Tabagisme

Ce chatbot vous donne la possibilité de poser des questions et d’obtenir des informations générales et non personnalisées sur des sujets en médecine générale. Ses réponses sont données à titre informatif seulement. Il n’a pas pour but, ni n’est capable de poser un diagnostic médical ou de proposer un traitement et ne peut pas être utilisé pour vérifier votre état de santé. Ce chatbot ne remplace en aucun cas un avis médical professionnel. Toutes les informations sont basées sur les stratégies de médecine de premier recours développées par les HUG. Ces informations sont destinées à encourager, et non à remplacer, les relations directes entre le ou la patiente et les professionnels de santé. Aussi, si vous pensez que votre état de santé ou celui d’un de vos proches nécessite une prise en charge médicale, il vous appartient de contacter un médecin ou, en cas d’urgence, de composer le 144 ou de vous rendre auprès d’un service médical d’urgence.

Les points à retenir

  1. Le tabac cause de nombreuses maladies graves et décès : Fumer est l'une des principales raisons pour lesquelles les gens tombent gravement malades ou meurent prématurément. Pourtant, les médecins ne dépistent pas toujours suffisamment cette consommation, ce qui signifie qu'elle est parfois sous-estimée ou pas bien prise en charge.
  2. Fumer tous les jours est une dépendance, pas juste une habitude : Lorsqu'une personne fume régulièrement, ce n'est pas seulement une habitude ou un choix, mais une véritable dépendance, comme une maladie. Cela signifie que la personne peut avoir besoin d'aide pour arrêter, tout comme pour d'autres problèmes de santé.
  3. Le tabagisme doit être discuté avec chaque patient ou patiente : Les médecins devraient demander à tous leurs patients s'ils fument. Cela se fait avec leur accord, afin de comprendre leur consommation et d'offrir une aide adaptée.
  4. Le soutien doit être offert à tous les fumeurs : Peu importe si une personne souhaite arrêter de fumer ou non, le ou la médecin traitant devrait toujours offrir du soutien et des conseils. Cela peut aider à réduire les risques pour la santé, même si la personne n'est pas prête à arrêter tout de suite.
  5. Aider les personnes à arrêter de fumer : Pour celles qui sont prêtes à arrêter, il est très efficace d'utiliser des substituts de nicotine, des médicaments ou des e-cigarettes. Cela augmente fortement les chances de réussir à arrêter de fumer.
  6. Quand consulter un spécialiste : Si le ou la médecin traitant pense ne pas avoir les moyens ou le temps nécessaires pour aider suffisamment une personne à arrêter de fumer, il peut recommander de consulter un spécialiste en addiction (addictologue) pour un soutien plus spécifique.
  7. Réduire les risques si la personne continue de fumer : Si une personne souhaite continuer à fumer ou n'arrive pas à arrêter, il est important de trouver des moyens de réduire les risques pour sa santé. Le vapotage ou l'utilisation d'autres formes de nicotine sans combustion (sans brûler le tabac) sont des options. Dans ce cas, il est important de vérifier régulièrement si la personne est prête à changer.

Ces points montrent qu'arrêter de fumer ou même réduire les risques de fumer est un processus important qui demande du soutien et des solutions adaptées à chaque personne.

Algorithme de prise en charge du tabagisme

En fonction de la situation de la personne et de sa motivation , l’équipe médicale adapte sa prise en charge en vue d’ offrir un soutien adapté à la personne qui désire arrêter de fumer ou réduire les risques liés au tabac. La prise en charge personnalisée est formalisée en un algorithme qui comprend plusieurs étapes.

1.    Identification du fumeur : La première étape consiste à identifier si la personne fume, combien elle fume, et quel type de tabac elle consomme. On utilise également des tests pour évaluer son niveau de dépendance.

2.    Stade de la motivation au changement : Ensuite, il est important de comprendre la motivation de la personne à arrêter de fumer. Il y a différents stades :

  • Précontemplation : La personne n'est pas encore prête à envisager d'arrêter de fumer. Une intervention brève, comme des conseils, peut être proposée à la personne, ainsi que l'utilisation d'une vapoteuse pour réduire les risques.
  • Contemplation : La personne commence à réfléchir à l'idée d'arrêter de fumer. Un entretien pour la motiver peut être proposé par le ou la médecin traitant, ainsi que l'option de la vapoteuse pour réduire les risques.
  • Détermination : La personne est décidée à arrêter de fumer. Un plan est organisé avec la personne pour l'aider à arrêter, avec un suivi approprié.
  • Action : La personne a arrêté de fumer. Un soutien continu et un suivi médical sont nécessaires pour s'assurer que tout se passe bien.
  • Maintenance : La personne a réussi à arrêter de fumer et continue à ne pas fumer. Un soutien et des encouragements sont offerts pour l'aider à rester non-fumeuse.
  • Reprise : Si la personne recommence à fumer, il est important de comprendre pourquoi, sans la culpabiliser, pour la remotiver et réorganiser avec elle un nouvel arrêt.

3.    Prise en charge :

  • Substituts de nicotine : Des patchs, des gommes, des sprays, etc., peuvent être proposés pour aider la personne à gérer l'envie de fumer en fournissant de la nicotine de façon plus sûre.
  • Médicaments : Certains médicaments (bupropion Zyban®; varénicline Champix®*, cytisine (à commander à l’étranger) peuvent être utilisés pour aider la personne à arrêter de fumer. 
  • Méthodes non-médicamenteuses : Des techniques comme l'hypnose, l'acupuncture, ou des applications sur smartphone (stop-tabac par ex.), peuvent être utilisées pour apporter un soutien.
  • Nicotine sans combustion : Si la personne n'arrive pas à arrêter complètement, utiliser une vapoteuse (voire puff) ou d'autres formes de nicotine sans combustion (comme le snus ou les poches de nicotine) peut aider à réduire les risques pour sa santé.

Le tabac en médecine de premier recours 

Introduction

La dépendance au tabac est l'un des plus grands problèmes de santé publique, causant chaque année environ 8 millions de morts dans le monde et 9500 morts en Suisse. C'est la principale cause évitable de perte de qualité de vie et d'années de vie. Le tabac augmente fortement le risque de nombreux cancers et maladies graves comme les maladies cardiaques et plusieurs maladies chroniques. Parce que c'est un facteur de risque que l'on peut éviter, il est important d'en parler et d'agir.

Pendant longtemps, la cigarette a été le principal moyen de consommer de la nicotine, mais de nouveaux produits sont apparus récemment, comme les vapoteuses, le tabac chauffé, le snuff (tabac à priser), snus (tabac ou nicotine en prise orale), et les vapoteuses jetables (« puff »). Les effets de ces nouveaux produits sur la santé ne sont pas encore totalement connus.

En plus de causer des problèmes de santé, la production et la consommation de tabac ont aussi un impact très négatif sur l'environnement. L'industrie du tabac produit une énorme quantité de CO2 chaque année, 84 millions de tonnes de CO2 par an, et contribue à la déforestation (600 millions d’arbres en moins, correspondant à 200'000 hectares de terrain). Enfin, la consommation de tabac produit de nombreux déchets (mégots notamment) qui viennent polluer les terres et les eaux. Cet impact environnemental se traduit directement et indirectement en décès prématurés, maladies, pertes du vivant, et autres conséquences désastreuses.

