Communiqué de presse

Cancer de l’ovaire, expertise et innovation au service des patientes

Cancer de l’ovaire, expertise et innovation au service des patientes - HUG

Chaque année en Suisse, 600 femmes sont touchées par un cancer de l’ovaire (environ 40 dans le canton de Genève) et 400 en décèdent. C’est le cancer qui provoque le plus de décès parmi les cancers gynécologiques. 

Il n’existe pas de dépistage fiable pour ce type de tumeur. Son évolution est insidieuse et les éventuels signes et symptômes sont généralement interprétés comme des problèmes digestifs ou gynécologiques banals, raison pour laquelle il est surnommé « le tueur silencieux ». Dans 75% des cas, la maladie est découverte tardivement. Les chances de guérison ne sont que de l’ordre de 30%.

Ces  dernières années, une prise en charge chirurgicale adéquate alliée à la médecine de précision ont permis une réduction substantielle des risques de récidive des patientes. 

L’Unité d’onco-gynécologie des HUG propose une expertise chirurgicale de haut niveau ainsi que des traitements ciblés et innovants pour lutter contre ce cancer particulièrement agressif. 

L’expertise de l’équipe soignante est déterminante pour les chances de rémission

Le cancer de l’ovaire est une maladie complexe qui nécessite une prise en charge multidisciplinaire. Des études parues au début des années 2010 aux Etats-Unis montraient que l’espérance de vie des patientes pouvait être prolongée d’un an ou plus avec un traitement adéquat et une prise en charge dans un centre spécialisé. Or, seules 35% des patientes aux USA bénéficiaient d’une prise en charge adaptée. Dans la majorité des cas, les femmes étaient prises en charge par un gynécologue ne bénéficiant pas d’une spécialisation onco-gynécologique.

La chirurgie est une étape majeure pour mettre toutes les chances du côté des patientes et doit être réalisée par une équipe d’experts en chirurgie onco-gynécologique. 

Actuellement, seuls une cinquantaine de médecins en Suisse ont un titre FMH en chirurgie onco-gynécologique et dans le canton de Genève, seuls les HUG proposent les prestations de médecins titulaires de ce FMH spécialisé. Afin de répondre aux besoins d’expertise chirurgicale, un programme conjoint de formation romande a été élaboré grâce à une collaboration entre les HUG et le CHUV. 

Aux HUG, l’Unité d’onco-gynécologie mobilise toutes les expertises médicales nécessaires autour de chaque situation : Unité d’onco-gynécologie chirurgicale (Service de gynécologie), Unité d’onco-gynécologie médicale (Service d’oncologie), Service de pathologie clinique, Service de radio-oncologie, Unité de radiologie gynécologique (Service de radiologie), Service de médecine nucléaire et Unité d’oncogénétique (Service d’oncologie de précision). 

Les spécialistes de chaque service se réunissent lors d’une réunion hebdomadaire appelée Tumorboard. Grâce à une collaboration institutionnelle étroite avec l’hôpital de la Tour et le Groupe Hospitalier de l’Ouest Lémanique, ainsi qu’avec les oncologues et les gynécologues de la ville, la situation clinique de chaque patiente est examinée lors de ce Tumorboard, afin d’établir ou de confirmer un diagnostic et de proposer la thérapie la plus adaptée. En concertation avec son médecin référent, des solutions thérapeutiques personnalisées sont ensuite proposées, en fonction des caractéristiques de la tumeur et de l’état de santé de la patiente. Plus de 400 cas par an sont discutés au Tumorboard d’onco-gynécologie des HUG.

Les patientes ont également accès à des traitements innovants qui ne sont pas encore disponibles sur le marché. Ils sont proposés lorsque le cancer est réfractaire aux traitements habituels.

De nouveaux traitements et techniques chirurgicales 

Dans le cas d’un cancer de l’ovaire, deux types de traitements sont proposés, une opération chirurgicale afin de retirer les tumeurs cancéreuses et une chimiothérapie.  

