Communiqué de presse

Excès de cholestérol : La cardiologie suisse pilote les nouvelles recommandations internationales sur la prise en charge des dyslipidémies

Reproduction d'un cœur

La Société européenne de cardiologie (ESC) et la Société européenne d’athérosclérose (EAS) viennent de publier les nouvelles recommandations internationales pour la prise en charge des dyslipidémies1. Présentées lors du Congrès annuel de cardiologie, qui s’est tenu à Madrid du 29 août au 1er septembre, elles sont le fruit d’un travail collectif d’expertes et d’experts internationaux dirigé par le Pr François Mach, médecin-chef du Service de cardiologie des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et premier auteur de ce document de référence. Au-delà de sa portée médicale, cette publication confère aux HUG une reconnaissance internationale. 

Les nouvelles recommandations émises par l’ESC et l’EAS actualisent celles publiées en 2019 et intègrent les résultats les plus récents d’essais cliniques randomisés. Elles visent à affiner l’évaluation du risque cardiovasculaire et à adapter les stratégies thérapeutiques de manière plus personnalisée encore. « Grâce à cette mise à jour, nous sommes en mesure de mieux identifier certaines populations à risque et de les traiter plus efficacement. Nous pouvons ainsi davantage protéger à l’avenir le cœur de ces hommes et de ces femmes », se félicite le Pr François Mach.

De nouveaux outils pour évaluer le risque 

Parmi les avancées majeures, deux nouveaux algorithmes de prédiction du risque, baptisés Score2 et Score2-OP (pour les plus de 70 ans), sont désormais utilisés. Contrairement aux anciens modèles, ils ne se limitent plus à estimer la mortalité cardiovasculaire à dix ans, mais intègrent également les facteurs liés à la morbimortalité, comme les accidents vasculaires cérébraux ou les infarctus non mortels, ainsi que le risque d’hospitalisation. « Ces calculateurs de risque sont beaucoup plus affinés et parlants. Ils sont simples d’utilisation et peuvent être utilisés également par les médecins généralistes, ce qui facilite une prise en charge plus précoce et mieux ciblée », explique le Pr Mach.

Combiner les molécules 

« Nous avons la chance de disposer de nombreux traitements sûrs et efficaces pour réduire le risque cardiovasculaire des patients et patientes, comme les statines. Nous pouvons si besoin combiner ces médicaments pour obtenir de meilleurs résultats encore », souligne le Dr Konstantinos Koskinas, cardiologue à l’Hôpital universitaire de Berne et coauteur de ces nouvelles recommandations.
Cette mise à jour apporte en effet des précisions importantes sur les traitements. Après un infarctus ou un syndrome coronarien aigu, une intensification du traitement hypolipémiant (visant à diminuer les taux de cholestérol et triglycérides), par exemple, est désormais préconisée dès l’hospitalisation. L’association d’un traitement alliant statine à forte dose et ézétimibe doit être envisagée immédiatement, afin d’atteindre plus rapidement les objectifs de LDL-cholestérol (le « mauvais » cholestérol). 

Nouvelle approche pour des populations à haut risque 

La mise à jour élargit également l’usage des statines à des populations spécifiques: les personnes vivant avec le VIH dès l’âge de 40 ans ainsi que les patientes et patients atteints de certains cancers traités par chimiothérapies cardiotoxiques (anthracyclines). Ces recommandations s’appuient sur de récentes études ayant démontré le bénéfice d’un traitement préventif dans ces groupes à haut risque.
De nouvelles options thérapeutiques apparaissent également pour les personnes intolérantes aux statines. 

Les auteurs et autrices insistent aussi sur la nécessité de mesurer la lipoprotéine(a), un facteur de risque cardiovasculaire longtemps négligé, mais désormais reconnu comme important. Génétiquement définie, elle peut être dosée une seule fois, afin d’envisager, en présence d’autres facteurs de risques (LDL-cholestérol, obésité, etc.), de nouvelles options médicamenteuses.

Attention aux compléments alimentaires

Enfin, les nouvelles recommandations s’opposent clairement à l’utilisation de compléments alimentaires, notamment la levure de riz rouge, et de vitamines pour la gestion du cholestérol. « Ces produits représentent un marché considérable. Mais il est important de transmettre un message clair : il ne faut pas compter sur ces suppléments pour protéger son cœur », insiste le Pr Mach. 

DOI : https://doi.org/10.1093/eurheartj/ehaf190
 

1 Elévation du taux de cholestérol dans le sang

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Dernière mise à jour : 01/09/2025