En Suisse, les politiques de lutte contre le tabagisme sont parmi les moins efficaces d'Europe. Elle est avant-dernière position dans la « Tobacco Control Scale » ( échelle qui évalue l'efficacité des politiques de contrôle du tabac en Europe) en 2024. Il existe des enjeux politiques et économiques particuliers à la Suisse, ainsi qu’un lobbying pro-tabac très puissant qui permet à l’industrie du tabac de continuer à prospérer au détriment de la santé de la population. 

Épidémiologie

En 2020, environ 22,3 % des adultes dans le monde, soit 1,3 milliard de personnes, consommaient du tabac. Les hommes (36.7 %) fument plus que les femmes (7.8 %), mais de plus en plus de femmes se mettent à fumer, ce qui a augmenté le nombre de décès chez les femmes liés au tabac. Chaque année, environ 8 millions de personnes dans le monde meurent de maladies causées par le tabac, que ce soit en fumant directement ou en étant exposées à la fumée d'autres personnes. Avant de mourir, ces personnes souffrent souvent pendant des années de maladies qui nécessitent des soins médicaux et des opérations, ce qui diminue beaucoup leur qualité de vie.

En Suisse, en 2022, environ 22,1 % des personnes âgées de plus de 15 ans fumaient, dont 12,7 % fument tous les jours. Les hommes fument plus que les femmes, et les jeunes de 15 à 24 ans sont particulièrement touchés, avec plus de 28 % d'entre eux qui fument. Même si le nombre de fumeurs a globalement diminué dans le monde à la fin du XXe siècle, ce chiffre est resté stable ces 20 dernières années.

En Suisse, le tabac cause environ 9500 décès par an, soit plus d'un décès par heure, ce qui représente 15 % de tous les décès dans le pays. Un cinquième de ces décès survient avant l'âge de 65 ans

Le tabagisme passif, c'est-à-dire le fait d'inhaler involontairement la fumée des autres, est aussi dangereux et cause environ 1,2 million de décès par an dans le monde, même chez ceux qui ne fument pas eux-mêmes.

Ces dernières années, la Suisse a mis en place des lois pour réduire les maladies liées au tabac. Par exemple, depuis 2017, depuis l’introduction de la loi fédérale de 2017, il est interdit de fumer dans les lieux publics fermés. Le nombre de personnes exposées à la fumée passive a de ce fait diminué de 35% à 6% entre 2002 et 2017. Cette interdiction a eu des effets positifs dès la première année, avec moins de personnes hospitalisées pour des problèmes cardiaques, pulmonaires, et moins d'enfants souffrant d'asthme aigu.

Rôle du médecin de premier recours

Le rôle du médecin traitant ou médecin de premier recours est très important pour prévenir les maladies liées au tabac et informer les patients sur les risques. Une étude en Suisse a montré qu'environ 60 % des fumeurs attendent que leur médecin leur parle de leur consommation de tabac, et plus de la moitié (51 %) aimeraient recevoir de l'aide pour arrêter de fumer.

Cependant, même si 68 % des médecins parlent de tabac avec leurs patients qui fument, seulement 34 % leur recommandent d'arrêter de fumer, et seulement 19 % prescrivent un traitement pour les aider à arrêter.

En 2022, près de 60 % des fumeurs en Suisse ont exprimé leur souhait d'arrêter complètement de fumer, et un quart d'entre eux ont déjà essayé d'arrêter dans l'année écoulée. Parler du tabac, même rapidement, lors d'une consultation peut avoir un impact significatif. C'est pourquoi il est important que les médecins traitants aient les compétences nécessaires pour encourager et aider plus de fumeurs à arrêter.

Groupes de personnes « à risque »

Le tabac concerne beaucoup de personnes, directement ou indirectement, et il est important d'en parler car il touche la santé publique. Certaines populations sont plus à risque de consommer du tabac ou d'en subir les conséquences graves.

  • Adolescents et jeunes adultes (moins de 25 ans) : La plupart des fumeurs adultes (2/3) commencent à fumer avant l'âge de 20 ans. Les jeunes sont plus sensibles à la nicotine à cause du développement de leur cerveau et sont souvent ciblés par les publicités du tabac. Il est donc crucial de prévenir la consommation de tabac chez les jeunes, y compris d'autres produits comme la chicha, le snus, les vapoteuses, mais aussi le cannabis.
  • Personnes à faible revenu : Le tabac est très courant dans les milieux socio-économiques défavorisés, même si toutes les classes sociales sont touchées. Le tabac aggrave la pauvreté à cause de son coût et des frais médicaux qu'il entraîne.
  • Personnes avec des maladies psychiatriques : Les personnes atteintes de maladies psychiatriques, comme le trouble bipolaire ou la schizophrénie, fument souvent plus que la moyenne, avec 30 à 50 % d'entre elles qui consomment du tabac. Elles utilisent souvent le tabac comme une forme d'auto-traitement pour soulager certains symptômes, comme l'anxiété. Cependant, cette utilisation n'est pas bénéfique à long terme. Bien que le tabac puisse temporairement réduire l'anxiété, c'est principalement parce qu'il atténue les symptômes de manque de nicotine. En réalité, fumer peut aggraver les problèmes de santé mentale sur le long terme et nuire au bon fonctionnement du cerveau, entraînant des complications supplémentaires. Le tabac contribue également à un risque plus élevé de maladies graves et de décès chez les personnes souffrant de troubles psychiatriques. Malgré cela, beaucoup de ces personnes souhaitent arrêter de fumer (environ 2 sur 3), mais elles sont souvent mal aidées et confrontées à des préjugés. Par exemple, il est souvent pensé à tort qu'elles ne sont pas capables d'arrêter de fumer, ce qui décourage souvent les tentatives de sevrage. De plus, il y a une crainte répandue que l'arrêt du tabac puisse aggraver leur état psychiatrique, comme provoquer une dépression, mais cela ne devrait pas empêcher d'essayer d'arrêter. Il est important de reconnaître ces défis et de fournir un soutien approprié pour aider ces personnes à cesser de fumer.
  • Femmes avec désir de grossesse, enceintes ou qui allaitent : Le tabac est très dangereux pour le bébé. Fumer pendant le premier trimestre de la grossesse triple le risque de fausse couche et double celui d'avoir une grossesse extra-utérine (quand le fœtus se développe en dehors de l'utérus). Plus tard dans la grossesse, le tabac peut ralentir la croissance du bébé dans l'utérus, provoquer un faible poids à la naissance, causer des problèmes avec le placenta, et augmenter les risques d'accouchement prématuré. Les bébés exposés à la fumée de tabac peuvent avoir des retards de croissance, des malformations (comme une fente palatine ou des malformations crâniennes), et des problèmes respiratoires, comme l'asthme ou une plus grande sensibilité aux infections respiratoires. Le risque de mort subite du nourrisson est aussi trois fois plus élevé chez ces bébés. Heureusement, la plupart des femmes qui fument arrêtent ou réduisent leur consommation pendant la grossesse pour protéger leur bébé.
  • Personnes ayant déjà des complications liées au tabac ou avec d'autres risques de cancer ou de maladies cardiovasculaires :

Pour ceux qui ont déjà des problèmes de santé causés par le tabac ou d'autres risques sérieux, il est crucial de les aider à arrêter de fumer ou au moins à réduire les risques. Cela peut prévenir l'aggravation de leur maladie ou éviter qu'elle ne réapparaisse, comme c'est le cas pour les maladies pulmonaires ou les crises cardiaques. Si la personne est très dépendante au tabac, elle peut être orientée vers un centre spécialisé pour obtenir un soutien plus intensif.

