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Définition de l’urticaire
L’urticaire est un terme se référant à la fois à une maladie (urticaria) et, dans le langage courant, à des marques rouges et gonflées sur la peau qui démangent énormément. Ces marques peuvent bouger sur la peau et parfois se rassembler pour former de gros patches bien délimités. Il arrive aussi qu'au milieu de ces marques, la peau soit un peu plus pâle.
Mécanismes à l’origine de l’urticaire
L'urticaire est une maladie définie par l’apparition de plaques rouges qui démangent (ce qu'on appelle urticaire superficielle) et parfois un gonflement plus profond appelé angiœdème. Cette réaction de la peau dite urticaire est liée à l’action de cellules spéciales de notre peau appelés mastocytes qui libèrent des substances comme l'histamine. La libération d’histamine dilate les vaisseaux sanguins (on parle de vasodilatation des vaisseaux) et les rend plus perméables au liquide sanguin donc moins étanches. Les symptômes de l’urticaire, à savoir les plaques rouges et le gonflement sont dus à l’accumulation de liquide sous la peau ou œdème.
Si le gonflement ou œdème reste juste sous la surface de la peau, on parle d'urticaire superficielle. Mais si le gonflement va plus profondément sous la peau, cela s'appelle un angiœdème. L’angiœdème ou gonflement profond allergique est dans 95% des cas associé à d'autres symptômes de réaction allergique comme des rougeurs de la peau, des douleurs au ventre, de la diarrhée, de la difficulté à respirer, un rythme cardiaque rapide ou une baisse de la pression artérielle.
Les causes de l’urticaire sont diverses, cette réaction allergique peut être due au froid ou au soleil, à un allergène (substance qui déclenche une réaction allergique), ou même une réaction auto-immune (où les cellules et protéines responsable de la défense de l’organisme attaquent des cellules du corps par erreur).
Classification de l’urticaire
L'urticaire, est classifiée en fonction de sa durée et de ses causes déclenchantes.
- On parle d’urticaire aigue si la maladie disparaît en moins de 6 semaines. Elle concerne environ 20 % des personnes qui en souffrent.
- Lorsque l'urticaire persiste au-delà de 6 semaines, on parle d'urticaire chronique. Ses apparitions peuvent être épisodiques ou constantes, allant jusqu'à une présence quotidienne. Elle affecte entre 0,5 % et 5 % de la population, avec une prévalence plus élevée chez les femmes.
- On parle d’urticaire inductible quand la maladie est induite ou déclenchée par des facteurs identifiables (ex : exposition au froid ou à la cacahuète). L’urticaire inductible représente 10 à 15 % des cas d'urticaire chronique.
- On parle d’urticaire spontanée dans les cas où les crises d'urticaire peuvent survenir sans cause déclenchante identifiable ou de manière imprévisible. Elle constitue 85 à 90 % des urticaires chroniques.
Niveaux de réactions allergiques
L’urticaire correspond au niveau 1 de la classification des réactions allergiques de l'organisation mondiale de l’allergie ou World Allergy organization, c’est à dire le niveau de réaction le moins grave.
- Le niveau 1 de réaction allergique correspond à une réaction légère qui apparait surtout sur la peau. Ces réactions légères sur la peau peuvent comprendre des rougeurs chaudes sur la peau, des démangeaisons de la peau ou des lèvres. Parfois, il y a aussi des symptômes nasaux (éternuements, nez qui coule ou démange), des maux ou démangeaisons de gorge, de la toux, des larmoiements ou des yeux rouges, des nausées ou un goût métallique dans la bouche.
- Le niveau 2 de réaction allergique correspond à une réaction un peu plus sérieuse avec des symptômes de niveau 1 sur la peau et au niveau du nez, des yeux ou de la gorge. Ces symptômes de la peau et du visage peuvent s’accompagner de douleurs de ventre, de vomissements et de diarrhées.
