT low-dose est considéré positif si le calcul est visible sur l’image ou si des signes indirects de présence de lithiase comme des voies urinaires élargies sont présents.
La précision de l'estimation de la taille des calculs avec le CT low-dose est un peu moins faible, avec une marge d'erreur d'environ 20% comparé au CT standard. Chez les personnes ayant un IMC (Indice de masse corporelle) supérieur à 30 kg/m², la qualité de l'image peut être réduite en raison d'un excès de graisse, ce qui rend l'examen moins fiable. En général, un CT low-dose est recommandé comme premier choix pour examiner quelqu'un qui a des symptômes suggérant la présence de calculs urétéraux.

Echographie

L'échographie ou ultrason (US) est une bonne option pour évaluer une colique néphrétique simple. C'est un examen qui coûte moins cher et n'expose pas à des radiations. L’échographie est donc appropriée pour une première évaluation dans le cas d'une colique néphrétique simple et est particulièrement utile pour diminuer l'exposition aux rayons X, surtout chez les personnes qui ont fréquemment des calculs rénaux. Si des anomalies sont observées à l’échographie, un scanner à dose faible de radiations peut être réalisé ensuite, selon ce que décide le ou la médecin. Si l'échographie ne montre rien d'anormal, un traitement simple sans chirurgie peut être envisagé ; la personne sera revue par son médecin dans les 24 à 48 heures suivantes pour décider s'il faut compléter avec un scanner à faible dose. Pour les femmes enceintes, l'échographie est l'examen préféré car elle est sans danger pour le fœtus.

CT abdominal natif

Un scanner abdominal standard, aussi appelé CT abdominal natif (CT : computed tomography an anglais), utilise une dose de rayonnement standard (donc plus élevées que le CT low-dose) et ne requiert pas de produit de contraste (produit injecté dans le sang lors de l’examen radiologique qui aide à visualiser les structures du corps sur l’image). Cet examen peut produire des images très claires et détaillées et est très efficace pour détecter même les petits calculs rénaux mesurant moins de 3 millimètres, avec un très haut niveau de précision. Il est également l'examen recommandé pour les personnes obèses car il fournit des images de qualité suffisante pour une évaluation précise malgré la présence de tissu graisseux abondant.

Uro-CT

L'uro-CT est une forme spécifique de scanner ou CT qui utilise un produit de contraste (produit injecté dans le sang lors de l’examen radiologique qui aide à visualiser les structures du corps sur l’image) et permet d'examiner en détail les voies urinaires. Habituellement, cet examen n'est pas nécessaire pour le diagnostic initial de la colique néphrétique. Cependant, il peut être utile lorsque les voies urinaires sont dilatées et qu'aucun calcul n'est visible, ou pour comprendre l'origine précise de l'obstruction. L'uro-CT est aussi parfois utilisé plus tard si les calculs réapparaissent souvent ou s'il y a des complications, comme un rétrécissement de la voie urinaire, des problèmes de connexion entre le rein et les voies urinaires, ou des reins dont la structure interne est anormale ou spongieuse.

Prise en charge

Lorsqu'on évalue les personnes qui ont eu un calcul rénal, le ou la médecin pose des questions concernant leur passé médical, familial, social et leurs habitudes alimentaires, ainsi que les médicaments qu'ils prennent. Des tests sanguins et urinaires pour voir comment le corps fonctionne sont réalisés. L'analyse du calcul lui-même est très importante pour comprendre pourquoi il s'est formé. En fonction de ces informations, on adapte le traitement, qui peut inclure des changements dans l'alimentation et des médicaments.

Expulsion spontanée du calcul

La personne peut expulser le calcul rénal spontanément en urinant. Le temps jusqu’à l’expulsion spontanée peut varier de quelques jours à plusieurs semaines. La capacité d'un calcul à passer tout seul dépend principalement de sa taille et de son emplacement dans les voies urinaires. Si le calcul (ou caillou) atteint une taille de 6 millimètres ou plus, il est recommandé de consulter un spécialiste des voies urinaires car le calcul restera coincé dans les voies urinaires. 

Une étude a montré que les calculs de 5 à 7 millimètres ont environ 60% de chances de passer seuls, ceux de 7 à 9 millimètres ont 48% de chances, et ceux de plus de 9 millimètres seulement 25% de chances. En moyenne, un calcul de moins de 2 millimètres met environ 8 jours à passer, un calcul de 2 à 4 millimètres prend environ 12 jours, et un calcul de plus de 4 millimètres peut prendre jusqu'à 22 jours.

