Fibrillation auriculaire (trouble du rythme du cœur)

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Qu’est-ce que la fibrillation auriculaire ?

La fibrillation auriculaire (FA) est un trouble du rythme cardiaque (appelé arythmie) caractérisé par des battements cardiaques rapides et irréguliers. Normalement, le cœur bat de manière régulière et synchronisée, mais dans la fibrillation auriculaire, les deux petites chambres supérieures du cœur, appelées oreillettes, battent de manière chaotique et désynchronisée. Cela empêche le cœur de pomper efficacement le sang vers les ventricules (les deux chambres inférieures du cœur) et le reste du corps. 
Etant donné que le cœur est moins efficace dans la fibrillation auriculaire, des symptômes peuvent se manifester tels que la fatigue, l'essoufflement, et les palpitations cardiaques. Au début, la fibrillation auriculaire (FA) ne provoque généralement pas de symptômes (entre 50 et 87% des cas de fibrillation auriculaire sont asymptomatiques). Cependant, lorsque des symptômes se manifestent, ils peuvent inclure :

  • Des battements cardiaques rapides et irréguliers que la personne peut ressentir (on les appelle des palpitations).
  • Une sensation de fatigue générale.
  • Des difficultés à respirer, surtout lors de l'effort.
  • Des douleurs dans la poitrine.
  • Des épisodes de vertiges.
  • Des moments de malaise, durant lesquels la personne se sent sur le point de s’évanouir (ce qu'on appelle une lipothymie ou syncope).

Dans certains cas plus graves, la fibrillation auriculaire peut entraîner une grande chute de la tension. Cela peut provoquer des problèmes tels qu'une insuffisance cardiaque aiguë (lorsque le cœur n'arrive plus à remplir sa fonction de pompe), un œdème aigu du poumon (accumulation de liquide dans les poumons), ou une diminution de l'irrigation sanguine du cœur (ischémie myocardique).

Face à des nouveaux symptômes de fibrillation auriculaire, il est important de consulter le ou la médecin traitante ou les urgences le plus rapidement possible.

Qui est concerné et comment cela se manifeste ? 

La fibrillation auriculaire (FA) est le trouble du rythme cardiaque le plus courant, touchant environ 2 à 4 personnes sur 100 dans le monde. Le risque de développer une fibrillation auriculaire augmente avec l'âge. La fibrillation auriculaire est à l'origine de 20 à 30% des accidents vasculaires cérébraux (AVC), qui peuvent avoir des conséquences graves sur la santé et la qualité de vie. Enfin, avoir une fibrillation auriculaire peut augmenter de 1.5 à 3.5 fois le risque de décès. Plus de 60% des personnes atteintes de fibrillation auriculaire déclarent que cela affecte leur qualité de vie de manière négative.
Par ailleurs, la fibrillation auriculaire peut parfois être le signe d'autres problèmes médicaux tels qu'une dysfonction de la thyroïde, une embolie pulmonaire (obstruction d'une artère pulmonaire), une difficulté à respirer durant le sommeil (syndrome d'apnées du sommeil) ou une maladie cardiaque ischémique (manque d'irrigation sanguine du cœur). Il est donc important de consulter son médecin traitant en cas de symptômes de fibrillation auriculaire.

Facteurs de risque de la fibrillation auriculaire

Certaines caractéristiques augmentent la probabilité qu'une personne développe une fibrillation auriculaire (FA). Ces caractéristiques sont considérées comme des facteurs de risque. Des caractéristiques telles qu'une prédisposition familiale, certaines maladies,  certains comportements et certaines habitudes peuvent augmenter le risque d’avoir une fibrillation auriculaire.. Certaines caractéristiques ou facteurs de risque peuvent être modifiés et donc il est possible de réduire le risque d’avoir une fibrillation auriculaire. Voici quelques caractéristiques ou facteurs de risque qui augmentent le risque de fibrillation auriculaire :

Facteurs de risque de la fibrillation auriculaire que la personne ne peut pas changer : 

  • L'âge plus élevé augmente le risque 
  • Le sexe (les hommes sont un peu plus à risque que les femmes)
  • L’origine ethnique (les personnes d'origine d’ascendance européenne sont plus à risque)
  • Des antécédents familiaux de fibrillation auriculaire augmentent le risque de développer la maladie.

Problèmes de santé qui sont également des facteurs de risque de la fibrillation auriculaire et qui sont difficiles à modifier

  • Maladies des coronaires, vaisseaux qui irriguent le cœur
  • Valve cardiaque anormale
  • Opérations du cœur (chirurgie cardiaque)
  • Thyroïde hyperactive (qui fonctionne plus que d’habitude)
  • Insuffisance rénale chronique (problème de reins qui fonctionnent moins bien que d’habitude)
  • Maladies inflammatoires (comme p.ex le lupus, les maladies inflammatoires de l’intestin)

Facteurs de risque ou problèmes de santé que la personne peut modifier 

  • Hypertension
  • Diabète ou prédiabète
  • Consommation d'alcool
  • Surpoids et obésité
  • Syndrome d’apnée du sommeil (difficultés à respirer durant le sommeil)
  • Manque d'exercice ou exercice très intense

Dépistage

Pour savoir si quelqu'un souffre de fibrillation auriculaire (FA), on peut chercher à détecter la maladie via un dépistage. Voici comment les experts de la santé du cœur en Europe, l’European Society of Cardiology (ESC), recommandent de dépister la fibrillation auriculaire (FA).

