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Préparer les écoles et les crèches aux futures pandémies
Une étude menée par les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et l’Université de Genève (UNIGE), en collaboration avec l’EPFL et l’Université Johns-Hopkins, aux Etats-Unis, a analysé pour la première fois l’incidence des infections à SARS-CoV-2 dans les écoles primaires et les crèches genevoises en lien avec la situation épidémiologique dans la population générale. L’objectif était de mieux comprendre l’impact de la circulation du virus sur l’efficacité des mesures sanitaires mises en place dans ces établissements. Les résultats sont à lire dans Nature communications.
En 2020, la Suisse, comme le reste du monde, est frappée par l’arrivée soudaine du COVID 19. Le gouvernement réagit avec des mesures drastiques, dont la fermeture des écoles, une décision controversée en raison de ses impacts sur la santé, l’éducation et le développement des enfants. Les données disponibles sont alors rares, issues de pandémies grippales anciennes, peu adaptées au contexte scolaire. Rapidement, des équipes de recherche des HUG et de l’UNIGE lancent l’étude SEROCoV-Schools. Cette étude de surveillance vise à récolter des données épidémiologiques, virologiques et sérologiques pour comprendre la propagation du virus au sein des crèches et des écoles primaires, ses liens avec la situation épidémiologique dans la communauté, et son évolution au fil des différents variants du virus.
Des mesures utiles, lorsque le risque épidémique est élevé
L’étude montre que lorsque la transmission du virus dans la population est élevée, les mesures sanitaires à l’école ou en crèche (masques, ventilation, fermetures d’établissements, etc..) ont peu d’effet. En revanche, en cas de risque épidémique fort, mais de circulation faible du virus, elles deviennent déterminantes.
Ce constat renforce l’importance d’une lecture en temps réel de la situation, avec un système de veille pour adapter les mesures. Les auteurs et autrices soulignent la nécessité d’un suivi scientifique dynamique pour guider les décisions politiques. Ces dernières, pour être efficaces, devraient s’appuyer sur un dialogue entre scientifiques et politiques.
Publiée dans Nature Communications, cette étude pose de solides bases pour préparer les écoles aux futures pandémies, à Genève comme ailleurs.
Une étude avant-gardiste et singulière
SEROCoV-Schools a suivi 336 enfants de 1 à 7 ans, 51 membres du personnel et leurs familles dans 40 classes et crèches genevoises de mars 2021 à juin 2022. Les données ont été croisées avec les données populationnelles genevoises disponibles. Un travail de modélisation mathématique a ensuite permis d’expliquer les relations entre les infections à l’école et dans la communauté, puis d’en simuler les effets selon différents scénarios.