Syncope (perte de connaissance)

Ce chatbot vous donne la possibilité de poser des questions et d’obtenir des informations générales et non personnalisées sur des sujets en médecine générale. Ses réponses sont données à titre informatif seulement. Il n’a pas pour but, ni n’est capable de poser un diagnostic médical ou de proposer un traitement et ne peut pas être utilisé pour vérifier votre état de santé. Ce chatbot ne remplace en aucun cas un avis médical professionnel. Toutes les informations sont basées sur les stratégies de médecine de premier recours développées par les HUG. Ces informations sont destinées à encourager, et non à remplacer, les relations directes entre le ou la patiente et les professionnels de santé. Aussi, si vous pensez que votre état de santé ou celui d’un de vos proches nécessite une prise en charge médicale, il vous appartient de contacter un médecin ou, en cas d’urgence, de composer le 144 ou de vous rendre auprès d’un service médical d’urgence.

Introduction

Perte de connaissance transitoire

La syncope est un moment où une personne perd brièvement connaissance. Pendant cet épisode, elle peut s'évanouir, perdre sa force musculaire, et ne pas se souvenir de ce qui s'est passé. Cette perte de conscience est généralement de courte durée. La syncope peut avoir différentes causes, qui sont classées selon leur origine et leur fonctionnement dans le corps. Environ 50 % des personnes qui viennent aux urgences pour une perte de connaissance temporaire ont une syncope.

Les autres causes de perte de connaissance peuvent être liées à un traumatisme crânien (comme un coup sur la tête), à une activité cérébrale excessive (comme dans le cas d'une crise d'épilepsie), à des causes psychologiques, ou encore à des conditions médicales telles que l'hypoglycémie. Certaines causes plus rares peuvent inclure une hémorragie intracranienne ou un accident ischémique transitoire. Un accident ischémique signifie que le cerveau, n'a pas reçu suffisamment de sang et d'oxygène pendant un certain temps. Cela peut se produire en raison d'un blocage ou d'une réduction du flux sanguin dans les vaisseaux sanguins. Ces accidents peuvent causer des dommages aux tissus et peuvent être à l'origine de symptômes graves tels que des difficultés à parler, à bouger ou même une perte de conscience. Ces situations sont généralement accompagnées de symptômes différents, comme une faiblesse musculaire localisée ou des maux de tête.

Syncope

La syncope, ou évanouissement, survient lorsque le cerveau ne reçoit pas assez de sang pendant un court instant, ce qui est souvent dû à une baisse de la pression artérielle. Cette pression dépend de la quantité de sang que le cœur pompe et de la résistance des vaisseaux sanguins dans le corps. Une baisse de la quantité de sang que le cœur envoie peut-être causée par plusieurs facteurs, comme une diminution du retour du sang vers le cœur, un ralentissement du rythme cardiaque, des problèmes au niveau du cœur lui-même ou des troubles du système nerveux qui affectent le fonctionnement du cœur. De plus, si les vaisseaux sanguins deviennent trop relâchés, cela peut aussi être lié à un problème du système nerveux qui contrôle normalement la pression artérielle, ou à une mauvaise réaction du corps aux changements de pression.

Épidémiologie des syncopes

Les syncopes représentent environ 1 à 2 % des consultations aux urgences et sont une raison fréquente de consulter un ou une médecin en cabinet (2 personnes sur 1000 par an, avec 41 % des personnes ayant déjà vécu une syncope dans leur vie). Il y a un risque de refaire une syncope dans 13,5 % des cas. Les syncopes surviennent le plus souvent entre 10 et 30 ans, puis à partir de 65 ans. La plupart du temps, ces syncopes sont sans gravité, mais dans certains cas, ils peuvent indiquer un problème de santé plus sérieux (14 % des cas) ou entraîner des blessures, lors de la chute.

La présyncope

La présyncope se manifeste par des signes annonciateurs d'un syncope, comme des vertiges ou une sensation de malaise, mais sans perdre connaissance. Elle doit être prise aussi sérieusement qu’une syncope complète, tant pour le traitement que pour le suivi.

Classification

La syncope réflexe

Elle touche principalement les personnes jeunes (moins de 40 ans). Cela se produit lorsque le système nerveux, qui contrôle automatiquement certaines fonctions du corps, réagit de manière excessive. Cela provoque un relâchement des vaisseaux sanguins, ce qui fait baisser la pression artérielle et peut mener à une syncope. La syncope réflexe survient dans 35 à 48% des cas de syncope.