- Le niveau 3 de réaction allergique correspond à une réaction importante qui peuvent causer des problèmes pour respirer, avec des symptômes gastro-intestinaux (douleur de ventre, diarrhées, vomissement). Les problèmes respiratoires de la réaction allergique de niveau 3 se manifestent par de la toux, des sifflements lors de la respiration ou une difficulté à respirer.
- Le niveau 4 de réaction allergique correspond à une réaction très graves où la difficulté à respirer est majeure avec des sifflements à l’inspiration.
- Le niveau 5 de réaction allergique correspond à une Les réactions les plus dangereuses qui peuvent être mortelles. Dans les réactions allergiques de niveau 5, la respiration est insuffisante et la tension peut être très basse, ce qui peut causer une perte de connaissance.
Les réactions allergiques de niveau 1 et 2 sont des réactions légères à modérées où la vie n’est pas en jeu. Les réactions allergiques de niveau 3 à 5 sont appelées réactions anaphylactiques, c’est à dire des très fortes réactions allergiques qui impliquent une difficulté respiratoire et sont dangereuses pour la vie.
En cas de réaction allergique impliquant des difficultés respiratoires, il faut se rendre au plus vite aux urgences de l’hôpital.
Symptômes de l’urticaire
L'urticaire peut se manifester par des plaques rouges gonflées sur la peau (urticaire superficielle), et/ou bien un gonflement plus profond (dit angiœdème). Les plaques rouges démangent beaucoup, peuvent se déplacer d'un endroit de peau à un autre, et parfois se rejoindre pour former de grandes zones bien marquées avec le milieu un peu pâle. Ces plaques rouges durent généralement moins de 24 heures et disparaissent toutes seules. Environ 15 % des gens vont avoir une rougeur sur la peau de type urticaire une fois dans leur vie.
Le gonflement profond, qu'on appelle angiœdème, ne démange pas, mais peut donner une sensation de tiraillement ou de douleur. Il n'est pas symétrique, c'est-à-dire qu'il est que d’un seul côté du corps. Il touche souvent le visage, les mains ou les pieds, et les parties génitales. Si le gonflement a lieu autour de la gorge, ça peut rendre la déglutition difficile, causer des sifflements en respirant et même de graves problèmes respiratoires. On peut aussi avoir mal au ventre ou des diarrhées. Ce gonflement apparaît vite, en quelques minutes, et disparaît en moins de 72 heures.
Autres maladies semblables à l’urticaire (diagnostic différentiel)
Quand on pense à l'urticaire, il y a d'autres problèmes de santé qui peuvent y ressembler et qu'il faut parfois envisager :
Certains types d'urticaire sont causés par des problèmes différents, comme l'angiœdème héréditaire qui est une tendance familiale à développer des œdème ou gonflements, ou des problèmes de vaisseaux sanguins comme la vasculite urticarienne. La vasculite urticarienne est une inflammation des petits vaisseaux sanguins sous la peau qui peut provoquer des éruptions cutanées ressemblant à de l'urticaire (des plaques rouges qui démangent). Contrairement à l'urticaire classique, ces plaques peuvent durer plus longtemps, parfois plusieurs jours, et peuvent s'accompagner d'autres symptômes comme des douleurs articulaires, de la fièvre ou une sensation de malaise général
D'autres maladies de peau peuvent ressembler à l'urticaire, comme certaines qui forment des cloques (la pemphigoïde bulleuse ou la cellulite). La pemphigoïde bulleuse est une maladie de la peau qui provoque des cloques ou des bulles remplies de liquide, souvent sur les bras, les jambes ou le ventre. Ces cloques peuvent être prurigineuses (démangeantes) et la peau autour peut devenir rouge ou enflammée. La condition survient généralement chez les personnes âgées et peut être chronique, mais elle est traitable avec des médicaments pour réduire l'inflammation et prévenir de nouvelles cloques. La cellulite est une infection de la peau et des tissus sous-jacents causée par des bactéries. Elle provoque une zone rouge, chaude, gonflée et douloureuse sur la peau, souvent sur les jambes ou les bras. La zone infectée peut s'étendre rapidement et peut s'accompagner de fièvre ou de frissons. La cellulite nécessite un traitement médical, généralement avec des antibiotiques, pour prévenir la propagation de l'infection.
