Un prélèvement d’organes est réalisé en salle d’opération par une équipe de chirurgiens, comme lors d'une opération normale. Le prélèvement d’organes ne change pas l'apparence du défunt, à l'exception d'une cicatrice supplémentaire. Après le prélèvement, le corps de la personne décédée est restitué à la famille.
Peuvent être prélevés les organes suivants : cœur, poumons, foie, reins, pancréas, îlots de Langerhans et intestin grêle; ainsi que les tissus suivants : cornée, osselets, os, valves cardiaques, vaisseaux, peau, moelle et sang.
Les organes les plus prélevés et transplantés sont les reins, suivi par le foie, les poumons, le cœur, le pancréas et l’intestin grêle.
Un donneur d’organes peut sauver quatre vies en moyenne voir même jusqu'à sept personnes.
En Suisse, la loi parle du consentement au sens large. Le prérequis pour autoriser un prélèvement d’organes est le consentement de la personne décédée. Si elle n’a pas exprimé sa volonté, la décision revient au(x) parent(s) proche(s). Donneurs et receveurs sont toujours anonymes.
En principe, chacun peut donner ses organes.
Il n'est pas nécessaire de subir un examen médical pour indiquer sa volonté de donner ses organes. Si vous souffrez d'une maladie, vous pouvez le mentionner sur la carte de donneur, si vous le voulez.
Pour transmettre sa volonté de donner ses organes, il suffit de remplir une carte de donneur et de la porter sur soi. Juridiquement parlant, la carte de donneur est une déclaration d'intention valable après le décès. De plus, il est recommandé d’informer ses proches de son souhait de donner ses organes. Si le don ne concerne que certains organes, cette information doit être indiquée sur la carte de donneur.
En cas de maladie grave, chaque situation est évaluée individuellement par une équipe médicale. Quelques maladies sont contre-indiquées au don d'organes telles que la tumeur maligne, la maladie de Creutzfeldt-Jakob ou une septicémie incurable. Les personnes en rémission d’un cancer après cinq ans peuvent donner leurs organes. Une personne HIV positive peut être donneuse pour un receveur également HIV positif.
Toute personne peut donner ses organes. Il n'y a pas de limite d’âge inférieure ou supérieure. L’état de santé du donneur est décisif pour prendre une décision positive ou négative de prélèvement d'organes. Avant un prélèvement, le fonctionnement et l'état des différents organes sont examinés.
La mort cérébrale est la perte complète et irréversible des fonctions cérébrales. Celle-ci peut être causée par une hémorragie cérébrale, un traumatisme crânien cérébral, une maladie vasculaire cérébrale, une tumeur cérébrale ou une anoxie (manque d’oxygène). Dans ce contexte, le fonctionnement des autres organes doit être maintenu par la respiration artificielle et les médicaments qui permettent la circulation sanguine.
La mort cérébrale est diagnostiquée par deux médecins qui sont indépendants de l’équipe de transplantation. L’arrêt irréversible des fonctions cérébrales est démontré par les évaluations neurologiques selon les directives de l’Académie Suisse des Sciences Médicales (ASSM).
Une personne dans le coma est vivante et peut se réveiller. Le cerveau d'une personne dans le coma est perfusé. Ce n’est pas le cas de la personne en mort cérébrale. Ses fonctions cérébrales sont complètement et irréversiblement détruites. Extérieurement, aucune différence n'est perceptible entre les deux. La personne en mort cérébrale est maintenue sous respirateur, son cœur et sa respiration fonctionnent grâce aux machines et aux médicaments durant quelques heures. Sans ce traitement intensif, l'arrêt respiratoire et l'arrêt cardiaque surviendraient de suite après la mort cérébrale.
La personne qui meurt à la maison ne peut pas devenir donneuse d’organes, car la préparation médicale nécessaire pour un don d'organes ne peut se faire qu'à l‘hôpital.