  • A partir de 65 ans, les médecins peuvent vérifier le rythme cardiaque de la personne en prenant le pouls ou en faisant un électrocardiogramme (ECG). L’électrocardiogramme enregistre l'activité électrique du cœur. Il s’agit d’un test simple au cabinet.
  • Pour ceux qui ont plus de 75 ans ou les personnes qui ont un risque plus élevé d'accident vasculaire cérébral (AVC), il est suggéré de faire un ECG de manière plus systématique.

La fibrillation auriculaire (FA) est assez courante, surtout en vieillissant, et elle peut augmenter le risque de problèmes de santé graves comme les accidents vasculaires cérébraux (AVC). Il y a des traitements disponibles qui peuvent aider à prévenir ces complications.

La fibrillation auriculaire (FA) remplit la plupart des critères pour recommander un dépistage systématique, de par sa prévalence élevée, de ses conséquences sur la morbidité et la mortalité, ainsi que l’accès à un traitement qui permet d’améliorer le pronostic. Cela dit, pour l'instant, il n'y a pas assez de preuves pour que tous les experts s'accordent à dire que tout le monde même en-dessous de 65 ans devrait être testé systématiquement. Mais cela pourrait changer à mesure que les tests deviennent plus faciles à faire et que de nouvelles informations sur la maladie apparaissent.

Diagnostic

Le ou la médecin traitante pose le diagnostic de fibrillation auriculaire (FA) en effectuant un électrocardiogramme (ECG). L’ECG permet de vérifier si le rythme cardiaque est normal ou non.

Aujourd'hui, il y a aussi de nombreux appareils (montres connectées, applications de téléphone) qui peuvent donner à la personne une idée du rythme cardiaque. Certains de ces appareils peuvent enregistrer le rythme cardiaque de la personne pendant plus de 30 secondes. La personne peut montrer cet enregistrement au médecin pour déterminer si le rythme cardiaque est normal ou non. Si la personne n'a pas d'enregistrement, le ou la médecin devra faire un ECG pour confirmer si la personne souffre de fibrillation auriculaire (FA) ou non. Des recherches montrent que ces nouveaux appareils sont assez bons pour détecter la fibrillation auriculaire (FA). Ils ne sont pas parfaits, mais ils sont très proches des résultats que l'on obtiendrait avec un ECG complet fait par les médecins.

Examens complémentaires suite au diagnostic

Pour les personnes ayant reçu un diagnostic de fibrillation auriculaire (FA), il est conseillé, en plus de l'examen médical habituel et de l'entretien avec le ou la médecin, de réaliser les examens suivants :

  • Un électrocardiogramme (ECG) à 12 dérivations : cet examen permet de vérifier si le cœur présente des irrégularités dans son fonctionnement, des signes de manque d'oxygène (ischémie) ou d'autres problèmes cardiaques.
  • Des analyses de sang, comprenant une formule sanguine complète (pour vérifier entre autres le nombre de globules rouges, blancs et les plaquettes), un test de la fonction de la thyroïde (TSH), des tests pour évaluer le fonctionnement des reins et le niveau des électrolytes (la quantité de sels minéraux dans votre sang), un test de sucre dans le sang (glycémie) ou un test pour mesurer le taux de sucre moyen dans le sang sur plusieurs mois (hémoglobine glyquée), et un bilan des graisses dans le sang (bilan lipidique).
  • Une échocardiographie transthoracique : il s'agit d'une échographie du cœur réalisée à travers la poitrine pour rechercher des signes structurels d'une maladie du cœur. Chez une personne ayant reçu un diagnostic de fibrillation auriculaire (FA), l’échocardiographie transthoracique cherchera à détecter la présence d'une cardiomyopathie atriale (pathologie du cœur affectant les chambres supérieures du cœur. Si nécessaire, cet examen peut être complété par d'autres types d'imagerie du cœur, comme l'échocardiographie transœsophagienne ou via l’œsophage (ETO), la tomodensitométrie ou CT scan (CT) ou l'imagerie par résonance magnétique (IRM) du cœur, pour obtenir des images plus détaillées.

Classification de la fibrillation auriculaire

La classification de la fibrillation auriculaire (FA) se base sur les différentes manières dont elle peut se manifester. Cette classification est basée sur la durée des épisodes. Les différentes classes de fibrillation auriculaire sont les suivantes : paroxystique, persistante, persistante longue ou permanente.

Il s’agit de fibrillation auriculaire (FA) paroxystique quand l’épisode de fibrillation auriculaire (FA) durent moins de 7 jours. Dans ce cas-là, l’épisode de fibrillation auriculaire (FA) s’arrête de manière spontanée ou après une intervention médicale pour rétablir un rythme cardiaque normal appelée cardioversion.

Il s’agit de fibrillation auriculaire (FA) persistante quand l’épisode dure plus de 7 jours. L’épisode de fibrillation auriculaire (FA) ne s'arrête pas tout seul et nécessite souvent un traitement ou une procédure spéciale appelée cardioversion pour aider le cœur à retrouver un rythme normal.