Face à des symptômes d’urticaire, il faut aussi penser aux maladies auto-inflammatoires, surtout si la personne a aussi de la fièvre sans raison, des douleurs articulaires, des douleurs aux os, se sent généralement mal, a des antécédents familiaux ou un taux élevé de CRP (une substance dans le sang qui monte quand il y a de l'inflammation).
Si quelqu'un a un gonflement soudain et sévère de la peau, qu'on appelle angiœdème, sans d'autres signes d'urticaire, il y a certaines choses importantes que les médecins cherchent en premier. Les médecins vérifient si la personne prend certains médicaments pour le cœur ou la pression artérielle, comme les inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC) ou les antagonistes des récepteurs de l'angiotensine II (ARA2), qui peuvent causer ce type de gonflement. Ils examinent aussi la possibilité d'un angiœdème héréditaire ou acquis en faisant des analyses de sang pour mesurer les niveaux de certaines protéines (C3, C4, C1-inhibiteur) et en cherchant des anomalies dans le système immunitaire. Si on pense à un angiœdème héréditaire ou acquis, le ou la médecin traitant va orienter la personne vers un allergologue rapidement.
L'angiœdème peut être héréditaire, c’est à dire lié aux caractéristiques génétiques transmises à l’individu par ses parents. Parfois, une urticaire héréditaire peut apparaître chez une personne alors qu'il n'y a pas d'autres cas dans la famille. Il peut aussi apparaître au cours de la vie, en cas de surutilisation d'une protéine inflammatoire C1-inhibiteur, par exemple dans certaines maladies du sang, ou quand le corps commence à attaquer cette protéine par erreur.
Si le gonflement profond de la peau ou angiœdème est lié à la prise de médicaments de type inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC) ou les antagonistes des récepteurs de l'angiotensine II (ARA2), le ou la médecin traitant recommandera d’arrêter ces médicaments. Si l'arrêt de ces médicaments ne résout pas le problème, ou si la personne n'en prend pas, il faut alors chercher d'autres causes, comme un angiœdème héréditaire ou acquis. En fonction de la gravité, il peut aussi être nécessaire d'arrêter d'autres médicaments qui peuvent déclencher le gonflement en interférant avec certaines voies chimiques dans le corps.
Examens et traitements
Pour les réactions allergiques, le traitement peut inclure l'évitement de l'allergène et l'utilisation d'antihistaminiques H1 jusqu'à ce que les symptômes disparaissent. Pour les réactions allergiques sévères (aussi appelées anaphylaxie), un auto-injecteur d'adrénaline peut être prescrit par le ou la médecin traitant. Le ou la médecin traitant peut effectuer une prise de sang pour vérifier les niveaux de certaines protéines mesurant l’inflammation ou le taux de cellules sanguines ou de cellules responsables de la défense du corps. Il peut aussi selon la forme de l’urticaire de la personne, l’orienter aussi vers un allergologue.
Urticaire aigue
Dans le cas de l'urticaire aiguë qui apparaît soudainement, il n'est pas toujours nécessaire de procéder à des examens approfondis. Quant à l'urticaire aiguë déclenchée par des facteurs spécifiques, elle nécessite des tests dits de provocation pour identifier l'élément précis qui provoque les crises. Cette forme d'urticaire se caractérise par la présence d'un ou parfois deux déclencheurs bien identifiés qui sont constants à chaque épisode. Les facteurs déclencheurs courants incluent le contact physique comme le frottement (dermographisme), le froid, la pression, l'exposition aux ultraviolets, la chaleur, les vibrations, l'eau ou des réactions dues à un stress intense, l'effort physique ou l'exposition à l'eau chaude.