Les coûts tant pour le receveur comme pour le donneur sont couverts par l’assurance de base de la caisse maladie. Les frais non remboursés sont pris en charge par l’hôpital où la greffe est réalisée. Il n’y a pas de frais supplémentaire pour la famille du donneur.
En plus du don d’organes, il est également possible, après sa mort, de donner son corps à un institut anatomique. Si les deux possibilités sont mentionnées, la priorité va au don d’organes. L’institut anatomique de votre région peut vous donner plus d’informations sur ce sujet.
Le don d’organes est anonyme afin de protéger la famille du donneur et le receveur. Le receveur peut, via Swisstransplant, écrire une lettre de remerciements anonyme à la famille du donneur.
Oui. C’est courant surtout pour les dons faits par des personnes de leur vivant (don dirigé). En revanche, il n’est pas possible de prendre en compte les dons dirigés en faveur d’une catégorie de personnes déterminées (p. ex. les enfants seulement).
Un don d’organes n'est possible que si la mort du donneur est clairement établie. La personne est considérée comme décédée lorsque la mort cérébrale est constatée (perte complète et irréversible de la fonction du cerveau) ou lors de l'arrêt cardiaque irréversible. Il est alors nécessaire d’obtenir l’autorisation des proches pour le don d’organes.
Parmi les mesures médicales prises après le constat de mort cérébrale, on peut mentionner : le maintien de la respiration artificielle, l'administration de médicaments pour soutenir la circulation sanguine et l'équilibre hormonal. Une prise de sang est faite pour les tests de laboratoire. Dans le cadre d'un arrêt cardiorespiratoire, une perfusion de liquide est posée pour préserver les organes (reins).
Tout le processus peut durer de 12 à 24 heures, voir même plus.
Un prélèvement d’organes se déroule comme toute autre opération. Il n'y a que la cicatrice de l’opération qui est visible.
Non. Le trafic d’organes est interdit et puni par la loi. Même les frais d'obsèques ne sont pas pris en charge.
Il est possible de donner des organes de son vivant. La transplantation la plus répondue, qui peut être faite de son vivant, est celle du rein ou le don partiel du foie. Le don est possible entre des membres d'une même famille, entre des personnes proches. Il est également possible de faire un don altruiste de son rein ou d’une partie de son foie de façon anonyme. Le donneur doit bien évidemment être en bonne santé. Le groupe sanguin tout comme les caractéristiques des tissus doivent être compatibles avec le receveur.
L’âge minimum pour remplir une carte est de 16 ans (âge majoritaire médical).
Le don d’organes est également possible chez les enfants. Ces organes sont en priorité donnés aux enfants.
Depuis le 1er Octobre 2018, il était possible d'inscrire sa volonté sur une registre national sécurisé auprès de Swisstransplant. Il n'est plus possible de le consulter ni de s'inscrire depuis le 20.10.2022. La refonte d'un registre national est en cours d'élaboration à horizon 2024.
Dans l'attente de la mise en place du nouveau registre suite à la votation du 15 mai 2022, la carte de donneur demeure valable. Il est possible d'inscrire son souhait dans les directives anticipées. Il reste important de communiquer son choix à ses proches.
Swisstransplant travaille en étroite collaboration avec différentes organisations de transplantations étrangères qui ont les mêmes valeurs éthiques et juridiques. S’il n’y a pas de receveur compatible dans notre pays, l’organe est proposé à l'une de ces organisations et vice versa.
Même si les anciennes cartes gardent leur validité, nous vous conseillons de la remplacer par une nouvelle carte.
La carte de donneur est également valable à l’étranger. Au cas où vous ne la porteriez pas sur vous, c’est la loi du pays qui prime, mais de toute façon vos proches sont contactés.
Toutes les grandes religions du monde se positionnent favorablement en faveur du don d’organes. Celui-ci s'inscrit dans le sens de la charité et de la compassion.