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Introduction
L'insuffisance cardiaque (IC) est un problème médical caractérisé par des symptômes tels que des difficultés à respirer, des gonflements et de la fatigue, parfois associés à des signes visibles comme des bruits pulmonaires anormaux, des gonflements des jambes, ou une élévation des veines du cou. Ces symptômes sont causés par des problèmes dans la structure ou la fonction du cœur, ce qui entraîne une augmentation de la pression dans le cœur et/ou une réduction du débit sanguin, que ce soit au repos ou pendant l'effort physique.
Terminologie
Selon la fraction d’éjection du ventricule gauche
La manière dont on parle de l'insuffisance cardiaque est influencée par la façon dont le ventricule gauche du cœur fonctionne, mesurée par quelque chose appelé "fraction d'éjection du ventricule gauche" (FEVG). La fraction d'éjection du ventricule gauche (FEVG) est une mesure utilisée pour évaluer la fonction systolique du cœur, c'est-à-dire sa capacité à pomper le sang. Elle représente le pourcentage de sang éjecté par le ventricule gauche à chaque contraction par rapport au volume total de sang présent dans le ventricule gauche à la fin du remplissage (fin de la diastole).
Normalement, une fraction d'éjection du ventricule gauche (FEVG) de plus de 55 % est considérée comme saine. On peut classer l'insuffisance cardiaque en fonction de la fraction d'éjection du ventricule gauche (FEVG) comme suit :
- Insuffisance cardiaque avec une fraction d'éjection du ventricule gauche préservée (FEVG), c'est-à-dire que la FEVG est d'au moins 50 % (appelée HFpEF).
- Insuffisance cardiaque avec une fraction d'éjection du ventricule gauche (FEVG) réduite, c'est-à-dire que la une fraction d'éjection du ventricule gauche (FEVG) est de 40 % ou moins (appelée HFrEF).
- Les personnes dont la fraction d'éjection du ventricule gauche (FEVG) se situe entre 41 % et 49 % se trouvent dans une zone intermédiaire, ce que l'on appelle "discrètement réduite" ou HFmrEF.
Ces termes aident à comprendre comment le cœur fonctionne dans l'insuffisance cardiaque.
La façon dont les différents types d'insuffisance cardiaque en fonction de la fraction d'éjection du ventricule gauche (FEVG) sont nommées est importante parce que cela aide à comprendre pourquoi l'insuffisance cardiaque se produit, qui est le plus touché, et comment elle peut être traitée.
L'insuffisance cardiaque avec une fraction d'éjection du ventricule gauche réduite (HFrEF) est la forme qui est la mieux comprise, en ce qui concerne ce qui se passe dans le corps et pour les traitements.
l existe des preuves que les personnes atteintes d'une insuffisance cardiaque avec une fraction d'éjection du ventricule gauche intermédiaire (HFmrEF) semblent répondre positivement aux mêmes traitements que ceux atteints d'insuffisance cardiaque avec une fraction d'éjection du ventricule gauche réduite (HFrEF), bien que cela soit basé sur des observations plutôt que sur des études spécifiques. Il est également important de noter que les personnes dont la fraction d'éjection du ventricule gauche (FEVG) était initialement très basse (≤40%) mais qui, grâce au traitement, ont vu leur fraction d'éjection du ventricule gauche (FEVG) remonter à un niveau normal (≥50%), ne doivent pas être considérés de la même manière que ceux qui ont toujours eu une fraction d'éjection du ventricule gauche (FEVG) préservée (HFpEF).
Le diagnostic de l'insuffisance cardiaque avec une fraction d'éjection du ventricule gauche préservée (HFpEF) est plus compliqué. Les personnes qui en sont atteintes présentent des problèmes dans la structure de leur cœur, tels que des parois du ventricule gauche épaissies ou une oreillette gauche élargie, ainsi que des anomalies fonctionnelles détectables par échocardiographie. Ces anomalies suggèrent des difficultés dans la manière dont le cœur se remplit de sang et dans les pressions qui s’y exercent.
Terminologie selon la sévérité des symptômes
Une classification appelée NYHA (New York Heart Association) est utilisé pour évaluer à quel point les symptômes d'une personne sont graves et comment la personne tolère l'exercice physique. Cette classification aide à comprendre comment la maladie cardiaque affecte la vie quotidienne des personnes. Cette classification est basée sur la gravité des symptômes et ne dépend pas forcément de la façon dont le cœur pompe le sang (la fraction d'éjection du ventricule gauche). Cette classification aide à comprendre comment la maladie affecte la vie quotidienne en fonction de la sévérité des symptômes et de la tolérance à l'effort physique.
- Le stade NYHA I signifie que les personnes ont une maladie cardiaque, mais ils n'ont aucune limitation dans leurs activités physiques, même lors d'efforts importants. Les personnes se sentent bien au repos.
- Le stade NYHA II signifie qu'il y a une légère limitation dans les activités physiques. Les personnes se sentent à l'aise au repos, mais les personnes peuvent ressentir de la difficulté à respirer, de la fatigue ou des palpitations lorsqu'elles font des activités physiques ordinaires.
- Le stade NYHA III signifie qu'il y a une limitation marquée dans les activités physiques. Les personnes se sentent bien au repos, mais elles ressentent de la dyspnée (difficulté à respirer), de la fatigue ou des palpitations même lorsqu'elles font des efforts modestes.
