Dyspepsie (mal à l'estomac ou reflux)

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Définition

La dyspepsie est définie comme une douleur dans le haut du ventre persistant pendant un mois ou plus. Cette douleur à l’estomac peut être associée à plusieurs symptômes digestifs, notamment des brûlures d'estomac ou une sensation d’estomac plein. On distingue une dyspepsie organique, qui a une cause clairement identifiée, et une dyspepsie fonctionnelle où l’origine de la douleur est peu claire.

Il y a deux sous-types de dyspepsie fonctionnelle, c’est-à-dire des troubles digestifs qui ne sont pas causés par une maladie identifiable. Le premier est le syndrome de douleur épigastrique. Il se caractérise par une douleur ou sensation de brûlure juste sous les côtes, au centre de l'abdomen. Cette douleur n'est pas constante ; elle survient peut-être une fois par semaine ou plus, mais est assez prononcée pour être remarquée.

Le second type est le syndrome de détresse postprandiale. Celui-ci se manifeste par une sensation de plénitude gênante après des repas qui ne semblent pas excessifs, accompagnée d'une satiété précoce qui peut empêcher de finir un repas plusieurs fois par semaine. D'autres symptômes peuvent inclure le ballonnement de l'estomac, des nausées après les repas, des éructations, ou une douleur dans cette même région.

Ces deux syndromes, bien qu'étant sous le grand chapeau de la dyspepsie fonctionnelle, présentent des signes spécifiques aidant à leur identification et à la mise en place de traitements ciblés.

Prévalence

La dyspepsie concerne entre 5 et 7% des cas des consultations en médecine de famille. Les deux tiers des douleurs sont des dyspepsies fonctionnelles, c’est-à dire que la cause de la douleur n’est pas clairement identifiée, ce qui complique le diagnostic et le choix des traitements. Les personnes atteintes peuvent avoir différents symptômes, rendant nécessaire l'utilisation de plusieurs tests pour comprendre leur condition, ainsi que l'exploration de diverses options thérapeutiques. L'objectif principal est de réduire les symptômes pour améliorer le bien-être de la personne.

La bactérie Helicobacter pylori

L'Helicobacter pylori est une bactérie assez commune qui s'installe dans l'estomac et le début de l'intestin, touchant entre 40% et 70% des gens à travers le monde. Cette bactérie est plus fréquente dans les pays où les revenus sont plus faibles, souvent liée à des conditions de vie moins bonnes. Avec l'âge, la probabilité d'être infecté augmente. La bactérie Helicobacter Pylori peut se transmettre de plusieurs façons, y compris par contact bouche-à-bouche, par des vomissures, ou par des matières fécales, ce qui souligne l'importance de bonnes pratiques d'hygiène.

Dans les pays plus développés, où l'hygiène et les traitements médicaux sont meilleurs, l'impact de cette bactérie a diminué. Cependant, elle reste un facteur important derrière plusieurs problèmes d'estomac, comme la gastrite chronique dans 10-15% des cas ou un ulcère gastro-duodénal. Bien que tout le monde infecté par cette bactérie développe cette inflammation, seulement un petit pourcentage (moins de 1%) va développer des problèmes plus graves comme des ulcères ou, très rarement, des cancers de l'estomac.

La présence de cette bactérie est souvent associée à la gastrite chronique dans la partie de l'estomac appelée antrum, mais beaucoup de gens portent cette bactérie sans ressentir de symptômes. Dans certains cas, traiter et éliminer la bactérie peut soulager ou même résoudre des problèmes d'estomac, comme la dyspepsie, qui est une sensation de malaise digestif, bien que cela ne soit pas systématique.

La manière dont cette bactérie affecte les gens dépend de plusieurs facteurs, y compris leur patrimoine génétique, la souche spécifique de la bactérie, et leur environnement, rendant son impact très variable d'une personne à l'autre. Chez environ 5-7% des personnes infectées par la bactérie Helicobacter Pylori ayant des douleurs à l’estomac, l'éradication de la bactérie permet une amélioration voire une résolution des symptômes. Dans les autres cas, l’éradication de la bactérie par des antibiotiques ne suffit à faire disparaître la douleur.

Manifestations cliniques

Durant l'anamnèse, le ou la médecin pose à la personne des questions sur les symptômes, l'histoire médicale et d'autres aspects importants de la santé. L'examen clinique, lui, est quand le ou la médecin va observer, palper et ausculter le ventre de la personne. Ces deux étapes sont cruciales pour identifier les "symptômes et signes d'alarme", qui évoquent une maladie sévère comme un cancer, ou un problème cardiaque ou pulmonaire.