Il s’agit de fibrillation auriculaire (FA) persistante longue quand l'épisode de fibrillation auriculaire (FA) persiste pendant au moins 12 mois, malgré les traitements pour contrôler ou corriger le rythme cardiaque.

Il s’agit de fibrillation auriculaire (FA) permanente quand les traitements visant à rétablir le rythme cardiaque ne fonctionnent pas. Dans cette situation, le traitement se concentre sur le contrôle des symptômes et la prévention des complications.

Un épisode de fibrillation auriculaire (FA) peut être induit par une consommation excessive d’alcool, on appelle alors l’épisode le holiday heart syndrome, ou traduit en français le syndrome du cœur en vacances.

Dans la gestion de la fibrillation auriculaire, une nouvelle approche permet de préciser les traitements en se basant sur plusieurs critères importants. Cela implique l'utilisation de l'algorithme des 4S, pour pour Stroke Risk, Symptom severity, Severity of AF burden et Substrate severity en anglais : 

  1. Stroke risk: Le risque de subir un accident vasculaire cérébral (AVC) est évalué par le score CHADS, qui prend en compte des conditions comme l'âge, l'hypertension et d'autres facteurs de risque.
  2. Symptom severity: La sévérité des symptômes est mesurée grâce au score EHRA, permettant de juger l'impact des symptômes de la fibrillation auriculaire sur la vie quotidienne.
  3.  Severity of AF burden : La sévérité de la fibrillation auriculaire, en tenant compte de la durée et de la fréquence des épisodes, ainsi que de leur intensité.
  4. Substrate severity: La sévérité du substrat, qui évalue les autres maladies ou conditions (comorbidités) qui peuvent influencer ou être affectées par la fibrillation auriculaire.

Avec ces informations, les professionnels de santé peuvent mieux comprendre la situation et ainsi adapter le traitement de façon plus ciblée à chaque situation individuelle.

Prise en charge 

Fibrillation auriculaire instable

La fibrillation auriculaire est considérée comme instable lorsque le rythme cardiaque est très élevé par rapport à l'état de santé du patient, ce qui peut entraîner une diminution du débit sanguin vers le corps et provoquer des problèmes graves tels que des étourdissements, une perte de conscience, une insuffisance cardiaque aiguë ou même des signes de crise cardiaque. Il est important de noter que lorsque la fréquence cardiaque est inférieure à environ 150 battements par minute, la fréquence cardiaque est généralement mieux tolérée. En cas de fibrillation auriculaire instable, une intervention urgente appelée cardioversion synchronisée est réalisée aux urgences pour restaurer un rythme cardiaque normal, sans tenir compte du risque d'accident vasculaire cérébral.

Principes de traitement de la fibrillation auriculaire

Dans la prise en charge globale de la fibrillation auriculaire, le personnel médical utilise l’approche ABC: Avoid stroke, Better symptom management, Cardiovascular risk and comorbidity optimization , respectivement en français : Éviter les accidents vasculaires cérébraux, Meilleure gestion des symptômes de fibrillation auriculaire, et optimisation du risque de crise cardiaque et des autres maladies des patients. 

Il y a trois axes de traitement de la fibrillation auriculaire : diminution du risque d’incident thromboembolique (risque de former des caillots dans le sang), diminution de la fréquence cardiaque et maintien d’un rythme cardiaque normal.

Un des axes du traitement de la fibrillation auriculaire consiste à diminuer le risque d'incident thromboembolique (former des caillots dans le sang). On diminue le risque d'incident thromboembolique (risque de former des caillots dans le sang) via la prise de médicaments anticoagulants qui agissent sur la coagulation du sang, comme par exemple l’héparine ou l’acénocoumarol (Sintrom®), les anti-coagulants oraux directs (ACOD) comme par exemple le Rivaroxaban, Apixaban, l’Edoxaban ou le Dabigatran, ou les anti-agrégants qui agissent sur les plaquettes tels que l’aspirine. 

Un autre axe du traitement de la fibrillation auriculaire consiste à diminuer la fréquence cardiaque ou la vitesse du rythme cardiaque. On diminue la fréquence cardiaque avec des médicaments. Certains médicaments utilisés sont les beta-bloquants comme le métoprolol, ou les anticalciques comme le ditiazem, ou la digoxine ou l’amiodarone.

Le dernier axe du traitement de la fibrillation auriculaire consiste à rétablir un rythme cardiaque normal. On rétablit un rythme cardiaque normal par la cardioversion électrique (acte médical consistant à envoyer un choc électrique au cœur pour retrouver un rythme normal), ou par la prise de médicaments comme l’amiodarone ou par une intervention chirurgicale. 

La fréquence cardiaque correspond au nombre de battements par minute, tandis que le rythme se réfère à la manière dont le cœur bat, à la séquence de courants électriques qu’on peut lire sur   l’électrocardiogramme (ECG). 