Urticaire chronique
Pour les urticaires chroniques qui durent plus de 6 semaines, le ou la médecin va évaluer comment l’urticaire affecte la vie de la personne. Pour l'urticaire chronique sans facteur déclencheur précis, le ou la médecin a besoin de certains renseignements. Entre autres questions, il va chercher à comprendre l’aspect des boutons, leur localisation sur le corps, comment et quand les boutons apparaissent et disparaissent. Il peut demander quels sont les facteurs qui semblent aggraver ou déclencher les crises, y compris certains aliments. Il va rechercher des symptômes d’autre maladie plus générale, pouvant être en lien avec l’urticaire chronique. Il peut aussi demander comment la personne se sent moralement, si sa vie sexuelle est affectée, et d'autres manières dont l'urticaire impacte sa vie sur la durée.
Un examen complet de la peau est nécessaire, et d'autres aspects de la santé peuvent être vérifiés en fonction de ces informations. Prendre des photos des boutons peut être très utile pour suivre l'évolution de l'urticaire et aider dans le traitement à long terme qui peut nécessiter plusieurs spécialistes différents.
L'urticaire chronique qui arrive sans cause apparente peut être due à une sorte d'allergie que le corps développe contre lui-même. Pour comprendre ce qui provoque cette réaction, il faut faire des tests sanguins de base. Si c'est une réaction auto-immune de type IIb, on peut souvent voir un taux élevé de CRP et une baisse des éosinophiles et des basophiles dans le sang.
Il est également utile de mesurer le niveau total des IgE, des anticorps anti-TPO, de la thyroglobuline, du TRAK et de la tryptase, et ces résultats doivent être interprétés par un ou une spécialiste pour comprendre le processus qui se déroule dans le corps.
Parfois, on peut avoir besoin de faire des examens supplémentaires pour trouver si quelque chose en particulier aggrave l'urticaire, mais il n'est pas nécessaire de faire ces tests supplémentaires sur tous les patients.
En plus, certains aliments peuvent déclencher ou aggraver l'urticaire car ils libèrent de l'histamine. Il est important de discuter des habitudes alimentaires pour voir si cela pourrait être une cause.
Facteurs aggravants ou déclencheurs
Certains éléments peuvent intensifier les symptômes de l'urticaire. Ils incluent les infections, certains aliments, le stress, l’utilisation de médicaments anti-fièvre anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), des inflammations dans le corps, un déséquilibre de la fonction thyroïdienne), trop d’une hormone appelée progestérone.
Certains facteurs peuvent provoquer une crise d'urticaire c’est-à-dire une réaction par rougeurs gonflées de la peau. Ils comprennent le fait de gratter la peau, l’exposition au froid ou au soleil, la chaleur, les vibrations, le contact avec l'eau, les émotions fortes, un exercice physique, ou une exposition à de l'eau chaude.
Certains aliments peuvent libérer de l'histamine, ce qui peut déclencher ou aggraver la réaction allergique. Les aliments couramment impliqués dans les réactions allergiques sont l’alcool, le fromage fermenté, ou même le chocolat.
Evaluation de l’urticaire
Lors de l'évaluation de l'urticaire, on va suivre plusieurs étapes pour s'assurer que le traitement est adapté et efficace. On parle des 7C de l’urticaire chronique : confirmer, cofacteurs, comorbidités, conséquences, chronicité, cause et composants. Le ou la médecin va d’abord confirmer le diagnostic d’urticaire. Il est important de s'assurer que les symptômes observés sont bien de l'urticaire chronique et non d'autres problèmes similaires. Cela implique d'exclure d'autres diagnostics possibles.
Le ou la médecin va ensuite identifier les cofacteurs, c’est-à-dire les éléments qui pourraient déclencher ou aggraver l'urticaire, comme des aliments spécifiques, des médicaments, ou des situations de stress.
Le ou la médecin va ensuite chercher les comorbidités, si d'autres conditions médicales sont présentes en même temps que l'urticaire, comme d'autres formes d'allergies, des problèmes auto-immuns, ou des problèmes de santé mentale.