Les signes d’alarme qui font penser à une maladie plus grave incluent par exemple avoir un début de symptômes et difficultés à digérer après 55 ou 60 ans, la présence de sang dans les selles ou les vomissements, une difficulté progressive à avaler, des vomissements fréquents, une perte de poids sans raison apparente, une masse que l'on peut sentir dans l'abdomen, des ganglions qu’on ressent sur la palpation et qui sont anormaux, des antécédents personnels ou familiaux de cancer digestif, ou une anémie causée par un manque de fer sans explication. Si aucun de ces signes n'est présent, il est probable que les troubles digestifs ne soient pas causés par une maladie plus grave comme un cancer. Cela ne signifie pas qu'il n'y a pas de problème, mais cela aide à orienter les prochaines étapes des examens et traitements. A l’examen clinique et en parcourant l’historique des patients et des symptômes, le ou la médecin peut aussi déterminer si une cause cardiaque ou pulmonaire par exemple est à l’origine des symptômes.

Il y a certains médicaments qui peuvent influencer la digestion et potentiellement conduire à des symptômes désagréables comme la dyspepsie (douleurs à l’estomac), qui se caractérise par des douleurs ou un inconfort dans l'estomac. Certains antibiotiques, surtout ceux de la famille des macrolides et la doxycycline, peuvent favoriser les douleurs de l’estomac. Les médicaments anti-inflammatoires (AINS), peuvent aussi être responsables de douleurs à l’estomac, tout comme les bisphosphonates, qui sont pris pour traiter ou prévenir l'ostéoporose, le fer ou le potassium.

Les corticostéroïdes, utilisés pour réduire l'inflammation dans diverses conditions, peuvent également perturber l'estomac, de même que les suppléments de fer et de potassium. D'autres médicaments qui affectent le rythme cardiaque ou la pression artérielle, les médicaments qui agissent sur le système nerveux comme certains antidépresseurs, des relaxants musculaires, des tranquillisants, ou des médicaments pour l'anesthésie, ainsi que les médicaments pour le cœur ou des hormones comme les œstrogènes et les progestérones, peuvent tous contribuer à la dyspepsie. Si des symptômes de digestion difficile sont remarqués après la prise de ces médicaments, il est important d'en discuter avec le ou la médecin, qui pourra évaluer la situation et ajuster le traitement si nécessaire.

Investigations

En cas de dyspepsie

Quand on cherche la cause de la dyspepsie, un examen appelé endoscopie œsogastroduodénale ou gastroscopie (OGD) est recommandé. Cet examen permet de regarder directement l'intérieur de l'œsophage, de l'estomac et du duodénum à l'aide d'un tube flexible muni d'une caméra.

L'endoscopie œsogastroduodénale ou gastroscopie est particulièrement utile pour repérer les ulcères ou des inflammations de l’estomac. L'endoscopie œsogastroduodénale ou gastroscopie est considérée comme sûre et précise. Bien qu'invasive, l'endoscopie œsogastroduodénale ou gastroscopie présente très peu de risques, avec des complications se produisant dans moins de 2% des cas. Ces complications peuvent être liées à la sédation nécessaire pour réaliser l'examen, à l'endoscopie elle-même, ou aux biopsies effectuées pendant l'examen.  Même avec une biopsie, le risque de saignement et d’infection reste faible à 0.3%.

Si une personne vient d'une région ou d'un groupe ethnique où le cancer de l'estomac est plus commun, ou s'il y a des antécédents familiaux de ce cancer, il est important de réaliser cet examen. En effet si les symptômes digestifs persistent ou s'aggravent, surtout si la bactérie Helicobacter pylori a été traitée ou si les symptômes ne s'améliorent pas malgré des changements alimentaires et d'autres mesures simples pour prendre soin de l'estomac il peut y avoir une lésion plus grave qu’on peut identifier grâce à l’endoscopie oeso-gastro-duodénale. L'endoscopie œsogastroduodénale ou gastroscopie est le meilleur examen pour les patients à haut risque (>45 ans et/ou présence de signes d’alarme).

En cas de bactérie Helicobacter pylori

Si la personne souffre de dyspepsie, qui est une gêne ou douleur dans l'estomac, et que cela continue même après avoir pris des médicaments pour réduire l'acidité de l'estomac pendant 4 à 8 semaines, tout en améliorant son alimentation et son style de vie, le ou la médecin va vouloir vérifier la présence de la bactérie Helicobacter pylori. Cette bactérie peut causer des problèmes d'estomac, y compris des ulcères et des inflammations.