- Le stade NYHA IV signifie que les personnes ne peuvent pas faire d'activité physique sans ressentir des symptômes, et ces symptômes sont présents même au repos.
Epidémiologie
L'insuffisance cardiaque (IC) touche environ 1 à 2 % de la population adulte en général, mais ce chiffre augmente considérablement à partir de l'âge de 70 ans, atteignant plus de 10 %. D'après les données d'un registre aux HUG (Hôpitaux universitaires de Genève), environ la moitié des personnes ont une insuffisance cardiaque (IC) avec une fraction d'éjection du ventricule gauche préservée (HFpEF), 35 % ont une insuffisance cardiaque (IC) avec une fraction d'éjection du ventricule gauche réduite (HFrEF), et enfin, 15 % ont une fraction d'éjection du ventricule gauche intermédiaire (HFmrEF).
Il est important de noter que l'insuffisance cardiaque avec fraction d'éjection réduite et l'insuffisance cardiaque avec fraction d'éjection préservée ont des caractéristiques différentes en termes de causes, d'âge et de répartition entre hommes et femmes. Les personnes atteintes d'insuffisance cardiaque avec fraction d'éjection préservée sont généralement plus âgées, plus souvent des femmes, et ont plus souvent des antécédents d'hypertension et de fibrillation auriculaire, tandis que ceux atteints d'insuffisance cardiaque avec fraction d'éjection réduite ont plus fréquemment des antécédents d'infarctus du myocarde. Les personnes atteintes d'insuffisance cardiaque avec fraction d'éjection intermédiaire semblent avoir des caractéristiques plus proches de ceux avec une fraction d'éjection réduite.
La cause de l'insuffisance cardiaque varie d'une région du monde à l'autre. Il n'y a pas de classification unique et claire, et il y a souvent des chevauchements entre différentes catégories. Dans les régions occidentales et les pays développés, les principales causes d'insuffisance cardiaque sont l'hypertension artérielle et les maladies coronariennes. De nombreuses personnes présentent plusieurs causes, à la fois d'origine cardiovasculaire et non cardiovasculaire. Il est essentiel d'identifier ces différentes causes pour pouvoir proposer des traitements spécifiques.
Voici quelques-unes des causes possibles d'une insuffisance cardiaque :
- Les maladies coronariennes : elles surviennent lorsque les artères qui alimentent le cœur en sang deviennent obstruées
- Des dommages liés à des substances toxiques : l'utilisation de substances nocives telles que l'alcool, la cocaïne, les amphétamines, les stéroïdes anabolisants, les métaux lourds ou certains médicaments peut endommager le cœur
- Les infections, qu'elles soient causées par des bactéries, des virus, des champignons ou des parasites, peuvent affecter le cœur. De plus, certaines maladies auto-immunes peuvent également entraîner des problèmes cardiaques.
- Une infiltration du cœur : des cellules anormales, qu'elles soient cancéreuses ou non, peuvent envahir le muscle cardiaque.
- Un changement métabolique : des déséquilibres hormonaux ou nutritionnels peuvent perturber le fonctionnement cardiaque.
- Des anomalies génétiques : certaines personnes naissent avec des problèmes cardiaques dus à des facteurs génétiques.
- Des conditions de surcharge : une pression artérielle élevée (hypertension), des anomalies des valves cardiaques ou des problèmes péricardiques peuvent surcharger le cœur.
- Des troubles du rythme cardiaque : des problèmes avec le rythme cardiaque, qu'il batte trop vite (tachyarythmies) ou trop lentement (bradyarythmies), peuvent survenir.
Pronostic
Avant les années 1990, la plupart des personnes diagnostiquées avec une insuffisance cardiaque (IC) avaient un pronostic très sombre, car environ 60 à 70 % d'entre elles décédaient dans les 5 ans suivant le diagnostic. Ces personnes étaient souvent hospitalisées et les symptômes de ces personnes s'aggravaient fréquemment.
Bien que la mortalité ait diminué grâce à des avancées médicales, le pronostic reste encore mauvais aujourd'hui, car environ 50 % des personnes atteintes d'insuffisance cardiaque décèdent dans les 5 ans suivant le diagnostic. De plus, cette maladie a un impact significatif sur la qualité de vie. Les hospitalisations restent fréquentes, en particulier les réadmissions, car les personnes vivent avec la maladie sur une longue période. Par conséquent, on s'attend à ce que le nombre d'hospitalisations et de décès liés à l'Insuffisance cardiaque continue d'augmenter au fil des ans en raison de l'augmentation de la population et de l'espérance de vie.
De nombreux facteurs qui peuvent aider à prédire le risque de décès ou d'hospitalisation ont été identifiés chez les personnes atteintes d'insuffisance cardiaque. Cependant, il est difficile de les appliquer de manière systématique en pratique clinique. Les principaux facteurs prédictifs de mortalité comprennent l'âge, la fonction rénale, le taux de sodium dans le sang, la pression artérielle, la fraction d'éjection du ventricule gauche, le sexe, le diabète et la classification fonctionnelle NYHA (New York Heart Association).
