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Introduction
L'asthme est une maladie respiratoire courante qui touche de plus en plus de personnes à travers le monde, soit environ 300 millions. En Suisse, environ 7% de la population en souffre.
Définition
L'asthme est une maladie pulmonaire courante provoquant des difficultés respiratoires : c'est une maladie chronique, potentiellement grave nécessitant une prise en charge rapide. L'asthme est caractérisé par la survenue de "crises" qui sont des épisodes de gêne respiratoire sifflante. Dans certains cas, la toux est le seul symptôme. On peut parfaitement vivre une vie pleine et enrichissante avec un traitement et une prise en charge appropriés.
L'asthme est une maladie où les poumons sont hypersensibles à certains éléments tels que la poussière, le pollen ou les poils d'animaux. Ces substances peuvent provoquer une réaction excessive dans les voies respiratoires, les rendant enflammées et serrées, c'est ce qu'on appelle le bronchospasme. Cela peut varier d'une personne à l'autre et d'un moment à l'autre, c'est pourquoi parfois une personne peut se sentir bien et d'autres fois avoir des symptômes comme la toux, l'essoufflement ou la sensation d'oppression dans la poitrine.
Il existe des médicaments comme les bronchodilatateurs et les corticostéroïdes inhalés qui peuvent aider à détendre et à réduire l'inflammation dans les poumons pour que la personne puisse respirer plus facilement.
Il existe différents types d'asthme. Donc, lorsqu'un ou une médecin évalue l’asthme, le ou la médecin examinera les symptômes, comment les poumons fonctionnent et évalue le risque d'avoir de graves crises d'asthme à l'avenir. C'est ainsi que le ou la médecin détermine quel type d'asthme la personne a.
Les informations sont basées principalement sur les recommandations internationales les plus récentes, appelées "Global Initiative for Asthma" ou GINA.
Manifestations cliniques
L'asthme est une maladie qui ne se comporte pas toujours de la même manière. Si la personne souffre d’asthme, il y aura des moments où la personne ne ressentira aucun symptôme et qu’elle se sentira bien, et d'autres moments où les symptômes de l'asthme seront plus intenses. Les moments où les symptômes de l’asthme sont plus intenses sont des 'crises d'asthme'.
Les signes habituels de l'asthme sont des difficultés à respirer, une toux, un sifflement lors de la respiration et une sensation de serrement dans la poitrine. Les symptômes de l’asthme ont tendance à s'aggraver la nuit et peuvent même réveiller la personne pendant la nuit. Les symptômes de l’asthme ne sont pas présents tout le temps, et peuvent être déclenchés par certains éléments, comme le sport, le froid, l'exposition à des choses auxquelles la personne est allergique, une infection comme le rhume, le rire, la pollution de l'air, ou même le changement de temps.
Il faut faire attention si les symptômes de l’asthme changent avec les saisons. La personne doit être attentive aux facteurs auxquels la personne est allergique, et si la personne ou quelqu’un de la famille a déjà eu de l’asthme ou des allergies. Si la personne remarque que les symptômes d’asthme s'améliorent pendant les jours de repos ou les vacances, cela peut indiquer que le travail affecte l’asthme.
Certaines maladies ou conditions peuvent aggraver l’asthme, comme les maladies pulmonaires ou cardiaques, le diabète, le tabagisme ou certains problèmes de santé mentale.
Pour suivre l’asthme, le ou la médecin peut proposer d'utiliser l'Asthma Control Test (ACT), un outil qui permet de mesurer comment l’asthme a été contrôlé pendant les 4 dernières semaines avant la visite médicale.
Examen clinique
Lors d'un examen médical pour l'asthme, le ou la médecin peut remarquer certains signes. Par exemple, la personne peut avoir des sifflements. Les sifflements à l’examen clinique de l’asthme chez le ou la médecin traitante ne montrent pas nécessairement à quel point l’asthme est sévère. Si la personne a une crise d'asthme, elle peut respirer rapidement, avoir un rythme cardiaque rapide, prendre plus de temps pour expirer, et utiliser des muscles supplémentaires pour respirer. La personne peut aussi ressentir un changement dans le pouls.
Si la crise d'asthme est très sévère, le taux d'oxygène dans le sang pourrait diminuer. Si la crise d’asthme est très sévère, la personne peut avoir des problèmes de conscience, se sentir fatiguée et le ou la médecin pourrait avoir du mal à entendre la respiration dans les poumons lorsqu'il ou elle les ausculte.