Ces groupes sont particulièrement vulnérables, et il est important de les soutenir dans leurs efforts pour arrêter de fumer ou réduire les risques associés au tabac.

Les différentes formes de tabac

 Il existe plusieurs façons de consommer du tabac, bien que la cigarette combustible reste la plus fréquente et la plus dangereuse.

  • Cigarettes "combustibles" : Ce sont les cigarettes classiques que l'on trouve dans le commerce. Elles sont très dangereuses pour la santé, causant de nombreuses maladies à long terme, comme des cancers et des problèmes cardiaques.
  • Cigarettes "light" : Ces cigarettes contiennent moins de nicotine et de goudron. Cependant, elles ne sont pas moins dangereuses parce que les fumeurs ont tendance à inhaler plus profondément, ce qui n'élimine pas les risques de maladies graves.
  • Cigares et pipes : Les cigares sont faits de feuilles de tabac roulées, et les pipes sont remplies de tabac qui doit être allumé. Pour la même quantité de nicotine, ces produits contiennent généralement plus de substances cancérigènes que les cigarettes classiques.
  • Bidees : Ce sont de petites cigarettes fabriquées à la main avec du tabac entouré d'une feuille de plante asiatique appelée temburni. Elles semblent contenir plus de nicotine que les cigarettes normales, ce qui les rend plus addictives et augmente le risque de cancers (oral, pulmonaire, gastrique et œsophagien) et de maladies cardiaques.
  • Narghilé, pipes à eau, chicha : Ce tabac est souvent aromatisé et chauffé en utilisant du charbon. La fumée traverse de l'eau avant d'être inhalée. Cependant, cette eau ne filtre pas les substances nocives, et le volume de fumée inhalé est souvent plus important, ce qui augmente les risques pour la santé.
  • Tabac oral, snuff, snus : Le tabac peut aussi être mâché, aspiré par le nez (snuff), ou placé dans la bouche entre la gencive et la lèvre sous forme de sachets (snus). Bien qu'il n'y ait pas de combustion, ces produits sont toujours liés à des risques élevés de cancer de la bouche, de l'œsophage, et du pancréas, ainsi qu'à des risques d'infarctus et d'AVC.

Chacune de ces formes de tabac présente des risques significatifs pour la santé, et il est important de les connaître pour mieux comprendre les dangers associés à leur consommation.

Contenu de la cigarette

La fumée de cigarette contient plus de 4000 substances différentes, dont plusieurs centaines sont très dangereuses pour la santé. Parmi ces substances, on trouve le goudron, des additifs chimiques, du monoxyde de carbone (CO), des aldéhydes, des nitrosamines, de l’oxyde d’azote, de l’acide cyanhydrique, ainsi que des métaux lourds comme le plomb, le mercure ou le chrome. Ces substances sont responsables de nombreux problèmes de santé graves. 

La fumée de cigarette contient aussi de la nicotine, qui est une substance très addictive. La nicotine agit sur le cerveau en stimulant la production de dopamine, une substance chimique qui donne une sensation de plaisir et de récompense. C'est ce qui crée une forte dépendance, à la fois physique et psychologique. La nicotine atteint le cerveau très rapidement, en 10 à 20 secondes après avoir pris une bouffée, ce qui rend les cigarettes particulièrement addictives. Lorsqu'une personne fume, la nicotine provoque aussi une sensation appelée "hit nicotinique", qui est une contraction de la gorge due à l'activation de certains récepteurs dans la gorge. Ce "hit" contribue également à l'addiction.

La nicotine est l'une des substances les plus addictives au monde, au même titre que l’héroïne, l’alcool, la cocaïne et les barbiturates. Cependant, même si elle est très addictive, ce n'est pas elle qui cause directement les maladies liées au tabac, mais plutôt les autres substances toxiques présentes dans la fumée.

Conséquences de la consommation de tabac a long terme

Le tabac réduit en moyenne l'espérance de vie de 10 ans. Même les fumeurs qui consomment peu de cigarettes, entre 1 à 4 par jour, sont à risque de développer des problèmes de santé graves liés au tabac.

Le tabac augmente fortement le risque de maladies cardiovasculaires, ce qui est l'une des principales raisons pour lesquelles les fumeurs tombent gravement malades ou décèdent. Par exemple, il augmente les risques de crise cardiaque (infarctus du myocarde), de douleurs thoraciques dues à un manque d'oxygène au cœur (angor), d'accidents vasculaires cérébraux (AVC), et d'autres maladies des vaisseaux sanguins (anévrisme de l’aorte, Insuffisance artérielle des membres inférieurs). Le tabac augmente aussi les risques de diabète de type 2 et d'hypertension.

Le tabac est également un facteur de risque majeur pour de nombreux cancers, y compris les cancers des poumons, de la gorge, de l'œsophage, de l'estomac, du foie, du pancréas, de la vessie, des reins, du sein et du col de l'utérus chez les femmes.
Sur le plan pulmonaire, le tabac est responsable de la majorité des bronchopneumopathies chroniques obstructives (BPCO), une maladie qui rend la respiration de plus en plus difficile. Il augmente aussi le risque de pneumonie et rend les poumons plus vulnérables aux infections, comme la tuberculose. Le tabac aggrave également l'asthme, en accélérant la dégradation de la fonction respiratoire.

Le tabac favorise aussi plusieurs maladies auto-immunes, comme l'arthrite rhumatoïde, le psoriasis, la maladie de Crohn, et la sclérose en plaques (plus fréquente et plus grave chez les fumeurs.)
En ce qui concerne les yeux, fumer augmente de quatre fois le risque de dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA), une maladie qui peut causer la perte de la vision centrale. Le tabac accélère également le développement de la cataracte, une opacification du cristallin de l'œil.

Le tabac affecte aussi la fertilité, réduisant la capacité des hommes et des femmes à concevoir. Chez les hommes, il peut causer des troubles érectiles en limitant le flux sanguin vers le pénis.

Enfin, fumer ralentit la guérison des plaies après une blessure ou une opération, en augmentant le risque d'infections et de complications dans la cicatrisation.

