Diététicien

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diététicienne aux HUG

Des connaissances biomédicales et en sciences humaines sont indispensables pour dispenser des soins nutritionnels de qualité.

La diététique, une spécialité soignante à part entière

Le métier de diététicien ou diététicienne est aujourd’hui pleinement intégré aux équipes pluridisciplinaires des soins. Spécialité transversale, la diététique a en effet sa place partout dans l’hôpital, des maladies chroniques où l’alimentation est un facteur clé (diabète, obésité, hypertension, etc.) à la prise en charge de la malnutrition dite «protéino-énergétique». Cette dernière touche 30% des personnes hospitalisées en Suisse. Elle est la cause de la plupart des prises en soins nutritionnelles.

« Un manque de protéines ou d’énergie est la cause directe d’une perte de masse musculaire. Cela impacte les comorbidités et la mortalité, favorise les complications, diminue la qualité de vie, la mobilisation et allonge la durée d’hospitalisation », avertit Sophie Maillard, diététicienne de la filière nutrition et diététique au Département de médecine.

Ces conséquences délétères peuvent être évitées par une prise en soins personnalisée, adaptée aux situations pathologiques et basée sur les recommandations scientifiques. Les diététicien et diététiciennes des HUG suivent un protocole structuré en quatre étapes : évaluation, diagnostic nutritionnel, interventions et surveillance. Chaque étape est coordonnée avec les autres professionnels et professionnelles de santé et les thérapies sont documentées.

Technologies avancées

Dans certains cas, les diététiciennes affinent la stratégie nutritionnelle à l’aide d’outils technologiques avancés : «La bio-impédancemétrie mesure la composition du corps dans son intégralité (muscles, graisse et eau). Tandis que la calorimétrie indirecte mesure la dépense énergétique des patients. Elle peut être réalisée tant chez les personnes ventilées mécaniquement que chez celles qui respirent normalement », précise la jeune diététicienne, en poste depuis trois ans aux HUG.

« La priorité est le maintien des apports par la bouche avec une adaptation du profil alimentaire, l’ajout de collations, des préparations enrichies et l’adaptation des textures. Si nécessaire, nous mettons en place une nutrition artificielle orale, par sonde ou via la veine »

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HUG
Sophie Maillard
Diététicienne de la filière nutrition et diététique au Département de médecine

Lien thérapeutique

« La nourriture revêt un aspect émotionnel important, souvent lié à la culture. En abordant ce thème, nous créons rapidement un lien thérapeutique étroit », reprend Sophie Maillard. L’empathie est donc une autre aptitude indispensable aux diététiciens et diététiciennes pour assurer des prises en charge de qualité. Ils ou elles s’appuient sur des techniques d’entretien motivationnel pour accompagner les changements d’habitude des patients et patientes.

Sujet très prisé, tout le monde a un avis sur la nourriture. Conseils en alimentation, nouvelles tendances culinaires, nouveaux produits, supers aliments, régime miracle, etc. Les médias regorgent de propositions. Face à cette information surabondante mais certaines fois peu fiable, les diététiciennes trient le bon grain de l’ivraie. « Nous apportons aussi aux patients des connaissances scientifiques à jour et validées ce qui est fondamental dans la prise en charge », conclut Sophie Maillard.

Quelle formation ?

Pour exercer le métier de diététicien, la formation exigée est un Bachelor en nutrition et diététique délivrée par une Haute école spécialisée. Le titre académique est BSc Nutrition et diététique. Quarante professionnels et professionnelles travaillent en transversalité dans les départements des HUG auprès des patients et patientes de tous âges.

Publié le 13 Janvier 2021 | Auteur: Marianne Rubio
Crédit photo: Julien Gregorio

Dernière mise à jour : 29/08/2025