L'athérosclérose au coeur de la recherche

Le centre cardiovasculaire est engagé dans plusieurs recherches. L'une d'elles concerne la cardiologie au sens large et se penche sur le délicat problème de l'athérosclérose qui touche de plus en plus de patients avec des conséquences souvent graves.

Athérosclérose : l'éducation thérapeutique du patient

L’athérosclérose coronarienne et des artères cérébrales est la cause de mortalité la plus importante dans les pays industrialisés et sur l’ensemble de la planète. Elle représente près de 40% des décès. En Suisse, environ 10'000 personnes meurent de crise cardiaque chaque année, soit une toutes les cinquante minutes.

Les recommandations internationales dédiées à la prise en charges des patients souffrant d’athérosclérose, notamment d’un infarctus du myocarde ont contribué à uniformiser les traitements hospitaliers et à harmoniser les prescriptions médicales à la sortie de l’hôpital pour améliorer ainsi la qualité des soins et diminuer les récidives d’événements et les complications.
Cependant, malgré ces avancées thérapeutiques, un patient sur 7 présente une récidive d’événement cardiovasculaire fatal ou non fatal dans les 12 mois qui suivent l’infarctus.

Le chaînon manquant dans la prise en charge du patient est tout simplement : l’éducation thérapeutique du patient. En effet, l’éducation thérapeutique agit sur plusieurs dimensions personnelles qui influencent le comportement du patient face à sa maladie et à son traitement.

Afin de combler cette lacune, le service de cardiologie des Hôpitaux Universitaires de Genève a développé le programme ELIPS® avec comme clé de voûte un film DVD traduit en plusieurs langues et une formation spécialisée du personnel soignant pour interagir avec le patient sur un mode d’écoute motivationnelle.

Une étude clinique impliquant tous les hôpitaux universitaires de Suisse (plus de 4'000 patients inclus) est en cours afin d’objectiver les retombées cliniques de ce programme et d’exploiter pleinement les progrès thérapeutiques dans le cadre des patients hospitalisés pour un infarctus, et ceci bien au-delà du cadre de l’hospitalisation, afin de réduire encore les récidives d’événements cliniques liés à l’athérosclérose.

Les prothèses biodégradables

La chirurgie cardiovasculaire a concentré ses efforts de recherche fondamentale sur l’utilisation des matériaux biodégradables dans le domaine cardiovasculaire. Le service spécialisé des HUG a développé le premier anneau biodégradable qui a obtenu le marquage CE en 2005.
Cet anneau fabriqué à partir de polymère, polydioxanone, contrairement aux anneaux conventionnels qui existent déjà sur le marché, est implanté à l’intérieur de l’anneau mitral ou tricuspidien natif.  Après six mois d’implantation, l’anneau se dégrade progressivement en induisant un tissu fibreux qui fonctionne comme un anneau prothétique durable intra-annulaire.
L’avantage primordial de l’anneau biodégradable est le fait qu’il n’interfère pas avec la croissance de l’anneau mitral ou tricuspidien natif chez l’enfant en pleine croissance. Son utilisation ouvre de nouvelles possibilités de réparation dans la population pédiatrique souffrant de valvulopathies mitrales ou tricuspidiennes.
Contrairement aux anneaux conventionnels, l’anneau biodégradable ne nécessite pas d’anticoagulation durant les 3 premiers mois post-implantation. Le fait qu’il soit démuni de tout matériel synthétique réduit considérablement le risque infectieux et sa flexibilité tridimensionnelle le rend également beaucoup plus facile à utiliser dans la chirurgie minimalement invasive ou robotique.

Le service de chirurgie cardiovasculaire progresse également sur la mise au point d’une  prothèse vasculaire biodégradable pour effectuer des pontages, dans des cas qui nécessitent l’utilisation de prothèse de petit diamètre.

Un troisième projet qui consiste à développer une prothèse valvulaire biologique est en cours. Les études expérimentales ont été achevées avec des résultats prometteurs sur le plan hémodynamique et l’étude clinique doit démarrer prochainement.  L’avantage de cette bio-prothèse par rapport aux bio-prothèses aortiques conventionnelles repose sur le fait qu’elle aura une performance hémodynamique similaire à des valeurs physiologiques même pour les petites tailles. 

Formation

Les services affiliés au centre cardiovasculaire (spécialités médicales) remplissent aussi une mission de formation, essentiellement au niveau postgrade.

Dernière mise à jour : 20/03/2024