L’addiction à la nicotine 

L'addiction à la nicotine commence souvent par un choix, que ce soit pour des raisons récréatives ou sociales, comme fumer avec des amis ou pour essayer quelque chose de nouveau. Cependant, cette consommation peut rapidement devenir incontrôlable et évoluer en une dépendance. Cette dépendance est influencée par plusieurs facteurs, comme la génétique (certaines personnes sont plus sensibles à la dépendance), les problèmes de santé mentale (comme les traumatismes), l'environnement dans lequel on vit, et l'influence des personnes autour de soi.

Pour poser le diagnostic d’addiction à la nicotine, le ou la médecin traitant prend en compte plusieurs critères selon le CIM-10 (Classification internationale des maladies, 10e édition):

  • Un désir fort et parfois compulsif de fumer.
  • Le besoin d'augmenter la quantité de cigarettes pour ressentir les mêmes effets.
  • Des difficultés à contrôler la fréquence et la quantité de cigarettes fumées.
  • Des symptômes de sevrage apparaissent quand on essaie d'arrêter, ce qui pousse à reprendre la cigarette ou à utiliser des substituts.
  • Un abandon progressif d'autres activités ou plaisirs au profit de la cigarette.
  • Continuer à fumer malgré les effets négatifs évidents sur la santé.

Lorsqu'une personne est dépendante à la nicotine, surtout si elle fume plus de 5 cigarettes par jour, arrêter de fumer peut entraîner des symptômes de sevrage. Ces symptômes peuvent durer de 3 semaines à 3 mois et varient d'une personne à l'autre. Les symptômes les plus courants incluent :

  • Un besoin urgent et irrésistible de fumer (craving).
  • Une humeur dépressive ou mauvaise.
  • Des troubles du sommeil (insomnies).
  • De l'irritabilité, de la frustration, et de la colère.
  • De l'anxiété.
  • Des difficultés à se concentrer.
  • De l'agitation, de l'impatience, et de la nervosité.
  • Une augmentation de l'appétit, ce qui peut entraîner une prise de poids.

Ces symptômes sont une partie normale du processus de sevrage, et il est important de les reconnaître pour mieux les gérer et réussir à arrêter de fumer.

Questionnaire sur la dépendance

Le test de Fagerström comprend 6 questions simples qui aident à mesurer la dépendance de la personne à la nicotine. Les réponses donnent un score total allant de 0 à 10 points :
1) Combien de temps après votre réveil fume-elle votre première cigarette ?
•    Dans les 5 minutes : 3 points
•    De 6 à 30 minutes : 2 points
•    De 31 à 60 minutes : 1 point
•    Après 60 minutes : 0 point
2) Est-il difficile pour la personne de s’abstenir de fumer dans les endroits où c’est interdit ?
•    Oui : 1 point
•    Non : 0 point
3) À quelle cigarette de la journée lui serait-il le plus difficile de renoncer ?
•    La première : 1 point
•    Une autre : 0 point
4) Combien de cigarettes fume-elle par jour ?
•    10 ou moins : 0 point
•    11-20 : 1 point
•    21-30 : 2 points
•    31 ou plus : 3 points
5 )Fume-t-elle à un rythme plus soutenu au début de la matinée que l’après-midi ?
•    Oui : 1 point
•    Non : 0 point
6) Fume-t-elle lorsqu’elle est malade au point de rester au lit presque toute la journée ?
•    Oui : 1 point
•    Non : 0 point
Le score total aide à classer la dépendance de la personne :
•    0 à 2 points : Pas ou très faible dépendance.
•    3 à 4 points : Dépendance faible.
•    5 à 6 points : Dépendance modérée.
•    7 à 10 points : Dépendance forte.

Ce test permet de mieux comprendre le niveau de dépendance de la personne et d'ouvrir une discussion sur l'impact de cette dépendance sur sa vie. Cela aide également à déterminer les meilleures options de traitement pour aider la personne à arrêter de fumer, comme des médicaments ou des substituts nicotiniques.

Pour évaluer la motivation d'une personne à arrêter de fumer, les médecins peuvent utiliser l'échelle Q-MAT. Cette échelle aide à comprendre à quel point une personne est prête à changer ses habitudes de consommation de tabac. Ces outils permettent de mieux comprendre la dépendance de la personne et d'adapter le soutien et le traitement en fonction de ses besoins spécifiques.

Entretiens médicaux 

Lors d'une consultation, le ou la médecin traitant joue un rôle clé pour discuter de la consommation de tabac et d'autres substances, comme l'alcool ou le cannabis, avec chaque personne. Cette discussion est adaptée à chaque personne en fonction de sa consommation, de son ouverture à en parler, et de sa volonté éventuelle de changer (voir stades de motivation au changement)
Quand une personne est identifiée comme consommatrice de tabac, le ou la médecin traitant peut suivre la structure de l’intervention brève (les 6 A) pour guider l'entretien :

1.    Ask (Demander) : Le ou la médecin traitant commence par demander à la personne la permission de discuter de sa consommation de tabac. Cela permet d'aborder le sujet de manière respectueuse.
2.    Assess (Évaluer) : Ensuite, le ou la médecin traitant évalue le niveau de dépendance de la personne à la nicotine, souvent à l'aide de questionnaires. Il ou elle explore également si la personne a envie d'arrêter ou de réduire sa consommation de tabac.
3.    Advise (Conseiller) : Le ou la médecin traitant conseille ensuite la personne sur l'importance d'arrêter ou de réduire la consommation de tabac, en expliquant les bénéfices pour la santé.
4.    Agree (S'accorder) : Le ou la médecin traitant et la personne se mettent d'accord sur des objectifs réalistes, comme réduire progressivement la consommation ou fixer une date pour arrêter.
5.    Assist (Aider) : Le ou la médecin traitant propose son aide, qui peut inclure des traitements pour faciliter l'arrêt du tabac, comme des substituts de nicotine ou des médicaments.
6.    Arrange/Adress (Organiser/Orienter) : Enfin, le ou la médecin traitant organise le suivi des progrès de la personne. Si nécessaire, il peut orienter la personne vers un spécialiste pour un soutien supplémentaire.

Cette approche permet aux médecins de personnaliser l'intervention en fonction des besoins de la personne et de lui offrir le meilleur soutien possible pour l'aider à arrêter de fumer ou à réduire les risques liés au tabac. 

Prise en charge 

Types d’arrêt / 10 règles d’or 

Lorsqu'une personne souhaite arrêter totalement de fumer, il existe plusieurs méthodes pour y parvenir. La méthode la plus recommandée est l'arrêt brutal, qui consiste à fixer une date précise pour arrêter complètement de fumer. Cette date est décidée à l'avance avec la personne, et l'arrêt peut se faire avec ou sans l'aide de traitements pour le sevrage, comme des substituts de nicotine.
Cependant, certaines personnes préfèrent réduire progressivement leur consommation avant d'arrêter complètement. Dans ce cas, il est possible d'utiliser des substituts de nicotine tout en diminuant progressivement le nombre de cigarettes fumées. Une date d'arrêt total peut ensuite être fixée. Cette méthode progressive peut aider à atténuer les symptômes de sevrage le jour où la personne arrête complètement. En termes d'efficacité, l'arrêt brutal et la réduction progressive sont équivalents.