Aux Hôpitaux Universitaires de Genève, pour les cas de coliques néphrétiques simples où le calcul mesure entre 6 et 10 millimètres, un suivi par un spécialiste des voies urinaires est recommandé dans les 7 à 10 jours. Pour les calculs de 10 millimètres ou plus, il est conseillé de consulter un spécialiste en urgence, car il est peu probable que de tels calculs passent spontanément.

Médicaments anti-douleurs

Lorsqu'il y a une colique néphrétique, le soulagement de la douleur se fait généralement par des médicaments type AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens), comme le kétorolac ou le diclofénac si la personne n’a pas de contre-indications aux anti-inflammatoires non stéroïdiens. Ces AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens) aident à réduire la production d'urine par les reins et la pression à l'intérieur des voies urinaires. Ils aident également à détendre les muscles des voies urinaires et à réduire le gonflement autour de la zone bloquée. Si ces médicaments ne sont pas appropriés ou si la douleur persiste, des médicament anti-douleur plus forts de la classe des opiacés peuvent être ajoutés au traitement pour soulager la douleur de la personne. Toutefois, il faut consulter un médecin pour un traitement adapté à votre situation.

Hydratation

Si une personne est déshydratée et qu’elle souffre de nausées ou de vomissements, il est évidemment recommandé de boire. Toutefois, lors d’une crise ou d’un épisode de colique, boire trop d'eau ou recevoir des fluides par voie intraveineuse pour essayer de faire passer les calculs rénaux plus facilement dans les urines n'est pas considéré comme bénéfique. Pendant un épisode de colique néphrétique, il est important de boire suffisamment pour rester correctement hydraté, mais pas en excès.

Cependant, une fois passé l’épisode de calcul, il est conseillé de boire suffisamment pour produire environ 2 litres d'urine chaque jour et cela pour diminuer le risque de formation de nouveaux calculs rénaux à l'avenir.

Médicaments spécifiques

Lorsqu’une personne souffre de coliques néphrétiques, certains médicaments peuvent aider à soulager la douleur en relaxant les muscles des voies urinaires. Les alpha-bloquants, comme la tamsulosine, et les inhibiteurs calciques, comme la nifédipine, agissent en détendant ces muscles, ce qui peut réduire la fréquence et l'intensité des douleurs. Les études montrent que les alpha-bloquants sont particulièrement efficaces, avec de meilleurs résultats pour l'expulsion des calculs et moins de complications par rapport aux inhibiteurs calciques. C'est pourquoi ils sont souvent le premier choix de traitement. 

Les alpha-bloquants sont particulièrement recommandés pour les calculs situés dans la partie distale de l'urètre, mesurant plus de 5 millimètres et moins de 10 millimètres. Le ou la médecin peut prescrire à la personne la tamsulosine, par exemple, à une dose de 400 microgrammes par jour jusqu'à ce que le calcul soit expulsé. Il est important de noter que l'utilisation de ce médicament dans le contexte de lithiase urinaire est considérée comme « off-label », ce qui signifie que son utilisation pour la lithiase urinaire n’a pas été officiellement approuvé par Swissmedic, l'agence suisse pour l'autorisation et la surveillance des produits thérapeutiques. Cette pratique est légale et courante dans certaines situations.

Toutefois, il faut consulter un médecin pour un traitement adapté à votre situation.

Calculs d’acide urique

Lorsqu'on pense que le calcul est formé d'acide urique un traitement avec du citrate de potassium peut être envisagé par le ou la médecin. Cette situation est suspectée lorsque les urines sont acides avec un pH (mesure de l’acidité) urinaire bas inférieur à 6 ou/et lorsque on note la présence de cristaux d'acide urique dans l'urine ou/et on note un calcul de faible densité sur un scan CT, ou/ et lorsque la composition du calcul est confirmée par analyse. Le traitement des calculs d’acide urique par citrate de potassium (Urocit©) vise à dissoudre le calcul en rendant l'urine moins acide, avec un objectif de pH urinaire autour de 7.1.

Si la personne rentre chez elle après sa consultation auprès du médecin, il est conseillé de filtrer l'urine pour récupérer le calcul pour pouvoir l’analyser. Cela implique de continuer à filtrer l'urine jusqu'à ce que le calcul soit récupéré ou pendant trois semaines après la cessation des douleurs liées à la colique néphrétique. Pour ce faire, l'utilisation d'une passoire à thé est souvent recommandée pour filtrer l’urine.