On en différencie plusieurs types :

  • La syncope vasovagale survient après un stress émotionnel ou lorsqu’une personne reste debout trop longtemps. Elle s'accompagne de symptômes typiques comme la transpiration, la pâleur et les nausées.  Les origines de la syncope vasovagale sont un stress émotionnel (comme la peur, la douleur, ou une phobie du sang) ou le fait de rester debout trop longtemps.
  • La syncope situationnelle se produit après un déclencheur spécifique, comme uriner, aller à la selle, tousser, ou encore après un repas ou un effort physique chez les jeunes sportifs.
  • L'hypersensibilité du sinus carotidien peut causer une syncope lorsqu'il est stimulé, par exemple en tournant la tête ou le cou, en se rasant, ou en portant un collier trop serré. Le sinus carotidien est une zone sensible située dans le cou, à l'endroit où les artères du cou se divisent. Cette zone aide à réguler la pression artérielle. Une stimulation de cette zone va faire baisser la tension artérielle).

Penser à la syncope réflexe dans les cas suivants : 

  • Syncopes répétées, surtout chez les personnes de moins de 40 ans
  • Signes annonciateurs comme des vertiges ou une sensation de malaise
  • Syncope lors de la toux, en urinant, en allant à la selle, après un effort ou un repas
  • Syncope en réaction à la peur, à la douleur, à la vue du sang, ou en restant debout trop longtemps
  • Syncope lorsqu’on bouge la tête ou si l’on exerce une pression sur le cou

Examen clinique normal

Investigation :

  • Électrocardiogramme normal
  • Massage du sinus carotidien peut reproduire les symptômes (chez les personnes de plus de 40 ans)

Prise en charge :

  • Éducation et rassurer sur le fait que la syncope est bénigne
  • Éviter les situations qui peuvent déclencher une syncope
  • Effectuer des manœuvres physiques pour augmenter le retour du sang vers le cœur
  • Possibilité de traitement médicamenteux (Midodrine, médicament qui augmente la tension artérielle)

La syncope due à une hypotension orthostatique

Lorsqu’une personne passe de la position allongée à la position debout, si le système nerveux ne fonctionne pas correctement, il peut ne pas réussir à maintenir la pression dans les vaisseaux sanguins. Si cela cause une syncope, on parle alors de syncope orthostatique. Ce type de syncope est souvent lié à la prise de certains médicaments, à une déshydratation ou à un problème de fonctionnement du système nerveux. Les origines de la syncope orthostatique peuvent être due à des médicaments comme : des médicaments qui dilatent les vaisseaux, les diurétiques (médicaments qui font uriner) ou encore des antidépresseurs. Des maladies provoquant un problème du système nerveux comme le diabète ou une insuffisance rénale avancée ou des lésions de la moelle épinière. Des maladies du système nerveux comme la maladie de Parkinson ou la démence à corps de Levy peuvent aussi amener à une syncope orthostatique.

Elle concerne principalement les personnes âgées de 75 ans et plus. La syncope due à une hypotension orthostatique survient dans 4 à 24% des cas de syncope.

Penser à la syncope due à une hypotension orthostatique dans les cas suivants : 

  • Plus de 75 ans
  • Syncope en se levant
  • Baisse de la pression artérielle objectivée
  • Changement dans les médicaments (augmentation ou introduction d’un traitement)
  • Saignement, déshydratation, diarrhée
  • Présence d’une pathologie du système nerveux autonome

Investigations

  • Électrocardiogramme normal
  • Test de Schellong (test de position) positif
  • Tilt-test (test d'inclinaison) positif
  • Possibilité de faire des analyses de laboratoire

Prise en charge :

  • Mesures hygiéno-diététiques (changements dans le mode de vie et l'alimentation)
  • Contrôle de la liste des médicaments
  • Utilisation de bas de contention
  • Traitement spécifique de la cause de la syncope

La syncope cardiaque

Ces syncopes sont plus fréquentes chez les personnes de plus de 60 ans. Elles sont associées à un risque plus élevé de complications graves ou de décès. Il existe deux causes principales pour ces syncopes liées au cœur : des problèmes de rythme cardiaque (arythmies) et des obstacles dans le cœur qui empêchent le sang de circuler correctement. Ces problèmes réduisent la quantité de sang que le cœur peut pomper. Des maladies provoquant un rythme cardiaque trop bas (bradycardie) ou trop élevé (tachycardie). Des maladies des valves du cœur, des problèmes de perfusion du cœur ou encore des problèmes cardio-pulmonaire comme une embolie pulmonaire (une embolie pulmonaire est un blocage soudain dans une artère des poumons, généralement causé par un caillot de sang qui s'est déplacé depuis une autre partie du corps.). La syncope cardiaque survient dans 5 à 21% des cas de syncope.

