Le Centre de la mémoire des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) célèbre ses cinq ans. Concentré sur l’un des pires maux du siècle qu’est la maladie d’Alzheimer, il s’adapte et évolue sans cesse. Aujourd’hui, le centre prend en charge les personnes atteintes de troubles de la mémoire, mais cherche aussi à prévenir le développement de la maladie d’Alzheimer chez les personnes sans trouble à haut risque. Cette approche le profile en tant que pionnier des cliniques de la mémoire de deuxième génération.
Le Centre de la mémoire a été créé en 2017 grâce à la volonté conjuguée des HUG, de l’Association Suisse pour la Recherche sur l’Alzheimer (APRA) et de la Fondation privée des HUG afin de proposer un diagnostic fondé sur des techniques de dernière génération, une prise en charge multidisciplinaire et des thérapies individualisées. « Après cinq ans d’existence, le centre est devenu un acteur incontournable dans la prise en soins de patients et patientes atteintes de troubles de la mémoire, dans l’accompagnement de leurs proches ainsi que dans la recherche et la formation » explique Pr Giovanni Frisoni, directeur du centre. « Il répond ainsi à la vision fondatrice de ses initiateurs », complète Tim Brockmann, président de l’APRA.
Prévenir avant que les premiers symptômes ne se déclarent
Le centre a initié une démarche thérapeutique préventive des troubles de la mémoire. Cette approche proactive consiste à dépister chez les adultes à partir de 50 ans, la présence de certains facteurs de risque génétiques, biologiques (par des analyses sanguines) et liés aux styles de vie (nutrition, activité physique, stimulation cognitive, etc.). Les personnes cumulant plusieurs facteurs de risque intégreront des programmes de réduction du risque comportant des interventions par stimulation cérébrale transcrânienne, des probiotiques ou encore des médicaments. Pour ce faire, le centre ouvre aussi son volet de recherche à ces personnes relativement jeunes, sans trouble de la mémoire mais qui souhaitent prévenir au lieu de traiter la maladie lorsqu’elle se déclare.
Besoin croissant de prises en soins
En 2021, 600 nouveaux patients et patientes ont franchi les portes du Centre de la mémoire générant plus de 2 500 visites (voir p.3). Les quatre premiers mois de 2022 permettent de projeter une augmentation de 20 à 30% sur l’ensemble de l’année. Cependant, ces personnes ne représentent que 5 à 10% de la population qui se plaint de troubles de la mémoire dans le canton de Genève. Par conséquent, l’objectif du centre est de répondre aux besoins de toute la population touchée grâce à la synergie conjuguée des médecins généralistes, des neurologues et des cliniques privées. Ceci afin de cibler au mieux les personnes qui pourraient bénéficier de ses services et leur offrir une prise en charge adaptée.
La recherche au cœur de l’activité du centre
Le registre pour la santé du cerveau, récemment mis en place par le Centre de la mémoire de Genève, en partenariat avec sept autres centres suisses, permet également de toucher ce type de personnes qui n’auraient, a priori, pas de raison de consulter.
Pour les patients et patientes qui ont des troubles de la mémoire avérés, le centre investit également dans des technologies de pointe afin de développer des techniques de diagnostic fiables, non invasives et peu coûteuses. Grâce à un donateur privé, il a récemment acquis une machine qui permettra de détecter par simples prises de sang la concentration anormale de certaines protéines propres à la maladie d’Alzheimer, selon une technique de dosage par immunofluorescence (SIMOA) plus sensible que les techniques de dosage standard.
À moyen terme, le Centre de la mémoire vise à transformer l’approche de la maladie afin de diriger principalement ses ressources vers la prévention de la démence, dans une démarche similaire à celle qui existe actuellement pour prévenir les accidents vasculaires cérébraux (AVC) et les infarctus.
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