Le ou la médecin évaluera les conséquences de l’urticaire, comment l'urticaire affecte la vie quotidienne, incluant le sommeil, l'état psychologique, la santé sexuelle, et les performances professionnelles et sociales.
Le ou la médecin évaluera la chronicité, comment l'urticaire évolue dans le temps et organisera un suivi régulier pour surveiller les changements ou la progression de la condition.
Le ou la médecin va faire un bilan complet pour essayer de comprendre les causes sous-jacentes de l'urticaire chronique, ce qui peut inclure des tests pour des indicateurs spécifiques ou des biomarqueurs, souvent avec le conseil d'un ou une spécialiste.
Morbidité de l’urticaire chronique
De nombreuses études ont montré que l'urticaire peut sérieusement affecter la vie des personnes qui en souffrent. Cela peut être lourd à porter et entraîner des problèmes comme la dépression, l'anxiété, des problèmes dans la vie sexuelle et des difficultés à dormir.
C'est pour cela qu'il est maintenant reconnu que l'urticaire chronique est une maladie à long terme qui doit être prise au sérieux. Il est important d'évaluer à quel point l'urticaire est grave, son effet sur la vie quotidienne, et si les traitements aident bien, dès le premier rendez-vous et à chaque visite de contrôle.
Pour aider à comprendre et mesurer l'impact de l'urticaire, des outils ont été créés qui permettent aux personnes de décrire eux-mêmes ce qu'ils vivent. Ces outils s’intéressent à plusieurs aspects notamment l’impact de l’urticaire sur la vie quotidienne de la personne et l’efficacité du traitement qu’elle prend sur sa maladie. Pour évaluer la sévérité de l’urticaire de la personne, le ou la médecin demandera combien de crises la personne a, à quel moment elles arrivent et à quel point elles sont gênantes, ainsi que l'influence de l'urticaire sur l'image qu'ils ont d'eux-mêmes.
Le ou la médecin peut demander comment l'urticaire limite l'activités quotidiennes de la personne au travail, le sommeil, le sport, les loisirs, les relations avec les autres, ce qu'elles peuvent manger, et si ça touche son bien-être mental, en causant par exemple de la dépression ou de l'anxiété, sans oublier les effets secondaires des traitements. Le ou la médecin va aussi demander à la personne si elle est contente de son traitement et de son efficacité.
Consultation spécialisée
Selon les symptômes et autres maladies de la personne, le ou la médecin peut décider d’orienter la personne vers un ou une autre spécialiste.
La personne peut être orientée en allergologie pour une urticaire chronique qui limite fortement la qualité de vie sans cause clairement identifiée, ou lorsque les symptômes persistent malgré le traitement et l'éviction des éléments déclencheurs, ou lorsqu'une allergie est suspectée.
La personne peut être orientée en dermatologie en présence d'incertitude concernant l'apparence des lésions cutanées, ou si des signes indiquent une vascularite urticarienne, une condition où l'inflammation affecte les vaisseaux sanguins dans la peau.
Critères d’urgence
En cas de gonflement important au niveau des voies respiratoires, il faut consulter en urgences. Aux urgences, le personnel médical donnera à la personne un médicament très puissant appelé adrénaline, par une injection dans le muscle, pour aider à stopper l'allergie. Si ça ne va pas mieux rapidement, on peut faire une deuxième injection. Le personnel médical peut aussi faire respirer de l'oxygène à la personne, et l'incliner ou lever les jambes pour aider la circulation du sang. Après l'injection d'adrénaline, on donnera à la personne d'autres médicaments comme des antihistaminiques et corticostéroïdes pour réduire l'inflammation et les démangeaisons. La personne devra être surveillée pour s'assurer que les médicaments font effet.
