Les nouveaux services de santé cérébrale pour la prévention de la démence

Présentation du contenu de la Conférence de presse

Le Canton de Genève et les HUG s'unissent pour prévenir la démence et accompagner les maladies chroniques grâce à l'innovation numérique et scientifique. 

Le Département de la santé et des mobilités (DSM), par l'intermédiaire de l'Office cantonal de la santé (OCS), soutient deux projets majeurs des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) visant à répondre aux défis croissants liés au vieillissement de la population et à la hausse des maladies chroniques:

  • Le nouveau programme de prévention de la démence du Centre de la mémoire
  • SOFIA - Santé Optimale Facilitée par l'Intelligence Artificielle

Lancement de la prévention secondaire de la démence à Genève : 80% des seniors pourraient être concernés*

Grâce à un financement du Département de la santé et des mobilités de l’État de Genève, le Centre de la mémoire des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) inaugure un Service ambulatoire de santé cérébrale pour la prévention de la démence (dBHS – Brain Health Service for the prevention of dementia). Ce programme innovant s'adresse aux
personnes âgées de 50 à 80 ans qui sont autonomes dans leur vie quotidienne, mais souffrent d'un déclin de la mémoire ou ont des antécédents familiaux de démence (parents ou frères et sœurs). Il propose d’abord un bilan de la mémoire, suivi d’une évaluation d’une vingtaine de facteurs de risque, puis d’une discussion personnalisée autour du profil de risque et, le cas échéant, des interventions personnalisées pour réduire le risque.

A.    Un tournant dans la prévention de la démence
Le concept des Brain Health Services for the prevention of dementia (dBHS) représente une évolution majeure dans la prise en charge du vieillissement cérébral. Il a été défini par une task force internationale dirigée par le Centre de la mémoire de Genève et publié en 2023 dans The Lancet Regional Health. L'objectif est d'apporter une solution aux personnes qui, bien qu'étant totalement autonomes, constatent que leur mémoire n'est plus la même que lorsqu'elles étaient plus jeunes, ou qui s'inquiètent de développer une démence ou la maladie d'Alzheimer.

Ce modèle a été consolidé lors de deux Conférences internationales tenues à Genève en 2020 et 2024, réunissant des spécialistes de la démence de toute l’Europe. Actuellement, le modèle genevois de dBHS est en cours de déploiement dans plus de 10 hôpitaux en Europe.

B.    Le dBHS de Genève : un parcours préventif structuré
Le programme genevois s’adresse en priorité aux habitants du canton dont l’âge se situe entre 50 et 80 ans, présentant une plainte subjective de mémoire ou des antécédents familiaux de démence.

Au niveau clinique, le parcours des participants et participantes à ce programme se
déroule en six étapes :

1.    Evaluation initiale : visite médicale avec collecte de données démographiques de base, antécédents médicaux, examens physique et neurologique, tests cognitifs de dépistage.
2.    Examens approfondis : tests approfondis de la mémoire et des autres fonctions cognitives (langage, attention, etc.) et IRM cérébrale ciblée.

Si l’évaluation initiale et les examens sont encourageants, la personne n’a pas de mesures
particulières à adopter autres que les recommandations habituelles de santé publique. Si elle montre des signes avant-coureurs de maladie, elle est invitée à poursuivre le parcours dBHS (étapes 3 et suivantes). En cas de détection d’une atteinte cognitive, elle est intégrée dans le parcours déjà existant au Centre de la mémoire pour les patients et patientes. Ces deux premières étapes sont remboursées par l’assurance de base.

3.    Évaluations des facteurs de risque : visite avec une ou un professionnel de la santé formé spécifiquement pour évaluer la présence des facteurs de risque de démence liés aux habitudes de vie et aux maladies chroniques, et prise de sang pour détecter les gènes de risque et les biomarqueurs sanguins de la maladie d‘Alzheimer.
4.    Examens complémentaires si nécessaire : dans les rares cas où les résultats des biomarqueurs sanguins sont non concluants, il pourra être proposé une TEP (tomographie par émission de positons) cérébrale ou une ponction lombaire pour l’analyse du liquide céphalo-rachidien.

Les deux points précédents permettent d’identifier les personnes à haut risque et de les inclure dans le programme de prévention (étapes 5 et 6). Les autres peuvent adopter les recommandations habituelles de santé publique.

5.    Discussion sur le niveau de risque : un cadre à la fois sécurisant et informatif est mis en place pour expliquer la démence et le risque individuel à l’aide d’une application mobile enrichie d’infographies. La personne est invitée à exprimer sa perception du risque, à en explorer les implications, et à décider si elle souhaite connaître son niveau de risque personnalisé. Cette démarche vise à renforcer la compréhension, à offrir un soutien émotionnel et à encourager des choix de prévention éclairés.
6.    Une prévention personnalisée : pour les participantes et participants identifiés comme étant à haut risque, une intervention axée sur plusieurs domaines est mise en place, incluant entraînement cognitif, programme d’activité physique, renforcement des interactions sociales, suivi cardio-vasculaire individualisé, conseils nutritionnels personnalisés.

Après 12 mois, une nouvelle évaluation est proposée afin de déterminer si une réduction du risque est avérée.

Les étapes 3 à 6 sont majoritairement financées par l’État.

« Il ne faut pas attendre d’oublier le nom de nos enfants avant d’agir, le soin du cerveau et de la mémoire n’attend pas le nombre des années. »

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Pr Giovanni Frisoni
Pr Giovanni Frisoni
Directeur du Centre de la mémoire et professeur en neurosciences cliniques à l'Université de Genève

C.    Soutien de l’Etat de Genève
Le Département de la santé et des mobilités finance ce projet. Il réaffirme ici son engagement pour une santé publique innovante et sociale, axée sur la prévention

* Les personnes sans démence ou déficit cognitif repésentent 80% des adultes de plus de 65 ans.

Intervenants de la CP du 23 juin 2025
Pr Idris Guessous, médecin chef du Service de médecine de premier recours des HUG et vice-doyen de la Faculté de médecine de l'Université de Genève
Pr Panteleimon Giannakopoulos, directeur général de l'Office cantonal de la santé
Monsieur le Conseiller d'Etat Pierre Maudet, en charge du Département de la santé et des mobilités
Pr Christophe Graf, directeur médical adjoint des HUG et chef du Service de gériatrie et de réadaptation

Dernière mise à jour : 23/06/2025