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Introduction
La rhinite allergique est une maladie persistante qui touche un grand nombre de personnes en Suisse, avec jusqu’à 2 millions de personnes affectées et plus de 500 000 souffrant également d’asthme. Même si on pense souvent que les allergies touchent surtout les enfants, elles peuvent persister longtemps et parfois apparaître pour la première fois chez une personne âgée.
Les personnes qui ont une rhinite allergique ont huit fois plus de risques de développer de l'asthme que celles qui n'en ont pas. La rhinite allergique est un défi majeur car beaucoup de personnes en souffrent, cette pathologie coûte cher et peut être associé à l'asthme. Elle a aussi des effets importants sur la vie quotidienne, comme à l'école ou au travail. Aux États-Unis, les frais médicaux directs pour la rhinite allergique étaient d'environ 11,2 milliards de dollars en 2005. De plus, cela entraîne une perte de productivité d'environ 600 dollars par employé chaque année. Ces coûts sont plus élevés que ceux du diabète, de la maladie coronarienne et de l'asthme.
Définition et classification
La rhinite allergique représente une irritation du nez à cause d'une réaction allergique. Cela arrive quand le corps produit une substance appelée IgE après avoir été en contact avec une substance allergène, ce qui provoque une inflammation des membranes à l'intérieur du nez.
Les IgE sont des anticorps produits par le corps en réponse à une allergie. Elles jouent un rôle dans la façon dont le corps réagit aux allergènes, déclenchant souvent des symptômes allergiques. Les allergènes sont des substances qui peuvent déclencher des réactions allergiques chez les personnes sensibles comme les pollens, les acariens, les moisissures, les poils d'animaux, etc.
Autrefois, on pensait que la rhinite allergique était soit saisonnière (pendant certaines saisons) soit perannuelle (tout au long de l'année). Mais cette façon de la classer n'est pas la meilleure car beaucoup de personnes réagissent à plus d'un allergène. Maintenant, on utilise une classification appelée ARIA qui la divise en intermittente, persistante, légère et modérée-sévère.
Physiopathologie
La rhinite allergique se produit lorsque des cellules immunitaires (globules blancs), appelées mastocytes et basophiles, sont activées par une substance allergène, déclenchant la libération de substances inflammatoire comme l'histamine (substance chimique produite par le corps, souvent associée aux réactions allergiques), les leucotriènes, les prostaglandines et d'autres molécules. Cela provoque une réaction allergique immédiate, ce qui peut causer des démangeaisons, des éternuements et un nez bouché. Ensuite, il peut y avoir une libération supplémentaire de substances inflammatoires, ce qui prolonge les symptômes et peut entraîner une réaction plus tardive.
Classification aria
La rhinite allergique peut être « intermittente ». Cela veut dire que les symptômes sont là : moins de 4 jours par semaine ou pendant moins de 4 semaines.
La rhinite allergique peut être « persistante ». Cela veut dire que les symptômes sont là : plus de 4 jours par semaine et pendant plus de 4 semaines.
La rhinite allergique est considérée comme légère lorsqu’aucun des éléments ci-dessous ne se manifeste. En revanche, elle est qualifiée de modérée à sévère si l’un ou plusieurs de ces aspects se présentent :
- Problèmes de sommeil
- Problèmes pendant les activités sportives, les loisirs et les activités de tous les jours,
- Les symptômes peuvent affecter les résultats à l'école ou au travail,
- Les symptômes sont très gênants.
Allergie aux pollens
À cause du réchauffement climatique, les pollens du noisetier sont maintenant présents pendant les journées ensoleillées de novembre à décembre. Cela déclenche une rhinite allergique chez les personnes qui sont sensibles à plusieurs allergènes, et les symptômes peuvent durer plusieurs mois.
Allergie aux acariens
Les acariens de la poussière domestique sont la principale cause d'allergie à la maison. Ils se trouvent dans la poussière à l'intérieur des maisons et il est presque impossible de s'en débarrasser complètement. Les matelas sont particulièrement touchés par ces acariens, c'est pourquoi il est recommandé d'utiliser des housses spéciales pour les matelas afin de réduire l'exposition aux acariens.