Pour préparer cette date d'arrêt, il est conseillé de suivre les 10 règles d'or disponibles sur le site suisse stop-tabac.ch :

  1. Fixer une date d'arrêt et s'engager à la respecter.
  2. Éviter de fumer, même une seule cigarette ou une seule bouffée, après l'arrêt.
  3. Se débarrasser de tous les objets liés au tabac, comme les cigarettes, briquets et cendriers, pour éviter les tentations.
  4. Écrire une liste des inconvénients du tabac et des avantages de la vie sans tabac pour renforcer la motivation.
  5. Utiliser des substituts nicotiniques ou des médicaments pour réduire ou éliminer les symptômes de sevrage.
  6. Demander à l'entourage de ne pas fumer autour de soi et éviter les endroits où les gens fument.
  7. Informer l'entourage de son projet d'arrêt et demander leur soutien, surtout en cas de forte envie de fumer. Les professionnels de santé peuvent aussi être sollicités pour aider.
  8. Changer de routine pour éviter les situations et les endroits où l'on avait l'habitude de fumer.
  9. Trouver des activités de diversion pour occuper les moments de forte envie de fumer, comme marcher, boire de l'eau, ou mâcher un chewing-gum.
  10. Donner du temps au corps pour s'habituer à la vie sans tabac et ne pas se décourager en cas de reprise temporaire.


Ces règles aident à structurer le processus d'arrêt du tabac et à augmenter les chances de succès en fournissant des stratégies claires pour gérer les défis liés au sevrage.

Substitution nicotique

Les substituts de nicotine sont des outils très efficaces pour aider à arrêter de fumer, augmentant par deux les chances de réussite du sevrage tabagique. Leur fonctionnement repose sur l'administration de nicotine au corps lorsqu'une personne arrête de fumer, ce qui aide à réduire les symptômes de sevrage, comme l'envie de fumer, l'irritabilité ou l'anxiété. Ensuite, la dose de nicotine est progressivement diminuée sur une période de 2 à 6 mois pour que l'organisme puisse s'habituer à ne plus dépendre de cette substance.
Les substituts de nicotine peuvent également être utilisés pour atténuer les symptômes de sevrage lorsque quelqu'un réduit rapidement sa consommation de tabac, par exemple en passant de deux paquets de cigarettes par jour à un seul. 
Ces substituts de nicotine ne présentent pas de contre-indications strictes, à l'exception d'une hypersensibilité à l'un des composants. Cependant, ils doivent être utilisés avec précaution chez les personnes souffrant de certaines conditions cardiaques graves, comme l'angor instable ou les arythmies ventriculaires, particulièrement dans les deux semaines suivant un infarctus. Malgré ces précautions, les bénéfices liés à l'arrêt du tabac grâce aux substituts de nicotine dépassent largement les risques potentiels, rendant leur utilisation favorable dans la majorité des cas.

Voici les cinq formes principales de substituts de nicotine disponibles, avec des détails supplémentaires sur leur utilisation et leur coût :

1.    Patchs de nicotine (Nicorette® ou Nicotinell® patch) :

  • Posologie : Appliquer un nouveau patch toutes les 24 heures, en changeant d'endroit chaque jour pour éviter les irritations. Il existe différentes doses selon le niveau de dépendance :
    • Forte dose : 21 mg pendant 4 à 8 semaines, puis réduction progressive.
    • Dose moyenne : 14 mg pendant 6 à 8 semaines, puis réduction progressive.
    • Faible dose : 7 mg pendant 4 à 8 semaines, avec possibilité de prolongation.

2.    Spray de nicotine (Nicorette® Mint spray ou Fruit & Mint spray) :

  • Posologie : 1 à 2 pulvérisations toutes les 30 à 60 minutes (jusqu'à 64/jour), avec réduction progressive.

3.    Gommes à mâcher (Nicotine® Gum cool mint ou fruit, 2 ou 4 mg) :

  • Posologie : Mâcher lentement jusqu'à dissipation du goût, jusqu'à 12 gommes/jour, avec réduction progressive sur 2 à 6 mois.

4.    Comprimés à croquer ou sublinguaux (Nicorette® Original ou Nicotinell® comprimés, 2 ou 4 mg) :

  • Posologie : Mâcher ou placer sous la langue pendant 30 minutes, avec réduction progressive similaire aux gommes.

5.    Inhalateurs de nicotine (Nicorette® inh 10 mg) :

  • Posologie : 6 à 12 cartouches par jour pendant 4 à 6 semaines, avec réduction progressive.

Traitements médicamenteux non nicotiques

Il existe deux traitements médicamenteux principaux pour aider à arrêter de fumer : le bupropion (Zyban®) et la varénicline (Champix®). Il est important de savoir que la varénicline a été retirée du marché en raison de problèmes de production, et sa disponibilité future est incertaine.

Bupropion (Zyban®)

•    Mécanisme d'action : Le bupropion agit en inhibant la recapture neuronale des catécholamines (noradrénaline et dopamine). Cela signifie qu'il aide à maintenir des niveaux plus élevés de ces substances dans le cerveau, ce qui peut réduire les symptômes de sevrage liés à l'arrêt du tabac.

•    Contre-indications principales :

  • Épilepsie ou antécédents d'épilepsie.
  • Tumeur cérébrale.
  • Cirrhose hépatique sévère.
  • Troubles du comportement alimentaire.
  • Sevrage aigu d'alcool ou de benzodiazépines.
  • Allergie au produit actif ou à ses excipients.


•    Effets secondaires potentiels :

  • Gastro-intestinaux (GI) : Inappétence, troubles gastro-intestinaux, nausées, vomissements (10 %).
  • Psychologiques : Agitation, anxiété, états dépressifs, insomnie (30 %).
  • Neurologiques : maux de tête (13 %), tremblements, vertiges, troubles du goût, difficultés de concentration.
  • Autres : Bouche sèche (12 %).


Varénicline (Champix®)

•    Mécanisme d'action : La varénicline est un agoniste sélectif partiel des récepteurs nicotiniques acétylcholinergiques. Elle agit en se liant à ces récepteurs, ce qui aide à réduire les symptômes de sevrage en maintenant une libération modérée de dopamine. Elle bloque également partiellement les effets agréables de la nicotine si la personne recommence à fumer, ce qui peut aider à prévenir les rechutes.

•    Contre-indications principales :

  • Adaptations nécessaires en cas d'insuffisance rénale sévère.
  • Allergie au produit actif ou à ses excipients.

•    Effets secondaires potentiels :

  • Gastro-intestinaux (GI) : Appétit augmenté ou diminué, douleurs abdominales, nausées (28,2 %).
  • Neurologiques : Céphalées (14,8 %).
  • Otorynolaryngologie (ORL) : Rhinopharyngite (10,7 %).
  • Psychologiques : Insomnie (14,1 %), rêves anormaux (10,7 %).