Eviter l’Accident vasculaire cérébral ou AVC

Avoir une fibrillation auriculaire augmente le risque d’incident thromboembolique, c’est-à-dire le risque de former des caillots sanguins. En effet, la contraction des oreillettes (cavités supérieures du cœur) est moins efficace, causant la stagnation et coagulation d’une partie du sang du cœur. Avoir un risque d’incident thrombo-embolique élevé met à risque d’AVC (Accident vasculaire cérébral). En effet, les caillots formés dans le cœur en fibrillation auriculaire peuvent rejoindre la circulation sanguine et bloquer le passage du sang dans les vaisseaux du cerveau ou ailleurs dans le corps. 

Le score CHA2DS2-VASc aide les médecins à évaluer le risque d’incident thromboembolique de formation de caillots sanguins chez les personnes atteintes de fibrillation auriculaire. Si le score CHA2DS2-VASc et donc le risque d’incident thromboembolique de la personne est élevé, alors le médecin prescrira des médicaments anticoagulants pour empêcher les caillots de se former. Le score est basé sur 8 critères.

  • Le C du score CHA2DS2-VASc correspond au critère "Cardiopathie" : Ce critère concerne les personnes qui présentent une insuffisance cardiaque ou une dysfonction du ventricule gauche, c'est-à-dire une diminution de la capacité du cœur à pomper le sang efficacement. Ces conditions augmentent le risque de formation de caillots dans le cœur qui peuvent mener à un Accident vasculaire cérébral (AVC), d'où l'attribution d'1 point dans le score.
  • Le H du score CHA2DS2-VASc correspond au critère "Hypertension" : L'hypertension artérielle est un facteur de risque bien connu pour les maladies cardiovasculaires, y compris les accidents thromboemboliques. Les personnes avec de l'hypertension reçoivent 1 point, car cela indique un risque accru de complications.
  • Le A du score CHA2DS2-VASc correspond au critère "Âge avancé" : Les personnes âgées de 75 ans et plus sont considérées comme ayant un risque plus élevé d'AVC en présence de fibrillation auriculaire, ce qui se reflète par l'attribution de 2 points dans l'évaluation.
  • Le D du score CHA2DS2-VASc correspond au critère "Diabète" : Le diabète peut causer des dommages aux vaisseaux sanguins, ce qui augmente le risque de formation de caillots sanguins. Ainsi, le diabète contribue à 1 point dans le score CHA2DS2-VASc.
  • Le S du score CHA2DS2-VASc correspond au critère "Stroke" : Un antécédent d'accident vasculaire cérébral, d'accident ischémique transitoire ou d'autres événements thromboemboliques signale un risque significativement élevé de récidive. Cela justifie l'allocation de 2 points pour ce facteur de risque.
  • Le V du score CHA2DS2-VASc correspond au critère "Maladie vasculaire" : La présence de maladies vasculaires, telles que la maladie artérielle périphérique, un infarctus du myocarde précédent, ou la présence de plaques complexes dans les vaisseaux principaux comme l’aorte, suggère un état prédisposant à des événements thromboemboliques, ce qui est pris en compte avec 1 point.
  • Le A du score CHA2DS2-VASc correspond au critère "Âge" : Être âgé de 65 à 74 ans est un facteur de risque modéré pour les AVC chez les personnes avec fibrillation auriculaire, et est donc noté comme 1 point sur l'échelle. Cela est différent du premier critère d’âge avancé évoqué dans ce même score, le premier étant directement lié à l’âge avancé, alors que ce point ici est lié à la tranche d’âge entre 65 et 74 ans uniquement.
  • Le S du score CHA2DS2-VASc correspond au critère "Sexe" : Le sexe féminin est inclus dans le calcul du score CHA2DS2-VASc en tant que facteur de risque indépendant, ajoutant 1 point pour les femmes, car des études ont montré qu'elles ont un risque légèrement plus élevé d'accident vasculaire cérébral (AVC) lié à la fibrillation auriculaire par rapport aux hommes.

A l’aide de ces 8 critères, le score total CHA2DS2-VASc est calculé pour évaluer le risque de d’incident thromboembolique (ou risque de former un caillot dans le sang.) Un score CHA2DS2-VASc de 0 correspond à un risque faible d’incident thromboembolique (ou risque de former un caillot dans le sang.). Un score CHA2DS2-VASc de 1 (??) chez l'homme ou un score de 2 chez la femme correspond à un risque intermédiaire d’incident thromboembolique (ou risque de former un caillot dans le sang.). Un score CHA2DS2-VASc de 2 ou plus chez l'homme ou 3 ou plus chez la femme correspond à un risque élevé d’incident thromboembolique (ou risque de former un caillot dans le sang.).

Les recommandations de traitement, comme l'utilisation d'anticoagulants, sont souvent basées sur le score CHA2DS2-VASc, avec un score plus élevé indiquant une plus grande justification pour le traitement anticoagulant afin de prévenir les accidents vasculaires cérébraux (AVC).

Si un homme a un score de 0 ou une femme a un score de 1, leur risque est considéré comme faible et ils n'ont pas besoin de prendre des médicaments anti-coagulants pour prévenir le risque d’incident thromboembolique ou de formation de caillots sanguins. Un risque élevé de risque d’incident thromboembolique ou de formation de caillots sanguins, où les médicaments pour les empêcher devraient être prescrits, commence à partir d'un score de ≥ 2 pour les hommes et ≥ 3 pour les femmes. Pour les scores entre ces deux niveaux, les médecins vont évaluer individuellement le risque de saignement de la personne en fonction de ses caractéristiques.