Il existe plusieurs façons de tester cette bactérie sans nécessiter de procédures compliquées. Certains tests sont simples comme un test respiratoire à l'urée, ou Breath test, où la personne souffle dans un tube pour voir si des substances spécifiques produites par la bactérie sont présentes. Les tests sur échantillon de selles sont aussi possibles. Des tests sanguins qui mesurent la défense de l’organisme (ou les anticorps) contre la bactérie Helicobacter pylori sont aussi possibles. Le Breath test ou test sur les selles sont préférés car ils sont plus précis. Parfois, un test plus direct est réalisé lors d’une endoscopie œsogastroduodénale ou gastroscopie, et un prélèvement pour voir si la bactérie est présente peut être effectué directement durant l’examen. Pour les personnes prenant des médicaments à base d’inhibiteurs de la pompe à protons, le test sanguin est préféré, car le test respiratoire à l'urée (ou Breath test) et le test dans les selles peuvent être faussement négatifs si la personne prend des médicaments inhibiteurs de pompe à proton. Si ces tests (Breath test ou le test sur les selles) sont souhaités, la personne devrait arrêter le traitement par médicaments inhibiteur de pompe à proton au moins 2 semaines avant le test. Il faut aussi savoir que le test sanguin même si moins sensible reste positif au moins 6 à 12 mois après avoir éradiqué la bactérie. Le test sanguin montre donc sont intérêt quand les médicaments inhibiteurs de pompe à proton ne peuvent pas être arrêtés.

Si la personne est traitée par antibiotiques pour l’Helicobacter pylori et qu’une résistance aux antibiotiques est suspectée, une endoscopie œsogastroduodénale ou gastroscopie est recommandée.

Traitement

Mesures hygiéno-diététiques

Voici quelques changements simples qu'une personne peut apporter à sa vie quotidienne pour aider à soulager les symptômes de dyspepsie :

  • Modifier son alimentation en évitant les aliments qui peuvent irriter l'estomac, comme la caféine, le chocolat, les aliments gras, les épices fortes et les boissons gazeuses. Optez plutôt pour des repas légers et équilibrés
  • Si nécessaire, essayer de perdre du poids de manière saine
  • Limiter ou éviter l'utilisation fréquente de médicaments anti-inflammatoires comme l'ibuprofène
  • Arrêter de fumer et limiter la consommation d'alcool
  • Si une personne souffre également de reflux gastro-œsophagien (RGO), il faut éviter de se coucher immédiatement après avoir mangé et essayez de surélever la tête du lit.
  • Enfin, si le stress semble jouer un rôle dans les symptômes, il faudrait envisager des techniques de relaxation comme la phytothérapie, l'aromathérapie ou l'homéopathie pour l'aider à se détendre.

Fumer et boire de manière excessive peuvent aggraver les symptômes de dyspepsie et augmenter le risque de développer des problèmes gastro-intestinaux. Il est donc recommandé d'envisager d'arrêter ou de réduire la consommation de tabac et d'alcool. De plus, l'utilisation régulière d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et d'aspirine peut augmenter le risque d'ulcères gastro-duodénaux, surtout la personne est âgée de plus de 65 ans ou si la personne a des antécédents d'ulcère, de saignement gastro-intestinal ou de maladies cardiovasculaires.

Pour éviter les problèmes digestifs causés par les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), il est préférable de ne les utiliser que lorsque c'est vraiment nécessaire, et de les prendre à la dose la plus faible et pour la durée la plus courte possible.

Les personnes recevant de l’aspirine au long terme (>100 mg/j) devraient être testées pour l’Helicobacter Pylori qui doit être éradiquée le cas échéant. Il n'est pas recommandé de proposer un traitement d’inhibiteurs de pompe à proton (IPP) au long cours à ces patients.

Eradication d’Helicobacter pylori

L’éradication par des antibiotiques est indiquée chez toutes les personnes présentant une infection à Helicobacter Pylori. L’éradication est particulièrement recommandée si la personne a un ulcère, soit dans l'estomac ou dans la première partie de l'intestin, appelée duodénum, ou une inflammation spécifique de l'estomac connue sous le nom de lymphome MALT, ou certaines formes précoces de cancer de l'estomac.

L’éradication est également recommandée si une personne souffre de dyspepsie, qui est un terme général pour un inconfort digestif, et que cet inconfort persiste après avoir vérifié l'intérieur de l'estomac avec une caméra (endoscopie œsogastroduodénale ou gastroscopie), il pourrait être utile de rechercher et éradiquer la bactérie Helicobacter pylori. Cette recherche est aussi conseillée pour les personnes qui prennent des anti-inflammatoires non stéroïdiens sur le long terme, car ces médicaments peuvent irriter l'estomac, et la bactérie peut aggraver cette irritation.