Penser à la syncope cardiaque dans les cas suivants :

  • Syncope à l'effort ou en position allongée
  • Palpitations ou de douleurs thoraciques avant la syncope
  • Antécédents familiaux de mort subite
  • Problème cardiaque connu
  • Souffle cardiaque (souffle au cœur)
  • Rythme cardiaque irrégulier
  • Signes d'insuffisance cardiaque (jambes gonflées, peine à respirer lors d’efforts)

Investigations

  • Electrocardiogramme qui montrerait une anomalie
  • Analyses de laboratoire
  • Échocardiographie (échographie du cœur)
  • Holter (enregistrement continu de l'électrocardiogramme)
  • Étude électrophysiologique
  • Scanner pulmonaire

Prise en charge

  • Traitement spécifique adapté à la cause

Bilan initial

L'objectif de l'évaluation d'une syncope est de déterminer la cause possible et d'évaluer le niveau de risque. Cela permet de repérer les signes qui nécessitent des examens plus approfondis. Il est important de noter qu'il n'existe pas de test unique pour diagnostiquer la cause d'une syncope ; le diagnostic repose sur une évaluation basée sur les symptômes et l'histoire médicale de la personne.

L'évaluation initiale comprend un entretien détaillé sur les antécédents médicaux, un examen physique, ainsi que la réalisation d'un test de Schellong (qui mesure la réaction du corps en passant de la position couchée à la position debout) et d'un électrocardiogramme (un test qui enregistre l'activité électrique de votre cœur). Ces examens sont essentiels pour identifier la cause de la syncope et évaluer le risque de gravité. Plusieurs études montrent que cette première évaluation permet de trouver la cause chez environ la moitié des personnes.

Anamnèse

La première étape pour évaluer une syncope consiste à recueillir un maximum d'informations sur ce qui s'est passé. Cela inclut :

  • Recueillir des témoignages des personnes qui ont assisté à la syncope.
  • Comprendre les circonstances et les symptômes ressentis avant et après l'événement.
  • Examiner les antécédents médicaux, les problèmes de santé existants, et si c'était la première fois que cela arrivait.
  • Faire le point sur les médicaments pris régulièrement.

Une enquête détaillée est donc essentielle pour poser un diagnostic précis et évaluer le risque de la syncope.

Voici les signes qui peuvent indiquer un problème sérieux et nécessitent une attention médicale immédiate :

  • Douleur soudaine à la poitrine, difficultés à respirer, douleur au ventre, ou maux de tête.
  • Perte de connaissance pendant un effort physique ou en position allongée.
  • Palpitations juste avant de perdre connaissance.
  • Présence de maladies cardiaques graves ou d'antécédents de problèmes cardiaques comme une insuffisance cardiaque, une faible fonction du cœur, ou un infarctus du myocarde.
  • Absence de signes avant-coureurs ou perte de connaissance très rapide (moins de 10 secondes) appelée « syncope brutale ».
  • Antécédents dans la famille de mort subite cardiaque à un jeune âge.
  • Syncope en position assise, sans que cela soit liée à une situation identifiable comme un stress ou à une douleur.

Examen physique

Lors de l'examen physique de base, le ou la médecin va vérifier les signes vitaux (comme la pression artérielle, le pouls, la respiration et la température), écouter le cœur et examiner le système nerveux pour détecter d’éventuels problèmes. Si une personne a des symptômes spécifiques (comme des maux de tête, des douleurs au ventre, une faiblesse ou des picotements), le ou la médecin effectuera des examens supplémentaires ciblés sur ces symptômes.

Examens complémentaires

Test de Schellong

Le test de Schellong court est un test simple qui dure 3 minutes. Il consiste à mesurer la fréquence cardiaque et la tension artérielle pendant que la personne passe de la position couchée ou assise à la position debout, à 0, 1, et 3 minutes. Ce test est utilisé car il est rapide, facile à réaliser et recommandé par les experts. Le test est considéré comme positif s'il y a une baisse de la tension artérielle (la tension systolique, premier nombre de la tension artérielle diminue de 20 mmHg ou plus, ou la tension diastolique, deuxième nombre de la tension artérielle, diminue de 10 mmHg ou plus), ou si la tension systolique tombe en dessous de 90 mmHg, accompagnée de symptômes.