Facteur de risque
L'asthme peut toucher n'importe quelle personne, quel que soit son âge, mais la majorité des personnes atteintes d'asthme sont diagnostiquées avant l'âge de 7 ans. Certains facteurs peuvent augmenter le risque de développer l’asthme. Par exemple, si la personne a une rhinite allergique ou non allergique, si la personne a été exposée à la fumée de cigarette (si elle fume ou si elle est exposée à la fumée secondaire), en particulier pendant l’enfance sont des facteurs qui peuvent augmenter le risque de développer l’asthme. Certaines expositions professionnelles ou certains médicaments, comme les bêta-bloquants non sélectifs, l'aspirine ou les médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens, peuvent également augmenter le risque de développer l’asthme.
L'obésité est également un facteur qui augmente le risque de développer l'asthme. Les personnes obèses sont plus susceptibles de développer de l'asthme, et leur maladie peut être plus sévère et plus difficile à traiter. Perdre du poids peut souvent aider à mieux contrôler l'asthme.
Diagnostic
Plusieurs maladies ou conditions peuvent donner des symptômes similaires à ceux de l'asthme :
La BPCO (broncho-pneumopathie chronique obstructive), qui est une maladie pulmonaire souvent causée par le tabagisme.
- La mucoviscidose, les bronchiectasies et les bronchiolites, qui sont toutes des affections qui affectent les voies respiratoires.
- La rhino-sinusite, qui est une inflammation des sinus et du nez.
- Le reflux gastro-œsophagien, où l'acide de l'estomac remonte dans l'œsophage.
- Une toux qui persiste après une infection, ou une toux causée par certains médicaments (comme les inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine).
- L'insuffisance cardiaque, qui se produit lorsque le cœur ne pompe pas le sang aussi efficacement qu'il le devrait.
- La dysfonction des cordes vocales, où celles-ci ne s'ouvrent pas correctement.
- L'hyperventilation, qui se caractérise par une respiration trop rapide
- Les attaques de panique, qui peuvent causer des difficultés à respirer.
- L'inhalation d'un corps étranger, où quelque chose est coincé dans les voies respiratoires.
- Les tumeurs, qui sont des masses anormales de tissu.
- L'embolie pulmonaire, où un caillot de sang bloque un vaisseau sanguin dans les poumons.
Examens
Étant donné que les symptômes de l'asthme peuvent ressembler à ceux d'autres problèmes de santé, il est important de confirmer qu'il s'agit bien d'asthme. Pour cela, le ou la médecin aura besoin d'un test qui mesure comment l'air circule dans les poumons. Ce test aidera le ou la médecin à vérifier s'il y a une obstruction dans les voies respiratoires, si l’obstruction dans les voies respiratoires change avec le temps, et si l’obstruction dans les voies respiratoires peut être inversée avec des médicaments. Il est vraiment crucial que le diagnostic d'asthme soit confirmé par un test de ce type.
Les examens qui sont utilisés pour diagnostiquer un asthme sont :
- Spirométrie : L'outil principal pour diagnostiquer l'asthme est un test appelé spirométrie, qui évalue le fonctionnement des poumons. La spirométrie est nécessaire pour confirmer le diagnostic initial. La spirométrie permet de détecter si les voies aériennes sont rétrécies, d'évaluer la gravité de cette réduction et de voir si elle peut être inversée. On mesure le rétrécissement des voies aériennes par le rapport entre le volume d’air que la personne peut expirer en une seconde (VEMS) et la capacité totale des poumons (CVF). Si ce rapport est inférieur à 70%, cela suggère une obstruction ou un rétrécissement des voies aériennes. On considère que l’obstruction ou le rétrécissement des voies aériennes est réversible, si le VEMS augmente de plus de 12% (d'au moins 200 ml) après l'utilisation d'un médicament pour dilater les bronches. Ce signe de réversibilité de l’obstruction ou rétrécissement des voies aériennes est un signe typique de l’asthme. Ce test est effectué chez le ou la médecin traitante ou chez le ou la pneumologue. Il faut savoir qu'un résultat normal de la spirométrie ne signifie pas forcément que la personne n’a pas d'asthme.