Maintenant, si on pense que la réaction est due à une allergie, parce que la personne a eu une crise juste après avoir mangé quelque chose, pris un médicament ou été piqué par un insecte, et que la personne a aussi eu des problèmes de digestion ou de respiration, on devrait faire un bilan allergologique, c’est à dire des tests pour trouver ce à quoi la personne est allergique. C'est très important, surtout si les symptômes disparaissent en moins d'un jour.
Traitement de l’urticaire
La première ligne de traitement consiste à éviter les facteurs déclencheurs de l’urticaire et la prise d’antihistaminiques H1 de 2ème génération, un médicament anti-allergie.
Le traitement de l’urticaire prescrit par le ou la médecin commence par la prise d'un antihistaminique de deuxième génération (c’est à dire conçus pour avoir moins d’effets secondaires que les antihistaminiques de 1ère génération), par exemple, de la Cétirizine à la dose standard de 10 mg une fois par jour. Si nécessaire, cette dose peut être augmentée jusqu'à quatre fois, c'est-à-dire jusqu'à Cétirizine 20 à 40 mg par jour. Si, après 2 à 4 semaines, les symptômes persistent ou s'aggravent, le ou la médecin envisagera d'ajouter un autre antihistaminique à la thérapie, l'Omalizumab (Xolair®). Si augmenter la dose ou la fréquence d'Omalizumab (Xolair®) ne suffit pas, il faudra alors ajouter un antihistaminique différent, tel que la Ciclosporine.
Si ces étapes ne permettent pas de gérer correctement les symptômes, il est nécessaire de consulter un ou une spécialiste pour discuter des options de traitement plus avancées.
Antihistaminiques H1
Les médicaments plus récents pour traiter l'urticaire sont souvent préférés car ils ont tendance à donner moins d’effets secondaires comme la somnolence que les anciens médicaments (dits de 1ère génération). On prend ces médicaments jusqu'à ce que les boutons et les démangeaisons disparaissent. Normalement, on les prescrit pour une période de 4 à 6 semaines parce qu'une crise d'urticaire aiguë peut durer jusque-là. Si ça continue après 6 semaines, on passe aux traitements pour l'urticaire qui dure plus longtemps, et là, il faut vraiment faire attention aux effets secondaires.
Il y a plusieurs médicaments qui ont été testés et qui fonctionnent bien, mais aucun n'est considéré comme meilleur que les autres. On utilise par exemple la bilastine, la cetirizine, la desloratadine (Aerius®), la fexofenadine, la levocetirizine (Xyzal®) ou la loratadine (Calritine®).
Si les doses habituelles ne fonctionnent pas, on peut essayer d'augmenter la dose jusqu'à quatre fois plus, mais toujours avec le même médicament plutôt que d'en mélanger plusieurs différents. Même si cela n'est pas toujours indiqué sur la notice, cette façon de faire est utilisée depuis les années 2000 et n'a pas causé d'effets secondaires graves d'après ce qu'on sait.
Corticoïdes
Dans le contexte d'une intervention urgente face à l'anaphylaxie, l'emploi de corticoïdes sur une courte période peut s'avérer avantageux sans entraîner de conséquences indésirables majeures. Cependant, il est recommandé de limiter leur usage en raison de l'insuffisance de preuves sur leur efficacité dans le traitement de l'urticaire et du potentiel risque d'aggravation des symptômes après l'arrêt du traitement. Pour les personnes souffrant d'urticaire chronique, l'utilisation de corticoïdes peut être considérée, mais cette décision doit être évaluée et prise par un ou une spécialiste.
Antihistaminiques H2
Les antihistaminiques H2 ne sont plus d’actualité dans le traitement de l’urticaire au vu d’effets secondaires importants ; leur utilisation contre l’urticaire devrait donc être évitée. Il s’agit, par exemple, de la ranitidine ou cimétidine (qui ne sont plus disponibles sur le marché).
Omalizumab (Xolair®)
Pour l'urticaire qui dure depuis longtemps et qui ne s'améliore pas avec les médicaments habituels, il y a une autre option appelée omalizumab (Xolair®). C'est un type de traitement qu'on considère quand les autres médicaments ne marchent pas bien. Au début, c'est le ou la spécialiste qui prescrira ce traitement, mais après, le ou la médecin traitant pourra renouveler l'ordonnance si tout va bien.