La prise d’anticoagulants chez la personne ayant une fibrillation auriculaire diminue le risque de d’incident thromboembolique ou de formation de caillots sanguins dans la circulation mais comporte comme tout médicament des effets secondaires. Il existe un risque de saignement, dit risque hémorragique. Le ou la médecin évalue le risque de saignement majeur au bout d’un an chez les personnes avec fibrillation auriculaire qui prennent des anticoagulants à l’aide du score de HAS-BLED. Le score HAS-BLED évalue le risque de saignement majeur et se base sur la présence de l’hypertension, une mauvaise fonction des reins, un antécédent d’AVC, un antécédent ou une prédisposition au saignement, un âge avancé ou la prise de médicaments prédisposant au saignement, ou la consommation d’alcool.

Ce risque de saignement peut changer avec le temps, donc il faut le vérifier souvent, surtout si la personne a des prédispositions au saignement. Même si le risque de saignement est élevé, cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas prendre les médicaments pour diminuer le risque d’incident thromboemboliques, parce que les avantages de les prendre sont souvent plus importants que le risque de saignement. 

Les contre-indications absolues à la prise d’anticoagulants sont un saignement important récent (y compris cérébral), un faible nombre de plaquettes dans le sang et une anémie grave. Dans les cas de contre-indications absolues à la prise d’anticoagulants, il existe une option chirurgicale.

Choix des médicaments anticoagulants

Les médicaments anticoagulants donnés en cas de fibrillation auriculaire sont les anticoagulants oraux directs (ACOD) ou les antivitamines K (AVK). 

Les anticoagulants oraux directs (ACOD) sont souvent privilégiés en première intention pour plusieurs raisons. En effet, ils sont faciles à prendre, nécessitent moins de contrôles sanguins, ont moins d'interactions avec d'autres médicaments et agissent plus rapidement que les antivitamines K (AVK). Les anticoagulants oraux directs sont aussi efficaces que les AVK. Parmi les anticoagulants oraux directs (ACOD), on trouve le rivaroxaban (Xarelto®), Apixaban (Eliquis®), Edoxaban (Lixiana), Dabigatran (Pradaxa).

Les antivitamine K (AVK) sont prescrits en première intention par le ou la médecin lorsque la personne a une valve cardiaque artificielle ou une valvulopathie rhumatismale. La principale contrainte des antivitamines K (AVK) est la nécessité d'un suivi une fois par mois de l'INR (International Normalized Ratio) qui mesure la capacité de coagulation du sang. Cependant, la possibilité de contrôler précisément le taux sanguin peut être bénéfique, en particulier si une personne présente un risque élevé de problèmes de coagulation ou de saignement.  Il est recommandé de mesurer l'INR (International Normalized Ratio) de préférence le matin à jeun à la même heure, si la personne prend le médicament le soir. La fréquence des contrôles peut varier, mais est généralement d’au moins une fois par mois. Le taux de l'INR (International Normalized Ratio) dans le traitement de la fibrillation auriculaire se situe généralement entre 2 et 3.

Il existe deux types d'anticoagulants : les anticoagulants oraux directs (ACOD) et les anticoagulants antagonistes de la vitamine K (AVK).

Parmi les anticoagulants antagonistes de la vitamine K (AVK), on trouve l’Acénocoumarol (Sintrom®), Phénprocoumone (Marcoumar®), Coumaphène ou Warfarine (Coumadin®), Fluindione (Préviscan®).
Pour l’Acénocoumarol (Sintrom®), il n'est généralement pas nécessaire d'utiliser une dose de charge si les premières analyses sanguines montrent des paramètres de coagulation normaux. Cependant, il est essentiel de vérifier le taux d'INR dès le troisième ou quatrième jour de traitement. Pour le Phénprocoumone (Marcoumar®), la dose initiale dépendra des résultats de coagulation, mais généralement, on recommande une dose de 4,5 à 9 mg le premier jour, suivie de 6 mg le deuxième jour. Comme pour l’Acénocoumarol (Sintrom®), l'INR doit être contrôlé dès le troisième ou quatrième jour. Certains autres anticoagulants antagonistes de la vitamine K, tels que la Coumadin® (warfarine) et le Fluindione (Préviscan®), ne sont pas commercialisés en Suisse.