- Débit de pointe (DEP) : L'idée du débit de pointe ou peak-flow ou DEP est de mesurer le souffle avec un outil simple et peu coûteux. Bien que le test de débit de pointe ne soit pas le plus sensible, il peut aider à suivre l'évolution de l’asthme. Essentiellement, la personne souffle dans l'appareil appelé débit de pointe ou peak-flow ou DEP aussi fort qu’elle le peut, et l’appareil mesure le débit d'air que la personne peut produire. On peut calculer une valeur théorique en fonction du sexe, de l’âge et de la taille, mais le plus utile est de connaître sa propre meilleure valeur. Pour connaître sa propre meilleure valeur du débit de pointe, la personne doit souffler trois fois d’affilée, deux fois par jour (matin et soir) pendant deux semaines, et noter la meilleure valeur obtenue. La variabilité quotidienne du débit de pointe, c'est-à-dire à quel point le score change tout au long de la journée, peut donner des informations sur l’asthme. Il est important de noter que la personne devrait toujours utiliser le même appareil de débit de pointe pour les mesures, car différents appareils peuvent donner des résultats légèrement différents. Cependant, il faut reconnaître que la méthode de mesurer le débit de pointe peut être un peu compliquée à mettre en place au quotidien.
- Test de provocation à la métacholine : Dans des termes plus simples, un test de provocation à la métacholine est un examen que le ou la médecin pourrait demander si les symptômes ressemblent à de l'asthme mais que les résultats de la spirométrie, un autre type de test respiratoire, ne sont pas clairs. Ce test est particulièrement utile pour détecter une forme d'asthme où la toux est le symptôme principal. Cependant, il est important de savoir que le test de provocation à la métacholine peut donner des résultats positifs même si la personne n’a pas d'asthme, mais que la personne a par exemple une rhinite allergique, une maladie pulmonaire obstructive chronique (bronchopneumonie chronique obstructive ou BPCO) ou d'autres maladies pulmonaires. De plus, si la personne n’a pas de symptômes ou très peu de symptômes d'asthme au moment du test, un résultat négatif du test de provocation à la métacholine n'exclut pas nécessairement la possibilité que la personne a de l'asthme.
- Test au monoxyde d'azote (NO) exhalé : le test au monoxyde d'azote (NO) exhalé est un autre moyen d'évaluer l'asthme. En cas d'inflammation chronique, comme celle qui se produit dans l'asthme, la quantité de monoxyde d'azote dans le souffle peut augmenter. Toutefois, il faut savoir que certains éléments, comme le café, l'alcool et le tabac, peuvent réduire le niveau de monoxyde d'azote dans le souffle. Donc, il est préférable de ne pas consommer ces substances avant d’effectuer ce test.
Autres investigations
Dans les tests et investigations effectués pour le diagnostic de l’asthme figure dans certains cas des bilans allergologiques, ORL ou des tests biologiques. Ces tests s’appliquent dans certains cas et pas pour tout le monde.
Un bilan allergologique est indiqué quand le ou la médecin pense que des allergies jouent un rôle dans les symptômes de l’asthme. Dans le cas où le ou la médecin suspecte un rôle des allergies dans les symptômes d’asthme, il est important de revoir en détail les symptômes, les antécédents médicaux et toute autre information pertinente à la question du rôle des allergies dans l’asthme. Ceci pourrait conduire à d'autres tests si les antécédents médicaux indiquent une possibilité d'allergie (comme des tests cutanés, ou des tests pour mesurer le niveau total d'IgE, qui est un type d'anticorps lié aux réactions allergiques, en particulier en cas de rhinite ou d'allergie aux acariens). Le ou la médecin pourra recommander aussi un test appelé "Phadiatop". Ce test permet de vérifier si la personne est sensible à un ensemble d'environ vingt allergènes courants présents dans l'air respiré. En fonction de ces tests et résultats, une consultation en allergologie pourrait être indiquée. Cela se décide au cas par cas avec le ou la médecin.
Un bilan ORL est indiqué si d’autres maladies des voies respiratoires sont suspectées en lien avec l’asthme. Etant donné que les voies respiratoires du corps sont interconnectées, il peut être important d’examiner les oreilles, le nez et la gorge si une personne a des symptômes en lien avec ces parties des voies respiratoires. Les symptômes ORL peuvent inclure des problèmes de sinus (comme des maux de tête, des douleurs au visage ou une congestion nasale) ou une diminution de la capacité de la personne à sentir les odeurs.
Si la personne a un asthme léger, la personne n’aura généralement pas besoin de tests sanguins spécifiques. Mais si l’asthme est plus sévère, le ou la médecin peut vouloir vérifier le nombre d'éosinophiles dans le sang. Les éosinophiles sont un type de globules blancs qui peuvent augmenter en réponse à certaines conditions, y compris l'asthme. Parfois, d'autres tests peuvent être discutés avec un spécialiste, comme les tests pour une réaction à un type de champignon (aspergillose) ou pour une maladie des vaisseaux sanguins appelée vasculite de Churg-Strauss en cas d’asthme plus sévère ou non-contrôlé.