Ciclosporine
La ciclosporine peut être utilisée comme traitement de 3e ligne, celui-ci est uniquement prescrit par le ou la médecin spécialiste.
Le Kit d’urgence allergie
A qui il est prescrit :
Le personnel médical prescrira à la personne un stylo auto-injecteur d’adrénaline pour que la personne puisse se l’injecter rapidement dans des situations de réactions allergique sévère. Cela inclut les cas où la personne a déjà eu une très mauvaise réaction allergique à cause de la nourriture, du latex, du pollen dans l’air, après avoir fait du sport ou sans raison connue. De plus, si la personne a, à la fois de l'asthme très sérieux, et une allergie à certains aliments, ou si elle est allergique aux piqûres d'insectes, ou suit un traitement spécial appelé immunothérapie pour ces allergies aux insectes.
Ce stylo auto-injecteur d’adrénaline peut aussi être envisagé si la personne a déjà eu une réaction allergique assez sérieuse à un aliment, ou si un adolescent ou un jeune adulte a une allergie alimentaire. Il est aussi recommandé pour les personnes vivant loin d'un hôpital ou prévoyant de voyager dans un endroit où il pourrait être difficile de trouver une aide médicale urgente, ainsi que pour celles ayant une allergie sérieuse au venin d'insectes comme les abeilles, plus que juste une petite réaction.
Le personnel médical donnera à la personne à risque de réaction allergique deux de ces stylos auto-injecteur. En Suisse, les stylos disponibles sont nommés EpiPen® ou Jext®. Il faut savoir que l'EpiPen® ne dure que 12 mois environ avant d’être périmé. Pour savoir comment utiliser l'EpiPen®, des instructions détaillées sont disponibles sur le site web du fabricant : https://www.epipen.fr/fr-fr/mode-emploi-epipen
Utilisation des médicaments en cas de réaction allergique
Il est crucial que la personne sache quand et comment utiliser son médicament. Malheureusement, seulement 30% des personnes l'utilisent lorsqu'elles ont une réaction allergique grave, et 10% dès les premiers signes. La peur d'utiliser l'EpiPen, souvent due à un manque d'information sur son fonctionnement, peut expliquer cette hésitation.
Si la personne souffre d'urticaire sévère ou d'un gonflement important, il est conseillé de prendre au plus vite les médicaments prescrits par le ou la médecin, à savoir la Cétirizine. Dans les situations où la voix devient rauque à cause d'un gonflement du larynx ou en cas de difficultés à respirer, il est important de prendre le médicament de Cétirizine et utiliser un auto-injecteur d'adrénaline donnés par le ou la médecin à la personne pour les situations d’urgence. Dans tous les cas, il est capital de se rendre à l'hôpital, en ambulance si nécessaire.
Si la personne présente immédiatement des symptômes d'une réaction allergique grave, comme des vertiges ou une baisse de la pression artérielle, il faut utiliser l'auto-injecteur d'adrénaline sans attendre. Dans tous les cas il faut se rendre à l'hôpital, en ambulance si nécessaire.
Mesures non-médicamenteuses contre l’urticaire
La personne qui souffre d’urticaire peut préférer des approches non médicamenteuses pour soulager ses symptômes. Utiliser de l'eau localement, mais sans prendre trop de bains ou de douches, peut aider à réduire les symptômes aigus de l’urticaire. Appliquer de l'eau froide peut aussi diminuer la sensation de démangeaison. Il est recommandé d'appliquer une crème hydratante (comme Excipial®, Lipolotion ou Antidry® Lotion) juste après s'être douché. Il faut éviter les produits contenant des antihistaminiques ou des corticoïdes directement sur la peau.