Diagnostic de l'insuffisance cardiaque
Symptômes et Signes
Le diagnostic de l'insuffisance cardiaque peut être compliqué, en particulier au début de la maladie. En effet, de nombreux symptômes ne sont pas spécifiques et ne permettent pas de distinguer clairement l'insuffisance cardiaque d'autres problèmes de santé. Les symptômes les plus spécifiques, tels que l'orthopnée (difficulté à respirer en position couchée) et la dyspnée paroxystique nocturne (essoufflement soudain la nuit), sont moins courants, en particulier chez les personnes qui ne ressentent que peu de symptômes.
Les symptômes principaux incluent la dyspnée (difficulté à respirer) et la fatigue, qui limitent la capacité à faire de l'exercice, ainsi que la rétention d'eau et de sel, qui peut entraîner une congestion dans les poumons, l'abdomen et des gonflements dans les jambes. Moins courants, mais possibles, sont une toux la nuit, des sifflements, une prise de poids rapide, une perte de poids (dans les cas avancés), une sensation de ballonnement, une perte d'appétit, de la confusion (surtout chez les personnes âgées), de la dépression, des battements cardiaques irréguliers, et des évanouissements.
Les signes plus spécifiques peuvent inclure une élévation de la veine jugulaire dans le cou, un reflux hépato-jugulaire lorsque l'on appuie sur le foie, un déplacement latéral du point d'impact du cœur sur la poitrine et la présence d'un troisième bruit cardiaque (un rythme de galop) lors de l'auscultation. D'autres signes moins spécifiques peuvent inclure une prise de poids rapide, une perte de poids en cas d'insuffisance avancée, des gonflements périphériques (comme aux chevilles, dans le scrotum ou au niveau du sacrum), des bruits crépitants dans les poumons avec une diminution du murmure respiratoire, une fréquence cardiaque élevée (>120 battements par minute), un pouls irrégulier, une respiration rapide, un souffle cardiaque, des extrémités froides, une augmentation de la taille du foie et la présence d'un liquide dans l'abdomen (ascite).
Le diagnostic de l'insuffisance cardiaque repose en grande partie sur l'histoire médicale de la personne et un examen clinique minutieux. Les symptômes et les signes doivent être évalués à chaque visite médicale, car ils jouent un rôle essentiel dans la surveillance de la réponse au traitement et l'évolution de la maladie au fil du temps. Si les symptômes persistent malgré le traitement, cela peut indiquer la nécessité de traiter de manière plus agressive, et en cas d'aggravation soudaine des symptômes, il est important de consulter rapidement un professionnel de la santé. Cela permet d'assurer une prise en charge efficace de l'insuffisance cardiaque.
Investigations initiales
Selon les directives de la Société Européenne de Cardiologie, pour établir le diagnostic de l'insuffisance cardiaque en cas de présentation non aiguë, plusieurs critères doivent être présents. Les signes et les symptômes sont similaires pour les personnes dont la fraction d'éjection du ventricule gauche est réduite, préservée ou légèrement réduite. Le diagnostic de l'insuffisance cardiaque à fraction d'éjection préservée (HFpEF) demeure complexe et repose actuellement sur un algorithme compliqué.
L'évaluation initiale des personnes doit se baser sur une évaluation clinique et suivre un algorithme basé entre autres sur la valeur du BNP (Brain Natriuretic Peptide) ou NT-proBNp (N-terminal pro-B-type natriuretic peptide) qui sont des paramètres sanguins que l’on dose dans le sang. Si le BNP (Brain Natriuretic Peptide) est inférieur à 35 ng/l ou si le NT-proBNP (N-terminal pro-B-type natriuretic peptide) est inférieur à 125 ng/l, le diagnostic d'insuffisance cardiaque est peu probable.
Examens diagnostiques initiaux pour poser le diagnostic de l’Insuffisance Cardiaque
- Les peptides natriurétiques, tels que le BNP (Brain Natriuretic Peptide) et le NT-proBNP (N-terminal pro-B-type natriuretic peptide), sont très utiles pour exclure la possibilité d'une insuffisance cardiaque aiguë ou chronique. Cependant, ces peptides natriurétiques ne permettent pas nécessairement d'établir le diagnostic de manière concluante. En effet, il existe de nombreuses raisons, à la fois liées au cœur et à d'autres systèmes du corps, qui peuvent entraîner une augmentation des niveaux de ces peptides natriurétiques, ce qui peut rendre leur interprétation difficile. Ces facteurs incluent l'âge, des problèmes rénaux, et la présence de fibrillation auriculaire. En revanche, les niveaux de ces peptides peuvent être bas chez les personnes obèses.
- Lorsqu'un électrocardiogramme (ECG) est entièrement normal, il est peu probable qu'une insuffisance cardiaque soit présente (avec une sensibilité de 89%). En revanche, un électrocardiogramme (ECG) anormal peut augmenter la probabilité d'un diagnostic d'insuffisance cardiaque, mais il a une spécificité relativement faible. Certaines anomalies sur l'électrocardiogramme (ECG) peuvent fournir des informations sur la cause sous-jacente de la maladie (par exemple, un infarctus du myocarde) et donner des indications pour le traitement.
- L'échocardiographie est un examen très précieux pour confirmer le diagnostic d'insuffisance cardiaque. L'échocardiographie permet d'évaluer rapidement la façon dont les deux ventricules du cœur fonctionnent lors de la contraction et de la relaxation. De plus, l'échocardiographie offre des informations sur la taille des cavités cardiaques, l'épaisseur des parois, le fonctionnement des valves cardiaques et la pression dans les artères pulmonaires.
