Nous allons entrer en production demain ou après-demain en fonction de la demande. Différents rôles sont accordés à la sérologie. D’abord, on en retrouve un, plutôt classique, de diagnostic des patients, que les HUG, comme tout hôpital, se doivent d’effectuer. Ceux-ci peuvent aider, en complément des tests habituels de frottis nasopharyngés, lors de circonstances particulières. Grâce à eux, nous allons pouvoir déterminer si une personne a été infectée ou en contact avec le virus. Ensuite, nous retrouvons un deuxième rôle, en termes de santé publique cette fois-ci. Il est important puisqu’il va nous permettre d’évaluer le nombre de personnes qui ont été infectées au sein de la communauté. Par exemple, si vous avez eu, il y a un mois et demi, un petit rhume pour lequel vous n’avez pas été consulté et suite auquel vous n’avez pas été dépisté, la sérologie va s’avérer capable de signaler si vous aviez en fait été contaminé par le virus. Ainsi, nous allons ainsi savoir si, au sein de la population, le virus s’est propagé dans 5%, 10%, 20% ou 30% de la population, par exemple. Cette donnée est essentielle puisqu’elle va nous permettre de nous préparer à une éventuelle deuxième vague ou la résurgence du virus. Dans le cas où 80% voire 90% de la population est infectée, le virus ne réapparaîtra pas. Au contraire, si seuls 20% ou 30% l’ont été, il est susceptible de revenir. Finalement, si vous êtes avérés positifs à la sérologie, il est fort probable que vous serez protégés contre une nouvelle infection. Attention, on parle toutefois encore de forte probabilité, car des incertitudes persistent quant au degré de protection. En effet, il s’agit encore d’un nouveau virus et les gens n’ont pas encore eu le temps de faire deux infections, par exemple, ou d’être réexposés. Il sera pour le moins très difficile de déterminer la mesure dans laquelle les personnes seront protégées contre une nouvelle infection. Nous avons bon espoir que ce soit le cas, mais ceci requiert encore des observations complémentaires.
Pr Laurent Kaiser, chef du Service des maladies infectieuses des HUG