Nouvelle vie pour Fatima après un by-pass

Salsa, piscine et habits seyants … après une opération qui lui fait perdre 44 kilos, Fatima retrouve les joies d’une vie décomplexée.

 Fatima après un by-passElle rayonne, Fatima. Elle grimpe deux à deux les marches qui mènent au 1er étage du club sportif où elle travaille depuis 11 ans. La jeune maman, 40 ans, s’installe à une table baignée du soleil qui entre à flots par les baies vitrées. La lumière dorée joue dans ses cheveux noirs. Elle a l’air bien, dans son corps et dans sa tête. Impossible d’imaginer qu’il y a quelques années, avant de perdre 44 kilos, Fatima en pesait 113.
« Jusqu’à l’âge de 25 ans, j’avais une corpulence normale. Après deux hernies discales et des injections de cortisone, la prise de poids a commencé. J’ai enchaîné les régimes. Mon poids faisait du yo-yo. Dès que j’arrêtais, je reprenais plus de kilos que j’en avais perdus. Je me suis retrouvée avec un vrai problème d’obésité. Pendant ma grossesse, j’ai souffert d’un diabète gestationnel et d’hypertension », se souvient-elle.

Déclic
En 2009, c’est le déclic. « Je sortais de la douche. Je me suis vue dans le regard bizarre de ma fille, âgée de cinq ans, puis dans le miroir… Ce n’était pas mon corps, mais celui de quelqu’un d’autre. Ce fut un choc ! », raconte la jeune maman. Ce jour-là, sa décision est prise : au revoir les régimes contreproductifs, bonjour le by-pass gastrique.
Entre la première consultation avec le Dr Gilles Chassot, médecin associé au service de chirurgie viscérale, et le coup de bistouri, il s’écoulera un an. Entre-temps, elle se soumet aux examens préparatoires, la gastroscopie ou encore l’entretien avec un psychologue. « J’ai été très bien informée sur cette intervention. Par exemple du risque non nul de reprendre du poids cinq ans après l’opération », souligne la jeune femme.
Arrive enfin le grand jour de l’opération : impeccable. Douleurs, presque rien. Après la diète forcée de deux jours, Fatima recommence à s’alimenter avec… des liquides. Un régime qui va durer trois mois. Elle découvre aussi qu’un demi-verre d’eau suffit à la rassasier. « Durant l’hospitalisation, certains perdent déjà cinq kilos. Moi, seulement 500 grammes. J’ai déprimé. Mais une semaine plus tard, l’aiguille de ma balance a entamé une descente lente et continue. Je me suis retrouvée 44 kilos plus bas, environ deux ans plus tard. »

Contrôles réguliers
Pendant ce temps, elle est accompagnée par une diététicienne. Cette dernière lui donne des petits trucs ou la rassure dans les moments plus difficiles. Après deux ans de suivi remboursé par l’assurance, ce soutien psychologique lui manque. Même si Fatima savait qu’elle devrait un jour être autonome. Aujourd’hui, elle prend encore du fer et des compléments alimentaires vitaminés, pour pallier une digestion un peu moins efficace, et se soumet régulièrement à des contrôles sanguins.
« C’est une nouvelle vie. Je joue avec ma fille. On va à la piscine. J’ai même pris des cours de salsa l’an dernier. Ca bouge, j’adore ! Globalement, je prends mieux soin de moi. Je me maquille maintenant. Avant, jamais. On se retourne sur mon passage. C’est agréable de découvrir qu’on peut encore plaire. Et mon mari, qui m’a soutenue comme toute ma famille d’ailleurs, a découvert … la jalousie », s’amuse la jeune femme.

Dernière mise à jour : 16/07/2021