- Examens diagnostiques chez les personnes diagnostiqués d’une insuffisance cardiaque
Des examens médicaux et tests sont nécessaires pour évaluer une insuffisance cardiaque et mieux comprendre l'état de la personne.
- Cela comprend des analyses sanguines complètes, des mesures de sodium, potassium, urée, créatinine, enzymes hépatiques, hémoglobine glyquée, le profil lipidique, la TSH (hormone de la thyroïde), la ferritine, taux de saturation de la transferrine et des peptides natriurétiques. D'autres tests pourraient être nécessaires en fonction de la situation médicale, comme des tests pour des infections telles que la maladie de Lyme ou le VIH.
- L'électrocardiogramme (ECG) s’il n’a pas déjà été réalisé, est aussi un test qui permet de vérifier comment bat le cœur, en mesurant son rythme, sa fréquence, la forme et la durée des signaux électriques, ainsi que pour détecter d'autres problèmes cardiaques éventuels, comme des cicatrices d'infarctus ou une hypertrophie du ventricule gauche.
- Le test d'effort consiste à faire de l'exercice sous surveillance médicale, ce qui peut être recommandé pour évaluer la condition du votre cœur en vue d'une transplantation cardiaque, mais aussi pour mieux comprendre la raison d'une difficulté à respirer inexpliquée, ou déterminer comment planifier au mieux un programme d'exercices cardiaques.
- Une radiographie du thorax peut être réalisée pour vérifier s'il existe des problèmes pulmonaires qui pourraient causer l'essoufflement, bien que la radiographie ne soit pas toujours très utile pour diagnostiquer une insuffisance cardiaque chronique, elle peut montrer des signes de congestion pulmonaire.
- Selon le profil médical et les symptômes d'une personne, il est aussi possible que des examens d'imagerie plus avancés tels que l'échocardiographie de stress, l’imagerie par résonance magnétique (IRM) cardiaque, la scintigraphie SPECT ou la tomographie par émission de positrons (PET), ou même un cathétérisme cardiaque, puissent être nécessaires. Un ou une cardiologue discutera avec la personne concernée de la pertinence de ces examens en fonction de la situation clinique.
Traitement pharmacologique de l’insuffisance cardiaque à fraction diminuée et réduite
L'objectif du traitement chez les personnes atteintes d'insuffisance cardiaque est de soulager les symptômes, d'améliorer la capacité à mener une vie normale, de prévenir les hospitalisations et de prolonger la vie. Pour cela, on commence généralement par prescrire quatre types de médicaments en premier lieu :
- Les inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC) ou les antagonistes du récepteur de l'angiotensine et inhibiteur de la néprilysine (ARNI)
- Les antagonistes de l'aldostérone,
- Les bêtabloquants
- Les inhibiteurs du cotransporteur sodium-glucose 2 (SGLT2i)
Dans certains cas, des diurétiques de l'anse peuvent également être nécessaires pour soulager les symptômes liés à la congestion. La congestion fait référence à l'accumulation excessive de fluides dans une partie du corps.
- Les inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC) ont montré qu'ils réduisent les risques de complications et de décès (avec une réduction relative des risques de 26%). Ils devraient être prescrits à toutes les personnes atteintes d'insuffisance cardiaque à fraction d'éjection du ventricule gauche réduite (HFrEF), sauf s'ils sont contre-indiqués ou mal tolérés. Il est important de les ajuster pour atteindre la dose maximale que la personne peut tolérer. De plus, les inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC) peuvent également être recommandés pour les personnes atteintes d'une dysfonction ventriculaire gauche systolique asymptomatique. La dysfonction ventriculaire gauche systolique est une condition où le ventricule gauche du cœur a une capacité réduite à se contracter efficacement et à éjecter le sang vers le reste du corps.
- Les inhibiteurs des récepteurs de l'angiotensine et de la néprilysine (ARNI) sont une classe de médicaments qui combinent les effets du valsartan (qui bloque les récepteurs de l'angiotensine II) et du sacubitril (qui inhibe la néprilysine) dans un seul médicament vendu sous le nom d'Entresto. L'inhibition de la néprilysine permet de réduire la dégradation des peptides natriurétiques, de la bradykinine et d'autres peptides qui affectent les vaisseaux sanguins. Cela entraîne une augmentation des niveaux circulants de peptides natriurétiques, améliorant ainsi la diurèse (élimination de l'eau par les reins), la natriurèse (élimination de sodium par les reins), la relaxation du muscle cardiaque et donc le retour à une forme normale du ventricule gauche du cœur.
Selon les recommandations de la Société Européenne de Cardiologie (ESC), le sacubitril/valsartan (ARNI) est recommandé comme alternative aux inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC) chez les personnes atteintes d'insuffisance cardiaque à fraction d'éjection du ventricule gauche réduite (HFrEF) pour réduire davantage le risque d'hospitalisation et de décès, quelle que soit la gravité de l'état clinique du patient. Il peut également être envisagé comme traitement de première intention à la place des inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC) chez les personnes dont la condition est stable. Cependant, il est important que les personnes qui commencent à prendre du sacubitril/valsartan aient une pression artérielle systolique supérieure à 100 mmHg et un débit de filtration glomérulaire (DFG) d'au moins 30 ml/min/1,73 m2.
