Lombalgies communes aiguës : Diagnostic et traitements

Adresse

Avenue de Beau-Séjour 26
1206 Genève
Suisse

Christophe Luthy
Professeur
Christophe Luthy
Médecin-chef de service
Contenu

Deux idées communément répandues dans votre situation doivent être corrigées :

  • il est généralement inutile d’avoir recours à une imagerie à résonance magnétique (IRM)
  • les médicaments antidouleur, en particulier les dérivés de la morphine, ne sont pas les traitements de premier choix.

Quelle est la place des radiographies et de l’IRM ?

L’entretien avec la ou le médecin et l’examen clinique suffisent généralement à diagnostiquer une lombalgie commune. Dans votre situation, le recours à l’imagerie n’est pas nécessaire et les images peuvent même être trompeuses. En effet, les images d’anomalies (hernie discale, dégénérescences discales, arthrose, etc.) sont fréquentes chez des personnes sans symptômes à partir de 20 ans. Elles n’aident donc pas à mieux vous traiter. Par contre, elles peuvent parfois avoir l’effet inverse en effrayant les gens, diminuer leur entrain à bouger et donc prolonger l’épisode douloureux.

Quel est l’objectif du traitement ?

Le but principal est de conserver un maximum de mobilité: au début, pendant un jour ou deux, cela peut signifier simplement faire des mouvements dans son lit ou se déplacer du lit au fauteuil. Toutes les solutions qui peuvent aider à bouger sont bonnes.

Pourquoi faut-il rester actif ou active ?

Si vous ne bougez pas, l’épisode douloureux se prolonge car votre corps devient raide, vos muscles s’affaiblissent, vos os se fragilisent. Vous risquez ainsi de perdre votre forme physique, d’aggraver la douleur, d’avoir des difficultés à reprendre le dessus et de déprimer.

En quoi consiste principalement le traitement ?

Le mouvement. Ne laissez pas le mal de dos s’installer, bougez dès que possible. L’activité physique permet au dos de rester mobile, souple et fort. Le mouvement, même s’il provoque une douleur temporaire, est bénéfique pour votre dos.

Que peut-on faire d’autre ?

Deux axes complémentaires sont proposés :

Les médicaments antidouleur. L’objectif est de faciliter et d’augmenter le mouvement. Prendre des médicaments et rester sans bouger est contreproductif. Les antalgiques de première intention sont le paracétamol (Dafalgan®, Panadol® ou autre), puis les antiinflammatoires (Brufen®, Irfen® ou autre), s’il n’y a pas de contre-indications. Ces médicaments doivent être pris uniquement s’ils vous aident à bouger. Dans certains cas bien précis, votre médecin peut vous prescrire un dérivé de la morphine, à prendre sur la durée la plus courte possible pour limiter les effets indésirables et éviter le risque de dépendance.

Les techniques de «physiothérapie passive». Il s’agit de massages (mobilisations, manipulations), électrostimulation transcutanée (TENS) : ces approches ne sont pas recommandées seules, mais elles peuvent être utiles en association avec une activité physique. Si cela vous aide à bouger, vous pouvez également appliquer du chaud (bouillotte) ou du froid, selon votre préférence, sur la partie douloureuse.

Dernière mise à jour : 17/08/2023