Allergie aux poils d’animaux
La plupart des allergies concernent les chats, les chiens, les chevaux et les rongeurs. Les allergènes se trouvent dans les peaux mortes, la salive, les poils, l'urine et les larmes, mais la quantité d'allergènes varie selon la race de l'animal. Si une personne ne peut pas se séparer de son animal, elle peut prendre certaines mesures pour réduire la quantité d'allergènes dans son environnement :
- Si possible, garder l'animal à l'extérieur et limiter son accès à l'intérieur de la maison.
- Empêcher l'animal d'entrer dans la chambre à coucher.
- Après chaque contact avec l'animal, se laver les mains.
- Utiliser un rouleau pour enlever les poils d'animaux des vêtements.
- Enlever les tapis et tout ce qui peut accumuler la poussière.
- Passer régulièrement l'aspirateur avec un appareil qui a un filtre HEPA H11 anti-allergène.
- Utiliser des housses ou des couvertures lavables sur les fauteuils et les coussins.
Même en prenant ces mesures d'hygiène, les allergènes peuvent rester dans la maison pendant 6 semaines à plusieurs mois.
Allergie aux moisissures
De plus, les allergies respiratoires peuvent également être déclenchées par les moisissures. Les moisissures se trouvent partout dans le monde, surtout dans la nature, comme dans le sol et les matières organiques en décomposition. Les spores produites par les moisissures sont libérées dans l'air et entrent dans les maisons par les portes et les fenêtres ouvertes. Elles peuvent contaminer presque tous les matériaux. Certains types de moisissures, comme Alternaria alternata et certaines espèces de Cladosporium, poussent principalement à l'extérieur sur les plantes et peuvent causer des problèmes respiratoires graves. À l'intérieur des maisons (comme Aspergillus et Penicillium), les moisissures se développent dans les endroits humides et lorsque l'humidité de l'air est élevée. Les systèmes de climatisation mal entretenus, les ventilateurs, les humidificateurs, les fontaines décoratives et même de nombreuses plantes dans une pièce peuvent favoriser la croissance des moisissures.
Manifestations cliniques
Pour savoir si une personne a une rhinite allergique, il est important de chercher les éléments suivants :
- Symptômes courants : éternuements, nez qui coule, nez bouché, démangeaisons du nez, des yeux ou du palais, écoulement postérieur dans la gorge, toux, irritabilité, fatigue.
- Age de début des symptômes.
- Intensité des symptômes (de 1 à 10 par exemple).
- Durée des symptômes (plus de 4 jours/semaine et/ou plus de 4 semaines par année), si les symptômes ont un caractère saisonnier.
- Symptômes associés : toux, difficulté à respirer, sifflements, douleurs aux oreilles, maux de gorge, symptômes digestifs ou problèmes de peau.
- Facteurs de gravité : troubles du sommeil, limitations aux activités de la vie quotidienne, loisirs et activités sportives, impact sur les performances scolaires ou professionnelles.
- Facteurs aggravants/déclenchants, exposition aux allergènes les plus fréquents (pollens, acariens, animaux).
- Antécédents personnels et familiaux d’eczéma, asthme et rhinite allergique ou de maladies auto-immunes.
- Traitements déjà entrepris.
Examen clinique
Le ou la médecin vérifie la tension artérielle, le pouls (le nombre de battements du cœur par minute), et le nombre de fois la personne respire par minute. Le ou la médecin examine les yeux, la peau et l’intérieur du nez avec un fibroscope (un petit tube flexible avec une lumière et une caméra à son extrémité) pour vérifier s'il y a des problèmes. On examine l'intérieur de la bouche et le ou la médecin va rechercher un bruit anormal en écoutant les poumons. La personne devra souffler dans un appareil mesurant le débit d’air sortant des poumons, pour détecter s’il y a un asthme. En effet, certaines personnes qui ont une rhinite allergique ont également de l'asthme.
Diagnostic
Une anamnèse bien conduite permet dans une grande partie des cas de poser le diagnostic, avec une valeur prédictive positive de 77% pour les allergies persistantes et de 82 à 85% pour les allergies intermittentes saisonnières. Des examens complémentaires ne sont donc pas nécessaires en cas d’histoire clinique claire. Dans le cas contraire, des tests sanguins ou cutanés peuvent confirmer le diagnostic.