Une cause liée à la position debout peut être retenue même si le test montre un problème sans que la personne ressente de symptômes, à condition que les antécédents médicaux soient évocateurs. La fréquence cardiaque est aussi mesurée pendant le test, mais elle n'est pas utilisée pour poser un diagnostic. Cependant, si la fréquence cardiaque n'augmente pas comme prévu, cela peut indiquer un problème nerveux. Les études montrent que le test de Schellong court, qui dure 3 minutes, est tout aussi fiable que les versions plus longues. Il est particulièrement performant en termes de diagnostic pour les personnes de 65 ans et plus.

Électrocardiogramme

L'électrocardiogramme standard (ECG à 12 dérivations) est un test très important dans l'évaluation initiale d'une syncope pour évaluer le niveau de risque. C'est un examen simple et peu coûteux qui fournit des informations utiles sur la cause possible de la syncope. Un électrocardiogramme anormal peut indiquer la présence de certaines maladies, ce qui peut justifier de faire d'autres tests pour mieux comprendre le risque.

La syncope peut être causée par différents problèmes de santé, certains sans gravité, d'autres potentiellement plus graves. Évaluer le niveau de risque lors du premier examen est important pour décider du traitement et éviter des complications graves.

Stratification du risque 

Lors d’un bilan initial, le niveau de risque pour chaque personne. Cela aide à identifier les personnes qui présentent un faible risque, souvent en raison de causes non grave, avec de très bonnes chances de guérison. Dans ces cas-là, le suivi peut se faire en consultation externe, sans besoin d'hospitalisation.

L'évaluation du risque permet aussi d'identifier les personnes qui ont un risque élevé de problèmes cardiovasculaires. Ces personnes ont besoin d'une prise en charge rapide et pourraient nécessiter une hospitalisation.

Plusieurs problèmes de santé graves (comme une crise cardiaque, un anévrisme de l’aorte abdominale, une embolie pulmonaire, une grossesse extra-utérine, ou une hémorragie cérébrale) peuvent aussi provoquer une perte de connaissance. En général, cette perte de connaissance est accompagnée d’autres symptômes comme des difficultés à respirer, des douleurs au ventre, à la poitrine, ou des maux de tête, qui sont liés à la cause principale. Dans ce cas, la perte de connaissance est le signe d’un problème plus sérieux à venir. Lors de l'examen médical, il est donc important de rechercher attentivement ces symptômes. Leur présence doit amener à faire des examens spécifiques pour identifier le problème sous-jacent.

Personne avec situation à haut risque : 

  • Apparition soudaine de douleur à la poitrine, difficulté à respirer, douleur au ventre, ou mal de tête
  • Syncope pendant un effort physique ou en position allongée
  • Sensation de battements de cœur rapides ou irréguliers avant la syncope
  • Présence de maladies cardiaques graves, comme l'insuffisance cardiaque ou un antécédent de crise cardiaque
  • Syncope sans signes annonciateurs ou avec des symptômes très brefs (moins de 10 secondes), appelé "syncope à l’emporte-pièce" ou syncope soudaine.
  • Antécédents familiaux de mort subite due à un problème cardiaque chez une personne jeune
  • Syncope en position assise, sans déclencheur évident

Personne avec situation à bas risque :

  • Syncope déclenchée par la toux, l’effort d’aller à la selle, ou en urinant
  • Sensation de battements de cœur rapides ou irréguliers avant la syncope.
  • Syncope après avoir vu, entendu, senti, ou ressenti quelque chose de soudain et désagréable
  • Pas de maladie cardiaque connue
  • Syncope accompagnée de signes typiques comme des vertiges, une sensation de chaleur, de la transpiration, des nausées ou des vomissements
  • Antécédents de syncopes répétées au fil des ans avec des symptômes similaires à ceux de l’épisode actuel
  • Syncope pendant ou après un repas
  • Syncope lors de la rotation de la tête ou d'une pression sur une zone sensible du cou (sinus carotidien)

Si l'on soupçonne que la syncope est due à un problème de rythme cardiaque, une surveillance continue est fortement recommandée pour détecter toute arythmie récurrente et envisager, si nécessaire, la pose d'un pacemaker (un pacemaker est un petit appareil électronique qui est implanté sous la peau pour aider à réguler le rythme cardiaque. Il envoie des signaux électriques au cœur pour s'assurer qu'il bat à un rythme normal et régulier).

