Combattre la sclérose en plaques: une étude offre une approche intéressante pour de nouvelles thérapies

Touchant une personne sur 1'000, la sclérose en plaques est une maladie inflammatoire chronique du système nerveux central. En détruisant des cellules nerveuses dans le cerveau, elle engendre des troubles d'une intensité variable pouvant toucher la vision, la communication et les fonctions locomotrices.

Au fil du temps, les dommages dus à la maladie peuvent se déplacer de la matière blanche cérébrale à la matière grise et déclencher alors une série de symptômes contre lesquels il existe peu de traitements.  Une équipe de chercheurs des universités de Genève (UNIGE), de Munich (LMU) et de l'Institut technique de Munich (TUM) a découvert que la destruction des synapses de la matière grise réduisait l'activité des neurones dans le cortex cérébral et constituait un facteur majeur de la progression de la sclérose en plaques.

Un processus réversible

La perte des synapses, c'est-à-dire des points de contact entre deux cellules nerveuses, est un signe précoce de lésion du cortex cérébral chez les personnes souffrant de sclérose en plaques progressive. «C’est pour cela que nous avons voulu mieux comprendre comment les synapses se dégradaient, et quels étaient les dommages neuronaux qui en résultaient», explique Doron Merkler, professeur au Département de pathologie et d’immunologie de la Faculté de médecine de l’UNIGE et médecin adjoint agrégé au Service de pathologie clinique des HUG. Cette perte affecte principalement les synapses excitatrices qui transmettent des impulsions à d’autres neurones. Mais, bonne nouvelle, ce processus est réversible.

Dès l’inflammation maîtrisée, le nombre de synapses s’est rétabli et les neurones ont retrouvé leur activité initiale. Ces résultats surprenants contredisent la croyance selon laquelle le cortex est endommagé de façon permanente chez les patients atteints de sclérose en plaque progressive. «Dans la sclérose en plaques, l’inflammation est persistante et empêche les mécanismes de réparation synaptique de se produire», explique Doron Merkler. «Dans notre modèle, en revanche, il s’agit d’une inflammation aiguë qui, correctement prise en charge par des moyens médicamenteux, se résorbe après quelques jours.»

Les résultats de cette étude, publiés dans la revue Nature Neuroscience, offrent une approche intéressante pour de nouvelles thérapies.

Une consultation pour comprendre la maladie

A noter qu'une consultation infirmière a été créée aux HUG pour répondre aux questions des malades et de leurs proches. Il est recommandé de prendre rendez-vous juste après le diagnostic.

D'une durée de 30 à 60 minutes, l'entretien permet d'aborder différents thèmes comme la gestion des symptômes, la tolérance des traitements ou l'impact de la maladie sur la vie future et de renforcer le soutien à la personne touchée par la maladie et ses proches.

Dernière mise à jour : 28/01/2021