Les médecins peuvent détecter les rhinites allergiques en utilisant un test sanguin appelé Phadiatop. Ce test permet de rechercher des anticorps spécifiques appelés IgE, qui sont associés aux allergies. Un test positif ne permet pas d’identifier l’allergène provoquant les symptômes. Une évaluation allergologique doit alors être demandée, qui établira l’indication à différents tests permettant de déterminer la sensibilisation de la personne aux allergènes suspectés. Une sensibilisation n'est pas synonyme d’allergie, et une personne peut être sensibilisée à un allergène sans avoir des symptômes lorsqu'elle est exposée à cet allergène. Le diagnostic nécessite donc une sensibilisation avec une histoire clinique compatible.
Tests diagnostiques (réalisés par un spécialiste allergologue)
Les tests cutanés, également appelés prick tests, sont effectués uniquement par des allergologues. Pour faire un prick, on fait de petites piqûres imbibées avec l’allergène, sur l’avant-bras de la personne. S’il y a une réaction de la peau, cela prouve que la personne est allergique à la substance. Certains médicaments peuvent diminuer la réactivité de la peau et doivent être stoppés avant le test, tels que les anti-histaminiques (médicaments contre les allergies) ou certains antidépresseurs (tricycliques), certains neuroleptiques (médicament contre la schizophrénie) ou les corticostéroïdes.
La mesure du taux d’IgE contre des allergènes permet de faire la distinction entre une sensibilisation à un allergène majeur ou mineur, d’expliquer d’éventuelles allergies croisées, de proposer un schéma d’éviction et éventuellement de prédire la réponse à un traitement de désensibilisation. Il est cependant moins sensible et présente un coût plus important que les tests cutanés. En particulier, il n'est pas recommandé de mesurer le taux des anticorps IgE totaux.
Rhinite allergique locale
La rhinite allergique locale est une réaction allergique qui se passe seulement dans le nez, sans affecter le reste du corps, et cela se produit même si le corps entier n'est pas allergique. Pendant l'exposition à des allergènes, le nez produit des anticorps spéciaux appelés IgE. Les symptômes et l'examen médical ressemblent à ceux de la rhinite allergique ordinaire, mais les tests habituels pour les allergies ne montrent rien. Le diagnostic se fait par des tests spéciaux qui provoquent une réaction dans le nez ou en recherchant des IgE uniquement dans le nez. On ne sait pas combien de personnes ont ce type de rhinite, mais certaines personnes qui ont déjà été diagnostiqués avec une rhinite non allergique ou idiopathique peuvent avoir cette forme de rhinite allergique.
Diagnostic différentiel
Pour différencier la rhinite allergique d'autres pathologies qui présentent des symptômes proches ou similaires.
Dans le diagnostic différentiel de la rhinite allergique figurent les pathologies suivantes :
- Infections des sinus et du nez (rhinosinusite)
- Rhinite causée par des médicaments : sprays nasaux, médicaments pour la tension artérielle, aspirine et anti-inflammatoires (avec ou sans polypes), antidépresseurs.
- Rhinite due à des changements hormonaux : comme une thyroïde peu active ou pendant la grossesse
- Rhinite causée par l'irritation ou des substances toxiques : produits chimiques, tabac, certains aliments, alcool, etc.
- Rhinite qui réagit fortement aux changements de température, à la pollution, etc.
- Rhinite due à des problèmes de structure : comme un nez déformé, des polypes, une tumeur, un objet étranger, etc.
- Rhinite causée par des infections spécifiques : tuberculose, syphilis, infections par des champignons, etc.
- Rhinite non allergique avec un excès d'eosinophiles (Les éosinophiles sont un type de globules blancs qui jouent un rôle dans la réponse immunitaire du corps, notamment dans les réactions allergiques et les infections parasitaires.)
