L’anesthésie péridurale (ou analgésie péridurale) est une technique qui soulage la sensation douloureuse lors de l’accouchement. Elle agit localement par l’administration d’anesthésiques, dont le dosage est adapté tout au long de l’accouchement. En plus d’être sûre, cette approche permet de conserver la sensation des contractions, le réflexe de pousser et, dans certains cas, votre mobilité. Sans danger pour le bébé, les complications de l’anesthésie péridurale sont très rares. Plus de 80% des patientes accouchant à la Maternité des HUG y ont recours. En cas de contre-indications, des alternatives sont proposées.
Le choix de recourir à une péridurale (rachi-péridurale ou péridurale simple) vous appartient. Cependant, elle est parfois envisagée pour des raisons médicales et, dans ces situations, peut vous être recommandée par l’équipe médico-soignante.
Pour en savoir plus sur l’anesthésie péridurale
Cours d’information sur la péridurale
Le Service d’anesthésiologie organise un cours d’information sur la péridurale, à suivre avant la 38e semaine de grossesse.
Vidéos sur l'anesthésie péridurale en 6 langues
Pour que le geste soit précis et sans danger, l'anesthésie péridurale demande une parfaite communication entre le médecin et la patiente, qui doit comprendre précisément les consignes : la position, ne pas bouger malgré la sensation désagréable, la respiration, etc. Il se trouve que la grande majorité des femmes enceintes prises en charge aux HUG parlent une autre langue que le français et ne peuvent pas saisir aisément ces informations.
Des vidéos multilingues à choix (français, arabe, dari, tamoul, tigrigna et albanais) sont disponibles. Elles améliorent l'information sur l'accouchement et la péridurale en présentant aux femmes allophones une information didactique dans leur langue.
Consultation spécialisée
L’équipe d’anesthésie est disponible pour vous rencontrer avant votre accouchement en consultation spécialisée à la demande de votre médecin ou sage-femme, notamment si vous présentez les caractéristiques suivantes :
- Problèmes lors d’une anesthésie précédente
- Maladie cardiaque, vasculaire ou respiratoire
- Obésité
- Diabète de type 1
- Insuffisance rénale ou surrénalienne
- Maladie auto-immune ou rhumatismale
- Sclérose en plaque ou autres atteintes neurologiques
- Scoliose ou autres déformations de la colonne, hernie discale sévère
- Allergie multiple sévère ou aux anesthésiques locaux
- Césarienne antérieure
- Témoin de Jehova
- Anomalies de la coagulation ou traitement anticoagulant
Prendre un rendez-vous lors de votre hospitalisation
L’équipe d’anesthésie est également disponible 24h/24 lors de votre hospitalisation pour discuter avec vous et répondre à vos questions.
Secrétariat des consultations d’anesthésie à la Maternité
Service d’anesthésiologie
Département de Médecine Aiguë
Tel : + 41 22 372 30 50
+41 79 553 97 55
Fax : + 41 22 372 43 14
E-mail : Anesth-Gynob.CONSULTATIONS@hcuge.ch
Quelques questions fréquentes sur l’anesthésie péridurale
L’anesthésie péridurale est une technique pratiquée par une ou un médecin anesthésiste afin de soulager la sensation douloureuse lors de l’accouchement. Le point de ponction se situe entre deux vertèbres de la région lombaire. Un cathéter péridural (tuyau souple très fin) est introduit dans l’espace péridural * à l’aide d’une aiguille, ensuite retirée. Durant l’accouchement, le cathéter péridural permet l’administration d’anesthésiques locaux. Ces médicaments atténuent la sensation douloureuse provenant de l’utérus et du périnée lors des contractions
* L’espace péridural est situé juste avant la membrane qui entoure le liquide céphalo-rachidien et les nerfs issus de la moelle épinière.
La prise en charge anesthésique débute par :
- le contrôle de vos fonctions vitales (cœur, tension artérielle, respiration)
- la surveillance du bien-être de votre bébé
Le médecin anesthésiste vous demande ensuite de vous installer en position assise ou couchée sur le côté et d’arrondir le bas de votre dos. Il est important que vous restiez immobile et que vous lui annonciez l’arrivée d’une contraction. Il ou elle appuie, avec ses doigts ou la paume de sa main, sur votre dos afin d’identifier l’espace péridural *. Une désinfection est ensuite réalisée (vous ressentez une sensation de fraîcheur) et un drap stérile est posé sur votre dos. Pour votre confort, une anesthésie locale de la peau est également effectuée (sensation de piqûre et de légère chaleur). Enfin, l’espace péridural est repéré. Une fois la péridurale posée, vous ressentez une sensation de pression dans le dos.
* L’espace péridural est situé juste avant la membrane qui entoure le liquide céphalo-rachidien et les nerfs issus de la moelle épinière.
Non. Vous pourrez parfois ressentir une «secousse» électrique dans les jambes. Signalez-le à l’anesthésiste, même si cette dernière est généralement transitoire et sans conséquences.
L’effet est rapide : de 15 à 20 minutes. L’analgésie est ensuite maintenue grâce à l’administration continue d’anesthésiques. Vous pouvez vous-même administrer des doses supplémentaires en actionnant un bouton de contrôle d’un dispositif installé près de votre lit. Pour un effet plus rapide (5 à 10 minutes), une rachianesthésie (injection de l’anesthésique directement dans le liquide céphalo-rachidien) peut être associée à la péridurale.
