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Épidémiologie
Une douleur abdominale chronique se définit comme une douleur continue ou intermittente évoluant depuis au moins 3 mois.
La douleur abdominale est une raison courante de consulter le ou la médecin, que la raison soit soudaine ou persistante, et elle constitue 5 à 10 % des visites aux urgences. Il est difficile de déterminer la prévalence des douleurs abdominales continues car les symptômes et les maladies sous-jacentes peuvent varier considérablement. Face à une douleur abdominale de longue durée, il est essentiel d'exclure la présence d'une cause organique, c'est-à-dire d'une maladie spécifique affectant les organes.
Physiopathologie de la douleur abdominale
La douleur abdominale est une expérience à la fois sensorielle et émotionnelle qui peut être très désagréable et souvent liée à un dommage tissulaire réel ou perçu comme tel. Cette douleur est très subjective, ce qui signifie que chaque personne la ressent différemment.
Il existe différents types de douleurs abdominales, chacun ayant une origine spécifique.
La douleur viscérale, par exemple, ne vient pas directement des organes internes car ceux-ci ne ressentent pas la douleur. Cette douleur est plutôt causée par des récepteurs chimiques et mécaniques sur des structures telles que le mésentère et la paroi abdominale. Les causes peuvent inclure des spasmes, des torsions, des distensions, des inflammations ou des ischémies. Cette douleur peut être difficile à localiser par la personne.
La douleur pariétale, elle, provient de structures comme le péritoine qui couvre les parois internes de l'abdomen et est sensible aux mêmes types de stimuli que les viscères. Cette douleur est généralement plus intense que la douleur viscérale et peut être diffuse en cas de péritonite.
La douleur référée est ressentie dans une zone éloignée de la source de la douleur en raison des voies nerveuses partagées qui remontent vers la moelle épinière. Par exemple, si la vésicule biliaire est affectée, la douleur peut être ressentie dans la région supérieure droite de l'abdomen où se situe la vésicule biliaire, mais aussi à l'arrière, près de l'épaule droite.
La douleur neurogène, ressemblant à une brûlure ou à des chocs électriques et suivant le parcours de nerfs spécifiques, n'est pas directement liée aux activités digestives. Elle est due à des problèmes avec les nerfs eux-mêmes.
Enfin, la douleur fonctionnelle se caractérise par une sensation douloureuse sans cause organique apparente. Elle ne signale pas de problème physique dans les organes mais est tout de même une source réelle de douleur pour les patients.
Évaluation initiale
Pour comprendre les douleurs abdominales chroniques (c’est-à-dire des douleurs abdominales qui durent depuis plus de 3 mois), il est essentiel de fournir des informations détaillées sur ces douleurs. Cela commence par décrire la nature de la douleur, c’est à dire son type, sa force, où elle se trouve, si elle se propage, et quand elle survient. Il faut aussi noter ce qui semble déclencher ou soulager cette douleur, comme certains aliments ou mouvements. Il est important d'examiner d'autres symptômes qui peuvent accompagner la douleur, qu'ils soient liés au système digestif, urinaire, reproducteur, ou à des symptômes généraux comme de la fièvre ou une perte de poids. Les antécédents médicaux et chirurgicaux personnels et familiaux sont également à prendre en compte, tout comme les habitudes de vie, comme la consommation d'alcool ou de tabac. Il faut aussi indiquer quels traitements ont été pris, y compris les médicaments habituels et ceux pris sans prescription, comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), les opioïdes, les antispasmodiques, les remèdes à base de plantes et les vitamines, car ils peuvent parfois être à l'origine de douleurs abdominales chroniques et influer sur le transit intestinal.
Examen clinique
Lors de l'examen clinique réalisé dans le contexte de douleurs abdominales persistantes, le ou la médecin suit des étapes précises pour examiner le ventre et les zones autour.
D'abord, en inspectant la zone, le ou la médecin cherche des cicatrices qui pourraient indiquer des opérations passées, des changements dans la peau qui pourraient suggérer des problèmes de foie ou des infections comme le zona, et la couleur de la peau pour d'autres indices.
Ensuite, lors de l'auscultation, le ou la médecin écoute avec un stéthoscope les bruits de l'abdomen. Ces bruits donnent des indications sur le fonctionnement des intestins. La percussion est une technique où le ou la médecin tapote doucement sur l'abdomen pour vérifier la présence de liquide (ce qui pourrait indiquer une ascite), ou de gaz excessif, ce qui pourrait suggérer un intestin irritable. La palpation permet de chercher des zones de douleur, des signes d'inflammation du péritoine (péritonisme), des hernies, des masses qui pourraient être des tumeurs, ou un agrandissement des organes (organomégalie). Le toucher rectal permet d'examiner les conditions qui affectent la zone anale, comme les fissures, les fistules (qui peuvent signaler une maladie inflammatoire de l'intestin), les tumeurs, ou l'accumulation de matières fécales dures (fécalome).
Enfin, un examen des organes uro-génitaux ou un examen gynécologique peut être réalisé par le ou la médecin pour évaluer d'autres causes possibles de douleur abdominale.
Examens complémentaires
Pour mieux comprendre les douleurs abdominales qui persistent, le ou la médecin peut demander des tests de sang et d'autres échantillons pour obtenir des informations sur l'état de santé général et rechercher des signes spécifiques de maladie.
Des tests de sang généraux peuvent inclure une formule sanguine complète pour vérifier l'état des cellules sanguines, un taux de protéine C-réactive (CRP) qui peut indiquer une inflammation, des mesures de la fonction rénale comme la créatinine et des électrolytes comme le potassium, le sodium et le calcium. Les niveaux de glucose sur le long terme sont vérifiés avec l'HbA1c (l'hémoglobine glyquée), et des enzymes du foie comme les ASAT (aspartate aminotransférase), ALAT (alanine aminotransférase), la phosphatase alcaline (PAL), la gamma-glutamyltransférase (GGT) et la lipase donnent des indices sur la santé du foie et du pancréas.
La fonction de la glande thyroïde est évaluée avec un test de TSH (hormone de la thyroïde), et des tests spécifiques comme les anticorps anti-transglutaminase IgA (immunoglobuline A) ainsi qu'un dosage des IgA totaux peuvent indiquer la maladie cœliaque, en particulier car une carence en IgA est assez commune dans la population générale.
D'autres tests sont choisis en fonction des symptômes spécifiques. La calprotectine fécale peut aider à détecter une inflammation dans l'intestin, et des cultures de selle peuvent révéler la présence de bactéries ou de parasites.
Il est important de savoir que le dosage de la lipase sanguine n'est pas toujours utile pour trouver des problèmes liés au pancréas dans le cas de douleurs chroniques, car cette mesure est plus adaptée pour détecter une obstruction du pancréas et a une faible sensibilité pour une pancréatite chronique.
Signaux d’alertes
Face à une douleur abdominale chronique, les signes d'alerte sont des symptômes ou des antécédents qui, lorsqu'ils sont présents, nécessitent une attention médicale rapide car ils pourraient indiquer une condition grave.
- Âge supérieur à 50 ans : Un nouveau problème abdominal à cet âge peut être le signe de néoplasie (croissance anormale de tissu, comme un cancer) ou d'une ischémie mésentérique chronique (réduction du flux sanguin vers les intestins).
- Douleur la nuit : Cela peut être le signe de maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI), de néoplasie, ou d'un ulcère gastro-duodénal.
