La prise en charge thérapeutique des gelures doit se baser sur les données physiopathologiques, pour cela, il apparait nécessaire de :
Le réchauffement des parties gelées dans un bain d’eau chaude à 38-40°C associée à un antiseptique doux pendant 1heure reste un traitement simple et efficace; facilement réalisable par tous et dès que l’environnement le permet (refuge, bivouac, camp de base), il peut être démarré précocement, avant l’arrivée même des secours et le début de tout traitement médicamenteux.
Le réchauffement précoce et rapide demeure la base de la prise en charge sur le terrain des gelures. Une fois le réchauffement fait, il convient d’éviter tout regel, ce qui pourrait augmenter sévèrement la gravité de la gelure.
C’est uniquement après avoir réchauffé que l’on est en mesure de classifier la gelure et évaluer sa gravité.
Fluidifie le sang et évite la formation de nouveaux bouchons.
En plus de l’effet anti-inflammatoire, les AINS éviteraient la formation de bouchons comme le prévient l’aspirine.
Tout d’abord il est important de percer précocement les ampoules volumineuses et compressives pour éviter une aggravation de la souffrance des tissus (peau, tendons, nerfs…) par compression directe.
Il n’est pas toujours aisé de procéder à l’ablation des ampoules, d’autant plus lorsque l’hygiène n’est pas optimale, notamment en expédition.
Il conviendra alors de réaliser quotidiennement des pansements pour surveiller l’évolution des plaies et prévenir tout risque de surinfection.
Selon les équipes, certains préfèrent l’utilisation des pansements hydro colloïdes, d’autres utilisent des extraits naturels d’Aloe vera ou encore du miel.
Sur le terrain il reste toutefois plus simple d’utiliser des pommades à base de sels d’argent qui présentent une action préventive contre les infections (flammazine ou ialuset plus).
L’hydratation apparait comme une mesure associée essentielle de la prise en charge des gelures afin de permettre une meilleure fluidification du sang.
Ensuite, en prévention du risque infectieux, un antibiotique est quasiment systématiquement donné : en général on prescrit de l’augmentin qui cible bien les germes pouvant être en cause de surinfection.
En expédition, la question de l’antibiothérapie, ne doit pas se poser : elle doit être systématique.
La chirurgie peut être réalisée à différents stades de la prise en charge thérapeutique des gelures.
L’objectif est d’être le plus conservateur possible afin de diminuer le risque de séquelles ultérieures.
Autrefois, le dicton « gelure en janvier, amputation en juillet », régissait la prise en charge chirurgicale.
Cependant, encore de nos jours, la chirurgie est effectuée, en phase secondaire, après prise en charge médicale adaptée afin d’optimiser la récupération osseuse et tissulaire. Le chirurgien attend la formation du sillon de délimitation entre les tissus morts et vivants pour entreprendre les amputations. On attend, en général, J30-J45, pour réaliser ces chirurgies.