Lancement d'une étude scientifique internationale sur la variole du singe

étude scientifique internationale sur la variole du singe

Des chercheurs et chercheuses ont lancé une nouvelle étude pour améliorer la compréhension de la maladie de la variole du singe. Les premiers patients ont déjà été recrutés aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).

La variole du singe est une maladie relativement rare. Chez la plupart des patients, elle provoque une éruption cutanée douloureuse mais peut provoquer d'autres symptômes chez certains. Elle entraine rarement des complications mortelles. Depuis la découverte de la maladie à la fin des années 1950, des épidémies se déclaraient dans des communautés d'Afrique centrale et occidentale, mais la maladie se propage désormais à la région européenne.

Cette nouvelle étude s'appuie sur des travaux en cours en République centrafricaine visant à mieux caractériser la maladie dans les pays où une propagation récente a été signalée. Les patients des dix pays participants - Royaume-Uni, Suisse, Belgique, France, Irlande, Italie, Pays-Bas, Norvège, Portugal et Espagne - fourniront des informations à l'équipe de l'étude sur leurs symptômes et leurs réponses aux traitements. Les patients seront aussi suivis pour observer la vitesse de leur guérison ou toute complication. Les patients pourront être recrutés dans l’étude, qu’ils reçoivent des soins à l’hôpital ou à domicile, et qu'ils reçoivent ou non un traitement contre la maladie (tel que l'antiviral tecovirimat). L’objectif est d’étendre l’étude à d’autres pays, la documentation de l’étude a ainsi été mise à la libre disposition de toute institution ou tout pays qui souhaiterait y participer.

Le professeur Piero Olliaro de l'Université d'Oxford et chercheur responsable de l’étude a déclaré : « Je suis ravi qu'en l'espace de quelques semaines seulement, une étude ait été lancée en Europe. Grâce à la coopération entre chercheurs et chercheuses, nous avons surmonté les défis réglementaires et opérationnels. Cela ne doit cependant pas nous faire oublier les investissements à mettre en place dans les pays africains où cette maladie est endémique et a été jusqu’à aujourd’hui largement négligée ».

La professeure Alexandra Calmy, responsable de l'Unité VIH/sida au sein du service des maladies infectieuses aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), a ajouté : « Grâce à cette collaboration internationale sans précédent, nous contribuerons à une meilleure compréhension, et donc à l'ajustement de notre réponse dans la lutte contre cette maladie, qui pose un défi important en raison de son expansion géographique rapide ».

Le professeur Xavier Lescure, du service des maladies infectieuses de l’Hôpital Bichat - Assistance Publique - Hôpitaux de Paris et Université Paris Cité, coordonne l’étude dans les pays européens participants avec le support de l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes et a déclaré : « Il est urgent que nous comprenions mieux cette maladie négligée - afin de pouvoir offrir aux patients, à leurs médecins et à leurs familles des certitudes sur la maladie, et de mieux comprendre quels traitements pourraient offrir les meilleures chances de guérison précoce. Cette étude est un exemple important de la manière dont la science collaborative peut nous aider à obtenir ces réponses, et nous remercions les patients et leur famille qui y participeront ».

L'étude a été approuvée au Royaume-Uni, en France et en Suisse en tant qu'étude observationnelle et fait l'objet d'un examen réglementaire par les États membres participants de l'UE en tant qu'essai clinique à faible intervention, coordonné de manière centralisée par l'EMA. La collaboration se fait par le biais du réseau EU-Response dans l'Union européenne [subvention Horizon 2020 101015736] et sous l'égide de l'Ecraid (Alliance européenne de recherche clinique sur les maladies infectieuses) [subvention Horizon 2020 965313]. L'Université d'Oxford est le centre de coordination général et le sponsor britannique, et est accompagné de l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes et des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) en tant que centres de coordination pour respectivement l'UE/EEE et la Suisse. L'étude est en partie soutenue par le UK Foreign, Commonwealth and Development Office et Wellcome [215091/Z/18/Z] et la Fondation Bill & Melinda Gates [OPP1209135].

Voir également le site internet de l’Isaric.

Dernière mise à jour : 11/07/2022