Alors, pour la prise en charge, on fonctionne comme d'habitude, mais a un très haut niveau d'organisation et de collaboration.
La majorité des soins aux patients hospitalisés pour une insuffisance respiratoire sont des soins connus. Ce sont des soins de support, une bonne oxygénation que l'on règle finement à l'évolution du patient. On peut monter dans l'oxygénation jusqu'à des taux très élevés, mettre une pression positive. Tout ça sans être encore intubé aux soins intensifs. Ce sont des traitements que l'on fait chez des patients hospitalisés et surtout la surveillance. Surveiller les patients qui peuvent rapidement décompenser. C'est la clé, pour maintenir une mortalité basse, de pouvoir amener la majorité des patients en guérison, ce qui est quand même le cas maintenant.
Et la prise en charge hospitalière aux HUG, a permis de limiter autant qu'on pouvait la mortalité et les effets secondaires de cette maladie. Ça, c'est l'organisation médicale.
Sur le plan des recommandations, l’hôpital, s'est aussi rapidement organisé dans la première vague et a monté un groupe. Le groupe Guidelines institutionnel, constitué d'experts de toutes les spécialités de l'hôpital, que nous sommes plusieurs à coordonner. Il permet d'évaluer toutes les nouvelles connaissances, de proposer un rationnel sur pourquoi, malgré l'incertitude, de proposer un traitement ou ne pas le proposer à un moment donné, de pouvoir changer ses recommandations au fil de l'eau avec les nouvelles connaissances qui apparaissent. C'est comme ça que s'est organisé l'hôpital et ça a permis aussi de pouvoir transmettre à tous nos collègues qui sont venus nous aider, aux personnes qui sont venues d’autres services prendre en charge les patients Covid, d'avoir une même version de l'interprétation des données et des recommandations pour prendre en charge les patients dans les Unités.
Pr Thomas Agoritsas, Service de médecine interne général