Comparaison de l'efficacité

•    Le bupropion est un antidépresseur qui s'est révélé efficace pour aider à arrêter de fumer, même chez les personnes qui ne sont pas dépressives. Comparé à un placebo, il augmente les chances d'arrêt de 60 % à 6 mois.
•    La varénicline est souvent considérée comme plus efficace que le bupropion ou les substituts nicotiniques seuls. Elle agit sur les récepteurs nicotiniques de manière à réduire les symptômes de sevrage tout en limitant l'effet agréable de la nicotine en cas de reprise du tabac.

Autres options

•    En raison du retrait de la varénicline du marché mondial (depuis décembre 2022), une alternative possible est la cytisine. La cytisine agit également sur les récepteurs nicotiniques et est efficace pour aider à arrêter de fumer. Toutefois, elle n'est pas commercialisée en Suisse, mais il est possible de l'importer.

En résumé, ces médicaments peuvent être très efficaces pour aider à arrêter de fumer. Le choix entre le bupropion, la varénicline (si elle redevient disponible) ou un autre traitement dépendra des préférences de la personne, des éventuelles contre-indications et des effets secondaires possibles. Il est essentiel de discuter avec les professionnels de santé pour déterminer la meilleure option.

Vapotage

La vaporette, aussi appelée vapoteuse, a été inventée en 2003 par Hon Lik, en Chine, et est utilisée en Suisse depuis 2006. Depuis lors, son utilisation a considérablement augmenté. Les vapoteuses ont évolué avec le temps, différentes versions ayant été développées par de nombreuses petites entreprises indépendantes de l'industrie du tabac.

Le principe de la vapoteuse est simple : un liquide est chauffé par une résistance pour produire une vapeur qui est ensuite inhalée par l'utilisateur. Contrairement aux cigarettes traditionnelles, il n'y a pas de combustion, ce qui signifie que certaines des substances les plus nocives du tabac ne sont pas présentes ou le sont en quantités beaucoup plus faibles.

Le liquide utilisé dans les vapoteuses contient plusieurs composants :

  • Propylène glycol et glycérine : Ces substances sont transformées en vapeur lorsqu'elles sont chauffées à environ 150°C.
  • Divers arômes : Ils peuvent imiter le goût du tabac, des fruits, des épices, etc.
  • Substances toxiques :  nitrosamines, les aldéhydes (formaldéhyde, acétaldéhyde), et composés organiques volatils (acroléine), et métaux lourds, sont des substances toxiques présentes dans les vaporettes mais en quantités beaucoup plus faibles que dans le tabac combustible (environ 450 fois moins). De plus, certaines substances très nocives dans le tabac, comme le monoxyde de carbone (CO), ne sont pas présentes dans la vapeur.


La concentration de nicotine dans les liquides de vapoteuse peut varier de 0 à 20 mg/ml en Suisse selon le liquide choisi. Lorsque l'on utilise une vapoteuse, le niveau de nicotine dans le sang monte plus rapidement que lorsque l'on utilise des substituts nicotiniques, mais plus lentement qu'avec une cigarette traditionnelle. Cela peut rendre la vapoteuse plus attractive pour certains utilisateurs, car elle reproduit de manière plus réaliste l'expérience de fumer. 

Certaines vapoteuses, en fonction de leur génération, peuvent recréer la sensation de "hit nicotinique", une sensation agréable dans la gorge lors de l'inhalation, qui est principalement causée par la nicotine et le propylène glycol.

En ce qui concerne l'impact sur la santé, bien que la vapoteuse soit considérée comme beaucoup moins dangereuse que le tabac combustible en raison de l'absence ou de la concentration beaucoup plus faible des principales substances nocives, il est important de rester prudent. Actuellement, on estime que la vape est 10 à 20 fois moins nocive que la cigarette traditionnelle. Cependant, les données scientifiques disponibles ne permettent pas encore de quantifier précisément ce risque à long terme. Il est donc essentiel d'informer les utilisateurs de manière transparente sur ces aspects.

Il existe différentes situations dans lesquelles la vapoteuse peut être une alternative utile aux autres méthodes pour arrêter de fumer :

1.    Échec, impossibilité ou refus des autres méthodes d'arrêt : Pour les personnes qui ont essayé sans succès les autres méthodes d'arrêt du tabac, comme les substituts nicotiniques ou les médicaments comme le bupropion, ou qui ne peuvent ou ne veulent pas les utiliser, la vapoteuse peut être une option à envisager.
2.    Personnes ayant besoin de réduire rapidement leur consommation de cigarettes : Si une personne doit arrêter de fumer rapidement en raison de problèmes de santé graves, comme une BPCO sévère ou après un infarctus du myocarde, ou en préparation d'une intervention chirurgicale (comme une greffe ou une chirurgie bariatrique), et qu'elle souhaite continuer à inhaler un produit contenant de la nicotine, la vape peut être une solution adaptée.
3.    Personnes qui ne sont pas prêtes à arrêter de fumer ou de consommer de la nicotine : Pour ceux qui ne sont pas encore prêts à arrêter totalement de fumer ou de consommer de la nicotine, la vapoteuse peut offrir une alternative moins nocive que le tabac combustible.
4.    Souhait de la personne d'utiliser la vapoteuse pour diminuer ou arrêter de fumer : Si une personne souhaite utiliser la vapoteuse comme méthode pour réduire progressivement ou arrêter complètement sa consommation de cigarettes, cette option peut être proposée.


En résumé, la vapoteuse peut être une option pour les personnes qui ont des difficultés avec les méthodes traditionnelles d'arrêt, qui ont besoin de réduire leur consommation de tabac pour des raisons médicales urgentes, ou qui ne sont pas prêts à arrêter complètement la nicotine.

Lorsqu'une personne passe des cigarettes à la vapoteuse, la dépendance à la nicotine reste généralement stable si le liquide utilisé contient la bonne concentration de nicotine. Par exemple, pour un fumeur qui consomme 20 cigarettes par jour, on recommande un liquide contenant environ 20 mg/ml de nicotine. Cela correspond à une estimation de 1 mg/ml de nicotine pour chaque cigarette fumée par jour. Cette concentration peut être ajustée au fil du temps, permettant de réduire progressivement l'utilisation de la vapoteuse et la quantité de nicotine consommée.

Cependant, il est important de continuer à travailler sur la réduction de la consommation de nicotine même après être passé à la vape, afin de ne pas rester dépendant.

Attention : Il est aussi possible que certaines personnes augmentent leur dépendance à la nicotine lorsqu'elles utilisent une vapoteuse. Cela peut arriver parce que la vapoteuse est plus facile à utiliser que les cigarettes, permettant de vapoter plus souvent. De plus, avec la grande variété de saveurs disponibles, les vapoteuses attirent particulièrement les jeunes, qui peuvent alors développer une dépendance plus sévère à la nicotine. C'est pourquoi il est essentiel de surveiller et de contrôler l'usage de la vapoteuse pour éviter une augmentation de la dépendance.

