Auteur : Nicolas Bornand
A quels besoins le projet répond-il ?
Suite à l’adoption du Projet de loi santé numérique par le Grand Conseil en septembre 2022, un budget d’investissement de 18.4 millions CHF a été alloué pour une durée de six ans pour codévelopper la santé numérique dans le secteur public.
Parmi les projets retenus figure celui de la télémédecine, dont le but est de développer un outil visant à réduire les séjours hospitaliers ou les visites aux urgences.
Le 12 novembre 2024, le réseau de soins cantonal du monde de la santé s’est réuni lors du T-Day, une journée rassemblant les différents partenaires, tant publics que privés : notamment l’OCSIN, les HUG, l’IMAD, l’OCS, les représentants de la commission de coordination du réseau de soins, les pharmacies, l'AMGe, des personnes représentant la médecine de ville, des patients et patientes partenaires.
Quels sont les objectifs ?
- Partager la version préliminaire de la vision 2025-2030 (version alpha) de la télésanté à l’échelle cantonale, élaborée par un groupe de travail dédié.
- Itérer, avec les 120 participantes et participants, sur les livrables qui constituent la version alpha de cette vision de la télésanté pour le réseau de santé genevois à l’horizon 2030 (plaquette et posters).
- Récolter et alimenter les différents éléments nécessaires à l'élaboration d'une version beta. Cette version, qui reste à élaborer, sera partagée entre tous les protagonistes et servira de base pour la rédaction d'une feuille de route.
- Inspirer et donner envie aux participants et participantes de s’engager ensemble, dès 2025, à valider la version beta de la vision cantonale et la feuille de route, ainsi qu'à participer aux actions qui en découleront.
Quelles actions ont été menées ?
120 personnes ont participé à cette édition, marquée par des retours très positifs. Lors de cette journée, ces personnes ont échangé, en présence des patient.e.s partenaires, dans le cadre d’ateliers collaboratifs. Ce travail en intelligence collective a permis d’aborder de nombreuses thématiques, telles que :
- Les différents cas d’usage de la télésanté
- L’accompagnement au changement
- L’éthique, la déontologie et la qualité
- Les besoins des différentes parties prenantes
- La stratégie globale.
Quels sont les partenaires impliqués et comment sont-ils impliqués dans l’action ?
Le programme et les objectifs du TDay ont été élaborés par un comité sponsor. Cette instance représentant les parties prenantes (HUG, IMAD, OCS et OCSIN) s'est réunie à 9 reprises avec pour mission de préparer et d'organiser la journée et le contenu des ateliers. Ces 9 séances ont permis de/d'
- s'aligner sur les objectifs de l'évènement;
- définir le plan de communication;
- participer à élaborer la liste des participants et participantes
- valider la date de la journée;
- ajuster et valider le contenu des ateliers;
- valider les différentes dépenses selon l'enveloppe à disposition;
- relire les livrables de la vision esquissée, etc.
Le travail de préparation du contenu de la version alpha de la stratégie et des ateliers a été mené de concert avec les HUG, l'IMAD, l'OCS et l'OCSIN. Un groupe de travail (GT objectif TDay) s'est réuni à 9 reprises sur les mois précédents l'événement. Ces 9 séances ont permis de/d'
- échanger autour des cas d'usage et les prioriser;
- parcourir les spécialités télé compatibles;
- identifier les personae et décrire les parcours patient;
- participer au choix des différents thèmes des ateliers;
- définir les rôles des membres du GT lors de la journée, etc.
Ce travail a été réalisé sous la supervision du COPIL télémédecine élargie, du CoProg PSN et du mandant, le Pr Giannakopoulos, directeur général a.i. l'OCS.
La facilitation des ateliers a été rendue possible grâce à une collaboration entre les partenaires du PSN qui ont fourni des compétences et des ressources, démontrant une forte implication et volonté de travailler ensemble. Les HUG et l'IMAD ont quant à eux proposé des facilitateurs. L'OCSIN a détaché pour sa part des analystes de la COBA (Communauté de la Business Analyse de l'État de Genève) et des analystes de la Direction SCLI (Services aux clients).
Genève Lab et Christopher Larraz, conseiller à l’innovation et au numérique, ont également contribué à l'événement en fournissant du matériel de facilitation et en jouant un important rôle d'intervision pour le design de la journée.
Des actions futures sont-elles prévues ?
Après analyse approfondie du contenu des différents ateliers, il ressort clairement que les discussions ont largement dépassé le simple cadre de la télésanté et doivent s'inscrire dans une réflexion plus large autours de la santé numérique :
- coordination avec CARA et ses cantons membres, notamment via la convention intercantonale
- évolutions des projets en lien avec la loi santé numérique et le prochain portail citoyen
- recommandations du groupe d'experts et expertes sur la caisse d'assurance cantonale publique adossée à un réseau de soins intégré
- autres projets cantonaux (RUG+, DPE, FIP, etc.)
- projets fédéraux, notamment en lien avec le programme Digisanté
- rapprochement entre les initiatives du public et du privé.
Aussi, les réflexions, les inputs et les recommandations effectuées dans le cadre des ateliers du TDay seront repris, de façon élargie, dans une stratégie cantonale consolidée en lien avec la santé numérique, dans son ensemble et où la télémédecine occupera une place centrale. Plusieurs axes d’application émergent, notamment en milieu pénitentiaire, dans le tri des urgences non sévères ou encore pour l’assistance à domicile ou la pédiatrie. Afin d’encadrer ces évolutions, une réflexion éthique et déontologique sera menée par un groupe de travail chargé d’élaborer une charte genevoise et d’engager un dialogue avec les instances nationales compétentes. Les partenaires souhaitent également que des offres de formation soient mises en place et qu'un outil soit potentiellement mis à disposition par l'État.
Cette journée a marqué une étape clé dans la construction d’un écosystème de santé agile et connecté, en établissant des bases solides pour un développement structuré et cohérent de la télésanté au sein du canton.
Isabelle restera active dans ces démarches. Selon les besoins, la participation d'autres patients et patientes partenaires pourrait être sollicitée.