- Perte de poids involontaire supérieure à 5% sur 6 mois : Cela peut indiquer des problèmes métaboliques comme le diabète, des troubles de la thyroïde, un cancer, ou des problèmes d'absorption des nutriments (malabsorption).
- Changement récent du transit (constipation ou diarrhées) : Peut aussi être un signe de cancer.
- Diarrhées : Si les diarrhées sont chroniques, cela peut être dû à une malabsorption ou à des problèmes digestifs chroniques, tels que les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI), la maladie cœliaque ou la pancréatite chronique.
- Méléna/ Hématochézie : C'est la présence de sang dans les selles, ce qui peut être causé par les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI), un cancer ou une ischémie mésentérique chronique.
- Vomissements/Hématémèse : C'est le fait de vomir du sang, qui peut être dû à une obstruction ou à une gastroparésie (un retard dans la vidange de l'estomac).
- Antécédent personnel ou familial de néoplasie digestive ou ovarienne : Avoir des antécédents de cancer dans la famille ou personnellement peut augmenter le risque de développer à nouveau un cancer ou de découvrir une métastase.
- Un antécédent de chirurgie abdominale pourrait être à l'origine de brides ou d'adhérences, qui sont des bandes de tissu cicatriciel pouvant causer de l'inconfort ou de la douleur.
- L'immunosuppression, ou une diminution de la capacité du corps à combattre les infections, peut augmenter le risque de développer un cancer ou une infection.
- Un état fébrile, ou la présence de fièvre, pourrait être lié à des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI), un cancer, un abcès parasitaire ou la fièvre méditerranéenne, une maladie inflammatoire.
- L'ictère, ou jaunissement de la peau et des yeux, est souvent associé à des problèmes des voies biliaires ou du pancréas, comme un cancer dans ces régions.
Les cancers digestifs peuvent survenir sans symptômes, en particulier chez les individus de moins de 50 ans. C'est pourquoi il faut chercher activement les signaux d’alerte ci mentionnés, surtout si des changements récents du transit intestinal sont rapportés.
Ces informations sont importantes pour aider à déterminer la nécessité de poursuivre avec des tests supplémentaires et aider à diagnostiquer la cause sous-jacente de la douleur abdominale chronique.
Ces informations concernent les douleurs abdominales chroniques. Cependant, si vous présentez une douleur apparue soudainement, très intense, ou accompagnée de certains signes comme de la fièvre, des vomissements, un ventre très tendu ou un malaise, cela peut indiquer une urgence.
Si vous présentez ces symptômes – ou si vous pensez que votre état de santé ou celui d’un de vos proches nécessite une prise en charge médicale – il est recommandé de contacter un médecin ou, en cas d’urgence, de composer le 144 ou de vous rendre auprès d’un service médical d’urgence.
Pathologies abdominales digestives rencontrées en médecine générale
Les pathologies abdominales digestives chroniques pouvant être rencontrées en médecine générale sont multiples. Les plus courantes sont l’intolérance au lactose, la maladie diverticulaire, la constipation chronique, les néoplasies, le syndrome de l'intestin irritable (SII), la maladie cœliaque, la maladie inflammatoire chronique de l'intestin (MICI), la pancréatite chronique, la gastroparésie, la porphyrie intermittente, l'ischémie mésentérique chronique, le syndrome cannabinoïde ou la pullulation bactérienne de l'intestin grêle.
Intolérance au lactose
La suspicion d'intolérance au lactose est assez courante. Elle touche environ 20% de la population générale.
Il existe deux types principaux d'intolérance au lactose: l’intolérance au lactose et la malabsorption du lactose.
L'intolérance au lactose se manifeste par des symptômes comme des douleurs dans le ventre, des ballonnements, des gaz et surtout des diarrhées après avoir mangé des aliments contenant du lactose. Cette intolérance peut être liée ou non à une difficulté à absorber le lactose.
La malabsorption du lactose se produit lorsque l'intestin a du mal à digérer le lactose en raison d'un manque de lactase. Cela peut se manifester avec ou sans symptômes d'intolérance au lactose. La carence en lactase peut être présente dès la naissance, se développer plus tard dans la vie adulte, ou survenir après une infection.
Si une personne présente des symptômes mentionnés peu de temps après avoir consommé une quantité importante de lactose et qu'ils s'améliorent après avoir évité les produits lactés pendant 5 à 7 jours, une intolérance au lactose est envisagée. Le diagnostic peut également être confirmé à l'aide d'un test respiratoire à l'hydrogène après avoir consommé du lactose.
Le traitement principal consiste à éviter les aliments contenant du lactose. La quantité tolérée peut varier d'une personne à l'autre et doit être déterminée individuellement. Il est également important de prendre des compléments de vitamine D et de calcium.
Bien qu'il existe des suppléments de lactase disponibles, leur efficacité n'est pas claire selon les études. Enfin, il est bon de savoir que la quantité de lactose présente dans les médicaments est généralement faible et peut souvent être tolérée.
Vrai ou Faux - L’intolérance au lactose
Tous les fromages contiennent du lactose
Faux. Seuls les fromages frais comme la ricotta, la feta, la mozzarella ou le cottage cheese en contiennent. Les fromages à pâte dure (par exemple gruyère, emmental) ou extra-dure (par exemple sbrinz, parmesan) n’ont pas de lactose et ceux à pâte molle (par exemple tomme, camembert) n’en contiennent que des traces. Cela est lié au fait que le petit-lait, qui concentre la plus grande part de lactose, est séparé durant la fabrication et que les bactéries éliminent le lactose restant pendant l’affinage. Les personnes intolérantes peuvent donc profiter des joies de la raclette !
Le lactose se cache uniquement dans les produits laitiers.
Faux. Il se trouve également dans certains produits transformés, par exemple les saucisses et les charcuteries, mais aussi dans certains médicaments. Les quantités de lactose y sont toutefois moindres.
Il n’est pas nécessaire de supprimer complètement le lactose de son alimentation.
Vrai. Car les personnes intolérantes tolèrent généralement de petites quantités de lactose allant jusqu’à 12 g par jour. Il est toutefois recommandé de manger les aliments en contenant par petites portions au cours de la journée et d’y associer d’autres aliments (féculents, sources de protéines) pour améliorer sa digestion.
Une alimentation restrictive en lactose augmente les risques de carences en calcium.
Vrai. Également présent dans certains légumes, poissons, graines ou oléagineux par exemple, le calcium se trouve en majeure partie dans les produits laitiers. Une réduction de leur consommation peut donc mener non seulement à une carence en calcium, un minéral essentiel pour la minéralisation de l’os notamment, mais aussi à une carence en protéines, indispensables pour le maintien de la masse et de la force musculaires. En cas d’intolérance, il ne faut donc pas supprimer complètement les produits laitiers de son alimentation et privilégier les produits enrichis en calcium.
La maladie diverticulaire non compliquée
La maladie diverticulaire non compliquée est relativement courante, touchant entre 20 et 60% de la population. Elle devient plus courante avec l'âge, surtout dans les pays occidentaux où la population vieillit et mène une vie moins active. À l'âge de 40 ans, moins de 20% des gens sont touchés, mais à 60 ans, ce chiffre augmente à environ 60% dans la population générale, et la plupart des personnes ne présentent aucun symptôme.
Les diverticules sont de petites poches qui se forment dans la paroi de l'intestin, là où la paroi est plus faible. Quand on parle de diverticulose, cela signifie simplement qu'il y a des diverticules présents, mais sans symptômes. En revanche, la maladie diverticulaire désigne le cas où ces diverticules provoquent des symptômes.