Les produits de tabac chauffés (Iqos, Ploom, Glo)

Les dispositifs de chauffes-tabac ont été développés par les industries du tabac dans le but de réduire les risques pour la santé associés au tabagisme. Le principe de ces dispositifs est de chauffer le tabac à une température maximale de 350°C, plutôt que de le brûler, afin de limiter la quantité de substances nocives inhalées. Les fabricants de ces dispositifs parlent d’ « aérosols » plutôt que de fumée pour décrire ce qui est inhalé.

Cependant, des études indépendantes ont montré que le tabac chauffé produit en réalité une combustion partielle, même à des températures plus basses. Cela signifie que le produit des chauffes-tabac se situe quelque part entre l’aérosol et la fumée de tabac (tabac « grillé »). En fait, il a été prouvé que ces dispositifs libèrent de nombreuses substances toxiques, similaires à celles trouvées dans le tabac traditionnel, telles que l'acroléine et le formaldéhyde. Les concentrations de ces substances sont parfois plus élevées que ce que les études de l'industrie du tabac avaient indiqué.

En ce qui concerne la dépendance, le tabac chauffé délivre de la nicotine de la même manière qu'une cigarette traditionnelle, ce qui signifie qu'il provoque les mêmes effets addictifs et entraîne les mêmes symptômes de sevrage.

En conclusion, bien que le tabac chauffé puisse réduire certains risques par rapport au tabac combustible, il ne les élimine pas complètement et conserve le même potentiel addictif. Il peut être considéré comme une option pour réduire les risques chez les fumeurs qui ne sont pas prêts à arrêter ou à changer de méthode, mais il ne doit pas être vu comme une solution sans risque.

Les autres produits contenant de la nicotine 

Il existe des formes de tabac qui ne nécessitent pas de combustion, comme le tabac à priser (snuff) et le tabac à usage oral (snus). Ces produits contiennent les mêmes substances toxiques que le tabac fumé, mais sans la combustion. Cela signifie qu'ils peuvent être moins nocifs que de fumer une cigarette, mais ils restent plus dangereux que d'autres alternatives, comme les poches de nicotine à usage oral, qui ne contiennent pas de tabac.

Les poches de nicotine sont donc une option moins nocive que le snus ou le snuff pour ceux qui cherchent à consommer de la nicotine sans fumer. Pour plus de détails sur ces produits, vous pouvez consulter le site stop-tabac.ch.

Aides non médicamenteuses 

Il existe différentes méthodes non médicamenteuses qui peuvent aider à arrêter de fumer :

Hypnose : L'hypnose est une technique qui induit un état de conscience modifié, où la personne est plus réceptive aux suggestions. Contrairement à certaines idées reçues, pendant l'hypnose, la personne reste pleinement consciente et ne peut pas être manipulée par le thérapeute. L'hypnose peut être utilisée pour aider à arrêter de fumer, soit en une seule séance, soit en plusieurs séances. Ces séances sont généralement planifiées autour de la date d'arrêt fixée par la personne elle-même. Pendant les séances, différents aspects peuvent être travaillés, comme réduire l'envie de fumer, renforcer la motivation à arrêter, et développer une aversion pour la cigarette. Bien que les études sur l'efficacité de l'hypnose soient limitées, il a été observé que, combinée à des substituts nicotiniques, l'hypnose peut être plus efficace que les substituts seuls. C'est pourquoi elle peut être proposée en complément d'autres méthodes pour arrêter de fumer.

Acupuncture : L'acupuncture consiste à insérer de fines aiguilles en certains points du corps pour rééquilibrer les énergies. Les études sur l'acupuncture pour arrêter de fumer sont difficiles à interpréter en raison de la qualité des données. Certaines études ont montré un effet positif à court terme, après environ six semaines, mais cet effet semble ne pas durer au-delà de cette période. L’acupuncture n’est pas recommandée en priorité pour arrêter de fumer, mais il n'y a pas de contre-indication majeure à l'essayer, surtout en raison du faible risque d'effets indésirables et du possible effet placebo.

Auriculothérapie : L'auriculothérapie est une variante de l'acupuncture qui se concentre sur le pavillon des oreilles. Les techniques les plus courantes incluent la stimulation par laser ou par des injections de produits homéopathiques ou phytothérapeutiques. Cependant, il est important de noter que cette méthode n'a pas de base scientifique solide, malgré les affirmations faites sur certains sites internet. Les personnes doivent en être informées pour pouvoir faire un choix éclairé.

Applications mobiles : Il existe de nombreuses applications pour smartphones conçues pour aider les personnes à arrêter de fumer. Ces applications offrent des informations, des outils pour renforcer la motivation, des stratégies pour surmonter les obstacles, et des moyens de prévenir les rechutes. Elles peuvent également suivre le nombre de jours sans fumer, calculer les cigarettes non fumées et l'argent économisé, et proposer des activités alternatives en cas de forte envie de fumer ("cravings"). Ces applications sont un complément utile au soutien fourni par les professionnels de santé.

En résumé, ces méthodes non médicamenteuses peuvent être utilisées seules ou en complément des traitements traditionnels pour aider à arrêter de fumer. Elles offrent différentes approches pour s'adapter aux préférences et besoins de chacun.

Dépistages

Lors d'une consultation, le ou la médecin traitant peut effectuer plusieurs examens pour dépister les maladies liées au tabac. Ces examens peuvent également servir à motiver une personne à réduire ou arrêter sa consommation de tabac.

1. Mesure du CO expiré : Cet examen mesure le niveau de monoxyde de carbone (CO) dans l'air expiré par la personne. Le CO est un gaz toxique présent dans la fumée de cigarette. Bien que ce test n'ait pas de conséquences cliniques directes (sauf en cas d'intoxication aiguë), il peut être utilisé comme un outil pour motiver la personne à arrêter de fumer et pour suivre sa consommation. Les résultats sont exprimés en ppm (parties par million), et chez un fumeur, le niveau est généralement supérieur à 10 ppm, sauf s'il n'a pas fumé depuis 4 à 6 heures.

2. Spirométrie : La spirométrie est un examen simple qui permet de diagnostiquer des problèmes pulmonaires, comme le syndrome obstructif (par exemple, la bronchopneumopathie chronique obstructive - BPCO). Cet examen est recommandé pour tous les fumeurs ou anciens fumeurs, surtout s'ils ont consommé plus de 20 paquets-années (UPA, unité de mesure correspondant à 1 paquet de cigarettes par jour pendant un an). Il est particulièrement utile si la personne présente des symptômes respiratoires comme une toux chronique, des expectorations, des sifflements ou un essoufflement à l'effort.

3. Scanner thoracique (CT) à faible dose : Pour dépister le cancer du poumon, il est recommandé de réaliser un scanner thoracique (à faible dose de rayons X) une fois par an chez les fumeurs ou ex-fumeurs (ayant arrêté depuis moins de 10 ans) âgés de 50 à 80 ans, ayant fumé au moins 20 paquets-années. Cependant, cette recommandation est discutée en raison du risque de faux positifs, de surdiagnostics, des coûts, et du fait que cet examen n'est pas toujours remboursé en l'absence de symptômes. Le ou la médecin traitant et la personne doivent donc prendre cette décision ensemble.