De plus, il est recommandé de respecter une période d'au moins 36 heures de sevrage après l'arrêt des inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC) afin de réduire le risque d'angioœdème, une réaction potentiellement grave. - Les bêtabloquants (BB) agissent en contrant les effets du système sympathique, en particulier des catécholamines, et en réduisant les niveaux de substances qui resserrent les vaisseaux sanguins (comme la noradrénaline, la rénine et les endothélines). Il est bien établi que les bêtabloquants (BB) apportent des avantages significatifs en termes de réduction des problèmes de santé et de mortalité chez les personnes atteintes d'insuffisance cardiaque. Ils réduisent le risque de décès de 34% (selon les études CIBIS-II, MERIT–HF et US carvedilol).
Les bêtabloquants (BB) doivent être prescrits aux personnes stables à une faible dose, qui sera augmentée progressivement jusqu'à atteindre la dose maximale tolérée. Ils sont également recommandés pour les personnes atteintes de fibrillation auriculaire afin de contrôler la fréquence cardiaque. De plus, les bêtabloquants (BB) peuvent être conseillés aux personnes qui ont déjà eu une crise cardiaque mais qui présentent une dysfonction du ventricule gauche asymptomatique pour réduire le risque de décès. - Les antagonistes des récepteurs de l'aldostérone, tels que la spironolactone ou l'éplérénone, sont recommandés pour tous les personnes atteintes d'insuffisance cardiaque à fraction d'éjection du ventricule gauche réduite (HFrEF) présentant des symptômes. Ils sont prescrits pour réduire le risque de décès, d'hospitalisation et pour soulager les symptômes. Ces médicaments fonctionnent en bloquant les récepteurs auxquels l'aldostérone se lie, ainsi que d'autres stéroïdes, à des degrés variables.
L'éplérénone est plus spécifique pour le blocage de l'aldostérone, ce qui signifie qu'il a tendance à provoquer moins d'effets secondaires anti-androgéniques tels que la gynécomastie (développement excessif des seins chez les hommes) et les troubles de l'érection. Cependant, il est important d'utiliser ces médicaments avec prudence chez les personnes présentant une insuffisance rénale ou une hyperkaliémie (taux élevé de potassium dans le sang supérieur à 5 mmol/l). Dans de telles situations, il est nécessaire de surveiller régulièrement la fonction rénale et les taux de potassium, en fonction de la situation clinique de la personne. - Les inhibiteurs du co-transporteur sodium-glucose 2 (SGLT2i), tels que la dapagliflozine ou l'empagliflozine, sont recommandés même chez les personnes sans diabète. Ils sont recommandés en complément d'un traitement optimal comprenant un inhibiteur de l'enzyme de conversion (IEC) ou un inhibiteur des récepteurs de l'angiotensine et de la néprilysine (ARNI), un bêtabloquant (BB) et un antagoniste des récepteurs de l'aldostérone).
Le mécanisme d'action précis des inhibiteurs du co-transporteur sodium-glucose 2 (SGLT2i) n'est pas encore complètement compris, mais il semble être lié en partie à leurs effets diurétiques (augmentation de la production d'urine) et hypotenseurs (abaissement de la pression artérielle). Il est important de noter que le traitement par inhibiteurs du SGLT2i peut augmenter le risque d'infections fongiques génitales. De plus, une légère diminution du débit de filtration glomérulaire (DFG) après le début du traitement est attendue, mais elle est réversible et ne devrait pas entraîner l'arrêt prématuré du médicament. - Les antagonistes des récepteurs de l'angiotensine (ARA) sont recommandés lorsque les inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC) ou les inhibiteurs des récepteurs de l'angiotensine et de la néprilysine (ARNI) ne sont pas tolérés en raison d'effets secondaires graves. Par exemple, une étude appelée CHARM-Alternative a montré que le candésartan pouvait réduire les décès d'origine cardiovasculaire et les hospitalisations chez les personnes qui ne toléraient pas les inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC). De même, une autre étude appelée VaL-HeFT a démontré que le valsartan, en plus du traitement habituel incluant un inhibiteur de l'enzyme de conversion (IEC), pouvait réduire les hospitalisations. Cependant, il est important de noter qu'aucun antagoniste des récepteurs de l’angiotensine II-sartans (ARA) n'a montré de réduction de la mortalité toutes causes confondues dans aucune étude
Des exemples d’IEC sont : Captopril, Enalapril, Lisinopril ou Ramipril
Des exemples d’ARA sont : Candésartan, Losartan, Valsartan
Des exemples de Béta-bloquants sont : Bisoprolol, Carvédilol, Métoprolol succinate ou Nébivolol
Des exemples d’Antagoniste de l’aldostérone sont : Spironolactone ou l’Eplérénone
Des exemples d’Inhibiteur de l’angiotensine et de la néprilysine sont : Sacubitril/Valsartan
Des exemples de Bloqueurs des canaux sont : Ivabradine, Vericiguat, Digoxine ou Dinitratre d-hydralazine/isosorbide
Des exemples d’Inhibiteurs du SGLT2 sont : Dapagliflozine, Empagliflozine
D’autres traitements recommandés chez des personnes sélectionnés symptomatiques
Les médicaments diurétiques sont recommandés pour soulager les symptômes et les signes d’accumulation d’eau liés à l'insuffisance cardiaque, mais il n'a pas été prouvé que les médicaments diurétiques réduisent la mortalité dans des études cliniques contrôlées. L'objectif de ces médicaments est de maintenir un équilibre hydrique normal avec la plus petite dose possible. Si une personne est asymptomatique (c'est-à-dire qu’elle ne présente pas de symptômes) et que le volume de liquide corporel de la personne est normal, il est préférable de réduire ou d'arrêter ces médicaments.