Si la personne a des problèmes respiratoires, il se pourrait que le ou la médecin propose de faire une radiographie du thorax. La radiographie du thorax est souvent normale chez les personnes asthmatiques, mais elle permet de vérifier qu’il n’y a pas d’autres problèmes pulmonaires qui pourraient expliquer les symptômes, surtout si les symptômes ne s’améliorent pas avec le traitement pour l’asthme.
Dans certains cas, si l’asthme est très sévère ou si le traitement ne fonctionne pas bien, le ou la médecin pourrait aussi proposer de passer un scanner du thorax, qu'on appelle aussi un scanner thoracique. Le scanner du thorax permet de voir plus en détail l'intérieur des poumons pour éliminer d'autres problèmes, comme des bronchiectasies, qui sont des dilatations des bronches.
Prise en charge de l’asthme au long cours
Le traitement de l’asthme inclue un traitement de fond (régulier, quotidien) et des traitements ou médicaments de secours quand les symptômes s’aggravent. Le traitement de l’asthme inclue également des changements dans le mode de vie visant à mieux contrôler la maladie et vivre avec.
L'information diffusée sur cet agent conversationnel est destinée à encourager, et non à remplacer, les relations directes entre le ou la patiente et le ou la professionnelle de santé. Cette plateforme ne remplace en aucun cas une consultation médicale. Consulter avec le ou la médecin traitante dans le moindre doute.
Médicaments
Les dernières directives de l'organisme GINA (Global Initiative for Asthma) ont montré que l'utilisation d'un type de médicament pour l'asthme, appelé SABA (Short-Acting Beta Agonists ou bronchodilatateurs de courte durée d’action), n'est plus recommandée pour le traitement de fond de l'asthme. C'est parce que les études ont montré que les personnes qui utilisent les bronchodilatateurs de courte durée d’action comme traitement de fond ont tendance à avoir plus de crises d'asthme graves et sont plus à risque de décéder des suites d'une crise d'asthme.
Aujourd'hui, le traitement de fond préféré pour l’asthme est une combinaison de corticostéroïdes inhalés (des médicaments qui réduisent l’inflammation dans les poumons) et d’un bronchodilatateur de longue durée d’action ou LABA. Cette combinaison est recommandée pour le traitement quotidien de l'asthme, mais aussi pour soulager les symptômes en cas de crise d'asthme, même pour les personnes ayant un asthme léger.
Le bronchodilatateur de longue durée d’action choisi pour être associé aux corticoïdes inhalés dans les dernières directives est le formotérol. Le formotérol a été choisi car plusieurs études ont montré qu'il est efficace et bien toléré, et que le formotérol agit rapidement pour soulager les symptômes de l'asthme et que l’effet du formotérol dure longtemps, ce qui signifie que le formotérol peut être utilisé à la fois comme traitement de fond ou quotidien et comme médicament de secours.
Le traitement que la personne commence et la quantité de médicament nécessaire dépendront de la gravité des symptômes d'asthme et si la personne a ou non des facteurs qui pourraient augmenter le risque de crises d'asthme graves. Ce choix sera effectué par le ou la médecin traitante et régulièrement ajusté par ses soins. Parfois, la personne aura besoin de plus de médicaments - cela s'appelle "step up", et le ou la médecin vérifie les symptômes et le traitement toutes les deux semaines. D'autres fois, le ou la médecin pourrait réduire la quantité de médicaments, ce qui s'appelle "step down", en vérifiant que l’asthme est bien contrôlé, tous les trois mois.
Le but du traitement est de contrôler les symptômes d'asthme aussi bien que possible et de réduire le risque de crises d'asthme et de problèmes pulmonaires à long terme, tout en essayant de minimiser les effets secondaires des médicaments pour contrôler l’asthme.
La gravité de l’asthme est déterminée en regardant le type de traitement le moins fort nécessaire pour contrôler les symptômes et prévenir les crises d'asthme. Les niveaux 1 et 2 correspondent à un asthme léger, le niveau 3 à un asthme modéré, et les niveaux 4 et 5 à un asthme sévère.
Il est important de comprendre qu'il y a une différence entre un asthme difficile à contrôler et un asthme sévère. Souvent, les personnes aux niveaux 4 et 5 ne sont pas nécessairement gravement malades, mais ont du mal à contrôler leur asthme en raison d'autres facteurs. C'est pourquoi les mesures non médicamenteuses, comme les modifications de style de vie, sont si importantes pour gérer l’asthme.