L’éradication est également recommandée si sont présents un trouble sanguin appelé purpura thrombocytopénique idiopathique, une anémie inexpliquée même après avoir fait les examens nécessaires pour essayer de trouver sa cause, ou une carence en vitamine B12.

De plus, si une personne a déjà eu un ulcère dans l'estomac ou le duodénum avant de commencer un traitement de longue durée avec de l'aspirine ou un autre AINS, il est judicieux de chercher et d’éradiquer l’Helicobacter pylori. Enfin, si une personne a eu un saignement dans la partie haute du système digestif tout en prenant de l'aspirine ou un AINS, il pourrait être nécessaire de rechercher cette bactérie pour éviter d'autres problèmes.

Le but de cette recherche et de l'éradication de la bactérie, si elle est trouvée, est de réduire le risque de complications à l'avenir et d'améliorer la santé gastrique.

Si on découvre que la bactérie Helicobacter pylori (H. pylori) est responsable des troubles digestifs de la personne, il existe différents traitements possibles. En effet, la réussite du traitement antibiotique donné à la personne dépend du taux de résistance de la bactérie, c’est-à-dire que la bactérie peut résister et survivre malgré le traitement. Le traitement en première ligne, implique souvent une association de médicaments pour maximiser les chances d'éliminer la bactérie.

La population née en Suisse présente un taux bas de résistance de la bactérie Helicobacter pylori à l’antibiotique clarithromycine, inférieur à 15 %.

Un traitement standard comprend une combinaison d'un inhibiteur de la pompe à protons (IPP) pour réduire la production d'acide dans l'estomac, et des médicaments antibiotiques pour éradiquer la bactérie : par ex l'amoxicilline et le métronidazole et la clarithromycine. Cette combinaison est prise habituellement pendant 14 jours.

Si cette première combinaison ne fonctionne pas, si la personne est allergique à la pénicilline, ou si on sait que la bactérie est résistante à certains antibiotiques, on peut changer d’antibiotiques (par ex, ajouter tétracycline) et ajouter du bismuth qui aide à lutter contre la bactérie et à protéger l'estomac.

Dans tous les cas, il est essentiel de suivre précisément les indications des médecins et de prendre les médicaments exactement comme prescrits pour s'assurer que le traitement a les meilleures chances de réussir.

Pour les personnes nées à l’étranger, surtout venant de régions où l’hélicobacter pylori est résistante aux antibiotiques la quadrithérapie est souvent recommandée. De 2013 à 2016 et de 2017 à 2020, des études ont montré des niveaux de résistance à la clarithromycine très variables dans différents pays. Par exemple, en Italie, la résistance était de 59%, tandis qu'en Espagne, elle était de 11,4%. En Norvège, elle était de 9,3%, en Grèce de 6,2%, en Slovénie de 5,3%, en Israël de 2,8%, et en France et en Irlande de 1,1%. Une recherche en ligne de la résistance par pays peut être effectuée avant de proposer la quadrithérapie.

La quadrithérapie peut être réalisée :

  • Soit sans bismuth (c'est le régime PAMC), c'est à dire avec une combinaison d'amoxicilline, de métronidazole et de clarithromycine, associée à un inhibiteur de la pompe à protons (IPP)
  • Soit avec du bismuth (c'est le régime PBMT), en utilisant le médicament Pylera, qui est une combinaison fixe de sel de bismuth, de tétracycline et de métronidazole, également associée à un inhibiteur de la pompe à protons (IPP).

Suivi des effets du traitement

Après avoir terminé le traitement pour éliminer la bactérie Helicobacter pylori, il est important de vérifier si le traitement a été efficace. Cela se fait généralement avec un test respiratoire (Breath test). Cependant, pour que les résultats soient fiables, il faut attendre au moins 4 semaines après la fin du traitement. En plus, il est nécessaire d'arrêter de prendre les inhibiteurs de la pompe à protons, qui réduisent l'acidité de l'estomac, pendant 2 semaines avant de faire le test, car ils peuvent affecter le résultat.