4. Examen ORL : Un examen de la région ORL (oreilles, nez, gorge) est recommandé pour tous les fumeurs. Si des anomalies sont détectées, comme des ganglions, des lésions dans la bouche, ou une voix enrouée (dysphonie), la personne doit être référée à un spécialiste pour un examen plus approfondi.

5. Échographie de l'aorte abdominale : Pour les hommes ayant déjà fumé (au moins 100 cigarettes au cours des 15 dernières années), il est recommandé de faire une échographie de l'aorte abdominale entre 65 et 75 ans pour dépister un éventuel anévrisme de l'aorte abdominale, une condition potentiellement grave.

Ces examens permettent non seulement de dépister précocement des maladies graves liées au tabac, mais ils peuvent aussi encourager les personnes à prendre conscience des risques qu'ils courent et à envisager sérieusement d'arrêter de fumer.

Questions fréquentes 

L’arrêt du tabac fait-il prendre du poids ?

En moyenne, les personnes qui fument pèsent environ 4 à 5 kg de moins que leur poids « normal ». Cela s'explique par le fait que la nicotine augmente le métabolisme et réduit l'appétit. Cependant, les fumeurs qui consomment plus de 25 cigarettes par jour ont souvent un poids plus élevé que les autres fumeurs. Cela est dû à l'association du tabagisme avec d'autres comportements défavorables pour la santé, comme une alimentation moins équilibrée et une activité physique réduite.

La crainte de prendre du poids après l'arrêt du tabac est fréquente. Selon les études, environ 80 % des personnes qui arrêtent de fumer prennent du poids, mais cette prise de poids se limite généralement à 4 à 5 kg au cours de la première année après l'arrêt. Des prises de poids supérieures à 5 kg sont souvent liées à d'autres facteurs, comme une compensation alimentaire, c'est-à-dire le fait de manger plus pour compenser l'absence de cigarette.

Conseils pour limiter la prise de poids après l'arrêt du tabac :
•    Surveiller son alimentation : Manger équilibré, éviter de compenser le manque de nicotine par de la nourriture, et limiter les grignotages d'aliments riches en calories.
•    Augmenter l'activité physique : Faire plus d'exercice peut aider à contrôler le poids et à se sentir mieux globalement.
•    Se rappeler que la prise de quelques kilos est moins nocive que le tabac : Il est important de se rappeler que les quelques kilos pris après l'arrêt du tabac sont beaucoup moins dangereux pour la santé que de continuer à fumer.
•    Utiliser des aides pour arrêter de fumer : Les substituts nicotiniques, la varénicline, le bupropion, ou même la vapoteuse peuvent aider à limiter la prise de poids après l'arrêt du tabac.
En suivant ces conseils, il est possible de gérer efficacement son poids après avoir arrêté de fumer, tout en profitant des nombreux avantages pour la santé que procure l'arrêt du tabac.


Peut-on s’intoxiquer si l’on prend des substituts de nicotine et qu’on fume ? 

L'intoxication à la nicotine est un phénomène très rare, car le corps envoie des signaux d'alerte, comme des nausées et des vomissements, qui permettent au fumeur de réguler naturellement sa consommation. Cependant, lorsqu'une personne consomme trop de nicotine, cela peut entraîner des symptômes comme une accélération du rythme cardiaque (tachycardie), une augmentation de la pression artérielle (hypertension), des douleurs abdominales, ainsi qu'une constriction des vaisseaux sanguins, y compris ceux du cœur. Cela peut aggraver une maladie cardiaque sous-jacente et provoquer un syndrome coronarien aigu.

À des doses très élevées de nicotine, des symptômes plus graves peuvent apparaître, tels que de l'hypersalivation (production excessive de salive), une hypersudation (transpiration excessive), et même des convulsions ou des arythmies cardiaques qui peuvent être fatales. Cependant, il est important de noter que ces intoxications aiguës graves ne peuvent pas se produire en fumant du tabac ou en utilisant des substituts nicotiniques standards. Elles sont généralement associées à l'ingestion accidentelle de liquides de vapotage contenant de la nicotine, par exemple chez les jeunes enfants ou lors d'une tentative de suicide chez une personne souffrant d'un trouble psychiatrique sévère.

En ce qui concerne l'utilisation de substituts nicotiniques, il n'est pas dangereux de les utiliser en même temps que de continuer à fumer. En fait, cette approche peut être recommandée pour aider à réduire progressivement la consommation de cigarettes.
Certaines personnes pensent parfois qu'ils peuvent se dégoûter du tabac en fumant une grande quantité de cigarettes en une seule fois. Cette "technique aversive" est non seulement très désagréable, mais elle est aussi inefficace et comporte des risques pour la santé. Il est donc déconseillé d'essayer cette méthode.

Après avoir arrêté de fumer, est-ce que notre santé s’améliore rapidement ? 

Oui, après l'arrêt du tabac, la santé commence à s'améliorer rapidement, et ces améliorations se poursuivent au fil du temps. Voici un résumé des principaux bénéfices que l'on observe après l'arrêt du tabac, en fonction du temps :

•    Après 20 minutes : La tension artérielle et la fréquence cardiaque reviennent à des niveaux normaux.
•    Après 12 heures : Le taux de monoxyde de carbone dans le sang redevient normal, ce qui améliore l'oxygénation des cellules dans tout le corps.
•    Après 24 heures : Le risque d'infarctus du myocarde commence à diminuer. Les poumons commencent à éliminer le mucus et les résidus de fumée. De plus, la nicotine est complètement éliminée du corps.
•    Après 48 heures : Le goût et l'odorat commencent à s'améliorer.
•    Après 72 heures : La respiration devient plus facile, car les bronches se relâchent.
•    De 2 semaines à 3 mois : Les fonctions respiratoires continuent de s'améliorer. La toux et l'essoufflement diminuent.
•    Entre 1 mois et 9 mois : Le système muco-ciliaire bronchique, qui aide à nettoyer les poumons, se rétablit et devient plus actif. Cela permet de réduire les infections pulmonaires.
•    Après 1 an : Le risque d'infarctus du myocarde est réduit de moitié. Le risque d'accident vasculaire cérébral (AVC) rejoint presque celui d'un non-fumeur, à condition qu'il n'y ait pas de dommages cardiovasculaires irréversibles comme des plaques d'athérome.
•    Après 5 ans : Le risque de développer un cancer du poumon est réduit d'environ 50 %.
•    Après 10 à 15 ans : L'espérance de vie redevient similaire à celle d'une personne qui n'a jamais fumé.

Ces améliorations montrent que chaque jour sans tabac permet de réduire les risques pour la santé et d'améliorer la qualité de vie, parfois de manière significative et rapide.

Pour en savoir plus :
•    Informations, application d’aide à l’arrêt, aide via internet : stop-tabac.ch 
•    Groupe d’aide à l’arrêt du tabac (GRAAT) au CIPRET-GE : www.cipret.ch
•    Ligne téléphonique stop-tabac (payante) : 0848 000181
https://www.stop-tabac.ch/arreter-avec-succes/le-conseil-telephonique-s…
 

Dernière mise à jour : 06/11/2025