Les chimiothérapies classiques sont administrées par voie veineuse, avec comme conséquence d’importants effets secondaires : perte de cheveux, troubles digestifs, extrême fatigue, entre autres.

Une technique innovante est désormais proposée aux patientes. Appelée « PIPAC », pour chimiothérapie intrapéritonéale pressurisée par aérosol, elle permet d’injecter directement les médicaments dans l’abdomen, là où se trouvent les métastases. Elle est pratiquée par laparoscopie, un acte chirurgical minimalement invasif. 

Ce traitement par aérosol permet d’administrer des doses dix fois inférieures à celles données en intraveineuse tout en appliquant une plus grande quantité de produit directement sur les cellules tumorales. Comme il y a beaucoup moins de chimiothérapie qui circule dans le corps, les effets secondaires sont très atténués. 

Utilisée pour la première fois aux HUG en 2019, « PIPAC » fait aujourd’hui l’objet d’un essai clinique suisse. L’étude Nab-PIPAC évalue la sécurité et l’efficacité de l’administration de deux médicaments dans la cavité abdominale chez des patients et patientes présentant des tumeurs malignes avancées dans le ventre. 

En savoir plus sur cette étude.

La médecine de précision grâce à la génétique et aux organoïdes 

Toutes les patientes traitées aux HUG bénéficient d’une analyse génétique de leurs tumeurs et environ la moitié reçoit un traitement personnalisé appelé inhibiteur de PARP (poly-ADP-ribose-polymérase). 

Malgré une prise en charge multidisciplinaire extensive, la plupart des patientes finissent malheureusement par récidiver et développent une résistance à la chimiothérapie ou aux inhibiteurs de PARP. 

La recherche sur la résistance aux traitements fait l’objet de programmes de recherche ambitieux aux HUG, afin de développer des approches innovantes de médecine de précision.

Etude BOUQUET : il s’agit d’une étude de phase II, évaluant l'efficacité et la tolérance de thérapies proposées en fonction des résultats de biomarqueurs chez des patientes atteintes de tumeurs ovariennes épithéliales  rares persistantes ou en rechute. Il s’agit de la première étude internationale de médecine de précision dans les tumeurs rares de l’ovaire. À travers le monde, 53 centres médicaux participent à cette étude. Les HUG sont le seul centre à y participer en Suisse. 

Recherche translationnelle avec les organoïdes : Les organoïdes ou mini-organes sont générés grâce à une technique innovante qui permet de cultiver en 3-D les cellules tumorales. Ces organoïdes vont créer des structures qui ressemblent aux tumeurs. L’étude CHIOVAR aux HUG a pour but de créer une biobanque « vivante » d’organoïdes dérivés de patientes qui ont développé une résistance aux inhibiteurs de PARP ou à la chimiothérapie. L’objectif à terme est de réaliser un screening personnalisé de traitements ciblés pour chaque patiente qui développe une résistance aux traitements standards. Un projet de recherche développé à Berne et aux HUG utilisant la biobanque CHIOVAR pour étudier la résistance aux inhibiteurs de PARP vient d’être récompensé par un prestigieux subside du congrès américain.

En savoir plus sur ce subside.

Découvrir le programme des 10 jours du cancer de l’ovaire.

Contacts des spécialistes aux HUG :
•    Pr Patrick Petignat, médecin chef du Service de gynécologie - Patrick.Petignat@hcuge.ch 
•    Dre Manuela Undurraga Malinverno, médecin adjointe au Service de gynécologie - Manuela.Undurraga@hcuge.ch   
•    Dre Intidhar Labidi-Galy, médecin adjointe agrégée au Service d’oncologie - Intidhar.Labidi-Galy@hcuge.ch 
 

Contact

HUG, Service de presse et relations publiques
presse-hug@hcuge.ch
+41 22 372 37 37
 

Dernière mise à jour : 06/09/2022