La maladie diverticulaire est souvent associée à des épisodes aigus comme la diverticulite et la colite segmentaire. Elle peut causer des douleurs abdominales récurrentes, généralement du côté gauche de l'abdomen, accompagnées de problèmes de transit intestinal (diarrhée ou constipation) et parfois de saignements dans les selles (hématochézie), qui peuvent être indolores et non accompagnés de fièvre.
Elle est souvent découverte par hasard lors d'une imagerie comme par exemple une tomodensitométrie (CT) type scanner abdominale ou d'une coloscopie réalisée pour une autre raison, ou bien après un premier épisode de diverticulite.
Le traitement principal vise à prévenir l'aggravation de la maladie et les crises aiguës. Le traitement repose principalement sur des mesures non médicamenteuses.
- Adopter une alimentation riche en fibres (mais il est important de savoir que les bienfaits peuvent prendre plusieurs semaines à se faire sentir)
- Assurer une bonne hydratation en buvant au moins 1,5 litre d'eau par jour.
- Arrêter de fumer.
- Encourager l'activité physique régulière
Si malgré ces mesures la constipation persiste, des laxatifs peuvent être envisagés, en privilégiant ceux qui contiennent des mucilages.
En cas de douleur abdominale persistante, il est recommandé de prendre du paracétamol en premier choix (ou des antispasmodiques si la douleur est de type crampes), car les opiacés et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) augmentent le risque de perforation des diverticules.
Constipation chronique
La constipation chronique est une condition qui affecte environ 16% de la population. En général, le ou la médecin peut poser le diagnostic de constipation chronique sans examens supplémentaires.
Les critères de Rome IV sont utilisés pour aider à établir le diagnostic de constipation chronique. En général, si au cours des trois derniers mois, une personne utilise régulièrement des laxatifs, n'a pas de symptômes qui suggèrent un syndrome du côlon irritable, et présente au moins deux des critères suivants lors de 25% de ses selles, cela indique une constipation chronique :
- Effort pour aller à la selle
- Selles sont dures
- Impression que les selles ne sont pas complètement évacuées
- Selles bloquées au niveau du rectum.
- Utilisation de manœuvres manuelles pour évacuer les selles
- Moins de trois selles spontanées par semaine
Il est également important de vérifier tous les médicaments que prend une personne, y compris les opiacés et les médicaments en vente libre comme les produits à base de plantes, car ils peuvent contribuer à la constipation. Il est recommandé de vérifier s'il existe un trouble métabolique sous-jacent en effectuant des tests sanguins pour exclure un diabète ou un problème lié à la thyroïde.
Pour traiter la constipation, on recommande d'abord des changements dans l'alimentation et le mode de vie. Ensuite, on peut essayer différents types de laxatifs. En première intention, on peut utiliser des laxatifs qui augmentent le volume des selles et des laxatifs qui agissent en attirant l'eau dans les intestins. Si ces laxatifs ne suffisent pas, on peut essayer des laxatifs qui lubrifient les selles ou qui stimulent le mouvement des intestins.
Une liste des laxatifs est disponible sur ce lien: https://pharmacie.hug.ch/infomedic/utilismedic/laxatifs.pdf
Syndrome de l’intestin irritable (SII)
Le syndrome de l'intestin irritable touche environ 4% de la population générale. Les femmes sont deux fois plus susceptibles d'être touchées que les hommes, principalement dans la tranche d'âge des 18-39 ans. Le diagnostic devient moins fréquent avec l'âge.
En général, le ou la médecin peut poser le diagnostic de syndrome de l'intestin irritable SII sans examens supplémentaires. Cependant, le ou la médecin peut prescrire une prise de sang pour exclure un problème de santé comme une dysthyroïdie ou la maladie cœliaque.
Les causes du syndrome de l'intestin irritable sont multiples et comprennent probablement un déséquilibre de la flore intestinale (appelé dysbiose), des troubles de la motilité intestinale liés à certains neurotransmetteurs comme la sérotonine, un dysfonctionnement des protéines de jonction qui entraîne une perméabilité accrue de l'intestin, ainsi qu'une réaction inflammatoire. Souvent, un épisode viral est identifié comme un déclencheur.
Le diagnostic du syndrome de l'intestin irritable est basé sur les Critères de Rome IV, qui ont été mis à jour en 2016. Selon ces critères, il faut présenter une douleur abdominale présente depuis au moins 6 mois, survenant au moins une fois par semaine au cours des trois derniers mois, en association avec deux ou plus des caractéristiques suivantes
- La douleur est liée à la défécation, c'est-à-dire qu'elle s'améliore ou s'aggrave après avoir eu des selles
- La douleur est associée à un changement dans la fréquence des selles
- La douleur est associée à un changement dans l'apparence des selles
Le syndrome de l'intestin irritable peut être classé en différents sous-types, en utilisant l'échelle de Bristol, qui est un outil visuel divisant les selles en plusieurs types :
- SII-C : ce sous-type est caractérisé par une constipation prédominante
- SII-D : ce sous-type est caractérisé par des diarrhées prédominantes
- SII-M : ce sous-type est caractérisé par des symptômes mixtes
- SII-U : ce sous-type est pour les personnes qui ont les critères du syndrome de l’intestin irritable mais qui ne rentrent pas dans l'une des catégories ci-dessus.
En raison des différentes causes possibles du syndrome de l'intestin irritable, le traitement implique souvent une approche combinée.
SI les symptômes sont légers à modérés, des mesures non médicamenteuses sont généralement recommandé. Il est conseillé en première ligne d'améliorer le mode de vie en pratiquant une activité physique régulière. En deuxième ligne, des mesures non médicamenteuses comme des régimes d'éviction spécifiques peuvent aussi être envisagées comme l’éviction du lactose ou le régime faible en FODMAP. Le régime faible en FODMAP consiste à réduire le groupe de glucides (types de sucre) que certaines personnes ont du mal à digérer. Ce régime doit être suivi par un ou une professionnelle de la santé, il a été montré efficace à court terme, mais manque de preuves à long terme. Suivre un régime restrictif peut être difficile et perturber la vie sociale. Il est important d'être suivi par un ou une médecin, car il existe un risque de carences nutritionnelles. Des études récentes ont montré que simplement adopter une alimentation saine et équilibrée peut être aussi efficace que ce type de régime. A savoir, l'éviction du gluten est déconseillée sauf en cas de maladie cœliaque diagnostiquée. Aussi, des approches psychothérapeutiques, l'hypnose, et des thérapies qui intègrent l'esprit et le corps (comme le yoga, la méditation, le biofeedback, etc.) peuvent aussi être bénéfiques.
Si les changements dans le mode de vie et l'alimentation ne soulagent pas les symptômes ou si les symptômes sont assez graves, on peut envisager de prendre des médicaments pour traiter le syndrome de l'intestin irritable comme les probiotiques avec traitement d’épreuve de 12 semaines par exemple, l’huile de menthe poivrée, les antispasmodiques (Buscopan®, Duspatalin®). Pour les sous-types spécifiques avec diarrhée prédominante le lopéramide peut être suggéré. Pour les sous-types spécifiques avec constipation prédominante le Psyllium (ex : Metamucil®) peut être suggéré.