Les anticoagulants oraux directs sont également appelés anticoagulants oraux non-antagonistes de la vitamine K. Il existe plusieurs de ces médicaments :

  • Le Rivaroxaban (Xarelto®) est l'un de ses médicaments. La dose recommandée du Rivaroxaban (Xarelto®) est généralement de 20 mg une fois par jour, mais une dose réduite de 15 mg une fois par jour peut être utilisée si la clairance de la créatinine se situe entre 15 et 49 mL/min
  • L'apixaban, également connu sous le nom d'Eliquis®, est un médicament dont la dose habituelle est de 5 mg deux fois par jour. Cependant, une dose réduite de 2,5 mg deux fois par jour peut être utilisée si une personne a au moins deux des trois critères suivants : avoir 80 ans ou plus, peser 60 kg ou moins, ou avoir une créatinine sérique (un marqueur de la fonction rénale) égale ou supérieure à 133 µmol/l.
  • L'edoxaban, également connu sous le nom de LixianaTM, est un médicament habituellement pris à une dose de 60 mg une fois par jour. Cependant, si une personne a l'un des critères suivants : une clairance de la créatinine (un marqueur de la fonction rénale) comprise entre 15 et 50 mL/min, un poids de 60 kg ou moins, ou prendre en même temps des médicaments comme la dronédarone, la ciclosporine, l'érythromycine ou le kétoconazole, le ou la médecin peut prescrire une dose réduite de 30 mg une fois par jour.
  • Le dabigatran, aussi connu sous le nom de Pradaxa, est généralement prescrit à une dose de 150 mg deux fois par jour. Cependant, si une personne a au moins l'un des critères suivants : avoir 80 ans ou plus, avoir un risque accru de saignement, ou prendre en même temps le médicament verapamil, le ou la médecin peut prescrire une dose réduite de 110 mg deux fois par jour.

Le score SAMe-TT2R2 est un outil qui permet de déterminer quel type de traitement anticoagulant est le plus approprié en fonction de différents facteurs. Si le score obtenu est un score de 0 à 2, cela suggère que les antagonistes de la vitamine K (AVK) pourraient être préférables. En revanche, si le score obtenu est supérieur à 2, les anticoagulants oraux directs (ACOD) pourraient être une meilleure option. Les facteurs pris en compte dans le score SAMe-TT2R2 sont le sexe, l'âge, les antécédents médicaux, les interactions médicamenteuses, la consommation de tabac et l'origine ethnique. Les femmes, l’âge de moins de 60 ans, les maladies comme l’hypertension, le diabète, la maladie du cœur, des vaisseaux, du foie, des poumons ou des reins et une présence d’interaction médicamenteuse.

Il est important de noter que prendre de l'aspirine seul, comme traitement préventif, n'est pas efficace pour prévenir les accidents vasculaires cérébraux de type ischémique. De plus, cela peut augmenter le risque d'accident vasculaire cérébral hémorragique, surtout chez les personnes âgées. Par conséquent, l'aspirine seule ne devrait pas être utilisée pour prévenir les accidents vasculaires cérébraux de type ischémique chez les patientes et patients atteints de fibrillation auriculaire.

Gestion des symptômes

Pour gérer les symptômes de la fibrillation auriculaire, il existe deux principales approches : le contrôle de la fréquence cardiaque (rate control) et le rétablissement du rythme cardiaque normal (rhythm control). Pendant de nombreuses années, la stratégie de contrôle de la fréquence cardiaque a été généralement recommandée. Cependant, des études récentes, telles que l'étude EAST-AFNET 4, ont montré que l'adoption précoce d'une stratégie de rétablissement du rythme cardiaque permet de réduire les décès liés aux problèmes cardiaques, ainsi que le risque d'accidents vasculaires cérébraux et de syndromes coronariens aigus. Il est donc probable que la stratégie de rétablissement du rythme cardiaque soit de plus en plus utilisée à l'avenir.

Contrôle de la fréquence cardiaque ou rate control

La valeur cible de fréquence cardiaque chez les personnes ayant une fibrillation auriculaire est inférieure à 110 battements par minute. Si la fibrillation auriculaire persiste plus de 7 jours, on visera une valeur plus basse, 80 battements par minute.
Le contrôle de la fréquence cardiaque se fait via l’administration de beta-bloquants, ou anticalciques, digoxine ou amiodarone selon les caractéristiques et les autres problèmes de santé de la personne (comorbidités).

Le choix spécifique dépend des autres problèmes de santé qu'une personne pourrait avoir (par exemple, les beta-bloquants sont privilégiés en cas d'insuffisance cardiaque (cœur qui ne pompe pas bien), tandis que les inhibiteurs calciques sont préférés en cas de problèmes respiratoires comme la bronchite chronique ou l’asthme.

Si la fréquence cardiaque ou les symptômes ne sont pas suffisamment contrôlés, il est possible de combiner plusieurs traitements (par exemple, un beta-bloquant plus un inhibiteur calcique, ou un beta-bloquant plus de la digoxine, ou un inhibiteur calcique plus de la digoxine). Dans certains cas, l'amiodarone, un autre médicament, peut être utilisée en dernier recours

Si le traitement médicamenteux ne parvient pas à maintenir une fréquence cardiaque suffisamment contrôlée, une intervention chirurgicale appelée ablation du nœud atrio-ventriculaire peut être envisagée. Cette intervention consiste à enlever une petite partie du cœur qui dysfonctionne électriquement. Ensuite, on peut mettre en place dans le cœur un dispositif médical de type pacemaker. Le pacemaker assure une stimulation électrique adéquate du cœur. Ces dispositifs médicaux aident à contrôler le rythme cardiaque et à assurer que le cœur bat correctement. Cela peut aider à améliorer les symptômes et la qualité de vie.