Les critères de contrôle de l’asthme sont la fréquence des symptômes dans la journée, si les symptômes limitent la personne dans les activités quotidiennes, la présence de symptômes pendant la nuit, et la fréquence d’utilisation de traitement de secours.
Si la personne a des symptômes dans la journée moins que deux fois par semaine, que les activités quotidiennes ne sont pas limitées à cause de l’asthme, que la personne n’a pas de symptômes la nuit et que la personne a recours à son traitement de secours moins que deux fois par semaine, l’asthme est considéré comme contrôlé. Si la personne a des symptômes plus que deux fois par semaine, ou que les activités quotidiennes sont limitées à cause de l’asthme, ou que la personne a des symptômes pendant la nuit, ou que la personne a recours à son traitement de secours plus que deux fois par semaine, l’asthme est partiellement contrôlé. Si la personne a 3 de ces 4 critères présents (symptômes plus que deux fois par semaine, activités quotidiennes sont limitées à cause de l’asthme, présence de symptômes la nuit, recours à son traitement de secours plus que deux fois par semaine), l’asthme est non contrôlé.
Les traitements médicamenteux disponibles sont :
Corticostéroïdes inhalés (CSI) :
Les corticostéroïdes inhalés ou CSI sont des médicaments qui aident à réduire l'inflammation dans les poumons. Ils sont souvent le premier choix pour traiter l'asthme comme traitement de fond. Ils peuvent parfois causer des changements dans la voix ou des infections de champignons dans la bouche comme effets secondaires locaux.
Certains exemples de corticoïdes inhalés sont :
- Fluticasone comme : Axotide® en Nébuliseur ou Diskuks ; Arnuity®Ellipta 90 et 182
- Budésonide comme le : Pulmicort® en Nébuliseur ou Turbuhaler ; le Miflonide® avec Miflonide Aeroliseur ; le Budénid®Steri-Neb®
- Ciclésonide comme le : Alvesco® aéro-doseur 80 ou 160
- Béclométasone comme le : Qvar® Autohaler 50 ou 100 ; le Beclo Orion Easyhaler®
Beta2-agonistes inhalés de longue durée d’action (LABA) :
Les bronchodilatateurs de longue durée d’action ou beta2-agonistes inhalés de longue durée d’action ou LABA sont des médicaments qui agissent pendant 10-12 heures pour ouvrir les voies respiratoires. Ils ne doivent pas être utilisés seuls pour traiter l'asthme.
Certains exemples de beta2-agonistes ou LABA sont
- Salmétérol comme le Serevent® diskus ou nebuliseur
- Formotérol comme le Foradil® en capsule de poudre à inhaler avec Foradil Aerolizer ou en aéro-doseur ; Oxis®turbuhaler
Certains exemples de LABA combinés aux corticoïdes inhalés sont :
- Fluticasone/salmétérol comme le Sérétide® en Nébuliseur-doseur ou Diskus
- Budesonide/formotérol comme le Symbicort® Turbuhaler en 100/6, 200/6 ou 400/12 ; le Vannair® en 100/6 et 200/6
- Fluticasone/formotérol comme le Flutiform® Aérosol-doseur
- Fluticasone/vilantérol comme le Relvar®Ellipta inhalateur à poudre
Beta2-agonistes inhalés à courte durée d’action (SABA) :
Les bronchodilatateurs de courte durée d’action ou beta2-agonistes inhalés de courte durée d’action ou SABA sont des médicaments qui agissent pendant 4-6 heures pour ouvrir les voies respiratoires. Ils peuvent être utilisés comme traitement de secours, mais il est déconseillé de les utiliser trop souvent. Si la personne utilise les bronchodilatateurs de courte durée d’action ou SABA trop souvent, cela peut rendre les poumons moins sensibles au médicament et augmenter le risque de crises d'asthme graves.
Certains exemples de SABA sont :
- Salbutamol en réserve comme le : Ventolin® Nébuliseur-doseur ou Diskus ou solution prête à l’emploi ; le Salamol® Autohaler® ; le SalbuOrion® Easyhaler
- Terbutaline en réserve comme le Bricanyl® turbuhaler
Certains exemples de SABA combinés aux corticoîdes sont :
- Salbutamol/ipratropium comme le Dospir® aérosol ; IpramolSteri-Nebs®
- Fénotérol/ipratropium comme le Berodual®
Autres médicaments :
Il y a certains médicaments, comme la théophylline, le cromoglycate et le tiotropium, qui étaient utilisés dans le passé pour traiter l'asthme. Aujourd'hui, ils ne sont presque plus utilisés car ils ne sont pas aussi efficaces que d'autres traitements et peuvent avoir des effets secondaires.