La péridurale n’est pas obligatoire. Elle vous est proposée pour votre confort. Ce choix vous appartient. Dans certains cas, la péridurale peut cependant être indiquée pour raisons médicales afin de faciliter le déroulement de l’accouchement. Le médecin obstétricien ou obstétricienne, le médecin anesthésiste ou la sage-femme peut alors vous la recommander.
Oui. Des contre-indications existent, notamment en cas de :
- trouble de la coagulation du sang
- infection de la peau ou du dos
- infection généralisée.
En cas de déformation de la colonne (scoliose) ou d’excès de poids, la péridurale n’est pas formellement contre-indiquée. Sa réalisation peut toutefois être moins aisée et prendre plus de temps.
Actuellement, il s’agit de la méthode la plus efficace pour soulager les douleurs liées à l’accouchement. Elle préserve au maximum les autres sensations, comme la force et l’envie de pousser.
La majorité des patientes y ont recours.
Une rachianesthésie (injection de l’anesthésique directement dans le liquide céphalo-rachidien) est parfois associée à la péridurale pour permettre un effet plus rapide (5 à 10 minutes).
En cas de césarienne, réalisée en urgence ou non, une anesthésie générale devient nécessaire.
Lors de la pose :
- vous pouvez ressentir une « secousse » électrique dans une jambe. Sans gravité, elle doit néanmoins être signalée à l’anesthésiste.
- dans les premières minutes, une chute transitoire de la tension artérielle se manifestant par une sensation de malaise ou des nausées peut être observée. Des médicaments intraveineux et, si nécessaire, de l’oxygène corrigent cet effet.
Après la pose :
La diminution des sensations dans le bas du corps peut entraîner la perte de la sensation du besoin d’uriner, si bien qu’un ou une sage-femme doit parfois poser une sonde urinaire (geste indolore).
- D’éventuelles démangeaisons, qui ne constituent pas une allergie, peuvent survenir. Elles sont traitées si elles s’avèrent très gênantes.
- Des douleurs au point de ponction peuvent être ressenties pendant quelques jours.
- L’espace péridural * contient principalement du tissu graisseux et des petits vaisseaux sanguins. Il arrive parfois, sans que cela soit toutefois douloureux, que le cathéter se loge à l’intérieur de l’un d’eux. Il est alors nécessaire de le remettre en place.
* L’espace péridural est situé juste avant la membrane qui entoure le liquide céphalo-rachidien et les nerfs issus de la moelle épinière
Relativement fréquents :
- Une analgésie asymétrique (persiste d’un côté du corps) ou insuffisante peut nécessiter le retrait partiel du cathéter, voire de reposer la péridurale (~5%).
- Maux de tête sévères (~0,5%). Si les symptômes persistent, un traitement spécifique vous est proposé dans les jours suivants par l’anesthésiste.
- Des tremblements généralisés bénins peuvent parfois survenir aussi bien avec que sans analgésie péridurale.
Rares :
- Des lésions neurologiques temporaires (< 0,1%), disparaissant en moins de 6 mois, comme des fourmillements, une sensibilité diminuée ou une faiblesse dans une jambe. Elles sont souvent en lien avec la position lors de l’accouchement.
- Des troubles neurologiques (< 0,01%) tels que malaise, voire convulsions, liés à l’injection d’anesthésiques locaux dans la circulation sanguine.
Exceptionnels :
- Une rachianesthésie trop haute (<1/10’000) pouvant provoquant un arrêt respiratoire et nécessitant une anesthésie générale, le temps que ses effets se dissipent.
- Une lésion neurologique permanente (<1/50'000-1/250'000), par un hématome comprimant les structures nerveuses, une infection profonde ou un traumatisme direct de l’aiguille, qui nécessite un traitement ciblé.
Non. Les médicaments injectés agissent localement et n’ont pas d’effets directs sur votre bébé.
Non. Elle n’a pas d’influence significative sur la durée de l’accouchement et n’augmente pas non plus le risque de césarienne.
Une difficulté à mobiliser les jambes et à ressentir la présence de contractions peut survenir après une durée d’utilisation prolongée ou l’administration de fortes doses d’anesthésiques.
Si cette situation perdure, la poussée et l’expulsion peuvent s’en trouver prolongées. Dans de rares situations, une aide à la naissance du bébé (ventouse, forceps) peut être nécessaire.
Il n’est jamais trop tard pour demander une péridurale, excepté dans la phase finale de l’accouchement (sortie du bébé). Mais plus vous la demandez tôt, plus vous en bénéficiez longtemps et plus l’anesthésiste la posera facilement.
Oui, mais seulement dans la salle d’accouchement et en étant accompagnée. Cela dépendra également de l’absence de tout problème préalable chez vous ou votre bébé.
Un test sera effectué pour s’assurer de l’absence de chute de tension majeure lors du lever.
À ce jour, il n’y a aucune preuve d’un impact de la péridurale sur l’allaitement.
Le mal de dos est fréquent pendant et après toute grossesse. Ce problème est présent que l’on accouche avec ou sans péridurale.
Un tatouage n’est pas un problème pour la pose d’une péridurale. Généralement, les anesthésistes tentent d’insérer le cathéter de péridurale à côté du tatouage.
Il peut toutefois arriver que cela ne soit pas possible selon sa taille et sa localisation. Dans ce cas, la pose sur le tatouage peut alors laisser une trace sous forme d’un point décoloré.