Ramasser, trier, laver, conditionner, stériliser et distribuer les dispositifs médicaux sont les tâches principales de l’assistant technique en stérilisation.
On ne le répète jamais assez : la lutte contre les infections dans un hôpital est essentielle. Aux HUG, c’est au deuxième sous-sol qu’elle commence. Là se niche, sur une surface d’environ 1000 m2, la stérilisation centrale. L’ensemble des dispositifs médicaux livrés aux blocs opératoires et aux unités de soins, mais aussi à la Fondation des services d’aide et de soins à domicile et à la faculté de médecine dentaire, est traité ici. Ouverte 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, pour certaines zones, la stérilisation centrale livre plus de 1,5 million de sets par an.
Cette petite usine fonctionne par zones selon une règle simple : du sale vers le stérile. Cette « marche en avant » est régie par les bonnes pratiques qu’impose
la certification ISO 13485 obtenue en 2005. «Chaque étape du processus de retraitement est tracée. De la sortie des salles d’opération au retour stérile au
bloc, nous savons qui a fait quoi, quand et comment », relève Hervé Ney, responsable de la stérilisation centrale. Ce service compte une soixantaine de collaborateurs, dont 55 assistants techniques en stérilisation. Pulsations en a suivi quatre durant une journée.
Anciens aides soignants ou assistants dentaires, ils viennent d’horizons les plus divers et pas forcément en lien avec la santé. Tous vont suivre une formation spécialisée dans le domaine de la stérilisation.
7h30 - Zone de lavage production. Vêtu d’un tablier imperméable et d’une charlotte, muni de gants et de lunettes, un assistant technique en stérilisation nettoie au moyen d’une brosse ou par jets d’eau à pression le matériel souillé des unités de soins : ciseau, pincette anatomique, crochet, etc.
9h15 - Un peu plus loin la zone de tri et de lavage, destinée au matériel en provenance des blocs opératoires. Une technicienne plonge les dispositifs du bloc d’ophtalmologie dans un bac à ultrasons. Cette technique élimine les incrustations comme le sang. S’ensuit un rinçage pour éviter une redéposition des souillures.
10h30 - Véronique Mauroy, dans la zone adjacente contrôle les dispositifs médicaux et reconstitue les plateaux opératoires. Chaque spécialité chirurgicale possède son propre poste de travail. Minutie et rigueur sont de mise. « C’est ce que j’apprécie dans cette activité. Il faut que tout soit fait dans les règles de l’art », note-t-elle. Fière aussi
de savoir que la qualité de son travail rejaillit ensuite en salle d’opération. « Nous dotons les quelque 95 000 instruments
utilisés au bloc d’un code bidimensionnel (datamatrix) qui permet d’associer le contenant et le contenu d’un plateau opératoire », ajoute Alexandra Brunetti, responsable assurance qualité.
12h00 - Zone de conditionnement production. Les sets et plateaux avant stérilisation pour les unités de soins sont préparés ici. Ceux qu’il faut emballer en grande quantité sont acheminés vers la thermorformeuse, machine industrielle d’emballage et d’identification avant stérilisation.
13h00 - Adrien Girardoz est à ce poste. Il dispose sur le tapis roulant des sets de pansements comprenant un ciseau et une pincette anatomique. A 22 ans, il n’est ici que depuis plusieurs mois, mais il apprécie la diversité – « Nous changeons de secteur chaque semaine » – et l’utilité de son travail : « Derrière, il y a un patient qui doit être soigné. »
14h15 - Passage aux autoclaves. Il s’agit de stérilisateurs qui agissent à différentes températures et selon plusieurs modalités (à
vapeur d’eau saturée à l’oxyde d’éthylène ou par diffusion de vapeur de péroxyde d’hydrogène). Un secteur crucial selon Teddy Bachelin : « Tout ce qui sort d’ici doit être stérile. Nous avons cette responsabilité et tenons une gestion documentaire très précise de toute la procédure : le dossier de stérilisation. C’est d’ailleurs une obligation légale. »
15h00 - Fin de parcours en zone de stockage. De là, les dispositifs médicaux sont distribués quotidiennement aux unités de soins et aux blocs. Josefa Zanga remplit les bacs selon les commandes : « J’étais aide soignante auparavant. Je me dis que
cela va servir à mes anciennes collègues. Nous sommes un maillon de la chaîne. »