- Rhinite atrophique
- Rhinites liées à des problèmes auto-immuns, des granulomes et des inflammations des vaisseaux sanguins
- Rhinite qui survient avec l'âge
- Syndrome du "nez vide" (après une chirurgie pour réduire la taille des cornets nasaux)
- Rhinite allergique locale
Pour les personnes qui ont souvent des symptômes qui ne sont pas bien maîtrisés ou qui ont des symptômes seulement d'un côté, il est recommandé de consulter un ou une spécialiste ORL pour vérifier s'il y a des polypes ou d'autres problèmes de structure dans le nez ou les sinus. Cela permettra d'écarter toute cause sous-jacente de ces symptômes persistants. Les polypes sont de petites masses ou excroissances qui peuvent se former dans les voies nasales ou les sinus.
Evaluation d’un asthme associé
La rhinite allergique et l'asthme sont souvent présents ensembles. Environ 75 à 80 % des personnes déjà diagnostiquées avec de l'asthme ont également des symptômes de rhinite, et jusqu'à un tiers des personnes diagnostiquées avec une rhinite ont aussi de l'asthme. C'est pourquoi il est important de poser des questions spécifiques sur ces deux conditions et de faire un examen médical approprié. Si on soupçonne la présence d'asthme, il peut être nécessaire de faire un test appelé spirométrie pour confirmer le diagnostic.
Prise en charge
Le meilleur traitement consiste à éviter l'allergène qui cause les symptômes. Mais dans la pratique, cela peut être difficile, par exemple pour les allergies aux pollens.
Des mesures d’hygiène sont alors recommandées avec un rinçage des yeux et du nez en rentrant de l’extérieur. On dispose aussi de plusieurs traitements symptomatiques, les plus efficaces étant les corticostéroïdes topiques et les antihistaminiques. Finalement, l’immunothérapie spécifique ou désensibilisation permet de moduler la réponse anti-allergique mais sa durée est longue et son coût onéreux.
Traitements symptomatiques
Avant de prendre les médicaments pour le nez, il est recommandé de se rincer le nez. Il faut prendre son traitement dès que les symptômes des allergies apparaissent, et continuer jusqu'à ce que la saison des pollens soit terminée. Si une personne prend son traitement de façon irrégulière, ses symptômes pourraient persister et le traitement pourrait sembler inefficace. Pour éviter cela, il faut s’assurer de suivre attentivement les instructions données par le ou la médecin.
Corticostéroïdes intra-nasaux
Ce sont les médicaments recommandés en premier lieu pour traiter les allergies. Ils agissent efficacement sur les symptômes non seulement du nez, mais aussi des yeux et de la gorge. Ils sont très peu absorbés par le corps, donc les effets secondaires dans tout le corps sont très rares. Parfois, ils peuvent causer une irritation du nez, des saignements de nez (4 à 8%) et très rarement, une perforation du septum nasal ou une augmentation de la pression dans les yeux. Ils présentent peu de risques d'effets secondaires dans tout le corps et de suppression de la production de cortisone par les glandes surrénales. Les glandes surrénales sont de petites glandes situées au-dessus de chaque rein. Elles produisent des hormones importantes pour le corps, comme le cortisol, qui aide à gérer le stress et contrôle de nombreuses fonctions corporelles.
Il est très important d'expliquer correctement aux personnes comment utiliser le spray nasal pour qu'il soit le plus efficace possible. Le spray doit être dirigé vers l'extérieur, vers les côtés des narines, et maintenu horizontalement. La personne doit pencher légèrement la tête vers l'avant et inhaler légèrement 1 à 2 fois après avoir pulvérisé le spray. Il peut être utile de regarder des vidéos en ligne pour apprendre la bonne technique. Si le spray nasal n'est pas utilisé correctement, cela peut être la principale raison pour laquelle le traitement ne fonctionne pas.
Pour plus d’information sur les corticostéroïdes nasaux : https://www.hug.ch/atlas-sante/traitement/corticosteroides-nasaux
1er choix :
- Fuorate de mométasone (Nasonex ®)
- Azélastine hydrochloride et fluticasone propionate (Dymesta®). L’avantage de ce spray est qu’il contient une association anti-histaminique et corticostéroïde.