D’autres médicaments comme l’azithromycine, les anti-leucotriènes et les biothérapies sont utilisés uniquement suite à une recommandation par un ou une pneumologue pour certains cas particuliers de l’asthme.
Anti-leucotriènes
Les anti-leucotriènes sont des traitements qui réduisent la constriction des bronches et la sécrétion excessive de mucus dans les voies respiratoires. Bien qu’ils soient généralement moins efficaces que les corticoïdes inhalés (CSI), ils peuvent être ajoutés au traitement CSI + Formotérol si l’asthme est mal contrôlé. Certaines études montrent une amélioration des fonctions pulmonaires et des symptômes en cas de crises aiguës d’asthme. Cependant, l’utilisation des anti-leucotriènes a été associée à des effets secondaires au niveau du système nerveux, comme des états dépressifs, de la confusion, de l’irritabilité et des troubles du sommeil. En raison de ces risques, la FDA a émis une alerte. Leur introduction doit donc être soigneusement évaluée par un spécialiste.
Les anticorps monoclonaux anti-IgE sont :
Omalizumab ou Xolair (injectable)
L’omalizumab est un anticorps anti-IgE, recommandé pour les personnes souffrant d’asthme allergique avec un taux d’IgE élevé (300-700 UI/ml). Ce traitement est particulièrement utile pour les personnes nécessitant une corticothérapie systémique à long terme pour contrôler leur asthme, mais il doit être prescrit après avis d’un spécialiste.
Mepolizumab ou NUCALA (injectable) et Reslizumab ou CINQAERO (injectable)
Ces médicaments sont des anticorps anti-IL5. Ils peuvent être envisagés après une consultation spécialisée, en fonction du nombre de récidives annuelles d’asthme et du taux d’éosinophiles dans le sang. Le mépolizumab peut également être utilisé en cas de polyangéïite granulomateuse, une maladie inflammatoire des vaisseaux sanguins.
Benralizumab ou FASENRA (injectable)
Le benralizumab est un anticorps anti-IL5R-alpha, qui agit en déclenchant la destruction des éosinophiles, des cellules responsables de l'inflammation dans certains cas d’asthme sévère. Ce traitement peut être proposé après avis d’un spécialiste, selon la fréquence des récidives annuelles et le taux d’éosinophiles (type de globules blancs dans le sang).
Dupilumab ou Dupixent (injectable)
Le dupilumab est un anticorps anti-IL4R alpha. Il peut être recommandé par un spécialiste en fonction du nombre d'exacerbations annuelles d'asthme, de la nécessité d'un traitement systémique prolongé aux corticoïdes et des niveaux sanguins d’éosinophiles et d’autres paramètres.
Chaque traitement doit être évalué individuellement par un professionnel de santé, en tenant compte de l’évolution de l’asthme et des spécificités de la personne.
Prise en charge non-médicamenteuse
Lors de chaque rendez-vous avec le ou la médecin, il est essentiel de contrôler différents éléments qui peuvent influencer l'évolution de l’asthme. Voici à quoi s’attendre lors de ces consultations :
Suivi du traitement : Le ou la médecins vérifie que la personne prend correctement les médicaments selon les recommandations. C'est ce qu'on appelle l'observance du traitement.
Technique d'inhalation : Le ou la médecin vérifiera que la personne utilise correctement les inhalateurs. Pour aider la personne à mieux comprendre, il existe des vidéos instructives sur ce sujet, consultables ici : https://www.liguepulmonaire.ch/fr/maladies-et-consequences/asthme/inhal…
Conseils de vie saine : Le ou la médecin encouragera la personne à arrêter de fumer si elle fume. Si la personne a un poids excessif, Le ou la médecin peut également recommander de perdre du poids.
Éducation sur la maladie : Il est crucial que la personne comprenne bien sa maladie. Le ou la médecin aidera la personne à élaborer un plan d'action personnalisé pour permettre à la personne de gérer son asthme au quotidien.