Contrôle aigu de la fréquence cardiaque

Lorsqu'il est nécessaire de contrôler rapidement la fréquence cardiaque dans des situations aiguës, il est essentiel de rechercher la cause sous-jacente (comme une infection, une anémie, une embolie pulmonaire, un problème de thyroïde ou une ischémie cardiaque). Pour réduire la fréquence cardiaque, les médicaments de premier choix sont les beta-bloquants ou les inhibiteurs calciques non-dihydropyridines (comme le diltiazem ou le vérapamil) en raison de leur action rapide.

La digoxine est un médicament qui peut être utilisé en deuxième choix ou lorsque le cœur ne pompe pas efficacement (insuffisance cardiaque avec une fraction d'éjection ventriculaire gauche réduite), mais la digoxine agit lentement (entre 1 et 6 heures) et nécessite un suivi précis en raison de sa marge de sécurité étroite, ce qui limite son utilisation.

Contrôle du rythme 

Le contrôle du rythme vise à rétablir le rythme cardiaque normal, c'est à dire un rythme sinusal, en utilisant des techniques telles que la cardioversion électrique, les médicaments antiarythmiques ou l'ablation par cathéter. Le contrôle du rythme est recommandé dans les cas de fibrillation auriculaire symptomatique, notamment chez les patients jeunes, lors du premier épisode de fibrillation auriculaire, lorsque la fibrillation auriculaire est déclenchée par un événement tel qu'une infection, et en l'absence ou en présence de très légères anomalies structurelles du cœur.Si le ou la patiente ne prend pas d'anticoagulants, il est nécessaire d'en commencer un dès que possible. Ensuite :

  • Si la fibrillation auriculaire est survenue il y a moins de 12 heures et que le ou la patiente n'a pas d'antécédent d'événement thromboembolique, ou si la fibrillation auriculaire a débuté il y a moins de 48 heures et que le score CHA2DS2-VASc est inférieur ou égal à 1 pour les hommes ou 2 pour les femmes, une cardioversion électrique ou médicamenteuse peut être envisagée
  • Si la fibrillation auriculaire persiste depuis plus de 48 heures (ou si sa durée est inconnue), une anticoagulation doit être administrée pendant 3 semaines ou une échocardiographie transœsophagienne (ETO) doit être réalisée pour exclure la présence de caillots sanguins avant d'envisager la cardioversion

Après une cardioversion, l'anticoagulation peut être arrêtée après 4 semaines si le score CHA2DS2-VASC est de 0 pour les hommes ou de 1 pour les femmes. Dans les autres cas, il sera nécessaire de discuter de la poursuite de l'anticoagulation à long terme.

Le contrôle du rythme peut se faire par une cardioversion électrique (acte médical consistant à envoyer un choc électrique au cœur pour retrouver un rythme normal), ou prise de médicaments comme l ’amiodarone.

La cardioversion électrique est une procédure médicale utilisée pour restaurer un rythme cardiaque normal (rythme sinusal) chez les personnes souffrant d'arythmies cardiaques, en particulier la fibrillation auriculaire ou la tachycardie supraventriculaire. Avant la procédure de cardioversion électrique, on administre à la personne des médicaments dits sédatifs pour calmer, détendre ou endormir une personne, réduisant ainsi l'anxiété, la douleur et les réflexes durant l’intervention. Dans certains cas, un traitement préalable avec des médicaments anti-arythmiques tels que la flécaïnide ou l'amiodarone pourrait améliorer le succès de la cardioversion.

Cardioversion médicamenteuse

La cardioversion médicamenteuse est la correction d’un rythme anormal du coeur par un traitement anti-arythmique. L’administration de l’anti-arythmique se fait souvent en milieu hospitalier pour que l'état de la personne puisse être surveillé. Il existe plusieurs traitements anti-arythmiques utilisés pour la cardioversion électrique. Les trois principaux sont l’amiodarone (Cordarone®), la fécainide (Tambocor®), le varnakalant (Brinavess®). Le choix du traitement se fait en fonction de l’âge, de la présence ou non de maladie cardiaque, de la sévérité des symptômes et de la présence d’anormalités à l’électrocardiogramme.
Les complications les plus fréquentes de la cardioversion médicamenteuse sont une bradycardie (le cœur bat trop lentement) et des arythmies ventriculaires (le rythme cardiaque est irrégulier) 

Maintien d’un rythme cardiaque normal

Le traitement pour maintenir un rythme cardiaque normal (pour éviter que les symptômes ne reviennent) dépend à la fois de la gravité des symptômes et des effets secondaires potentiels des médicaments antiarythmiques. Le ou la médecin prendra en compte des facteurs tels que l'âge, la présence de maladie cardiaque, la gravité des symptômes et l'électrocardiogrammes pour choisir le traitement le plus approprié.
En cas d'absence de problème cardiaque, le ou la médecin peut prescrire du flécaïnide ou du dronédarone en première intention. En cas de problème cardiaque due à une mauvaise circulation sanguine, des problèmes de valve cardiaque ou une légère réduction de la fonction cardiaque, le dronédarone peut également être utilisé. En cas d'insuffisance cardiaque (cœur qui ne pompe pas bien) avec une fonction cardiaque sévèrement réduite, l'amiodarone est le traitement de premier choix. Le ou la médecin choisira le médicament qui convient le mieux au patient en fonction de son état de santé.