Il existe deux types principaux de diurétiques : les diurétiques de l'anse, qui provoquent une augmentation intense mais de courte durée de la production d'urine, et les thiazidiques, qui provoquent une augmentation plus légère mais prolongée de la production d'urine. Ces deux types de diurétiques n’agissent pas au même niveau dans le rein. Parfois, ils sont combinés pour traiter des cas d'œdème résistant (accumulation de liquide excessif dans le corps).
Il est important de noter que ces médicaments peuvent avoir des effets secondaires, et l'utilisation combinée de ces médicaments doit être gérée avec prudence. De plus, chez les personnes ayant une insuffisance rénale, les diurétiques thiazidiques peuvent être moins efficaces. Dans les cas d'insuffisance cardiaque avec fraction d'éjection réduite (HFrEF), les diurétiques de l'anse sont souvent préférés. Il est également à noter que d'autres médicaments tels que les inhibiteurs des récepteurs de l'angiotensine et de la néprilysine (ARNI), les antagonistes de l'aldostérone et les inhibiteurs du cotransporteur sodium-glucose de type 2 (SGLT2i) peuvent également avoir des effets diurétiques.
L'ivabradine est un médicament qui ralentit le rythme cardiaque en agissant sur des canaux spécifiques qu’on appelle canaux If. Ils sont dans le nœud sinusal du cœur. Par conséquent, il ne doit être utilisé que chez les personnes dont le rythme cardiaque est contrôlé par le nœud sinusal, le « chef d'orchestre » électrique naturel du cœur. Des études ont montré que l'ivabradine peut réduire le risque de décès ou d'hospitalisation liés à l'insuffisance cardiaque. Il est recommandé pour les personnes dont le rythme cardiaque au repos est supérieur ou égal à 70 battements par minute malgré un traitement maximal par des bêtabloquants (à la dose maximale) ou en cas d'intolérance à ces médicaments.
La digoxine est un médicament qui peut être envisagé chez les personnes souffrant d'insuffisance cardiaque symptomatique et dont le rythme cardiaque est contrôlé par le nœud sinusal. Son but est de réduire le risque d'hospitalisation, bien que son efficacité par rapport aux bêtabloquants n'ait pas été formellement prouvée. Une étude appelée l'essai DIG a montré que, globalement, la digoxine n'avait pas d'effet positif ou négatif sur la survie.
Il est important de noter que les effets de la digoxine n'ont pas été étudiés de manière approfondie chez les personnes atteintes d'insuffisance cardiaque et de fibrillation auriculaire (FA) dans le cadre d'essais cliniques randomisés. Certaines études ont suggéré un risque potentiellement plus élevé d'événements indésirables tels que la mortalité et l'hospitalisation chez ces personnes, mais il y a des opinions divergentes à ce sujet. Une méta-analyse récente, basée sur des études non randomisées, a conclu que la digoxine n'avait pas d'effets nocifs sur la mortalité chez les personnes atteintes de fibrillation auriculaire (FA) et d'insuffisance cardiaque concomitante.
En résumé, la digoxine peut être utile pour ralentir un rythme cardiaque rapide chez les personnes souffrant d'insuffisance cardiaque symptomatique et de fibrillation auriculaire. Cependant, elle est généralement recommandée dans ce contexte uniquement lorsque d'autres options thérapeutiques ne peuvent pas être utilisées. La décision d'utiliser la digoxine doit être prise en consultation avec un professionnel de la santé, en tenant compte des risques et des avantages potentiels pour chaque patient. La digoxine doit être prescrite par le ou la médecin et il est important de surveiller régulièrement les niveaux sanguins du médicament (les taux cibles sont généralement compris entre 0,5 et 1,2 ng/ml).
Étant donné la manière dont le médicament se répartit dans le corps et la rapidité avec laquelle il est éliminé, il faut être particulièrement prudent lorsqu'il est administré aux femmes, aux personnes âgées, et aux personnes qui ont une fonction rénale réduite, une carence en potassium (hypokaliémie) ou qui sont mal nourris
Stimulateurs du récepteur de la guanylate cyclase soluble-Vériciguat
Les résultats d’une étude appelée VICTORIA ont révélé une légère réduction des hospitalisations pour insuffisance cardiaque chez les personnes atteintes d'insuffisance cardiaque à fraction d'éjection réduite (HFrEF) qui ont été traités avec le médicament appelé vériciguat par rapport à ceux qui ont reçu un placebo (un médicament factice). Par conséquent, le vériciguat peut être envisagé en complément du traitement habituel de l'insuffisance cardiaque à fraction d'éjection réduite.