Connaissance des symptômes : Il est essentiel de reconnaître les signes d'une exacerbation ou d'une aggravation de son asthme. Pour évaluer cela, l'Asthma Control Test peut être utilisé : https://www.asthmacontroltest.com/fr-fr/welcome/
Evaluation des facteurs de risque : Le ou la médecin vérifiera certains facteurs qui peuvent aggraver l’asthme. Le ou la médecin pourrait recommander des vaccinations annuelles contre la grippe et suivre les directives en vigueur pour la vaccination contre le SARS-CoV-2. D'autres éléments à surveiller sont les allergènes, les irritants respiratoires, et d'autres maladies qui pourraient influencer l’asthme. Si la personne a des allergies spécifiques, par exemple aux animaux domestiques, des recommandations pourraient être données pour limiter l’exposition de la personne.
Prise en charge de l'exacerbation asthmatique
Lorsque l’asthme s'aggrave, cela peut souvent se manifester progressivement. La personne pourrait ressentir une augmentation de l’essoufflement, tousser davantage, entendre des sifflements lorsque la personne respire ou constater que les activités quotidiennes deviennent plus difficiles. Il se peut également que la personne développe des symptômes semblables à ceux d'une allergie, comme un nez qui coule ou des yeux larmoyants.
Des critères spécifiques pour déterminer la gravité de la crise d'asthme sont utilisés. Cela peut inclure des choses simples comme voir si la personne peut terminer des phrases sans reprendre son souffle, compter la rapidité de sa respiration, vérifier la saturation d'oxygène dans le sang et mesurer le débit de pointe ou peak flow ou DEP, qui est la vitesse à laquelle la personne peut expirer l'air.
Les signes de gravité dans l’évaluation de l’asthme aigu sont :
- Évaluation standard de la respiration, voies respiratoires et circulation
- Fréquence respiratoire <20/min
- Saturation (taux d’oxygène dans le sang)
- Capacité à terminer les phrases
- Débit de pointe ou Peak-flow ou DEP >75%
Exacerbation asthmatique non sévère
Selon les critères d’évaluation de la respiration, de la fréquence respiratoire, du taux d’oxygène dans le sang, de la capacité de terminer les phrases, et du débit de pointe ou peak flow ou DEP, si la personne n’a aucun signe grave, cela signifie que la personne a une "exacerbation asthmatique non sévère". Dans ce cas, la personne peut simplement avoir besoin d'augmenter le traitement habituel, de vérifier qu'il n'y a pas d'autres risques associés et d'avoir un suivi avec le ou la médecin dans les jours suivants. Au moment du contrôle, les jours suivant le début de l’exacerbation des symptômes de l’asthme, en l’absence d’amélioration, la cortisone par voie orale pourrait être prescrite pour une courte durée.
Exacerbation asthmatique non sévère ou asthme aigu
Si la personne présente au moins un signe grave, selon les critères d’évaluation de la respiration, de la fréquence respiratoire, du taux d’oxygène dans le sang, de la capacité de terminer les phrases, et du débit de pointe ou peak flow ou DEP, cela signifie que la personne a une "exacerbation asthmatique sévère" ou ce que certains appellent un asthme aigu. Dans ce cas, il existe différents degrés de gravité (léger, modéré, sévère). Selon les directives actuelles, il n’y a plus de différence entre la prise en charge de l’asthme aigu modéré et léger car l’asthme aigu léger a également un risque de mauvaise évolution, d’où une classification simplifiée pour la prise en charge entre un asthme aigu non sévère et asthme aigu sévère (recommandations GINA 2021). La personne doit consulter rapidement aux urgences ou chez le ou la médecin traitante en cas de symptômes d’un asthme aigu. Le ou la médecin décidera si une surveillance en ambulatoire est possible selon la gravité des symptômes.
Asthme aigu non sévère (Léger et Modéré)
Il s’agit d’un asthme aigu non sévère (léger ou modéré) quand 1 ou plusieurs des critères suivants sont remplis :
- Capacité de terminer ses phrases
- Absence d’agitation
- La personne préfère rester assise que couchée
- Pas d’utilisation de muscles accessoires pour respirer
- Fréquence respiratoire 20-30 respirations par minute
- Fréquence cardiaque 100-120 pulsations par minute
- Saturation d’oxygène 90-95 %
- Peak flow ou débit de pointe ou DEP >50%
Asthme aigu sévère
Il s’agit d’un asthme aigu sévère quand 1 ou plusieurs des critères suivants sont remplis :
- Incapacité à faire une phrase en une respiration
- Agitation
- La personne préfère rester penchée vers l’avant
- Utilisation de muscles accessoires pour respirer
- Fréquence respiratoire ≥30 par minute
- Fréquence cardiaque ≥120 par minute
- Saturation d’oxygène <90 %
- Peak flow ou débit de pointe ou DEP ≤ 50%
Le traitement de l’asthme aigu se fait par administration d’oxygène, d’autre médicaments pour ouvrir les voies respiratoires et des médicaments pour réduire l’inflammation. Tous ces traitements sont gérés par le ou la médecin traitante ou spécialiste en cas d’exacerbation d’asthme sévère ou asthme aigu. Des tests spécifiques peuvent aussi être effectués lors d’une exacerbation asthmatique sévère ou asthme aigu comme une prise de sang, un test mesurant le niveau de gaz dans le sang et des imageries.