Les effets secondaires doivent être discutés avec les patients avant le début de l'éradication : Parmi eux, il y a la possibilité de diarrhées, de douleurs abdominales, un goût métallique dans la bouche souvent associé au métronidazole, une sensibilité accrue au soleil due aux quinolones, un allongement de l'intervalle QT qui est un paramètre mesuré sur un électrocardiogramme pouvant être affecté par les macrolides et les quinolones, et dans de rares cas une inflammation du colon appelée colite pseudomembraneuse. Si ces effets se manifestent, il est important d'en parler avec le ou la médecin pour obtenir des conseils sur la meilleure façon de les traiter.

Médicaments contre la dyspepsie en général

Pour traiter la dyspepsie, qui est un terme général pour les douleurs ou inconforts de l'estomac, il y a trois types de médicaments indiqués. Les inhibiteurs de la pompe à protons comme le pantozole, l’oméprazole, l’ésoméprazole sont une option fréquente, ils fonctionnent en réduisant la quantité d'acide que l'estomac produit, ce qui peut apaiser la douleur et permettre à l'estomac de guérir. Ils sont souvent utilisés parce qu'ils sont très efficaces, autant pour les symptômes immédiats que pour les traitements sur le long terme.

Une autre catégorie de médicaments, les pro kinétiques comme la dompéridone ou le métoclopramide aident l'estomac à bouger la nourriture plus efficacement et peut être utile si la personne ressent des ballonnements ou a des problèmes avec la vidange de l'estomac après les repas. Les antacides et les protecteurs de la muqueuse comme le magaldrate, ou l’alginate sodique sont là pour neutraliser l'acide de l'estomac et protéger sa doublure, offrant un soulagement rapide des symptômes de la dyspepsie.

Les antihistaminiques H2 peuvent également être utilisés pour réduire l'acidité dans l'estomac, mais la ranitidine, un médicament de cette classe, a été retirée du marché en Suisse en 2019 après la découverte d'impuretés. Depuis 2021, ces médicaments ne sont plus disponibles en Suisse.

Dans la prise en charge de la dyspepsie sans cause organique apparente, les inhibiteurs de la pompe à protons se sont avérés être le traitement le plus efficace pour améliorer les symptômes comparativement aux autres médicaments.

Dyspepsie et humeur

Lorsqu'il s'agit de traiter la dyspepsie fonctionnelle, c'est-à-dire des douleurs ou gênes de l'estomac sans cause physique évidente, l'approche ne se limite pas seulement à traiter l'estomac lui-même. Comme les problèmes d'estomac peuvent être liés à l'humeur et au stress, il existe un lien étroit entre le cerveau et l'intestin. Des études ont montré que les personnes qui éprouvent de l'anxiété peuvent être plus susceptibles de souffrir de dyspepsie fonctionnelle (douleur de l’estomac sans cause identifiée).

Dans ce contexte, certains médicaments habituellement utilisés pour traiter la dépression et l'anxiété, comme les antidépresseurs tricycliques, peuvent être utiles. Ils peuvent aider non seulement à améliorer l'humeur, mais aussi à détendre l'estomac et à soulager la douleur. Même si ce n'est pas la première option de traitement, ils peuvent être envisagés pour les personnes qui n'ont pas trouvé de soulagement après avoir utilisé d'autres médicaments comme les inhibiteurs de la pompe à protons ou après un traitement visant à éliminer l'Helicobacter pylori.

Il est important de consulter un spécialiste en gastroentérologie avant de commencer un tel traitement, car bien que ces médicaments puissent être utiles, ils sont généralement considérés comme une option de dernier recours et il est essentiel d'être suivi par un professionnel qui comprend comment ils fonctionnent dans le contexte des troubles gastro-intestinaux.

Signaux d’alerte 

Certains symptômes associés à une sensation de brûlure d’estomac, une digestion difficile ou des douleurs dans le haut du ventre peuvent révéler une cause plus sérieuse que de simples troubles fonctionnels. Les signes suivants doivent alerter et justifient une prise en charge médicale rapide : 

  • Douleur abdominale intense ou qui s’aggrave rapidement 
  • Vomissements répétés ou vomissements avec sang  
  • Sang dans les selles ou selles noires 
  • Difficulté à avaler (dysphagie) ou sensation que les aliments restent bloqués 
  • Fatigue inhabituelle ou pâleur  
  • Douleurs irradiant vers la poitrine, le bras ou la mâchoire 
  • Douleur oppressive dans la poitrine.

Si vous présentez ces symptômes – ou si vous pensez que votre état de santé ou celui d’un de vos proches nécessite une prise en charge médicale – il est recommandé de contacter un médecin ou, en cas d’urgence, de composer le 144 ou de vous rendre auprès d’un service médical d’urgence. 
 

Dernière mise à jour : 16/10/2025