Traitements non recommandés ou qui peuvent être délétères
Anticalciques Les médicaments anticalciques tels que le diltiazem et le vérapamil sont contre-indiqués chez les personnes atteintes d'insuffisance cardiaque à fraction d'éjection réduite (HFrEF). Cependant, les anticalciques dérivés de la dihydropyridine comme l'amlodipine ou la félodipine n'ont pas montré de bénéfice clair en termes de réduction de la mortalité ou d'amélioration de la fonction d'éjection du cœur, mais ils ne sont pas nocifs non plus. Par conséquent, l'amlodipine peut être envisagée comme traitement pour l'hypertension artérielle ou les problèmes coronariens chez les personnes atteintes d'insuffisance cardiaque, car elle n'a pas d'effet négatif sur l'évolution de la maladie ou la survie.
Antiarythmiques : La plupart des médicaments antiarythmiques (qui traitent les problèmes de rythme cardiaque) augmentent le risque de décès chez les personnes atteintes d'insuffisance cardiaque, à une exception près. L'amiodarone est le seul de ces médicaments qui peut être utilisé en toute sécurité dans ce contexte.
Les inhibiteurs directs de la rénine : Les médicaments appelés inhibiteurs directs de la rénine, comme l'aliskiren, ne sont pas recommandés pour les personnes atteintes d'insuffisance cardiaque. Il est préférable de ne pas les utiliser dans ce contexte.
Thiazolidinediones (glitazones) : Les médicaments thiazolidinediones, également appelés glitazones, ne sont pas recommandés pour les personnes atteintes d'insuffisance cardiaque car ils augmentent le risque d'aggravation de la maladie et d'hospitalisation en raison de l'insuffisance cardiaque. Il est préférable d'éviter ces médicaments dans ce contexte.
Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) : Ces médicaments inhibent la production de certaines substances appelées prostaglandines dans les reins, ce qui peut entraîner une rétention excessive de sel et d'eau dans le corps, réduisant ainsi l'efficacité des médicaments diurétiques. Plusieurs études ont montré que l'utilisation d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) par les personnes atteintes d'insuffisance cardiaque était associée à une augmentation des problèmes de santé et du risque de décès.
Autres interventions thérapeutiques
La coronarographie avec angioplastie et stent, ou éventuellement un pontage aorto-coronarien, peut être recommandée pour les personnes qui présentent des signes cliniques ou des tests suggérant une maladie des artères coronaires (les vaisseaux sanguins du cœur).
En ce qui concerne la chirurgie valvulaire, elle peut être envisagée chez les personnes atteintes d'insuffisance cardiaque qui ont également des problèmes de valves cardiaques qui aggravent leur état. Cela inclut en particulier les cas de sténose aortique, de fuite mitrale importante et de fuite aortique significative.
Traitement par dispositif non chirurgical
Pacemaker bi-ventriculaire ou thérapie de resynchronisation cardiaque (CRT)
La thérapie de resynchronisation cardiaque (CRT) est recommandée pour les personnes souffrant de symptômes d'insuffisance cardiaque malgré un traitement médical complet, à condition qu'ils aient un rythme cardiaque normal (sinusal), et un électrocardiogramme (ECG) anormal (un élargissement du complexe QRS à l'électrocardiogramme (ECG) de 150 millisecondes ou plus, un bloc de branche gauche (BBG)), et une fraction d'éjection ventriculaire gauche (FEVG) du cœur de 30 % ou moins.
Défibrillateur automatique implantable
Un défibrillateur automatique implantable (DAI) est recommandé pour prévenir la mort subite chez les personnes qui ont une fraction d'éjection ventriculaire gauche (FEVG) de 35 % ou moins, et qui ont eu un infarctus du myocarde d'origine ischémique il y a au moins 40 jours, et qui ont reçu un traitement médical optimal pendant au moins 3 mois. De plus, dans certains cas, l'implantation d'un défibrillateur automatique implantable (DAI) peut être envisagée avec les mêmes critères, même si la cause de la maladie cardiaque n'est pas liée à un infarctus du myocarde.
Transplantation cardiaque/assistance ventriculaire
Une transplantation cardiaque peut être envisagée en dernier recours chez les personnes atteintes d'insuffisance cardiaque sévère qui ont peu d'autres problèmes de santé associés.
Traitement de l’insuffisance cardiaque avec FEVG discrètement diminué HFMREF
Selon les recommandations de 2021, les personnes atteintes d'insuffisance cardiaque ayant une fraction d'éjection ventriculaire gauche (FEVG) comprise entre 41 % et 49 % peuvent être traités de la même manière que ceux dont la fraction d'éjection ventriculaire gauche (FEVG) est de 40 % ou moins.
Traitement de l’insuffisance cardiaque avec FEVG préservé HFpEF
Jusqu'à août 2021, aucune étude clinique n'avait démontré de manière convaincante les avantages en termes de santé globale et de survie pour les personnes atteintes d'insuffisance cardiaque à fraction d'éjection préservée (HFpEF). Étant donné l'absence de recommandations spécifiques sur les traitements de fond, l'objectif principal du traitement était de soulager les symptômes liés à la congestion, principalement en utilisant des médicaments diurétiques qui favorise la diurèse.
Cependant, un traitement combiné avec un médicament antagoniste de l'aldostérone peut être considéré pour améliorer l'efficacité des diurétiques comme le montre une étude appelée TOPCAT. Il est également essentiel de prendre en compte et de traiter d'autres problèmes de santé courants qui peuvent coexister avec l'insuffisance cardiaque à fraction d'éjection préservée, tels que l'hypertension artérielle, le diabète, l'obésité, la fibrillation auriculaire et les maladies coronariennes. Tous ces éléments contribuent au plan de traitement global pour cette population de patients et patientes.
