Mission du Département de psychiatrie
Discipline aux multiples interfaces et tensions, la psychiatrie a connu un essor considérable à Genève grâce à un intérêt constant de la population et de l'autorité politique porté sur le trouble mental et ses répercussions sociales. Des débats riches et souvent contradictoires ont caractérisé l'évolution de la psychiatrie genevoise des 30 dernières années. La limite entre la volonté de déstigmatiser en rapprochant la psychiatrie des autres disciplines médicales et le risque de nier les particularités bien présentes de la perturbation psychique, l'équilibre entre la vision traditionnelle d'un hôpital psychiatrique en dehors de la cité et une psychiatrie communautaire s'occupant de la marginalité et de l'exclusion ou encore l'intégration optimale d'une mission de soins avec celle de la protection de la collectivité sont quelques exemples des interrogations conceptuelles qui ont fait mûrir la psychiatrie dans la cité de Calvin.
En ce début du 21ème siècle, le Département de psychiatrie répond à une triple mission.
En premier lieu, soigner efficacement des pathologies de plus en plus fréquentes et polymorphes dans le respect des patients et de leurs proches. Pour tout patient, trois pôles complémentaires permettent de moduler l'offre de soins en fonction du profil de chaque patient: celui de la psychiatrie qui accueille et prodigue des soins urgents à l'hôpital général luttant contre l'installation d'une perturbation psychique au long cours, celui de la psychiatrie générale des secteurs intégrant une partie hospitalière et un large dispositif semi-hospitalier et ambulatoire visant à satisfaire la demande de soins dans une logique de proximité et enfin celui de la psychiatrie spécialisée couvrant un spectre large de secteurs thématiques (addictologie, neuropsychiatrie, psychiatrie pénitentiaire, développement mental) mais aussi des programmes ambulatoires pour les pathologies complexes et résistantes au traitement.
En deuxième lieu, enseigner aux étudiants mais aussi aux médecins internes en les sensibilisant aux dimensions psychologiques, biologiques, et sociales du fait psychique. Pour les futurs psychiatres, l'enseignement de la psychothérapie est une pierre angulaire de la construction de leur identité. Un soin tout particulier est donné à cet enseignement à travers un cursus théorique et pratique très approfondi entièrement soutenu par l'institution.
Et puis, chercher à comprendre les origines des troubles mentaux à l'aide des neurosciences cognitives et affectives, véritable fleuron du site genevois, mais aussi à évaluer nos pratiques à travers une recherche clinique orientée-patient.