Correction mammaire chez l’homme – Cure de gynécomastie

Adresse

Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4
1205 Genève
Suisse

Complément d'adresse
Bâtiment Louise-Morier, niveau 3
Pr Daniel Kalbermatten
Professeur
Daniel F. Kalbermatten
Médecin-chef de service

Quelles sont les causes?
Quelles sont les indications ?
Quels sont les objectifs de la gynécomastie ?
Quelles sont les variantes de l’intervention ?
Comment se déroulent les consultations avant l’intervention ?
Comment faut-il se préparer à l’intervention ?
Comment se déroule l’intervention ?
Quelles sont les suites opératoires ?
Quels sont les résultats attendus ?
Quelles sont les complications éventuelles ?
Couverture par l'assurance LAMal

La gynécomastie se définit par un développement exagéré des seins chez l’homme. Il s’agit d’une augmentation de la glande mammaire d’un ou des deux côtés. Souvent passée sous silence, c’est une pathologie fréquente qui touche 30 à 40% des hommes.

Elle est parfois à l’origine de douleurs, mais est le plus souvent la source d’une gêne psychologique, esthétique et fonctionnelle, notamment pour les activités sportives et l’habillement. Les répercussions sur la vie intime peuvent également être importantes.

Quelles sont les causes ?

La gynécomastie peut survenir de manière normale à certaines périodes de la vie (vieillesse). Elle est parfois transitoire et régresse spontanément chez les nouveaux nés et à l’adolescence.

À l’âge adulte, la cause est cependant le plus souvent inconnue. La gynécomastie est parfois secondaire à la prise de certains médicaments, de produits dopants, de drogues ou à certaines maladies. Elle est en général provoquée dans ces cas par un déséquilibre hormonal. Dans de rares cas, elle est la manifestation d’un cancer du sein chez l’homme et atteint un seul côté.

Les seins augmentent également de volume en cas d’obésité. Cette  situation s’appelle une pseudo-gynécomastie ou une adipomastie, car le volume est occupé par de la graisse et non de la glande mammaire.

La perte de poids et le vieillissement peuvent aboutir à un aspect du sein « vide et tombant », alors appelé ptose. Il s’agit surtout d’un excès de peau. Les situations intermédiaires, présentant de la glande et de la graisse en excès sont appelées adipo-gynécomasties.

Quelles sont les indications ?

Si une cause est identifiée lors du bilan préopératoire, un traitement médical est d’abord envisagé. Il permet une régression complète ou partielle de la gynécomastie. Sinon, un traitement chirurgical peut être proposé si la gêne occasionnée dans la vie quotidienne est importante.

Quels sont les objectifs de la gynécomastie ?

Le but de cette chirurgie est d’harmoniser le volume mammaire et l’enveloppe cutanée du sein par rapport à la corpulence du patient, tout en diminuant la gêne et les douleurs. A noter que pour garder une harmonie corporelle, il faut éviter une excision totale de la glande mammaire qui pourrait provoquer des déformations disgracieuses.

Quelles sont les variantes de l’intervention ?

La liposuccion est la première approche chirurgicale. La graisse du sein est aspirée  permettant ainsi de  « le vider » et de lui redonner l’apparence désirée. Suite à cette opération, la cicatrice est peu ou pas visible. Pratiquée seule, la liposuccion est surtout indiquée lors de pseudo-gynécomastie ou de gynécomastie modérée, parce que dans ce cas, il n’est pas nécessaire d’enlever de la glande mammaire ni un excès de peau.

L’excision chirurgicale est une alternative ou le complément de la liposuccion. Elle est pratiquée quand il est indiqué d’enlever de la glande mammaire ou un excès de peau. Dans la majorité des cas, les incisions sont discrètes autour de l’aréole. Cependant, en cas de retrait de peau important, elles se prolongent parfois en direction des aisselles et du sternum.

Comment se déroulent les consultations avant l’intervention ?

1ère consultation : après un entretien, le chirurgien vous examine. Selon vos plaintes, vos demandes et votre état de santé, les différentes possibilités thérapeutiques ainsi que leurs risques/bénéfices vous sont présentés.  Des photos sont prises avec votre accord.

Un bilan préopératoire est indispensable avant toute intervention. Celui-ci comprend une consultation auprès d’un endocrinologue et une échographie mammaire.

2ème consultation : après un délai de réflexion suffisant pour considérer les choix thérapeutiques, vous êtes revu en consultation. Nous convenons ensemble du plan thérapeutique et répondons à vos éventuelles questions. Selon votre souhait, une demande de prise en charge est effectuée auprès de votre assurance maladie, ou un devis d’estimation des coûts est réalisé.

3ème consultation : après la réponse de l’assurance ou l’acceptation du devis de votre part, vous êtes reçu à nouveau en consultation, nous répondons à toutes vos questions et fixons une date opératoire.

Un formulaire d’information vous est remis. En le signant, vous attestez que l’information concernant l’intervention vous a été donnée.   

Un formulaire de consentement vous sera remis. Vous le rendrez signé avant l’opération.

Comment faut-il se préparer à l’intervention ?

Si vous êtes fumeur, il est impératif d’arrêter de fumer au moins trois semaines avant l’intervention et jusqu’à un mois après. En effet, le tabagisme augmente les complications opératoires liées à l’anesthésie générale. Il retarde la cicatrisation et augmente le risque de nécrose et d’infection.