Score

Plusieurs systèmes de notation ont été développés pour évaluer le risque de syncope lié à un problème cardiaque. Ces systèmes prennent en compte la présence de maladies cardiaques et les anomalies visibles sur l'électrocardiogramme. Cependant, utiliser ces scores pour évaluer le risque n’est pas plus efficace qu'une évaluation basée sur l'expérience et le jugement du médecin. Ces scores peuvent être utilisés en complément des examens déjà effectués pour aider à mieux évaluer le risque.

Le score le plus récent et validé pour évaluer le risque de syncope est le "Canadian Syncope Risk Score" (CSRS). Ce score aide à prédire le risque de problèmes graves dans les 30 jours suivant la syncope, comme un décès, des troubles du rythme cardiaque, une crise cardiaque, des maladies cardiaques graves, une embolie pulmonaire ou une hémorragie.

Le Canadian Syncope Risk Score prend en compte les antécédents médicaux de la personne, les résultats de l'électrocardiogramme, l'examen clinique et un test sanguin appelé "troponines". La probabilité d’un problème grave est estimée à moins de 1 % pour les personnes à faible risque (score de -1 à 0) et très faible risque (score de -2 ou moins), mais elle dépasse 12 % pour les personnes à risque élevé (score de 4 à 5) et très élevé (score de 6 ou plus).

Critères du Canadian Syncope Risk Score : 

  • Tendance aux syncopes vasovagaux (liés au stress, à la peur, etc.) : -1 point
  • Antécédents de maladie cardiaque : 1 point
  • Pression artérielle systolique inférieure à 90 mmHg ou supérieure à 180 mmHg : 2 points
  • Élévation des troponines (un marqueur cardiaque dans le sang) : 2 points
  • Anomalie dans l'axe du cœur vu sur l'électrocardiogramme : 1 point
  • Durée anormale des signaux électriques dans le cœur (QRS > 130 ms) : 1 point
  • Intervalle QT corrigé (l'intervalle QT est une mesure sur un électrocardiogramme (ECG) qui montre combien de temps il faut pour que le cœur se recharge entre deux battements. Si cet intervalle est trop long ou trop court, cela peut indiquer un risque de troubles du rythme cardiaque) supérieur à 480 ms (sur l'électrocardiogramme) : 2 points
  • Syncope liée à une réaction vasovagale (suractivation du système nerveux qui fait baisser la fréquence cardiaque et la tension artérielle) : -2 points
  • Syncope d'origine cardiaque : 2 points

Score EGSYS (Évaluation des lignes directrices dans l'étude des syncopes)

Le score EGSYS aide à prédire si une syncope est dû à un problème cardiaque, avec une précision de 92 % pour un score de 3 ou plus.

Critères :

  • Syncope précédée de palpitations : 4 points
  • Anomalie sur l’électrocardiogramme ou maladie cardiaque connue : 3 points
  • Syncope en position allongée : 2 points
  • Présence de signes annonciateurs comme des vertiges ou une sensation de malaise : -1 point
  • Syncope due à un stress émotionnel ou en se levant trop rapidement : -1 point

SAN FRANCISCO SCORE

Le score de San Francisco évalue le risque de développer un problème grave dans les 7 jours après un syncope ou un malaise sans perte de connaissance.

Critères :

  • Antécédent médical : insuffisance cardiaque
  • Taux d'hématocrite (proportion de globules rouges dans le sang) inférieur à 30 %
  • Électrocardiogramme anormal
  • Difficulté à respirer (dyspnée)
  • Pression artérielle systolique inférieure à 90 mmHg au départ

Investigations supplémentaires

Laboratoire

Les analyses de laboratoire ne sont effectuées que si cela est justifié par les symptômes de la personne, elles ne font pas partie des examens de base. Par exemple, on vérifie l'hémoglobine si on soupçonne une anémie ou un saignement, on mesure les troponines si on pense à une crise cardiaque, ou les d-dimères si on suspecte une embolie pulmonaire qui aurait causé la syncope.

