Les gliomes malins, et principalement le glioblastome, sont les tumeurs cérébrales les plus fréquentes, au pronostic particulièrement défavorable. Les traitements actuels sont peu efficaces et l’espérance de vie des patient-es s’en trouve limitée. Depuis quelques années cependant, un nouvel espoir émerge: l’immunothérapie. Cette nouvelle stratégie thérapeutique, qui consiste à renforcer le système immunitaire pour lutter contre les cellules malades, pourrait-elle faire la différence?
Farfelue il y a 30 ans, cette hypothèse s’est renforcée au fil de trois décennies de recherche, à laquelle le professeur Dietrich a largement contribué. Avec son équipe, il a tout d’abord montré la présence de lymphocytes activés au sein de gliomes humains , alors qu’à l’époque, on pensait le cerveau quasiment hermétique aux cellules du système immunitaire. Par la suite, les mécanismes de la réponse immune dans le cerveau ont été progressivement élucidés et, étape clé, des antigènes de gliome ont été identifiés, ouvrant l’espoir d’un ciblage sélectif des cellules tumorales respectant l’intégrité du cerveau. Différentes stratégies sont en cours d’investigation chez l’être humain, notamment des vaccins thérapeutiques, des thérapies cellulaires ou encore le remodelage du microenvironnement cellulaire.
Lors de sa leçon d’adieu, le Professeur Dietrich retracera l’histoire de ces découvertes et fera un état des lieux de la recherche en la matière. Si les défis restent immenses au vu de l’hétérogénéité des gliomes, de leur capacité à endormir ou épuiser le système immunitaire, et de l’importance fonctionnelle du cerveau, certaines observations cliniques montrent que la synergie des progrès conceptuels et technologiques a enfin ouvert des perspectives concrètes pour le traitement des gliomes malins.