Suivi

En cas de doute d’expulsion du calcul dans les urines, une imagerie par CT low-dose à 4-6 semaines est conseillée. L’avis d’un ou une urologue est recommandé en cas de persistance du calcul à 4-6 semaines après le début de la douleur.

Prise en charge chirurgicale

Entre 10 et 20% des calculs rénaux ne peuvent être expulsés spontanément et requièrent une intervention chirurgicale. Il existe plusieurs options de prise en charge chirurgicale de calculs rénaux, telles que l’urétéroscopie, la lithotripsie extracorporelle et la chirurgie percutanée.

L'urétéroscopie implique l'utilisation d'un long tube fin avec une caméra pour trouver et enlever les calculs directement depuis les voies urinaires. La lithotripsie extracorporelle utilise des ondes de choc pour briser les calculs en petits morceaux qui peuvent être évacués naturellement par le corps. La chirurgie percutanée consiste à faire une petite incision dans le dos pour accéder directement au rein et retirer les calculs. 

Le choix de la méthode chirurgicale dépend de divers facteurs, tels que la composition, la localisation et la taille du calcul, la gravité des symptômes présentés par la personne, des conditions spécifiques telles que l'obésité, la grossesse ou des troubles de la coagulation, ainsi que des particularités anatomiques comme la présence d'un rein de forme ou position inhabituelles. La disponibilité des équipements, le coût et l'expertise disponible influencent également la décision.

Dans les situations urgentes, l'objectif est de soulager la pression dans les voies urinaires en plaçant une sonde dans l'urètre ou en créant un accès direct au rein (néphrostomie). Les principales raisons pour une telle intervention d'urgence incluent une infection rénale sévère due à l’obstruction, une insuffisance rénale soudaine causée par l’obstruction, une obstruction affectant les deux reins ou un seul rein, si la personne est connue pour avoir un seul rein, ou lorsque la douleur ne peut pas être contrôlée de manière satisfaisante par des médicaments.

Pour les interventions planifiées sur des calculs dans l'urètre, les raisons peuvent varier : calculs mesurant 6 mm ou plus, échec d'un traitement non chirurgical après 4 à 6 semaines pour des calculs plus petits que 6 mm, douleur récurrente, infections à répétition, obstruction qui persiste et/ou la persistance d’une insuffisance rénale.

Prévention de complications

Identification de patients à risque de calculs 

Les calculs rénaux peuvent revenir et causer des problèmes sérieux sans un traitement approprié pour prévenir leur réapparition. Certaines personnes sont particulièrement à risque de faire des complications et ont besoin d'une évaluation détaillée pour éviter d'autres épisodes de lithiase urinaire. Ces personnes incluent ceux qui ont déjà eu plusieurs épisodes de calculs, ceux qui sont jeunes ou ont des antécédents familiaux de problèmes rénaux spécifiques, ceux qui ont d'autres problèmes de santé comme des maladies chroniques, ceux qui ont un seul rein ou ont subi une transplantation rénale, ceux qui souffrent de conditions comme le diabète ou la goutte, ceux dont le travail augmente le risque de développer des calculs, et ceux qui ont de nombreux calculs ou des calculs très gros.

Médicaments à risque de calculs

Certains médicaments peuvent, dans de rares cas, contribuer à la formation de calculs rénaux. Environ 1% des calculs rénaux sont liés à des médicaments. Des médicaments comme certains antibiotiques (amoxicilline/ampicilline, ceftriaxone, ciprofloxacine), des traitements contre le VIH, le triamtérène (diurétique) et la mésalazine (anti-inflammatoire), peuvent augmenter le risque de développer des calculs composés du minéral d'oxalate de calcium. Il y a aussi des médicaments qui cristallisent l’urine, et cela comprend des médicaments comme l'acétazolamide, le topiramate, l'acide ascorbique ou vitamine C, et d'autres. De plus, un excès de vitamine D et de calcium, certains diurétiques comme le furosémide chez les enfants, ou l'abus de laxatifs, peuvent aussi modifier la composition de l'urine d'une manière qui peut conduire à la formation de calculs. 

Plus d'informations en vidéo sur le site hug.ch: https://www.hug.ch/atlas-sante/pathologie/calculs-renaux
 

Dernière mise à jour : 14/01/2025