Il existe d’autres procédures médicales comme l’ablation par radiofréquence qui vise à isoler les zones du cœur qui causent des battements irréguliers, l’ablation chirurgicale, la procédure mini-invasive "mini MAZE" par thoracoscopie, qui consiste en l'ablation des foyers pulmonaires et la résection de l'auricule gauche. Ces procédures sont réservées aux cas spécifiques et doivent être revus par le ou la médecin traitant avec les cardiologues.

Le développement et l'évolution de la fibrillation auriculaire sont en partie dus à des changements dans la structure de l'oreillette (chambre supérieure du cœur), ce qui entraîne une contraction auriculaire inefficace et incontrôlée. L'activité électrique anormale provient le plus souvent des veines pulmonaires. Cette altération du tissu cardiaque contribue à maintenir la fibrillation auriculaire en perturbant les voies de conduction électrique. Ces changements sont favorisés par des facteurs de risque cardiovasculaire, tels que le syndrome métabolique (surpoids, problèmes de cholestérol, de tension ou de résistance à l’insuline). Par conséquent, le contrôle strict de ces facteurs de risque devrait permettre de réduire le risque de développer une fibrillation auriculaire, d'améliorer le maintien en rythme sinusal après une cardioversion ou une ablation, et de réduire les symptômes et les complications associés à cette condition.

Evaluation de la sévérité des symptômes de Fibrillation auriculaire par le score EHRA

Le score EHRA (score de la European Heart Rhythm Association pour la fibrillation auriculaire) aide à évaluer à quel point un patient ou une patiente est affectée par la fibrillation auriculaire et à adapter son traitement en conséquence. Le score EHRA est un questionnaire que le ou la médecin peut donner aux patients pour mieux comprendre comment la personne se sent. Le questionnaire se base sur six symptômes : les palpitations, la fatigue, les vertiges, la difficulté à respirer, les douleurs thoraciques et l'anxiété. 

Pour évaluer l'impact de la Fibrillation auriculaire sur la personne, le ou la médecin établit le score EHRA (European Heart Rhythm Association score of atrial fibrillation) correspondant aux symptômes de la personne. Ce score classe la sévérité des symptômes de la fibrillation auriculaire (FA), y compris les palpitations, la fatigue, les vertiges, la dyspnée (difficulté à respirer), les douleurs thoraciques et l'anxiété. Il est déterminé en posant un questionnaire à la personne, permettant ainsi d'adapter le traitement à la gravité des symptômes ressentis.

Lorsqu'une personne a un score EHRA (score évaluant impact de la fibrillation atriale sur la vie quotidienne) de 1 point, cela indique que la fibrillation auriculaire ne provoque aucun symptôme perceptible, et ainsi, la condition n'affecte pas la vie quotidienne de la personne.

Si une personne a un score EHRA de 2a points, cela signifie que la fibrillation auriculaire provoque des symptômes qui sont assez légers pour ne pas perturber les activités quotidiennes normales. La personne peut ressentir des symptômes, mais est capable de les gérer sans qu'ils n'entravent sa routine habituelle.

Un score de 2b points est attribué lorsque les symptômes de la fibrillation auriculaire sont plus gênants que ceux considérés comme légers, mais ne sont pas encore suffisamment sévères pour affecter les activités quotidiennes de la personne. Les symptômes sont présents et peuvent être perturbants, mais ne sont pas complètement invalidants.

Avec un score de 3 points, les symptômes de la fibrillation auriculaire sont assez graves pour affecter les activités quotidiennes normales. Cela signifie que les symptômes sont suffisamment importants pour modifier la manière dont la personne réalise ses tâches habituelles.

Le score le plus élevé, 4 points, est donné quand la fibrillation auriculaire cause des symptômes si intenses qu'ils interrompent les activités quotidiennes normales. Les symptômes sont d'une gravité telle qu'ils empêchent la personne de mener une vie normale et peuvent nécessiter une intervention médicale urgente ou un ajustement significatif du traitement.

Le score EHRA aide à évaluer et à communiquer l'impact de la fibrillation auriculaire sur la vie quotidienne, et facilite le choix du traitement de la fibrillation auriculaire.

Signaux d’alerte 

Certains symptômes associés à une fibrillation auriculaire peuvent suggérer la survenue d’une complication. Les symptômes suivants doivent alerter et peuvent justifier une prise en charge médicale rapide : 

  • Palpitations très rapides et irrégulières qui apparaissent brusquement 
  • Douleur ou oppression dans la poitrine 
  • Essoufflement au repos ou à l’effort minime 
  • Étourdissements, sensation de malaise ou faiblesse soudaine 
  • Perte de connaissance  
  • Troubles soudains de la parole, faiblesse d’un côté du corps, vision brouillée ou perte de coordination  

Si vous présentez ces symptômes – ou si vous pensez que votre état de santé ou celui d’un de vos proches nécessite une prise en charge médicale – il est recommandé de contacter un médecin ou, en cas d’urgence, de composer le 144 ou de vous rendre auprès d’un service médical d’urgence. 
 

Dernière mise à jour : 16/05/2025