En deuxième ligne, des antidépresseurs tricycliques (par ex, l’amitryptilline), ou d’autres antidépresseurs de type SSRI (par ex, escitalopram, fluoxétine) ou de type IRSH (duloxétine) peuvent être proposés. Des chélateurs de sel biliaires (par ex. Colestyramine, Quantalan) peuvent être proposés en deuxième ligne pour les sous-types avec diarrhée prédominante. Le linaclotid (ex : Constella®) ou lubiprostone (ex: Amitiza®) peuvent être proposés en deuxième ligne pour les sous-types avec constipation prédominante. Les médicaments qui peuvent être proposés par le ou la médecin varient selon les symptômes qui prédominent (diarrhée- constipation) et doivent être évalués de manière personnalisée avec le ou la médecin.
Il existe d’autres thérapies pharmacologiques, dont le niveau d’évidence est faible en raison du manque d’étude : Pré-biotiques et post-biotiques (Butyrate, Psyllium), Glutamine.
Maladie cœliaque
Environ 1% de la population suisse est touchée par la maladie cœliaque. Certaines personnes ont une prédisposition génétique qui les rend plus susceptibles de développer cette maladie. Les femmes sont deux à trois fois plus susceptibles d'être touchées que les hommes.
La maladie cœliaque est une maladie intestinale causée par la consommation de gluten, qui déclenche une inflammation des parois intestinales et endommage les villosités intestinales, entraînant une mauvaise absorption des nutriments.
La maladie cœliaque devrait être envisagée si une personne souffre de douleurs abdominales, de ballonnements, de diarrhées ou de constipation, ou si une personne perd du poids de manière involontaire. Les symptômes de cette maladie sont liés à une mauvaise absorption des nutriments provoqué par l’inflammation des parois intestinales. On retrouve de la fatigue, une intolérance au lactose, l'anémie par manque de fer, la carence en vitamine B12, les calculs rénaux et l'ostéoporose. Elle peut également se manifester par des symptômes en dehors de l'intestin, comme des problèmes neurologiques, des maux de tête, des douleurs articulaires, des problèmes cutanés et des problèmes de fertilité.
Lors des examens, le ou la médecin évaluera la probabilité d’avoir la maladie en fonction de certains critères
- Les personnes sont considérées à faible risque d’avoir la malade si : absence de signes de mauvaise absorption, absence d'antécédents familiaux de la maladie, ou si la personne est d’origine ethnique asiatique ou africaine subsaharienne.
- Les personnes sont considérées à haut risque d’avoir la maladie si : présence de symptômes typiques de la maladie, ainsi que des facteurs de risque tels que le diabète de type 1, la thyroïdite auto-immune, les syndromes de Down ou Turner, ou une accumulation de fer dans les poumons (hémosidérose pulmonaire).
Si la maladie cœliaque est suspectée, le ou la médecin réalisera des analyses sanguines pour rechercher des marqueurs spécifiques, notamment l'anticorps anti-transglutaminase-IgA et le dosage total des immunoglobuline IgA. De plus, le ou la médecin vérifiera la présence de carences en nutriments essentiels tels que l'hémoglobine, le fer, le calcium, la vitamine D et la vitamine B12.
Pour les personnes considérées comme étant à faible risque, un résultat négatif aux tests sanguins peut exclure la maladie cœliaque. Cependant, en cas de résultat positif ou si d'autres facteurs de risque sont présents, une endoscopie avec des biopsies de la muqueuse duodénale peut être nécessaire pour confirmer ou exclure le diagnostic.
Il est important de noter que le résultat des tests sanguins peut être faussement négatif si la personne testée est déjà sous régime sans gluten ou si elle présente une déficience immunitaire spécifique aux immunoglobulines IgA.
Le traitement principal de la maladie cœliaque consiste à éviter strictement les aliments contenant du gluten dans l’alimentation. Il est important de noter que de nombreux médicaments peuvent également contenir du gluten, donc il est essentiel de vérifier leur composition avec le ou la médecin ou le ou la pharmacienne.
En plus de suivre un régime sans gluten, il est recommandé de consulter un nutritionniste pour s'assurer que l’alimentation est équilibrée et que tous les nutriments soient compensés.
Une bonne prise en charge permet de soulager les symptômes, de prévenir les carences nutritionnelles et diverses complications associées, notamment le risque accru de lymphome intestinal.
Maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI)
La fréquence des maladies inflammatoires de l'intestin a augmenté au cours des 30 dernières années. Ces maladies sont plus courantes dans les régions du Nord ou de l'Ouest que dans les régions du Sud ou en Asie. Elles apparaissent généralement entre l'âge de 15 et 30 ans. La maladie de Crohn est légèrement plus fréquente chez les femmes, tandis que la rectocolite ulcéreuse est légèrement plus courante chez les hommes.
Il existe deux maladies inflammatoires intestinales : La maladie de Crohn et la rectocolite ulcéreuse
La maladie de Crohn
La maladie de Crohn affecte tout le système digestif, de la bouche jusqu'à la région pelvienne. Les symptômes comprennent des douleurs abdominales en crampes, des diarrhées, de la stéatorrhée (selles grasses), des aphtes dans la bouche et des fistules.
Les personnes atteintes de cette maladie peuvent ressentir de la fatigue et perdre du poids. Environ 10% des cas présentent également des symptômes tels que des douleurs articulaires, des inflammations oculaires, des nodules cutanés, des troubles hépatiques et des problèmes de coagulation sanguine.
Les analyses sanguines peuvent révéler une anémie, une augmentation des taux de CRP et de VS (marqueurs d'inflammation), des déséquilibres électrolytiques, et une augmentation de la calprotectine fécale (un marqueur d'inflammation intestinale)
Les examens endoscopiques (gastroscopie et coloscopie) avec biopsies montrent une inflammation et des ulcérations alternant avec des zones de muqueuse intestinale normale. L'entéro-IRM est souvent utilisée pour évaluer l'inflammation, les rétrécissements de la paroi intestinale et les fistules
La rectocolite ulcéreuse (RCUH)
La rectocolite ulcéreuse affecte principalement le côlon. Les symptômes comprennent des douleurs abdominales en crampes, des diarrhées persistantes pendant plus de 4 semaines, souvent avec du sang, des ténesmes (envies fréquentes d'aller à la selle) et parfois de l'incontinence fécale.
Environ 10% des personnes atteintes de cette maladie présentent des symptômes supplémentaires tels que des douleurs articulaires, des inflammations oculaires, des nodules cutanés, des problèmes hépatiques et des troubles de la coagulation sanguine.
Les analyses sanguines peuvent montrer une anémie, une augmentation des taux de CRP et de vitesse de sédimentation VS (marqueurs d'inflammation), des déséquilibres électrolytiques, et une augmentation de la calprotectine fécale (un marqueur d'inflammation intestinale).
Les examens endoscopiques (gastroscopie) avec biopsies révèlent une inflammation et des ulcérations continues de la muqueuse intestinale
Traitement
Le traitement des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin comprend plusieurs options, notamment les glucocorticoïdes (surtout pendant les périodes de poussées), les salicylés (utilisés uniquement pour la rectocolite ulcéreuse), les immunosuppresseurs et les biothérapies. Pour les cas de rectocolite ulcéreuse légers, des traitements topiques à base de Mesalazine ou de glucocorticoïdes peuvent être prescrits par le ou la médecin.
Il est également important de remplacer toute carence vitaminique éventuelle. Il est recommandé d'arrêter de fumer, en particulier pour les personnes atteintes de la maladie de Crohn, car le tabagisme est associé à un pronostic défavorable.
En raison des manifestations possibles en dehors de l'intestin, la prise en charge des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin nécessite souvent l'intervention de plusieurs spécialistes. Des consultations régulières sont nécessaires pour évaluer l'efficacité des traitements et ajuster le plan de prise en charge si nécessaire.