2ème choix en pratique rarement utilisé en allergologie :
- Budésonide (Rhinocort®)
- Trimacinolone (Nasacort®)
- Béclométhasone (Béconase®)
Antihistaminiques topiques
Les anti-histaminiques topiques doivent également être proposés comme thérapie de première ligne aux personnes souffrant d’une rhinite allergique. Ils ont prouvé être autant voire plus efficaces que par voie orale, dans le contrôle des symptômes de la rhinite allergique. Par ailleurs, leur action est nettement plus rapide et leurs effets secondaires marginaux. Pour les symptômes oculaires, les collyres à base d’antihistaminiques peuvent être utilisé, bien que les antihistaminiques intra-nasaux aient également montré une efficacité.
Par exemple :
- Azélastine : Allergodil® spray nasal et gouttes pour les yeux
- Olopatadine Opatanol® gouttes pour les yeux
- Emédastinum : Emadine® gouttes pour les yeux
Antihistaminiques oraux
Les comprimés antihistaminiques ont également été bénéfiques pour traiter la rhinite allergique. Ils ne sont pas très efficaces pour dégager le nez bouché, mais ils fonctionnent bien pour réduire l'écoulement nasal, les éternuements et les démangeaisons du nez et des yeux. Les antihistaminiques de deuxième génération comme la cétirizine, la levocétirizine, la fexofénadine, la loratadine et la desloratadine sont préférables en raison de leurs effets secondaires moins importants (comme la somnolence et les symptômes anticholinergiques) par rapport aux antihistaminiques de première génération.
Les antihistaminiques de 2e génération ont moins d’effets sédatifs :
- Loratadine (Loratadine®)
- Cétirizine (Zyrtec®)
- Féxofénadine (Telfast®)
Les antihistaminiques de 3e génération ont moins d’effet sédatifs et ont probablement moins d’effets cardiaques et sur le cerveau.
- Desloratadine (Aerius®)
- Lévocétirizine (Xyzal®)
- Bilastine (Bilaxten®)
Il est préférable d'éviter les antihistaminiques de première génération pour traiter la rhinite allergique en raison de leurs effets sédatifs et anticholinergiques prononcés.
- Chlorhydrate d’hydroxyzine (Atarax®)
- Clémastine (Tavégyl®)
- Dimétindène (Fénistil®)
Décongestionnants nasaux
Les décongestionnants nasaux comme l'oxymétazoline et le xylométazoline sont des médicaments qui agissent en resserrant les vaisseaux sanguins dans le nez, ce qui réduit le gonflement de la muqueuse nasale et améliore la respiration pendant plus de 10 heures. Cependant, ils ne devraient être utilisés que pendant une courte période car ils peuvent entraîner une accoutumance, ce qui peut causer une rhinite induite par les médicaments. De plus, ces décongestionnants ne traitent que le nez bouché et n'ont aucun effet sur les démangeaisons, les éternuements ou la conjonctivite. Ils peuvent être utilisés occasionnellement en cas de gonflement sévère de la muqueuse nasale qui empêche l'absorption d'autres médicaments nasaux.
Par exemple :
- Xylométazoline (Otrivin® 0.1%)
- Xylométazoline (Triofan®)
- Oxymétazoline (Nasivine®)
Stabilisateur de la membrane des cellules mastocytaires topique
Ces médicaments sont utiles pour prévenir les symptômes allergiques, mais ils ne soulagent pas les symptômes déjà présents. Ils agissent en empêchant la libération d'histamine des cellules impliquées dans les allergies, ce qui aide à prévenir les éternuements, l'écoulement nasal et les démangeaisons. Pour qu'ils soient efficaces, il est important de les utiliser plusieurs fois par jour (3 à 5 fois par jour), surtout avant d'être exposé à un allergène. Ils sont aussi efficaces que les comprimés antihistaminiques pour la rhinite allergique et sont sûrs, même pour les enfants.
- Cromoglicate de sodium (Nalcrom®)
- Cromoglicate de sodium (Allergo Comod®)
Il est important de noter que certains sprays nasaux antihistaminiques, comme le kétotifène et l'olopatadine, ont également un effet stabilisateur sur les cellules mastocytaires. Les mastocytes sont des cellules du système immunitaire qui jouent un rôle dans les réactions allergiques en libérant des substances comme l'histamine.