Pour les personnes qui ont des réactions à certains aliments, suivre un régime faible en histamine pour diagnostiquer et traiter le problème peut être utile. Si ce régime n'apporte pas d'amélioration, il ne devrait pas durer plus de 3 ou 4 semaines pour éviter des carences nutritionnelles et ne devrait pas empêcher de suivre un autre traitement qui fonctionne.
Dans des cas exceptionnels, si les problèmes de peau ou un gonflement important sont très gênants ou affectent l'apparence de manière significative, il est possible de demander un arrêt de travail pour une courte période.
Quand reconsulter en urgence
Bien que les cas légers d'urticaire puissent souvent être traités avec des antihistaminiques H1, il existe certains signes et symptômes qui nécessitent de consulter en urgence.
Ces signes et symptômes incluent un gonflement sévère, surtout autour du cou et de la gorge, avoir du mal à respirer avec un sifflement, se sentir étourdi ou avoir des vertiges, avoir envie de vomir ou vomir, le cœur qui bat très vite ou une baisse de la pression artérielle, se sentir très mal au point de presque ou de s'évanouir.
Si les démangeaisons, les gonflements, ou l'urticaire ne s'améliorent pas après 4 à 6 semaines malgré le traitement, il faut retourner voir son médecin traitant pour peut-être changer de médicament. Si les problèmes continuent pendant plus de 6 semaines, il faudra peut-être faire des examens plus poussés pour comprendre pourquoi l'urticaire ne part pas et voir un ou une spécialiste pour discuter d'autres options de traitement, comme l'omalizumab (Xolair®), qui est un médicament spécifique pour les cas difficiles.
Grossesse et allaitement
Pendant la grossesse, il est possible que l'urticaire chronique apparaisse pour la première fois, et il peut y avoir une augmentation des symptômes avec les grossesses suivantes. On ne sait pas vraiment pourquoi cela arrive. Il est plutôt rare que l'urticaire ne survienne que pendant la grossesse.
Les antihistaminiques de nouvelle génération utilisés pour le traitement de l’urticaire n'ont pas été associés à des malformations chez les bébés jusqu'à présent, mais les études ont été faites sur un nombre limité de femmes. Donc, même si on peut utiliser les mêmes traitements contre l’urticaire que la population générale, il faut rester très prudent si la femme est enceinte.
Concernant l’allaitement, il n’y a pas de contre-indications à l’utilisation des médicaments contre l’urticaire antihistaminiques, mais ceux-ci passent dans le lait maternel et peuvent donc causer une somnolence chez le nourrisson.
Insuffisance rénale et hépatique
Si une personne présente une insuffisance rénale, il est important d'ajuster la dose des médicaments antihistaminiques. On quantifie l’insuffisance rénale par le Débit de Filtration Glomérulaire (DFG), un indicateur de la capacité des reins à filtrer le sang. En dessous d’un débit de filtration glomérulaire de 60 ml/min (quantité de sang nettoyé par les reins en une minute), il est nécessaire d’ajuster la dose d’antihistaminiques pris contre l’urticaire pour éviter les effets secondaires du traitement. Lorsque le DFG est inférieur à 15 ml/min, ce qui indique une fonction rénale gravement réduite, l'usage des antihistaminiques H1 devient contre-indiqué en raison de risques accrus d'effets secondaires. En revanche, si la personne a une insuffisance hépatique (fonction du foie diminuée) mais que sa fonction rénale est bonne, alors la dose des antihistaminiques H1 n'a pas besoin d’être ajustée.
Urticaire et infection à SARS-CoV-2 (COVID-19)
Des études ont montré une prévalence entre 9 et 16% d’urticaire aiguë après une infection au SARS-CoV-2 (COVID-19), avec une durée moyenne des symptômes de 7 jours. La littérature ne rapporte actuellement pas de cas d’urticaire chronique à la suite d’une infection à SARS-CoV2(COVID-19). Les personnes avec une urticaire chronique semblent à risque d’aggravation dans un contexte d’infection à SARS-CoV2 (COVID-19).