Pancréatite chronique
La maladie touche environ 50 personnes sur 100 000, bien que cette prévalence puisse varier selon les régions du monde. Par exemple, dans les pays occidentaux, la consommation excessive d'alcool est souvent un facteur majeur.
Le ou la médecin peut demander de passer une tomodensitométrie (CT) abdominale pour confirmer le diagnostic. Habituellement, le ou la médecin peut poser le diagnostic de pancréatite chronique sans examens supplémentaires. Cependant, dans certains cas, le ou la médecin réfère son patient à un spécialiste qui pourrait recommander une écho-endoscopie pour une évaluation plus détaillée ou pour un traitement approprié.
La pancréatite chronique est une inflammation prolongée du pancréas qui entraîne une cicatrisation irréversible, affectant son fonctionnement tant au niveau de la production d'enzymes digestives que d'hormones. Ses causes sont variées, comprenant des épisodes répétés de pancréatite aiguë, des facteurs auto-immunes, environnementaux (comme le tabagisme et la consommation d'alcool) et génétiques.
Sur le plan de l'anamnèse, les symptômes typiques incluent des douleurs abdominales chroniques, souvent ressenties dans la région de l'estomac et irradiant vers le dos. Ces douleurs peuvent être constantes ou paroxystiques, et peuvent s'aggraver après les repas. Elles peuvent également être accompagnées de nausées, de vomissements, de selles grasses, de perte de poids et/ou d'ostéoporose
Diagnostic
Autrefois, la biopsie pancréatique était considérée comme la référence pour le diagnostic de la pancréatite chronique. Cependant, cette procédure comporte des risques et n'est plus couramment pratiquée.
En cas de soupçon de la maladie, le ou la médecin peut prescrire une tomodensitométrie (CT) abdominale. Cet examen peut mettre en évidence des signes évocateurs de pancréatite chronique, tels qu'une atrophie du pancréas, une dilatation du canal pancréatique et/ou des calcifications. L’écho-endoscopie, examen qui utilise des ondes sonores a l’avantage de créer des images détaillées du pancréas. Lors de cet examen, le ou la médecin évalue différents critères radiologiques pour déterminer la probabilité de la maladie. Ces critères sont appelés les critères de Rosemont et se séparent en critères majeurs et mineurs.
Les critères majeurs incluent la présence d'une zone hyperéchogène avec un cône d'ombre postérieur, ainsi que la présence de calculs dans le canal pancréatique principal. Les critères mineurs comprennent des éléments tels que la présence de kystes, une dilatation du canal pancréatique, une irrégularité du canal de Wirsung, et d'autres caractéristiques visibles sur l'écho-endoscopie.
Selon les critères de Rosemont, le diagnostic de pancréatite chronique est probable si
- Au moins un critère majeur A en plus d'au moins trois critères mineurs sont présents
- Au moins un critère majeur A en plus d'un critère majeur B est présents
- Au moins deux critères majeurs A sont présents.
Sur le plan biologique, une diminution des taux de lipase peut être suggestive, mais elle n'est pas suffisante pour poser un diagnostic. Il est à noter que les taux de lipase peuvent ne pas augmenter en cas de pancréatite aiguë.
Parfois, des signes d'insuffisance pancréatique peuvent être détectés indirectement, tels que des problèmes d'absorption des nutriments avec un déficit en vitamines liposolubles comme la vitamine D, une diminution de l'élastase dans les selles, et/ou des problèmes endocriniens comme le diabète.
Traitement
Il est conseillé à tous les patients d'arrêter de fumer et de boire de l'alcool.
Pour soulager les douleurs associées à la pancréatite chronique, le ou la médecin peut recommander plusieurs options:
- Les antioxydants comme le bêta-carotène, la vitamine C (dont l'efficacité est encore discutée), le sélénium et la méthionine : certaines études suggèrent qu'ils pourraient réduire les douleurs, mais il n'y a pas encore de consensus sur la posologie optimale
- Les opiacés : ils doivent être utilisés avec précaution en raison du risque de dépendance et des effets secondaires associés
- Il est important de noter qu'il n'y a pas de preuves que la supplémentation enzymatique aide à soulager les douleurs.
En cas de besoin, le ou la médecin spécialiste peut recommander d'autres options de traitement, notamment
- La dilatation endoscopique ou chirurgicale : cela peut être envisagé en cas de pancréatite chronique obstructive
- Le bloc cœliaque : une procédure visant à bloquer les nerfs qui transmettent la douleur depuis le pancréas
- La pancréatectomie totale avec transplantation autologue d'îlots : cette intervention chirurgicale est considérée comme un dernier recours et implique la suppression complète du pancréas suivi de la transplantation de ses îlots cellulaires pour aider à contrôler le diabète
Pour dépister une éventuelle insuffisance exocrine du pancréas associées, le ou la médecin peut recommander d’effectuer un bilan de malabsorption une fois par an. Ce bilan devrait comprendre une évaluation de l'indice de masse corporelle (IMC) et d’examen sanguin comme le temps de prothrombine (TP), du taux d'albumine, du taux de ferritine, de la vitamine B12, du folate, de la vitamine D, du calcium, du phosphate et du magnésium. Si nécessaire, le ou la médecin débutera un traitement consistant à prendre 40 000 à 50 000 unités de lipase par repas, à prendre pendant chaque repas (par exemple, avec des médicaments comme Créon® ou Panzytrat®), ainsi qu'un traitement pour corriger toute carence nutritionnelle.
Le ou la médecin peut aussi effectuer une densitométrie osseuse tous les deux ans afin de surveiller la santé des os.
Pour détecter toute insuffisance hormonale du pancréas, le ou la médecin peut recommander un dépistage du diabète en mesurant le taux d'hémoglobine A1c tous les six mois. Cela permet de surveiller la glycémie et d'évaluer le risque de développer un diabète.
Pour détecter toute compression du cholédoque, le ou la médecin peut recommander de faire analyser les tests hépatiques une fois par an. Cela permet de surveiller la santé du foie et de détecter tout signe de compression du cholédoque.
Pour détecter tout risque de développement de tumeurs dans le pancréas, le ou la médecin peut recommander de passer une tomodensitométrie (CT) abdominale une fois par an chez les personnes atteintes de pancréatite chronique d’origine génétique. Si une personne a une pancréatite chronique d'une autre origine, il n'y a pas de recommandation pour un dépistage annuel pour évaluer le risque de tumeur, mais si une personne commence à perdre du poids de manière inexpliquée, il peut être nécessaire de réaliser une imagerie rapidement pour évaluer la situation.
Il est important de savoir que des épisodes de pancréatite aiguë peuvent survenir même en cas de pancréatite chronique. Si une personne ressent soudainement une augmentation rapide des douleurs abdominales ou si elle a subitement des vomissements, il est recommandé de faire vérifier le taux de lipase. Cependant, il est possible que chez les patients atteints de pancréatite chronique, ce taux soit faussement bas. Dans le cadre du suivi régulier d'une pancréatite chronique stable, il n'est généralement pas nécessaire de doser la lipase de façon systématique
Gastroparésie
Une étude menée au Royaume-Uni en 2016 a estimé que la gastroparésie touchait environ 13,8 personnes sur 100 000. Dans cette étude, les principales causes identifiées étaient le diabète (37,5 %) et des cas sans cause évidente (39,4 %). Le ou la médecin ne demande généralement pas d'examens spécifiques pour poser ce diagnostic. Habituellement, le ou la médecin peut établir le diagnostic de gastroparésie sans examens supplémentaires. Toutefois, dans certains cas, le ou la médecin peut référer à un spécialiste qui pourrait recommander une gastroscopie pour examiner l'estomac, puis une scintigraphie de la vidange gastrique sur 4 heures pour confirmer le diagnostic ou proposer un traitement adapté.