Antagoniste des récepteurs aux leucotriènes oraux
Le montélukast (Singulair®) est un médicament de cette classe utilisé en Suisse qui bloque les effets des leucotriènes. Les leucotriènes sont des substances chimiques produites par le corps, souvent impliquées dans les processus inflammatoires et les réactions allergiques. Les anti-leucotriènes agissent en réduisant les symptômes nasaux de manière similaire aux antihistaminiques non sédatifs, ce qui entraîne une diminution modérée de l'écoulement nasal, des éternuements et des démangeaisons.
Dans le cas de la rhinite allergique, le montélukast est aussi efficace, voire moins, que les comprimés antihistaminiques et moins efficace que les pulvérisations nasales de corticostéroïdes utilisées seules. Il n'est pas recommandé comme premier traitement pour la rhinite allergique, et les médecins devraient l'utiliser avec prudence en raison des effets secondaires graves sur la santé mentale tels que des pensées suicidaires ou des tentatives, qui ont été signalés dans les études scientifiques médicales.
Néanmoins, les personnes souffrant de rhinite allergique en association avec un asthme peuvent doublement bénéficier du montélukast. Ce traitement devrait être prescrit lors de la présence concomitante de ces pathologies. Cependant, devant les effets secondaires tels que décrits ci-dessus, la balance bénéfice-risque doit être peser en comparaison avec des corticostéroïdes inhalés et un antihistaminique topique
Phytothérapie : extrait de pétasite
La Pétasite Hybride est une plante qui pousse naturellement dans l'est de la France. Elle contient plusieurs substances actives qui peuvent bloquer la production et la libération de différentes substances impliquées dans l'inflammation et les allergies, comme les cytokines et les leucotriènes. Les extraits de cette plante ont donc des propriétés anti-inflammatoires et anti-allergiques qui se sont révélées efficaces dans le traitement de la rhinite allergique saisonnière. Cependant, certains composés nocifs pour le foie et qui peuvent provoquer des cancers, ont été trouvés dans certaines parties de la plante, mais on en trouve moins dans les feuilles. C'est pourquoi les feuilles sont préférées pour un usage médical. De plus, des méthodes spéciales d'extraction ont été développées pour réduire la quantité de ces substances toxiques tout en gardant les propriétés bénéfiques de la plante.
Dans la pratique médicale, ces médicaments sont rarement prescrits en premier, sauf pour les personnes qui préfèrent un traitement naturel pour leur rhinite allergique. En Suisse, les préparations à base de pétasites sont vendues sous deux marques : Pollivita® et Tesalin®. Cependant, ils nécessitent plusieurs prises par jour, peuvent parfois entraîner des problèmes de foie rares, et ne sont pas remboursés par l'assurance maladie.
Corticoïdes systémiques
Les médicaments comme les glucocorticoïdes (prednisone, corticoïdes) pris par voie orale ou sous forme d'injection ne sont pas conseillés pour soigner la rhinite allergique à cause de leurs effets secondaires. Dans les cas graves de rhinite allergique qui perturbent beaucoup le sommeil ou le travail, le ou la médecin pourrait éventuellement les prescrire, mais seulement pour une courte période et à faible dose.
Immunothérapie spécifique
L'immunothérapie spécifique (ITS) consiste à exposer la personne souffrant de rhinite allergique à de très petites quantités de l'allergène responsable. L'objectif est d'habituer le corps à cet allergène et de réduire les symptômes sur le long terme. Ce traitement peut se faire soit par injections sous la peau (SCIT) soit par prise de gouttes sous la langue (SLIT). Habituellement, le traitement dure environ 3 ans. On recommande l'immunothérapie spécifique lorsque tous ces critères sont remplis.
- Des symptômes qui ressemblent beaucoup à ceux de la rhinite allergique, avec ou sans irritation des yeux.
- Des symptômes qui sont assez forts pour gêner les activités quotidiennes ou le sommeil, même si un traitement ou d'autres moyens ont été essayés pour les soulager.