Aucun médicament contenant de l’aspirine ne doit être consommé dans les 10 jours précédant l’intervention. L’arrêt de certains traitements spécifiques, (p.ex. le Sintrom®) est abordé lors de la 3ème consultation.

La veille ou le matin de l’opération, des dessins sont effectués sur votre torse en vue de l’intervention. Vous remettez votre formulaire de consentement pour l’intervention signé à l’équipe.

Comment se déroule l’intervention ?

  • Anesthésie : une anesthésie générale est le plus souvent nécessaire.
  • Techniques opératoires : dans la majorité des cas, le retrait de la glande mammaire est effectué grâce à une incision cutanée semi-circulaire sur la partie inférieure de l’aréole. En cas d’excès cutané, une partie de la peau est enlevée, laissant alors une cicatrice soit circulaire sur le pourtour de l’aréole, soit horizontale et/ou verticale, au niveau du sein. Une liposuccion est souvent réalisée afin d’harmoniser le volume des deux seins et/ou diminuer l’excès graisseux. Elle utilise les mêmes points d’entrée que l’excision glandulaire ou de petites incisions supplémentaires de 5mm de largeur sont pratiquées. Des drains sont placés pour évacuer les liquides postopératoires. En fin d’intervention, un pansement compressif  est réalisé à l’aide de bandes élastiques et un gilet thoracique est mis en place pour obtenir un résultat optimal.
  • Durée : 1h à 2h  suivant les cas.

Quelles sont les suites opératoires ?

Pour les cas où la liposuccion est réalisée seule, un retour à domicile est possible le jour même. Sinon, il faut prévoir une hospitalisation de deux à trois jours, jusqu’au retrait des drains. 

Les douleurs sont en règle générale peu importantes et bien contrôlées par des antalgiques classiques En cas de soulagement insuffisant, signalez-le au personnel soignant, afin que le traitement soit adapté et éviter que la douleur ne s’installe. Toutefois, vous pouvez ressentir une « tension » au niveau de la poitrine. Il faut s’attendre à des ecchymoses (des bleus) et de l’œdème (gonflement) qui diminuent progressivement en quelques semaines.

Votre chirurgien vous donnera des consignes spécifiques pour votre convalescence.

  • Ne prenez pas de douche pendant 1 semaine ni de bain/baignade pendant 4 semaines.
  •  Evitez tout mouvement brutal ou port de charges lourdes pendant la période de cicatrisation. 
  • Vous pouvez reprendre votre activité sportive progressivement à partir de la sixième semaine après l’intervention
  • Portez le gilet thoracique 24h/24 pendant 1-3 mois afin d’obtenir un résultat optimal. 
  • N’exposez pas les cicatrices au soleil durant 1 an

Il faut prévoir une semaine de repos au minimum et un arrêt de travail de 2 à 3 semaines selon l’activité professionnelle.

Le 1er pansement est réalisé au 1er jour suivant l’intervention. Vous êtes suivi régulièrement en consultation postopératoire pendant le temps de la cicatrisation et des pansements (environ 10 jours), puis les consultations se poursuivent à un rythme plus espacé jusqu’à un an après l’opération.

Quels sont les résultats attendus ?

Le résultat est immédiat, mais l’aspect définitif n’est obtenu qu’une fois l’œdème complètement résorbé, au bout de 3 mois environ. Il faut attendre environ une année pour apprécier le résultat final et constater une amélioration nette de l’aspect de votre thorax.

Pendant les premiers mois, les cicatrices sont visibles, souvent rosées, voire rouges, mais elles s’estompent avec le temps, en particulier si elles sont situées au pourtour de l’aréole. Comme lors de tout processus de cicatrisation, elles peuvent s’épaissir avec le risque d’une  évolution hypertrophique (cicatrices surélevées), ce qui nécessitera un traitement spécifique. Il s’agit habituellement de l’application d’une crème ou d’un pansement compressif.

Des imperfections de résultat (irrégularités de surface, asymétrie) peuvent être traitées chirurgicalement, mais pas avant le sixième mois postopératoire.

En cas d’excision cutanée, les cicatrices peuvent être disgracieuses et élargies. En l’absence d’excision cutanée, un excès de peau peut persister au début. Ceci se résout souvent avec le temps et le port du gilet compressif.

Lors d’une prise de poids ou de la consommation de produits favorisant la gynécomastie, les symptômes peuvent réapparaître.  

Quelles sont les complications éventuelles ?

Même si la plupart des interventions se déroulent sans aucun problème, certaines complications peuvent survenir occasionnellement, entre autres :

  • Complications précoces : un saignement ou un hématome nécessitant une ré-intervention
  • Complications tardives : une infection, une souffrance de l’aréole et du mamelon, un retard de cicatrisation, des cicatrices hypertrophiques (surélevées)  et/ou élargies, une persistance de l’excès de peau, une dépression sous l’aréole, une asymétrie de résultat, une altération de la sensibilité de l’aréole.

Couverture par l’assurance LAMal

L’intervention est parfois prise en charge par votre assurance maladie. Cependant, une demande préalable et l’obtention de l’accord de l’assurance sont toujours nécessaires et non garanties. En cas de refus de couverture par votre assurance, un devis pourra vous être fourni. 

Dernière mise à jour : 09/03/2018