Il s'agit d'un problème de fonctionnement de l'estomac qui se caractérise par un ralentissement de la vidange gastrique. Les causes peuvent être diverses, telles que le diabète, certains médicaments (comme les opiacés, les antidépresseurs tricycliques ou les agonistes dopaminergiques), des interventions chirurgicales affectant le nerf vague, des infections virales (comme le rotavirus) ou dans certains cas, aucune cause évidente.
Du point de vue des symptômes les personnes peuvent ressentir des douleurs chroniques dans la partie supérieure de l'abdomen, une sensation de satiété précoce après les repas, des ballonnements, des nausées persistantes et parfois des vomissements.
Diagnostic
Avant toute chose, il est nécessaire d'éliminer la possibilité d'une obstruction mécanique en réalisant une imagerie médicale ou une gastroscopie. Ensuite, le moyen le plus fiable pour évaluer la vidange gastrique est la scintigraphie, un examen qui dure environ quatre heures. Cela permettra de mieux comprendre le fonctionnement de l’estomac et d'identifier d'éventuels problèmes de vidange.
Traitement
Pour aider à réguler la digestion, il est recommandé d'adopter des mesures hygiéno-diététiques. Les mesures hygiéno-diététiques sont des ajustements ou des changements dans le mode de vie et l'alimentation qui sont recommandés pour améliorer la santé et traiter certains problèmes médicaux. Cela peut inclure des modifications de l'alimentation, de l'exercice, de la gestion du stress, du sommeil et d'autres habitudes quotidiennes. En général, ces mesures visent à favoriser un mode de vie sain et à réduire les symptômes ou les risques de maladies.
Dans les mesures à prendre, cela inclut de diviser les repas en portions plus petites, ce qu'on appelle parfois "small particle diet", et de réduire la consommation d'aliments riches en matières grasses, car ils peuvent ralentir la digestion gastrique.
Il existe aussi des traitements médicamenteux :
Le ou la médecin prescrit en premier lieu de la dompéridone (Motilium®), à raison de 10 mg, 3 à 4 fois par jour, pour améliorer la vidange gastrique. Cependant, cela comporte un risque d'allongement du QT et d'hyperprolactinémie. Ensuite, le métoclopramide (Paspertin®, Primpéran®), à une dose de 10 mg, 3 à 4 fois par jour, peut être envisagé en deuxième intention pour favoriser la vidange gastrique, mais il est recommandé uniquement chez les personnes de moins de 65 ans et pour une durée inférieure à 12 semaines en raison du risque de dyskinésie tardive. L'ondansétron (Zofran®) est utilisé pour traiter les nausées, mais il n'a pas d'effet sur la vidange gastrique et peut prolonger l'intervalle QT. Les antidépresseurs tricycliques peuvent être prescrits pour soulager les douleurs abdominales, même s'ils ne contribuent pas à améliorer la vidange gastrique.
Les médicaments non recommandés sont l'halopéridol et l'Iberogast®, en raison du manque d'études sur leur efficacité.
Quant au médecin spécialiste, il peut envisager la prescription d'érythromycine en deuxième intention, à une dose de 40 à 250 mg, 3 à 4 fois par jour. Ce médicament agit comme un stimulant de la motilité gastrique, mais son utilisation est limitée à 10-12 jours en raison de la possibilité de développer une tolérance. Il est uniquement disponible par voie intraveineuse en Suisse et comporte des risques d'allongement du QT ainsi que de nombreuses interactions médicamenteuses.
Il existe aussi des traitements non médicamenteux. Le ou la médecin peut envisager l'acupuncture comme traitement non médicamenteux, mais il convient de noter que son efficacité a été principalement étudiée dans le contexte de la gastroparésie diabétique. L'amélioration du contrôle glycémique dans la gastroparésie diabétique n'a démontré qu'un faible niveau de preuve en ce qui concerne la prévention d'une aggravation de la gastroparésie.
Le ou la médecin spécialiste peut recommander la stimulation électrique gastrique ou une pyloromyotomie endoscopique (G-POEM) comme traitements non médicamenteux. L'injection intra-pylorique de toxine botulique n'est pas recommandée.
Fièvre méditerranéenne
Il s'agit d'une réaction inhabituelle du système immunitaire inné, due à une mutation génétique régulant l'inflammation, et se caractérise par des épisodes de fièvre et d'inflammation des séreuses. Cette condition est plus fréquente dans certaines populations comme les Turcs, les Arméniens, les Juifs ashkénazes et les Arabes, avec un nombre estimé de cas allant de 1 pour 500 à 1 pour 1000 dans les régions où elle est endémique. On la trouve également en Grèce, en Italie, au Japon et en Chine
Les premiers symptômes apparaissent généralement pendant l'enfance, avant l'âge de 20 ans. Les crises surviennent brusquement, parfois précédées d'une sensation particulière (comme de l'anxiété ou un changement d'appétit). Elles durent de 6 à 72 heures et disparaissent d'elles-mêmes. Les patients ne présentent pas de symptômes entre les crises, qui peuvent survenir de manière irrégulière, espacées de semaines à plusieurs années. Pendant les crises, les personnes ressentent une douleur correspondant à l'emplacement des séreuses (abdomen, poumons, cœur ou articulations), souvent accompagnée de fièvre. Une rougeur cutanée ressemblant à un érysipèle peut également apparaître.
Diagnostic
Dans la plupart des cas, la fièvre méditerranéenne s'accompagne de douleurs abdominales qui deviennent généralisées rapidement, souvent avec une douleur accrue lorsqu'on touche (signes de péritonite), une rigidité abdominale et parfois une paralysie intestinale. Cette condition est souvent confondue avec un abdomen aigu, entraînant des examens parfois inutiles.
Le diagnostic de la fièvre méditerranéenne est fortement suspecté si une personne présente au moins 2 des 5 symptômes suivants : fièvre récurrente (avec des épisodes de 6 à 72 heures), douleurs abdominales, douleurs thoraciques, arthrite (douleurs articulaires) et antécédents familiaux de la maladie.
Les résultats de laboratoire montrent généralement une augmentation de la CRP, des globules blancs (surtout des neutrophiles), du fibrinogène et des protéines plasmatiques. Une présence de protéines dans l'urine peut également indiquer une complication appelée amyloïdose rénale, qui est fréquente dans la fièvre méditerranéenne.
Il n'existe pas de test spécifique pour la fièvre méditerranéenne, mais si le ou la médecin soupçonne fortement cette maladie, il peut rechercher des mutations dans le gène MEFV. La présence de certaines mutations dans ce gène confirme le diagnostic. Si les mutations sont atypiques, un ou une spécialiste peut être nécessaire pour confirmer le diagnostic et commencer un traitement à long terme.
Les résultats des analyses sanguines montrent généralement une augmentation de certains marqueurs inflammatoires comme la CRP, ainsi qu'une augmentation des globules blancs, surtout des neutrophiles. Le fibrinogène et les protéines dans le sang peuvent également être élevés. Dans certains cas, une présence de protéines dans l'urine peut indiquer un problème rénal appelé amyloïdose, qui peut survenir comme complication de la fièvre méditerranéenne.
