Nouvel outil de pronostic pour le cancer du poumon

Alfredo Addeo

Un outil de pronostic précis et bon marché pour le cancer du poumon a été développé par une équipe internationale dirigée par les HUG. Cet outil permet de mieux orienter les thérapies lourdes comme la chimiothérapie et l’immunothérapie.

En Suisse, plus de 4 000 personnes sont diagnostiquées avec un cancer du poumon chaque année, et environ 3000 en meurent. Il s’agit d’un des cancers les plus virulents, et le plus commun après le cancer du sein. Plusieurs centaines de patients par ans aux HUG sont potentiellement concernés.

Le traitement du cancer du poumon au stade métastatique implique souvent la chimiothérapie. Ces dernières années, l’immunothérapie s’est également fortement développée. Cette technique sollicite le système immunitaire du patient pour lutter contre les tumeurs. Étant donné les effets secondaires conséquents de ces thérapies et la mortalité élevée de ce cancer, il est essentiel de disposer d’un bon outil de pronostic afin d’évaluer plus précisément la gravité des cas et de savoir quand intensifier le traitement.

Un outil de pronostic simple et efficace

C’est ce qu’a réalisé l’équipe dirigée par le Dr Alfredo Addeo, médecin-adjoint au Service d’oncologie des HUG. Elle a mis au point un outil de pronostic simple et efficace pour le type le plus commun de cancer du poumon. Cet outil, appelé LIPS-3 (pour Lung Immune Prognostic Score 3), combine trois facteurs de risque différents, qui peuvent être mesurés assez facilement. Si aucun de ces indicateurs n’excède une certaine valeur limite, le cas est classé comme « favorable ». Si un ou deux facteurs de risque sont présents, le cas est « intermédiaire », et avec trois facteurs de risque, le cas est « défavorable ».

« Nous avons trouvé que dans le groupe favorable le taux de survie à une année est de 78%, dans le cas intermédiaire de 54% et dans le cas défavorable de 11%. C’est un résultat assez spectaculaire étant donné la simplicité de notre outil. Facile à appliquer dans le monde entier, il permet de choisir quand il vaut la peine d’intensifier un traitement, ou d’éviter dans certains cas des traitements lourds comme la chimiothérapie », explique le Dr Addeo.

Une vingtaine d’hôpitaux impliqués

L’étude est publiée dans l’édition d’avril 2021 de la revue European Society for Medical Oncology Open. Elle se base sur le cas de 784 patients dans une vingtaine d’hôpitaux en Italie, au Royaume-Uni et en Suisse, pour fixer des seuils pour les trois facteurs de risque afin de créer un outil de pronostic global. Les facteurs de risque utilisés sont : l’état général du patient mesuré par le score standard de l’OMS (défini par l’Eastern Cooperative Oncology Group), le rapport entre les globules blancs neutrophiles et les lymphocytes, et l’utilisation de stéroïdes.

Consulter l'étude complète : The lung immuno-oncology prognostic score (LIPS-3): a prognostic classification of patients receiving first-line pembrolizumab for PD-L1 ≥ 50% advanced non-small-cell lung cancer

Dernière mise à jour : 23/04/2021