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Les HUG disent stop aux violences à l’hôpital
Depuis plusieurs années, les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) sont confrontés à une augmentation des événements violents à l’encontre de leur personnel. Après avoir introduit en 2016 la culture de la tolérance zéro envers les violences, ils rappellent aujourd’hui qu’ils ne tolèrent ni menaces, ni agressions, ni discriminations de quelque type que ce soit à l’égard du personnel, des patients et patientes, ainsi que de leur entourage. Ils introduisent de nouvelles formations du personnel, un encouragement à déclarer et une campagne d’affiches internes.
Le nombre d’actes de violence à l’encontre des HUG et de leur personnel ne cesse de croître. En 2023, un millier d’agressions physiques et verbales de la part de patientes et patients ont été répertoriées, dont 308 évaluées comme graves à l’égard du personnel. Ces dernières ont presque doublé depuis 2020 (166) et se déroulent majoritairement en psychiatrie (63%), ainsi qu’aux urgences (17%). Depuis 2018, on constate, au travers des interventions des agents de sécurité, que l’agressivité physique est en augmentation constante.
Ce constat n’est pas propre aux HUG. En France, en 2023, l’observatoire national des violences en milieu de santé précise que le personnel soignant qui subit des incivilités et des violences physiques ou verbales au travail est deux fois plus nombreux que l’ensemble de la population active. En effet, 37% des professionnels et professionnelles de santé hospitaliers disent subir régulièrement des agressions physiques et ce chiffre s’élève à 84% pour les aides-soignants et aides-soignantes1.
Les conséquences de la violence
Les actes de violence peuvent prendre différentes formes : verbale, physique et sexuelle, voire une combinaison d’entre elles. Se rapportant au matériel, ils représentent une atteinte aux biens ou au bon fonctionnement des services hospitaliers.
Pour ses victimes ou témoins, la violence entraîne un ensemble de souffrances physiques, psychiques et sociales et peut conduire à une démotivation au travail et à une perte de confiance en l'institution. Au-delà des aspects individuels, la violence a également un impact négatif sur la capacité de l’hôpital à garantir la continuité et la qualité des soins.
« Il est inacceptable que les personnes qui se dévouent pour soigner leurs pairs soient agressées dans l’exercice de leur fonction par celles et ceux dont elles prennent soin ou par leur entourage. C’est pourquoi les HUG introduisent aujourd’hui des mesures de sensibilisation, de formation et de soutien aux victimes. Toute violence pourra être poursuivie. L’hôpital doit rester un lieu de respect et de bienveillance », précise Bertrand Levrat, directeur général des HUG.
Alain-Dominique Mauris, président du Conseil d’administration, abonde : « la violence ne doit pas devenir un risque inhérent au métier de soignant, raison pour laquelle le Conseil d’administration est partie prenante de cette démarche d’information et de refus des insultes, menaces, agressions et déprédations. »
Briser la spirale de la violence
En 2016 déjà, les HUG avaient lancé une série de mesures pour lutter contre les violences et accompagner les victimes. Ils renforcent aujourd’hui le dispositif et mettent à disposition du personnel de nouvelles ressources.
De manière générale, les victimes sous-déclarent les agressions subies. C’est pourquoi les HUG souhaitent inciter leur personnel à annoncer systématiquement les situations de violence rencontrées. Ainsi, la procédure de déclaration des actes de violence est en cours de simplification. Cela permettra d’en assurer un meilleur suivi et de mettre en œuvre des actions préventives et correctives.
Autre nouveauté, des fiches réflexes, destinées aux collaborateurs et collaboratrices victimes de violence, ainsi qu'à leur hiérarchie, ont été créées. Elles indiquent en détail comment procéder dans ce type de situation. Trois fiches sont disponibles, « Victime de violence sans contact physique », « Victime de violence avec contact physique », « Accompagner une ou un collaborateur victime de violence ». Ces fiches détaillent les comportements à adopter immédiatement, dans les jours et la semaine qui suivent une agression, ainsi que les contacts utiles.
Des formations sont également proposées aux collaborateurs et collaboratrices en trois niveaux : sensibilisation, prévention et mises en situation.
Enfin, une campagne de communication est déployée dans l’hôpital pour dissuader toute personne de s’en prendre aux soignants et soignantes.
1. Rapport sur les violences à l’encontre des professionnels de santé