Traitement
La fièvre méditerranéenne ne se guérit pas, mais le traitement principal consiste à prendre de la colchicine, généralement une fois par jour à vie, à des doses de 1 à 3 mg. Cela aide à prévenir les crises et les complications telles que l'amyloïdose, les adhésions péritonéales et l'infertilité. La colchicine est très efficace, avec un taux de succès de 95%. Si la colchicine ne fonctionne pas ou provoque des effets secondaires, d'autres médicaments comme le canakinumab, l'anakinra ou le rilonacept peuvent être prescrits.
Porphyrie intermittente aigüe
La porphyrie intermittente aiguë peut se manifester de différentes manières. Elle peut rester silencieuse sans symptômes apparents, ou au contraire causer des crises récurrentes. Selon une étude menée en Europe en 2012, environ 5,9 personnes sur un million sont touchées par la forme symptomatique de cette maladie. Le ou la médecin peut demander des tests urinaires pour mesurer les niveaux de porphyrines acide delta-aminolévulinique et porphobilinogène afin de poser un diagnostic. Habituellement, le ou la médecin peut diagnostiquer la porphyrie intermittente sans examens supplémentaires. Cependant, dans certains cas, le ou la médecin peut référer à un spécialiste en médecine génétique pour une évaluation plus approfondie et discuter des options de traitement appropriées.
Les porphyries sont un ensemble de maladies génétiques qui surviennent en raison d'un défaut d'enzymes impliquées dans la fabrication de l'hème, une substance nécessaire à la formation du sang. Cela entraîne une accumulation de porphyrines, des substances chimiques liées à la production de l'hème. La forme la plus courante est la porphyrie intermittente aiguë, causée par un manque d'une enzyme appelée porphobilinogène désaminase, ce qui conduit à une accumulation de porphyrines acide delta-aminolévulinique et porphobilinogène. Ce type de porphyrie est hérité selon un mode autosomique dominant, ce qui signifie qu'une copie anormale du gène provenant d'un parent est suffisante pour provoquer la maladie.
Les symptômes classiques comprennent des douleurs abdominales diffuses, des problèmes neurologiques tels que l'insomnie, l'agitation, les hallucinations et parfois des convulsions.
Certains facteurs peuvent déclencher ou aggraver les symptômes, notamment certains médicaments, des changements hormonaux chez les femmes, un régime alimentaire pauvre en calories ou en glucides, la consommation d'alcool ou de tabac, l'exposition à des produits chimiques, le stress émotionnel, ainsi que les maladies ou les interventions chirurgicales.
Diagnostic
En cas de porphyrie intermittente aiguë, les résultats des tests sanguins peuvent montrer une élévation persistante des transaminases. Lors de crises aiguës, des anomalies électrolytiques peuvent survenir et les urines peuvent prendre une teinte rouge brunâtre en raison de la présence de porphyrines. Le diagnostic de la maladie repose généralement sur la détection d'une concentration élevée de porphyrines acide delta-aminolévulinique et porphobilinogène dans les urines pendant une crise, ces tests étant très sensibles et spécifiques. Si les résultats sont normaux ou incertains, les tests peuvent être répétés. Dans certains cas, des analyses des porphyrines dans les selles ou dans le sang peuvent également être nécessaires. Les personnes porteuses du gène de la porphyrie mais sans symptômes peuvent être dépistées en mesurant l'activité de l'enzyme déficiente, la porphobilinogène désaminase, dans les globules rouges ou en effectuant un test génétique
Traitement
Pour traiter une crise aiguë de porphyrie hépatique, on utilise des perfusions d’hémine (Normosang®) et de dextrose. Cependant, ce traitement est réservé aux spécialistes et est mentionné ici uniquement à titre informatif.
Pour prévenir les crises, il est important d'éviter les facteurs déclencheurs. Si les crises sont fréquentes, un traitement préventif avec de l’hémine ou, plus récemment, du givosiran peut être envisagé
Ischémie mésentérique chronique (ou angor intestinal)
Il s'agit d'un problème de circulation sanguine dans les intestins après les repas, généralement causé par une obstruction des vaisseaux sanguins du tronc cœliaque et/ou des artères mésentériques. Cela survient principalement chez les personnes de plus de 60 ans, surtout si elles ont un historique de tabagisme et/ou d'athérosclérose (problèmes de circulation dans les jambes ou le cœur). Ce problème est plus fréquent chez les femmes.
Environ 18 % des personnes de plus de 65 ans ont une obstruction significative des artères mésentériques ou du tronc cœliaque. Cependant, grâce à la présence de vaisseaux sanguins alternatifs qui compensent, la fréquence de l’ischémie mésentérique chronique est beaucoup plus faible, même si elle n'est pas précisément quantifiée dans les études.
Les personnes se plaignent de douleurs abdominales au niveau de l'estomac après les repas, certaines personnes peuvent aussi présenter une perte de poids due à la peur de manger. Cependant, il est aussi possible que les personnes ne présentent aucun symptôme.
Diagnostic
Comme les personnes atteintes d’ischémie mésentérique chronique ont généralement plus de 50 ans, il est important d'exclure d'abord une cause cancéreuse en réalisant une gastroscopie, une coloscopie et une imagerie abdominale. Si une ischémie mésentérique chronique est suspectée, le premier examen recommandé est un examen radiologique appelé angio-CT abdominal. Cet examen peut confirmer une obstruction de plus de 70 % du tronc cœliaque et/ou de l’artère mésentérique supérieure en fonction des symptômes. Ensuite, un ultrason Doppler mésentérique est un autre examen qui peut compléter l’évaluation.
Traitement
Le traitement est discuté lors d'une réunion entre plusieurs spécialistes et consiste généralement en une revascularisation de l’obstruction souvent par voie endovasculaire. Il est aussi essentiel que le ou la médecin prenne en charge en parallèle les facteurs de risque cardiovasculaires qui peuvent être associé à cette maladie ( exemple: hypertension artérielle, diabète, surpoids)
Syndrome cannabinoïde (ou syndrome d’hyperémèse cannabinoïde)
Le syndrome cannabinoïde a été décrit pour la première fois en 2004. Il survient chez les personnes qui consomment régulièrement du cannabis, au moins une fois par semaine depuis plus d'un an. Il est plus fréquent chez les consommateurs quotidiens de cannabis. On évalue 47,9 % des personnes atteintes de ce syndrome qui fument un joint par jour. La cause exacte n'est pas encore bien comprise, mais il semble qu'il y ait un dérèglement des récepteurs endocannabinoïdes situés dans le cerveau, le système nerveux central et le système digestif.
Le syndrome cannabinoïde touche principalement les jeunes hommes de moins de 50 ans. Aucune étude n'a encore déterminé combien de personnes en souffrent.
Les personnes se plaignent surtout de douleur très intense au niveau de l'estomac, accompagnée de nausées et de vomissements sévères, survenant de façon cyclique sur plusieurs mois. Les symptômes sont souvent soulagés par des bains ou douches chaudes que la personne. En général, les symptômes durent 24 à 48 heures.
Diagnostic
Le diagnostic se fait principalement sur les symptômes que la personne décrit. Cependant, en raison de l'intensité de ces symptômes, il est fréquent que les personnes consultant les centres d’urgence et que des examens supplémentaires y soient effectués, tels que des analyses sanguines et des examens d'imagerie de l'abdomen. Dans la plupart des cas, ces examens sont normaux.