- Une confirmation que la sensibilité à un allergène spécifique est présente, grâce à un test cutané ou à une analyse sanguine des IgE.
- Une relation entre le fait d'être exposé à l'allergène et le fait d'avoir des symptômes.
L'immunothérapie spécifique peut aussi être envisagée pour les cas de rhinite allergique moins graves, surtout si la personne veut bénéficier des effets à long terme et de la capacité de l’immunothérapie spécifique à protéger contre l’asthme. Pour bien choisir les extraits allergéniques utilisés par le ou la médecin, il est important de d'abord identifier quel allergène est à l'origine des symptômes. Cela permet de mieux cibler le traitement. Chez les personnes allergiques à plusieurs substances, où les tests cutanés ou sanguins ne donnent pas de réponse claire sur l'allergène responsable, le ou la médecin peut suggérer un test de provocation.
Les effets secondaires possibles de l'immunothérapie spécifique vont de la rhinite et de la conjonctivite jusqu'au choc anaphylactique, avec des éruptions cutanées généralisées et des spasmes des bronches (plus de peine à respirer). Le choc anaphylactique est une réaction allergique grave et soudaine qui peut entraîner des difficultés respiratoires, un gonflement du visage et de la gorge, une baisse de la pression artérielle et même une perte de conscience. C'est une situation d'urgence médicale qui nécessite une intervention immédiate. Ces effets secondaires sont assez rares.
Les raisons absolues de ne pas suivre ce traitement sont des problèmes respiratoires graves, des maladies cardiaques sévères, des troubles immunitaires actifs, des cancers en cours ou une grossesse prévue. Les raisons relatives sont un asthme partiellement contrôlé, l'utilisation de certains médicaments comme les bêtabloquants, des difficultés psychologiques ou sociales pouvant affecter la prise du traitement, et des réactions allergiques graves précédentes à ce traitement.
Nous ne savons pas encore quel traitement, entre les injections sous-cutanées (SCIT) et les comprimés sous la langue (SLIT), est le plus efficace d'après les informations actuelles. Selon l'allergène en cause, le traitement peut être continu (toute l'année) ou débuter avant la saison des pollens, au moins deux mois avant. Le traitement dure habituellement 3 ans, mais parfois il peut être prolongé jusqu'à 5 ans.
La SLIT consiste à prendre un comprimé tous les jours que la personne garde sous la langue pendant au moins une minute avant de l'avaler. Après la première dose, la personne doit être surveillé étroitement à la clinique. Par la suite, si tout va bien, la personne pourra prendre les doses suivantes à la maison. Les effets secondaires de la SLIT, comme des sensations désagréables dans la bouche, sont fréquents.
La SCIT consiste en des injections sous la peau, avec des augmentations de dose hebdomadaires jusqu'à la dose d'entretien, qui est ensuite administrée chaque mois. Les personnes doivent être surveillé pendant 30 minutes après chaque injection, car il y a un risque de réaction allergique grave. En outre, bien que des doses plus élevées ou progressives puissent être plus efficaces, elles comportent également un risque accru d'effets secondaires. Il est donc important d'évaluer toujours les avantages par rapport aux risques.
Il existe de nombreux produits pour l'immunothérapie spécifique (ITS), et il est préférable d'éviter ceux qui ne sont pas standardisés car ils peuvent être moins uniformes et entraîner plus d'effets secondaires. Il est important de discuter des différentes options de traitement avec un ou une médecin spécialiste. En Suisse, les généralistes peuvent prescrire la SLIT s'ils ont les compétences nécessaires, et cette méthode est couverte par l'assurance maladie de base.
Enfin, le choix entre les injections sous-cutanées (SCIT) et les comprimés sous la langue (SLIT) dépend non seulement de leur efficacité respective, mais aussi de la disponibilité des produits, des risques attendus et des préférences des personnes. Seul un allergologue peut déterminer si une personne est un bon candidat pour l'immunothérapie spécifique (ITS) en se basant sur les antécédents médicaux et les résultats des tests allergiques, y compris les tests avec des allergènes spécifiques.
Plus d'informations en vidéo sur le site hug.ch: https://www.hug.ch/atlas-sante/pathologie/rhinite-allergique