Si l’exacerbation asthmatique était légère ou que les symptômes répondent bien au traitement (débit de pointe ou peak flow ou DEP à plus de 75% de sa capacité normale), et que la personne se sent toujours bien 60 minutes après la dernière dose de médicament donné, l’état peut être considéré comme stable, et en règle générale la personne peut rentrer chez elle après une surveillance de 2 heures au moins. Il est important de revoir avec le ou la médecin la technique de prise des médicaments avant le retour à domicile, pour utiliser les traitements de manière correcte et efficace. Un rendez-vous de contrôle est idéalement prévu à 2-5 jours de l’exacerbation pour une réévaluation de la durée du traitement
Asthme et grossesse
Pendant la grossesse, certaines femmes peuvent remarquer que leurs symptômes d'asthme s'aggravent. En fait, chez environ 1 femme enceinte sur 3, l'asthme peut devenir plus problématique, en particulier pendant le deuxième trimestre de grossesse. L’aggravation de l’asthme durant la grossesse peut être dû à des changements dans le corps comme les hormones, ou parce que certaines femmes décident de ne pas prendre leur traitement habituel pendant la grossesse.
Même s'il peut être tentant de réduire les médicaments pendant la grossesse, il est crucial de bien traiter l'asthme. Un asthme non contrôlé peut causer des complications pour la maman, comme un risque accru de problèmes de tension artérielle, et pour le bébé, comme une naissance trop tôt, un poids plus faible à la naissance, voire d'autres complications sérieuses.
C'est pourquoi il est important de continuer à prendre ses médicaments contre l'asthme pendant la grossesse. Si jamais une femme enceinte a une crise d'asthme sévère, il est essentiel de la traiter rapidement pour protéger son bébé. On recommande généralement d'utiliser des bronchodilatateurs de courte durée d’action ou SABA et de l'oxygène. Si nécessaire, d'autres traitements peuvent aussi être ajoutés.
Asthme et Covid-19
Les études ont montré que les personnes avec un asthme bien contrôlé n'ont pas plus de risques de complications graves du COVID-19.
De plus, il est bon de savoir que les médicaments que les personnes prennent pour l'asthme (appelés CSI) peuvent même aider à guérir plus vite du virus, et réduire les chances d'avoir besoin d'aller à l'hôpital.
Il est recommandé de ne pas arrêter son traitement pour l’asthme en cas d’infection au COVID-19. Si l’asthme s'aggrave en cas d’infection COVID-19, il faut en discuter avec le ou la médecin traitante pour éventuellement utilise une chambre d’inhalation à la place du nébulisateur.
Signaux d'alerte
Certains symptômes peuvent ressembler à une crise d’asthme, mais être causés par d’autres problèmes de santé. Des maladies comme une infection des poumons, une embolie pulmonaire, une réaction allergique grave ou un corps étranger dans les voies respiratoires peuvent entraîner un essoufflement soudain, des sifflements ou une gêne respiratoire importante.
Les signes suivants doivent alerter et justifient une prise en charge médicale rapide :
- Essoufflement sévère ou qui s’aggrave rapidement
- Incapacité à parler normalement sans reprendre son souffle
- Sifflement lors de la respiration
- Position penchée en avant pour respirer, agitation ou confusion
- Douleur importante thoracique ou à la poitrine
- Coloration bleutée des lèvres ou du visage
- Changement soudain de la voix (voix rauque ou étouffée)
- Aucun soulagement après la prise des médicaments habituels pour une crise d’asthme
- Apparition soudaine de gonflements (lèvres, visage, gorge), éruption cutanée ou malaise
Si vous présentez ces symptômes – ou si vous pensez que votre état de santé ou celui d’un de vos proches nécessite une prise en charge médicale – il est recommandé de contacter un médecin ou, en cas d’urgence, de composer le 144 ou de vous rendre auprès d’un service médical d’urgence.