Massage du sinus carotidien

Le massage des sinus carotidiens peut être envisagé si l'on soupçonne un syndrome du sinus carotidien chez une personne de plus de 40 ans. Une hypersensibilité de cette zone est fréquente chez les personnes âgées ou celles qui ont subi une opération ou une radiothérapie au niveau de la tête ou du cou. Cette hypersensibilité se manifeste par un ralentissement du rythme cardiaque et/ou une baisse importante de la pression artérielle (de plus de 50 mmHg) lorsqu'on stimule cette zone du cou. Le diagnostic de ce syndrome est confirmé si le massage reproduit les symptômes, en particulier une syncope liée à une réaction réflexe. La plupart du temps, la syncope est associée à un arrêt temporaire du cœur, c'est pourquoi la personne doit être surveillée, de préférence avec un électrocardiogramme, pendant le massage.

Cet examen est contre-indiqué dans les situations suivantes :

  • Si une personne a eu un accident ischémique transitoire (AIT) ou un accident vasculaire cérébral (AVC) au cours des 3 derniers mois.
  • Si une personne a une sténose carotidienne importante (rétrécissement des artères du cou).
  • Si une personne a déjà eu des complications après un massage des sinus carotidiens.
  • Si un souffle dans les artères du cou (carotidien) a été entendu, mais pas encore investigué.

Tilt-Test

Le tilt-test est un examen qui nécessite une table spéciale et ne peut pas être réalisé aux urgences ou en cabinet. Il est utile pour différencier une syncope dû à des causes psychologiques d’une syncope lié à un problème de régulation de la pression artérielle lorsqu’une personne se lève. Pendant le test, la personne est allongée et attachée à une table, avec un suivi continu de l'électrocardiogramme et de la pression artérielle. Ensuite, la table est inclinée pour mettre la personne en position presque debout, afin de reproduire les symptômes. Dans certains cas, un médicament peut être utilisé pour provoquer une réaction. Le test peut révéler une syncope réflexe, une baisse de pression artérielle en position debout (hypotension orthostatique) ou un syndrome de tachycardie posturale orthostatique (POTS). Il est important de noter qu’un test négatif n’exclut pas un diagnostic de syncope réflexe. Ce test est particulièrement utile si l’on soupçonne une cause psychologique pour faire la différence avec une syncope réflexe.

Echocardiographie transthoracique

Une syncope, à elle seule, ne justifie pas la réalisation d'une échocardiographie, car cet examen est coûteux et n’apporte pas souvent de réponses claires. Cet examen est recommandé uniquement si l'on soupçonne une maladie cardiaque spécifique, comme un rétrécissement de la valve aortique (la valve qui sépare le ventricule gauche de l’aorte, le vaisseau qui sort du cœur), une tumeur cardiaque, un caillot de sang, une accumulation de liquide autour du cœur, ou une déchirure de l'aorte. 

Autres

L'imagerie cérébrale, comme le scanner ou l'imagerie par résonnance magnétique (IRM), n'est pas recommandée sauf si la personne a des symptômes ou signes neurologiques spécifiques. De même, une échographie Doppler des artères du cou (carotides) n'est pas nécessaire dans ces cas-là. L'échographie Doppler est un examen qui utilise des ondes sonores pour visualiser la circulation du sang dans les vaisseaux sanguins, comme les artères du cou. Cela permet de voir si le sang circule bien ou s'il y a des rétrécissements ou des blocages.

Situations fréquentes

Syncopes à répétitions

Les personnes ayant eu plus de 2 épisodes de syncope sont plus à risque de subir des blessures et de voir leur qualité de vie diminuer. Ces syncopes sont souvent d'origine réflexe, ce qui les classe comme étant à faible risque. Cependant, les conséquences peuvent être importantes, donc ils doivent être pris en compte comme étant à haut risque dans la gestion de la personne. Chez une personne de moins de 40 ans, si la cause de la syncope est inconnue, un historique de 1 ou 2 syncopes prédit une récurrence de 15 % à 20 % après 1 à 2 ans, tandis qu'avoir eu 3 syncopes au cours de la vie prédit une récurrence de 36 % à 42 % après 1 à 2 ans.

