Un pôle d’intelligence artificielle pour la santé verra le jour au Campus Biotech

Les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), le Département de la santé et des mobilités (DSM) du canton de Genève et le Wyss Center for Bio and Neuroengineering signent une convention tripartite pour créer un pôle de référence en intelligence artificielle (IA) pour les soins, la santé et la neuromodulation¹ dont l’inauguration est prévue dans la seconde moitié de l’année. Ce partenariat a pour objectif d’améliorer significativement les traitements et la prévention des troubles neurologiques et psychiatriques.

Ce pôle d’intelligence artificielle s’établira dans un espace de 1 000 m² situé à l’entrée du Campus Biotech, sur le site de Sécheron. Il vise à développer et offrir aux patientes et aux patients les traitements les plus avancés pour les troubles neurologiques et psychiatriques. Les HUG assureront la gestion générale du pôle. « Il offrira un espace dédié rassemblant les compétences hospitalières et technologiques en lien avec l’IA, en collaboration avec le Centre de l’Innovation des HUG, explique Robert Mardini, directeur général des HUG. Le Campus Biotech favorise la synergie entre les experts en technologies émergentes et ceux qui en ont besoin. »

Ce pôle aura quatre missions :

1) Accueil de patientes et patients, consultations de suivi et investigations médicales (HUG et Wyss Center) assurés par le personnel des HUG, détaché principalement par les départements de psychiatrie du Pr Stefan Kaiser et des neurosciences cliniques du Pr Karl Schaller, en coordination avec le programme innovant de neuromodulation assistée par l’IA du Wyss Center.

Ce dispositif d’accueil complétera l’actuelle consultation de santé cérébrale et mentale pour les personnes présentant des troubles cognitifs et motivationnels persistants (dans le contexte d’un trouble psychotique ou d’un traumatisme crânien) dans le bâtiment adjacent du Campus Biotech et permettra l’accueil de personnes souffrant d’épilepsie, d’AVC, de dépression ou de troubles du sommeil. Le but est de favoriser les synergies avec la recherche : un patient ou une patiente qui vient consulter les services des HUG pourra avoir accès aux stratégies diagnostiques et thérapeutiques les plus récentes et bénéficier de l’infrastructure de pointe disponible au Campus Biotech. De plus, sa participation à des essais cliniques évaluant des nouveaux traitements sera possible.

2) Recherche translationnelle² et développement (Wyss Center) : axée sur la neuromodulation guidée par l'IA et visant à soutenir l’émergence de startups innovantes dans ce domaine.

Un exemple : la startup dEEGtal développe un logiciel de diagnostic fondé sur l’IA, visant à répondre à l’urgence de la détection précoce de l’épilepsie. Ce projet a notamment été primé à la Journée de l’innovation des HUG.

« Ce partenariat marque un tournant décisif pour les soins de santé, d'abord à Genève, puis au-delà à plus long terme, avance Erwin Böttinger, directeur du Wyss Center. Grâce à notre collaboration avec des partenaires de recherche et cliniques, nous développerons des solutions de pointe qui transformeront la vie des personnes atteintes de troubles neurologiques et mentaux et de leur famille. »

3) IA intégrée aux soins et à la prévention (HUG) : recherche appliquée et innovation pour développer des solutions fondées sur l’IA dans le domaine de la santé, en particulier en matière de prévention et de santé mentale. En outre, des projets en lien avec la simplification du travail administratif médical (lettres d’admissions, de sortie, etc.), l’optimisation des flux des patients et patientes ainsi que l’amélioration des fonctions de gestion d’entreprise (ressources humaines, facturation, comptabilité) seront développés.

4) Formation et dialogue (DSM) : accueil des professionnels et professionnelles de la santé (réseau de soins), des expertes et experts en IA et des citoyens et citoyennes, pour sensibiliser, réfléchir et se former aux enjeux éthiques, scientifiques et sociaux de l’IA en santé. Des activités participatives sont prévues, telles que des formations, des discussions citoyennes et des démonstrations.

Par ailleurs, en raison de la situation du Campus Biotech au cœur de la Genève internationale, des liens avec les acteurs internationaux actifs dans le domaine de la santé, ainsi que de la présence sur le site de l’Institut de Santé Globale et du Geneva Digital Health Hub de la faculté de médecine, les enjeux globaux en lien avec l’IA et la santé numérique seront également abordés dans le cadre du pôle. « Ce pôle d’intelligence artificielle pour la santé mentale incarne l’ambition de Genève: innover pour des soins plus accessibles, personnalisés et performants, tout en plaçant l’humain au cœur de la technologie », déclare Pierre Maudet, conseiller d’Etat chargé du DSM.

Ce projet s’inscrit dans le cadre du programme de législature 2023-2028 du Conseil d’État, selon lequel le gouvernement prend également des mesures pour la « stimulation de l’innovation à travers des clusters et pôles d’excellence, ainsi que le Campus Biotech » et mène des « études sur le potentiel de l'intelligence artificielle ». Son coût sera partagé à parts égales entre les HUG, l’État de Genève et le Wyss Center, à hauteur de 900 000 francs chacun pour trois ans.

Calendrier du projet

Ce projet pilote s’étalera sur une phase transitoire de trois ans, de 2025 à 2027.

14 février 2025 : signatures du bail à loyer et de la convention tripartite.

Seconde moitié de l’année 2025 : inauguration du pôle avec toutes les activités en place.

2028 : le pôle devrait devenir un espace exclusivement dédié à l’accueil des patientes et patients et aux activités cliniques des HUG, en synergie avec la recherche.

¹ La modification du fonctionnement du cerveau, par le biais de champs magnétiques, d’ultrasons focalisés ou d’autres technologies en émergence, pour soigner des maladies comme les dépressions résistantes, les schizophrénies ou les tremblements essentiels.

² La recherche translationnelle est l’étape qui permet de passer de la recherche fondamentale à la recherche clinique. 

Consulter la version anglaise de ce communiqué de presse.