Traitement
La seule façon de vraiment traiter cette maladie est d'arrêter complètement de consommer du cannabis. Les personnes devraient commencer à ressentir une amélioration de ces symptômes environ deux semaines après avoir arrêté de consommer. Pendant une crise, il existe différents traitements pour soulager les symptômes, mais il n'y a pas de preuve solide de leur efficacité dans les études médicale.
Le ou la médecin peut proposer des traitements pour soulager les symptômes en cas de crise du syndrome cannabinoïde :
- Une réhydratation intraveineuse à raison d'un litre par heure pour réhydrater le corps.
- Des anti-émétiques tels que l'ondansétron ou le métoclopramide pour soulager les nausées et les vomissements.
- Des benzodiazépines pour aider à calmer l’anxiété.
- L’halopéridol : Des études montrent que l'halopéridol peut être plus efficace que l'ondansétron pour soulager les nausées et les douleurs abdominales.
- L’application de crème de capsaïcine sur l'abdomen.
Il est important de noter qu’il faut éviter l'utilisation d'opiacés, car ils peuvent aggraver les nausées et les vomissements et présenter un risque d'addiction.
Pullulation bactérienne de l’intestin grêle
Il s'agit d'une nouvelle maladie qui fait l'objet encore de débats car il y a peu d'études à ce sujet.
On pense que cette maladie est due à la présence excessive de bactéries dans l'intestin grêle, ce qui entraîne une mauvaise absorption des nutriments, une fermentation intestinale anormale et une inflammation locale. Cependant, aucun germe spécifique n'a encore été identifié comme responsable de cette condition.
Cette maladie a une prévalence inconnue. Certains facteurs peuvent augmenter le risque de la développer, comme les problèmes qui affectent la façon dont les aliments se déplacent dans les intestins, comme une obstruction mécanique (comme une tumeur ou des adhérences), le diabète, le syndrome du côlon irritable, la maladie de Crohn, la prise d'opiacés ou d'inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), la pancréatite chronique, l'hypothyroïdie ou un système immunitaire affaibli. Les symptômes que les personnes peuvent ressentir comprennent des nausées, des ballonnements, des gaz, un ventre gonflé, des douleurs abdominales chroniques, des diarrhées et/ou de la constipation.
Diagnostic
Le principal moyen de diagnostic consiste à trouver des colonies de bactéries en quantité égale ou supérieure à 103 unités formant des colonies par millilitre (CFU/ml) dans un prélèvement d'aspiration du jéjunum ou du duodénum. D'autres tests sont disponibles, comme le test respiratoire à l'hydrogène ou au méthane, mais leur fiabilité est discutée. Il est donc important de bien comprendre les spécificités de ces tests avant de les demander. Dans les cas graves où il y a une mauvaise absorption des nutriments, il peut y avoir des carences en vitamines D et B12, ainsi qu'en fer
Traitement
Un traitement d’antibiotiques pendant 7 à 10 jours est proposé à titre de traitement. La ciprofloxacine sous forme de comprimés de 500 mg deux fois par jour est proposée en première intention. Si nécessaire, en deuxième intention, un traitement de rifaximine sous forme de comprimés de 550 mg trois fois par jour, ou du cotrimoxazole sous forme de comprimés de 160/800 mg deux fois par jour, ou du métronidazole sous forme de comprimés de 250 mg trois fois par jour peut aussi être proposé. Dans tout les cas, ces décisions doivent être prise avec le ou la médecin qui suit, puisque la prise d’antibiotique n’est pas anodine.
Pour éviter les récidives, qui sont fréquentes, il est aussi important de traiter la cause sous-jacente qui a pu provoquer la maladie, mais aussi réduire la consommation d'aliments fermentés. Parfois, un régime spécifique comme un régime faible en FODMAP peut être utile, bien que les preuves à ce sujet soient limitées. Le régime faible en FODMAP va réduire le groupe de glucides (types de sucre) que certaines personnes ont du mal à digérer. Ce régime doit être suivi par un ou une professionnelle de la santé. Les données concernant un éventuel effet bénéfique des probiotiques sont actuellement insuffisantes.
Plus d'information: Allergologie pédiatrique
Qu'est-ce que l'allergie alimentaire ?
On évoque fréquemment les allergies alimentaires lors de symptômes variés spécifiques ou non, ou lorsqu'on ne reconnaît pas de facteur déclenchant précis. On parle de réactions adverses dues à des aliments (ou Adverse reactions to foods) pour désigner tous les symptômes clairement reliés à l'ingestion d'aliments.
On peut classifier ces réactions dans les catégories suivantes:
Les réactions d'hypersensibilité (ou Food hypersensitivity)
Les "vraies" allergies alimentaires, c'est-à-dire médiées par une réaction immunologique :
- Les réactions IgE-médiées (ou IgE-mediated food hypersensitivity) Ces allergies alimentaires se manifestent le plus souvent par des symptômes cutanés (urticaire, eczéma, etc.), respiratoires (œdèmes du larynx, asthme, etc.). Ces réactions sont potentiellement très dangereuses (risque de manifestations anaphylactiques).
- Les réactions de type cellulaires (ou Non-IgE-mediated food hypersensitivity) Ces allergies alimentaires n'impliquent pas les IgE ou "immunoglobulines de l'allergie", et se manifestent le plus fréquemment chez les petits enfants par des symptômes digestifs (diarrhées et vomissements profus).
Les réactions d'intolérances (ou Food intolerance)
Les "fausses" allergies alimentaires ne sont pas médiées par le système immunitaire. Elles sont de différents types:
- Les déficits enzymatiques Le prototype est le déficit en lactase, l’enzyme qui permet la digestion du lactose, sucre du lait. Le déficit en lactase provoque des douleurs abdominales, diarrhées, ballonnements après ingestion d'une quantité plus ou moins importante de lait.
- Les réactions toxiques Par exemple, par des toxines relâchées par des bactéries (Shigelles, E. coli...) provoquant des diarrhées lors d'une grippe intestinale.
- Les réactions idiosyncrasiques Certaines personnes réagissent plus fortement à des composés de certains aliments (tyramine dans certains fromages).
Et toutes les nombreuses autres réactions mal définies.
Exemples d’allergies alimentaires
- Allergie aux arachides
- Allergie aux noix
- Allergie aux œufs
Quels sont les symptômes d'une réaction allergique à un aliment ?
Les symptômes surviennent habituellement rapidement (avant 2 heures). Les personnes allergiques présentent un ou plusieurs des symptômes suivants :
- Démangeaisons, éruption cutanée, gonflement du visage, des yeux, des lèvres, chaleur du visage.
- Picotements dans la bouche, mal à la gorge, peine à avaler ou parler.
- Eternuements, rhume, peine à respirer, sifflements, crise d’asthme
- Mal au ventre, vomissement, diarrhée
- Agitation, angoisse ou repli sur soi avec irritabilité
- Faiblesse, malaise, vertige, perte de connaissance
- Accélération du rythme du cœur, chute de la tension artérielle
Comment traite-t-on les allergies alimentaires ?
Il n'existe actuellement aucun traitement curatif des allergies alimentaires. La seule solution consiste à éviter complètement l’aliment en cause.
Ce contenu est un complément à l’information donnée par votre médecin lors d'une consultation. Interprétée de manière isolée, elle pourrait conduire à des mesures inadéquates.
Pour les enfants en pédiatrie, l’équipe de l’unité d’allergologie pédiatrique est à votre disposition pour répondre à toutes vos questions.
Consultation d’allergologie pédiatrique
Hôpital des enfants
Rue Willy Donzé 6
1205 Genève