L'éducation et les mesures préventives sont les éléments clés de la prise en charge des syncopes considérés à faible risque. Il est essentiel d'expliquer à la personne et de le rassurer sur le fait que la syncope est bénigne. Les mesures à suivre incluent : éviter les situations qui peuvent provoquer une syncope (comme rester debout trop longtemps, se lever trop vite, ou être dans un endroit chaud et bondé), rester bien hydraté, et reconnaître les signes annonciateurs dès qu'ils apparaissent pour pouvoir s'allonger, s'asseoir, ou faire des exercices physiques qui augmentent le retour du sang vers le cœur.

Manœuvres préventives contre les syncopes

  • On peut serrer une balle en caoutchouc ou un objet similaire avec sa main dominante aussi longtemps que possible ou jusqu'à ce que les signes annonciateurs de la syncope disparaissent.
  • En position debout, on peut croiser les jambes et contracter autant que possible les muscles des jambes, les muscles du ventre et les muscles des fesses.
  • On peut attraper ses mains l'une dans l'autre et essayer de les séparer en contractant ses muscles aussi forts que possible, aussi longtemps que nécessaire ou jusqu'à ce que les signes annonciateurs de la syncope disparaissent.

Syncope à l’emporte-pièce (soudaine)

Il s'agit d'une syncope (et non d'une autre cause de perte de conscience temporaire) qui survient soudainement, sans signes annonciateurs. Les examens initiaux sont normaux et ne révèlent pas de cause évidente. Ce type de syncope doit faire penser à une possible cause cardiaque, ce qui la classe comme étant à haut risque si d'autres éléments cliniques (comme l'âge, les antécédents médicaux, ou une maladie cardiaque connue) concordent. Il est donc crucial de poursuivre les investigations, en particulier au niveau cardiaque, lors de la prise en charge (aux urgences, en observation, ou même en hospitalisation). Dans ce cas une prise en charge par le ou la médecin est nécessaire.

Hospitalisation

Lorsqu'une cause précise de la syncope est identifiée, la décision d'hospitaliser la personne dépend de cette cause ou des conséquences de la syncope (comme une fracture ou un traumatisme crânien). Si la cause de la syncope n'est pas claire, mais que la personne présente des signes de haut risque, une surveillance étroite avec un monitorage et des examens supplémentaires est nécessaire. Le ou la médecin décide dans ce cas de la nécessité d’hospitalisation. L'hospitalisation est recommandée si la syncope est dû à une cause cardiaque bien identifiée nécessitant un traitement spécifique, ou pour les personnes à haut risque, afin de réaliser des examens approfondis en milieu hospitalier.

Syncope convulsivante

Il s'agit d'une syncope suivie de mouvements brusques et saccadés qui durent moins de 20 secondes. Contrairement à une crise d'épilepsie, cette syncope ne s'accompagne pas de signes annonciateurs (aura) et la personne se rétablit rapidement, même si elle peut ressentir une sensation de froid et rester pâle pendant un certain temps. Comme il s'agit d'une syncope, la prise en charge reste la même.

Cette situation est différente d'une crise d'épilepsie, qui est une autre cause possible à considérer. Toutefois, si les critères mentionnés ne sont pas présents, il est important d'explorer d'autres causes possibles de la perte de conscience temporaire, notamment en envisageant des examens neurologiques comme un électroencéphalogramme (EEG). Un électroencéphalogramme (EEG) est un test qui enregistre l'activité électrique du cerveau. Des capteurs sont placés sur le cuir chevelu pour détecter les signaux électriques que le cerveau émet. Ce test est souvent utilisé pour détecter des problèmes comme l'épilepsie ou d'autres troubles neurologiques.

Différencier l’épilepsie d’une syncope (évanouissement)

Epilepsie probable si 
-    Pendant la syncope :

  • Mouvements brusques et prolongés (>20 secondes) en même temps que la syncope
  • Mouvements qui affectent un côté du corps plus que l'autre
  • Mouvements automatiques
  • Morsure de la langue sur le côté
  • Visage bleuâtre (cyanose)

-    Avant la syncope :

  • Aura (signes avant-coureurs spécifiques, comme des sensations étranges ou des changements visuels)

-    Après la syncope :

  • Confusion prolongée
  • Douleurs musculaires

Syncope probable (évanouissement) si
-    Pendant la syncope :

  • Mouvements brusques et courts (<20 secondes) qui commencent après la syncope (ce qu'on appelle une syncope convulsivante)

-    Avant la syncope :

  • Nausées
  • Vomissements
  • Transpiration

-    Après la syncope :

  • Récupération rapide
  • Pâleur
  • Sensation de froid
Dernière mise à jour : 14/01/2025