Suivi ambulatoire interprofessionnel
Mettre en place un programme ambulatoire spécifique pour les personnes atteintes d'insuffisance cardiaque permet de réduire le nombre d'hospitalisations et d'améliorer la qualité de vie du patient ou de la patiente. Ce programme est géré par une équipe de professionnels de la santé qui travaille ensemble tout au long du parcours du patient ou de la patientes. Cette approche aide également à assurer une coordination efficace entre les différents professionnels de la santé, ce qui est particulièrement important car les personnes atteintes d'insuffisance cardiaque ont souvent d'autres problèmes de santé en plus de leur maladie cardiaque.
L’éducation du patient ou de la patiente, la gestion autonome et les conseils sur le mode de vie
La prise en charge efficace de l'insuffisance cardiaque repose en grande partie sur la capacité de la personne à s'impliquer dans sa propre gestion. Cela signifie que les personnes doivent comprendre leur maladie, les symptômes qu'ils peuvent ressentir et pourquoi ils prennent certains médicaments. Il est important que les professionnels de la santé expliquent aux personnes les raisons d'utiliser certains médicaments et les effets secondaires éventuels. En collaborant avec la personne, un plan de soins peut être élaboré, ce qui rend le traitement plus compréhensible et plus facile à suivre pour la personne.
L'équipe de soins travaillera avec la personne pour apprendre comment mieux gérer sa maladie au quotidien et adapter son mode de vie en conséquence :
- Il est important que la personne puisse identifier les signes et les symptômes de l'insuffisance cardiaque afin de réagir correctement en cas de changement. La personne devrait avoir des instructions claires sur ce qu'il faut faire en cas de symptômes tels que la dyspnée (difficulté à respirer) ou des œdèmes (gonflement), ainsi que sur ce qu'il faut faire s'il prend du poids de manière inattendue (plus de 2 kg en 3 jours).
- De plus, la consommation de liquides devra être adaptée en fonction du niveau d'insuffisance cardiaque, du taux de sodium dans le sang et de la saison de l'année (température et humidité). Cela aidera la personne à mieux gérer son état de santé au quotidien.
- Il est important d'adapter la consommation de liquides en fonction du niveau d'insuffisance cardiaque, et du taux de sodium dans le sang et de la saison de l'année (température et humidité).
- Il est recommandé de consulter un diététicien pour discuter de l'alimentation afin d'éviter la malnutrition, de manger de manière saine, de limiter la consommation excessive de sel (moins de 5 grammes par jour) et de maintenir un poids optimal.
- Il est aussi important de comprendre les conséquences d'une consommation excessive d'alcool sur la maladie cardiaque et, si nécessaire, envisager de participer à un programme pour mieux contrôler cette habitude.
- Il est essentiel que la personne comprenne l'importance des vaccins contre la grippe et le pneumocoque pour sa santé.
- Si un patient est fumeur, il est recommandé de participer à un programme pour l'aider à arrêter de fumer.
- Le bien-être mental du patient est également suivi régulièrement en raison des symptômes fréquents d'anxiété et de dépression associés à cette maladie chronique. La personne et ses proches doivent être en mesure de reconnaître ces symptômes et de demander de l'aide si nécessaire.
L’activité physique
Il est important de savoir que les personnes atteintes d'insuffisance cardiaque peuvent souvent se retrouver dans un cercle vicieux de perte de condition physique, ce qui aggrave progressivement les deux principaux symptômes de la maladie, à savoir la difficulté à respirer et la fatigue musculaire.
Un programme d'activité physique adapté à sa capacité cardiaque, élaboré en collaboration avec un ou une cardiologue, peut aider la personne à regagner de l'autonomie dans ses activités quotidiennes, à réduire l'inconfort lié à l'insuffisance cardiaque et à réduire le risque d'hospitalisation. Il est essentiel que la personne comprenne les bienfaits de cette activité physique pour son bien-être général et pour sa maladie cardiaque.
Signaux d’alerte
Certains symptômes peuvent indiquer une aggravation de l’insuffisance cardiaque ou un autre problème cardiaque ou pulmonaire grave. Les signes suivants doivent alerter et peuvent justifier une prise en charge médicale rapide :
- Aggravation soudaine de l’essoufflement ou difficultés respiratoires
- Fatigue intense ou intolérance soudaine à l’effort
- Gonflement des pieds, des chevilles ou de l’abdomen
- Sensation d’oppression dans la poitrine ou douleurs thoraciques
- Palpitations rapides ou irrégulières
- Étourdissements, malaises ou perte de connaissance
- Toux persistante, accompagné de crachats sanguinolents
- Fièvre, frissons, ou signes d’infection, surtout chez les personnes porteuses de valve cardiaque ou d’antécédents cardiaques
Si vous présentez ces symptômes – ou si vous pensez que votre état de santé ou celui d’un de vos proches nécessite une prise en charge médicale – il est recommandé de contacter un médecin ou, en cas d’urgence, de composer le 144 ou de vous rendre auprès d’un service médical d’urgence.
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Contact Service Cardiologie
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Pour prendre rendez-vous, les patients doivent être adressés par un médecin
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